Son pas traînait encore plus qu’à l’accoutumée et la douleur, sans magie, était insoutenable. Tenant fermement sa canne qui claquait à présent le sol, Mr Gold venait de faire son entrée et s’avança sous le regard de tous vers le pupitre d’ordinaire où Madame la Maire s'était exprimée avant lui.

Le propriétaire de la ville n’avait pas fière allure et ce n'est pas sa récente rencontre avec Victor Whale qui allait arranger ça. Il savait à présent que le temps était compté et que sans une pleine collaboration des forces en présence, ils étaient tous condamnés. Mais avant tout, il devait trouver les bons mots.

« - Je sais que nos serments d’allégeance sont rarement compatibles… » commença-t-il en fixant l’assemblée qui lui faisait face et faisait déjà montre d’hostilité à son égard. Il fixa alors Belle, qui se trouvait dans un coin de la pièce, espérant ainsi se redonner suffisamment de courage pour poursuivre. « - J’ai commis bon nombre d’erreurs dans ma longue existence et Victor Whale en fait partie. » Beaucoup s’offusquèrent n’hésitant point à faire entendre leur mécontentement en se levant pour quitter la salle.

« - Je vais être clair. Si vous sortez vous vous condamnez. Victor Whale et ses inquisiteurs sont une menace qu’il faut prendre très au sérieux. Cet homme a l’intime conviction que la science surplombe la magie et il est prêt à tout pour le prouver, mais aussi pour me le faire payer. Je me suis joué de lui il y a très longtemps. En guise de représailles, il s’est faufilé dans mon château et m’a volé une potion d’immortalité et une pierre. »

Il marqua un long silence, faisant fi de l’hostilité ambiante puis il reprit. « - Cette pierre possédait et possède encore bon nombre de propriétés magiques, mais elle était avant tout ma sortie de secours. C’est moi qui suis à l’origine de la malédiction lancée par Regina. » Il posa un regard désolé sur elle avant de reprendre à nouveau.

« - Notre ville se trouve sur une faille entre les deux mondes. Ce qui explique l’instabilité de la magie. Mais si cette faille est détruite c’est toute la magie qui disparaîtra et nous avec. La pierre que possède Whale est une sorte de détonateur. Pour l’activer, il faut trouver une source d’énergie assez puissante pour… »

Tous avaient compris où il voulait en venir sans même qu’il n’ait à le formuler, mais il continua. « - La mine est profonde et regorge bien des secrets. Je voulais utiliser cette pierre et tout effacer. C’était ce qui était prévu dans mon plan et ce bien avant que Regina ne lance sa malédiction. Je voulais tout détruire… » Il posa à nouveau un regard sur Belle. « - Mais c’était avant. Whale a traqué la magie pendant des siècles avec son organisation. Bien que paradoxalement ce soit la magie qui lui ait permis d'accroître son pouvoir. Il connaît les propriétés de la pierre, il me l’a fait savoir quand nous nous sommes rencontrés, il y a peu. Et désormais, nous n’avons que peu de temps avant que toute la ville ne soit détruite et nous avec. Il ne m’a accordé aucune concession. J’ai été battu cette fois. Mais… »

Une lueur d’espoir émana de ce regard d’ordinaire si froid. Puis de sa poche, le propriétaire de la ville fit sortir une magnifique plume blanche. « - Un objet de collection d’une valeur inestimable à n’en pas douter. Cette plume appartenait à l’Auteur, un groupe très ancien qui œuvrait dans l’ombre pour protéger les légendes et les contes et s’assurer de leur transmission à travers le temps et les âges. Le seul hic c’est qu’elle n’obéit qu’à un véritable croyant. »

Je me tenais dans l’ombre et à l’écart. Je n’avais pas été … humain depuis plusieurs siècles. C’était étrange. Mon coeur s’était remis à battre dans ma poitrine. La douleur avait été fulgurante lors des premiers battements et Carrie avait eu la peur de sa vie. C’était une chance que la magie avait disparu. Je restais cependant un homme très dangereux. Mes idées de meurtres et de tueries n’avaient pas disparues pour autant et je comptais bien avoir la tête de Victor Whale sur un plateau avec des fruits comme décoration autour. J’étais arrivé à l’heure avec mon long manteau de cuir et mon capuchon sur la tête. J’observais les lieux et la conversation sans m’en mêler. Je remarquais la charmante Elsa, l’idiot du village qui ne semblait pas être apprécié ainsi que plusieurs visages inconnus. Je reconnaissais Zelena également.

Le nom de Wendy me disait vaguement quelque chose. J’avais sans aucun doute entendu parler d’elle ou de sa famille lorsque j’étais avec Victor. J’étais concentré sur ce qui se disait et je sortais une dague bien affutée de ma poche. Je jouais avec cette dernière et je piquais mon doigt. Je rigolais un peu en voyant le dieu des Enfers péter un plomb contre l’idiot du village. Quel bel bande de crétin. J’écoutais à moitié toutes les conneries qui pouvaient se dire en si peu de temps et