Il demeure obligatoire. Cependant, si vous n'avez pas rp pour le mois en cours il vous est possible de recenser une absence.
Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
Il est désormais terminé. Rendez-vous par ici pour découvrir les résultats et récompenses
Ce serait avec plaisir que je lui montrerai comment danser. J’avais à bord quelques musiciens qui accepteraient sans soucis de taper la mesure. Ce n’était pas tous les jours que l’on approchait une sirène et plus encore la fille du Dieu des Mers et des Océans.
Le collier lui avait fait plaisir. J’en étais heureux.
Elle avait du mal à comprendre ce que j’entendais quand je disais être entre les deux. Ni bon, ni mauvais. En fait ce n’était pas tout à fait ça. Souhaitant lui expliquer, je tentais d’être clair en lui donnant des exemples concrets.
« Quelqu’un de bon pardonnerait à son ennemi. Moi je ne le ferai pas. L’encre que tu m’as offerte va me servir à ôter ses pouvoirs à celui qui tué celle que j’aimais et ensuite je lui rendrai la pareille. »
Je lui couperai la main et je lui ôterai la vie. J’avais déjà joué et rejoué dans mon imaginaire des milliers de fois notre rencontre, notre ultime combat, celui ou un seul d’entre nous en ressortirait vivant. Le poing serré, mon visage s’était fermé un instant. Mon regard glissant sur le portrait de Milah accroché au mur, je me repris et peignis un sourire factice sur mes lèvres. Je ne voulais pas briser sa joie de vivre. « Je suis aussi un pirate. Je dépouille les nantis, mais si je peux aider ceux qui sont dans le besoin, je le ferai. »
Comprenait-elle ce que je voulais dire ? Je n’en étais pas sûr. Je ne voulus pas insister pour ne pas plomber sa joie. Pour ne pas non plus qu’elle change son regard sur moi.
« Ce n’est pas pire qu’un roi qui ne s’occupe pas du malheur de ses sujets ou qu’un changeur qui extorque les biens de ses clients avec des taux d’usure sans commune mesure. »
Je connaissais nombre de familles qui s’étaient retrouvés sur la paille ou sans toit parce qu’ils avaient fait confiance à la mauvaise personne pour garder leurs intérêts.
Après avoir mis au point les soucis d’intendance, je la laissais monter sur le pont tout en la suivant.
Le soleil brillait et semblait illuminer ses cheveux d’une aura de feu. M’approchant d’elle, je posais ma main et mon crochet sur le bastingage et lui sourit.
« Cela doit te faire tout drôle de voir la mer de haut, non ? »
Lui prenant la main, je la guidais jusqu’au gouvernail et ayant fait signe au timonier de se reculer pour nous laisser agir, je plaçais ses doigts sur le bois poli par les mains de nombreux marins. « Sens la force de l’océan. Mets-toi à l’écoute du Jolly Roger. Ce gouvernail c’est comme la colonne vertébrale du navire. Tu peux ressentir la puissance des courants marins qui luttent contre le vent dans les voiles et grâce à cet instrument que l’on appelle aussi la barre, c’est notre vie qui se dirige vers l’avenir. »
Ma main sur la sienne, je maintenais le cap, mon crochet maintenant un montant du gouvernail pour le stabiliser. Il fallait de la force et de l’habileté pour conduire le Jolly Roger, mais derrière elle, je lui donnais la possibilité de ressentir cette sensation unique.
Les cheveux dans le vent, nous avions une vision dégagée sur le pont, sur l’avant du navire, sur les sept mers droit devant nous.
Comme à chaque fois que je prononçais son nom, un pincement se faisait en mon cœur. Mon regard glissa sur l’encre sur mon poignet qui dessinait en lettre déliées son doux prénom.
La conversation dévia heureusement pour ne pas que la nostalgie me submerge et une fois dehors toute tristesse s’était envolée. J’étais vraiment à mon aise sur les flots, comme ne faisant qu’un avec mon navire, avec les éléments. Elle sembla apprécier comme moi de tenir la barre du Jolly Roger et ce sentiment de liberté. Elle avait tout compris et j’en étais heureux.
A ses mimiques, je souris de toutes mes dents, l’amusement se lisait dans mes pupilles bleus comme le ciel. « Une flûte. Oui plusieurs hommes et femmes de mon équipage en possèdent. Nous pourrons t’en faire tailler une et t’apprendre à en jouer. »
Pas sûr néanmoins, que l’instrument apprécie d’être plongé dans les eaux salées, quoique l’idée me vint de demander au menuisier du navire d’en faire une dans du bois flotté. « Tu seras toutefois forcée pour en jouer d’être à l’air libre car il s’agit d’un instrument à vent. »
Je ne savais pas si elle connaissait déjà tout ce qui se rapportait à la musique mais je comptais bien lui en apprendre autant que je pourrais.
Me conformant à sa demande, je rendis la barre au timonier et la suivit me penchant comme elle le disait. A ses côtés, les sons parvenant de la mer, des animaux marins, les couleurs et la beauté des vagues scintillantes sous les rayons solaires, me semblaient amplifiés, sublimés. Je fermais les yeux et ce fut encore mieux, comme si je redécouvrais l’océan d’un tout nouveau regard. Avec tous mes sens. Elle avait raison, c’était magnifique. Je lui rendis son sourire. Heureux d’avoir partagé ce moment avec elle.
Face à sa proposition je tiquais légèrement et avouait avec une grimace.
« Je connais certains effets que peuvent avoir le chant des sirènes sur les hommes et je crains que les membres de mon équipage ne soient pas suffisamment fort pour résister et ne pas se jeter par-dessus bord. »
J’avais déjà eu une fois affaire à un banc de sirène et j’avais failli perdre le Jolly Roger. Je ne voulais pas recommencer.
« Mais allons plutôt dans ma cabine déjeuner pour que je puisses t’apprendre à te servir des ustensiles humains. »
Je voyais Mariette, sur le pont avec un plateau qui nous attendait.
« Viens vite, cela va être froid. Même si tu n’as pas faim, il serait bon que tu te familiarise avec la vaisselle et certains ingrédients de base pour tes retrouvailles avec Eric. »
Lui souriant, je la rassurais pour ne pas qu’elle soit triste.
« Et ce soir, nous danserons, nous chanterons et nous ferons la fête. Ce sera loin des réceptions royales mais cela te permettra d’avoir un léger aperçu du bon et du mauvais dans l’amusement des mortels. »
J’imaginais plus des mauvais côtés car la tenue d’un équipage pirate était loin de ressembler à celle pleine de chichis de la noblesse.
Ariel était adorable. Touchante, fragile et sensible. J’avais envie de tout faire pour l’aider à retrouver son prince.
« Eric joue donc de la flûte ? »
Je notais ce détail. Il me semblait avoir une flûte en bois précieux dans un coffre de la calle. Souvenir d’une ancienne prise. Peut-être que je pourrai l’approcher en lui offrant ce présent. Ensuite, il me serait facile de lui transmettre le message d’Ariel.
Je fis une légère grimace à l’évocation de la douleur de son père. Je comprenais parfaitement ayant connu la même chose avec la mort de Milah.
« Il ne faut pas lui en vouloir. Le temps adoucit la souffrance et je suis sûr qu’avec ta voix, il n’a pu résister à réintroduire la musique et les chants sous la mer. »
Comment résister à la douceur que dégageait cette magnifique sirène.
Une fois dans la cabine, je la vis s’emparer d’une fourchette et répéter les bêtises du stupide volatile qui était son ami.
« Effectivement, ce n’est pas cela du tout. C’est une fourchette. Une petite fourche qui sert à piquer les aliments avant de les porter à la bouche. »
Retirant la chaise qui se trouvait contre la table, je l’invitais à s’asseoir.
« Mais commençons par le début. Dans les maisons de qualités, et notamment les palais où se trouvent des princes, rois et reines, il convient que l’homme retire la chaise pour permettre à la femme de se glisser entre la table et la chaise et tout doucement, il repousse légèrement la chaise contre la table pour permettre à la femme de s’asseoir. »
Accompagnant le geste à la parole, je la fis ainsi s’asseoir. Sur la table, débarrassée de ses cartes habituelles, étaient disposés deux assiettes l’une en face de l’autre, deux verres à vins, deux verres à eau, une fourchette en face d’elle puisqu’elle tenait l’autre en main, deux grandes cuillères, deux petites, et deux couteaux, sans oublier deux serviettes et deux petits pains.
Faisant le tour de la table, je m’installais sur un tabouret, puis je pris la carafe d’eau et servis le liquide cristallin.
« Il s’agit d’eau douce. Non salée. Je ne sais si tu es habituée. Je vais aussi te servir un peu de vin, juste pour que tu goûtes car c’est un alcool qui a tendance à désinhiber les mortels. Je ne sais quel effet il aura sur toi. Désinhiber cela veut dire que tu gardes moins le contrôle sur tes gestes, tes pensées, tu te sens plus joyeux aussi… »
Et tu oublies ta douleur. Cette dernière pensée, je la gardais pour moi. Après avoir servis également le liquide couleur rubis dans les verres de cristal, je soulevais le couvercle de la soupière ou se trouvait un délicieux ragoût et lui en versais une part généreuse.
« Tu mangeras ce que tu voudras. Il s’agit de bœuf. Un animal qui sert aussi sur terre à tirer des charrettes. »
J’essayais d’être aussi précis que possible, imaginant sans peine que pour elle tout était inconnu. Reposant le couvercle après m’être servis, je pris la grande cuillère.
« Ceci est une grande cuillère, elle sert à prendre les liquides dans l’assiette, comme des soupes, ou des sauces. »
Je pris ensuite la fourchette et piquait un tout petit morceau de viande que je portais à ma bouche. Puis je le mastiquais en silence avant de l’avaler. Saisissant ensuite ma serviette, je m’en essuyais délicatement la bouche, exagérant un tant soit peu mes gestes comme l’auraient fait les nobles.
« Il convient de ne pas parler la bouche pleine. Il s’agit d’une règle de maintien. »
Otant mon crochet, je le remplaçais par une main en bois qui me permettait de saisir plus facilement les objets. Attrapant ainsi le couteau, je découpais un morceau de viande un peu gros, puis un bout de légume, lui montrant ainsi comment se servir d’un couteau et d’une fourchette. »
« Le couteau sert à couper et la fourchette à maintenir ce que tu dois couper avant de le porter à ta bouche. Tu veux essayer ? »
Souriant, je l’encourageais à me suivre.
« Ne t’inquiètes pas, je ne suis pas là pour me moquer, juste pour t’apprendre à bien utiliser les éléments de bases pour un repas en bonne société. »
Elle était telle une enfant le jour de son anniversaire. Déballant ses cadeaux, ouvrant de grands yeux devant chaque chose et mets proposés. C’en était adorable et je souriais avec plaisir et devant son innocence.
« Si tu veux tout faire et tout goûter, une vie ne suffira pas. »
Je lui fis un clin d’œil avant d’ajouter.
« Et toi tu es peut être immortelle, mais pas moi. »
Il me semblait qu’Éric non plus ne l’était pas s’il était mortel. Plus sérieusement, je repris.
« Nous ferons au mieux durant ces quelques jours. Ensuite tu découvriras plein d’autres choses aux côtés de celui que tu aimes. »
En tout cas, si je pouvais faire en sorte de les réunir c’est ce que je ferai. Non par peur de son père, mais parce que j’avais connu l’amour avec Milah et que ce sentiment était indescriptible. Fort. Puissant. Je voulais qu’elle vive la même chose.
En réponse à sa question, je pris mon verre à vin et y trempait mes lèvres avec un sourire.
« Oui, j’aime le vin et le rhum. C’est ce que je t’ai fait goûter dans la fiole sur la plage. Tu t’en souviens ? »
Sa tentative de couper sa viande était amusante et secouant doucement la tête je la rassurai.
« Allons, ne te décourage pas. Ça arrive même aux meilleurs. Il n’est pas évident de manipuler ces couverts quand on en a pas l’habitude. »
J’étais prêt à lui trouver toutes les excuses possibles car elle me touchait vraiment.
Me levant, je la rejoignis et utilisant ma main de bois et celle valide, je pris avec douceur les siennes pour la guider. Lentement je pris le temps de lui montrer comment appuyer, comment couper, puis comment piquer le morceau de viande et le porter à sa bouche.
« Ne te sens pas gênée. Je ne suis pas là pour te juger ou dire que c’est mal. Je suis là pour t’aider. Pour t’apprendre. À ton rythme. »
Et je prendrais le temps qu’il faudrait. Je pouvais me montrer très patient lorsque je jugeais la chose importante.
La laissant se débrouiller par elle-même, je revins à ma place et levais mon verre vers elle.
« Souvent nous trinquons, c’est-à-dire que nous entrechoquons légèrement nos verres en nous souhaitant mutuellement, la santé, bon appétit, la richesse ou simplement l’amour. »
J’attendis qu’elle lève son verre et lui montrait.
« Il est question d’une légende où pour être sûr que l’hôte n’empoisonnait pas le breuvage il était de coutume de choquer les verres pour qu’un peu de chaque liquide se mélange dans chaque récipient. Les humains ne se font que peu confiance. »
Prenant une pomme, je me mis à la peler puis je lui en tendis un quartier.
« Voici une pomme, c’est sucré et l’on en fait du jus, des tartes et gâteaux ou on la mange comme ça. »
Il y avait aussi dans une corbeille du raisin, des poires et des figues et sur la table dans une petite coupelle des amandes, des noix et des noisettes, mais aussi du pain, du fromage et de la charcuterie. Si elle voulait goûter à elle risquait à coup sûr l’indigestion. « Nous avons une journée en mer avant d’atteindre des terres et un village paisible, aussi prends ton temps, tu pourras goûter à tout comme tu voudras, je te montrerai tout ce que tu voudras et n’hésites pas à me poser toutes les questions que tu souhaites, j’y répondrais du mieux possible. »
Je l’aurai cru immortelle. Quoi qu’il en soit elle vivrait néanmoins plus longtemps que son prince, à moins qu’elle ne trouve une solution, un charme, un sort. Je faisais confiance en l’avenir pour les réunir et je tenterai avec mes moyens de l’y aider car elle me touchait vraiment.
« Tous les efforts que tu fais en ce moment te permettrons de mieux t’intégrer à la cour et de ne pas te sentir gênée. »
J’avais fréquenté suffisamment de notable pour connaître les bases de l’étiquette. Je lui transmettrai mes connaissances avec plaisir.
Au sujet du rhum, j’acquiesçais.
« Le rhum est plus fort que le vin et fait vite tourner la tête quand l’on n’est pas habitué. De même, je t’invite à boire ce qui te sera présenté en petite quantités. Lorsque l’on est ivre on ne contrôle plus ses paroles et ses actes. On fait des choses que l’on regrette après. Alors méfies toi. »
Je ne voulais pas lui faire peur, juste la mettre en garde et je pense qu’elle s’en rendait compte.
« Tu as pu voir que sur la plage, les hommes et les femmes riaient et chantaient fort en dansant bizarrement. C’est un exemple parmi tant d’autres. Si tu n’es plus maître de toi parce que tu as trop bu, tu risques aussi de te laisser entraîner dans des situations déplaisantes. »
Lui ayant permis de couper sa viande, et voyant qu'elle se débrouillait très bien avec ses couverts, je regagnais ma place face à elle et mangeais pareillement. Je me doutais effectivement qu’elle n’avait pas du manger de viande auparavant. Surtout cuite. Si certains poissons charognards pouvaient manger la viande des carcasses d’animaux des naufrages, je ne la voyais pas elle dans cette position.
« Je suis content que cela te plaise. Tu goûteras bien d’autres choses avant la fin de ce voyage. »
Je trouvais le temps impartis par son père assez court pour lui faire découvrir tout ce que je voulais lui montrer, mais rien n’empêchais que je prolonge son séjour, il suffirait de lui montrer qu’elle allait bien et qu’il était nécessaire de poursuivre un peu sa découverte.
Son allusion sur les poissons lune me fit froncer les sourcils. Je ne comprenais pas.
« Que veux-tu dire ? Que font les poissons lune ? En quoi sommes-nous pires ? »
Je n’étais pas vexé mais interrogateur. Je voulais juste savoir.
Le repas terminé, j’acceptais avec plaisir sa proposition.
« Je suis sûr que nous serons tous enchantés par ton histoire si tu n’es pas fatiguée. Nous ferons cela ce soir. Après le dîner. Là pour le moment les hommes et les femmes de mon équipage sont occupés à entretenir le navire et à veiller à utiliser au mieux les vents pour nous mener au port rapidement. Je vais t’inviter à monter sur le pont pour les voir travailler et je vais te donner ton premier cours de danse si tu le veux bien. »
Lui offrant mon bras, je la conduisis grand seigneur et donnait quelques ordres. Je lui montrais les voiles, les cordages, la familiarisais avec les termes nautiques.
« Si tu veux, je peux t’aider à monter jusqu’en haut de la vergue. Je serai derrière toi et je t’assurerais, tu ne pourras pas tomber, mais il te faudra changer de vêtements, cette robe n’est pas adaptée pour grimper sur le filet. Je peux t’en trouver à ta taille. »
L’avantage d’avoir des femmes à bord. Une chemise et un pantalon corsaire lui iraient à ravir. De toute façon vu comme elle était jolie tout lui irait.
« Tu préfères commencer par quoi ? La danse ou la vue sur les sept mers ? »
Hélant un matelot qui avait, étant jeune, œuvré à la cours du roi de Camelot, je lui demandais de réunir deux de ses comparses pour que nous disposions d’une flute, d’un tambourin et d’une vielle à roue afin d’avoir de la musique digne de ce nom.
« Ils connaissent des chansons de haute et basse-cour. Ainsi tu verras différentes facettes des danses humaines. »
J’étais à sa disposition et ce n’était en rien une corvée, je ne souhaitais que lui faire plaisir.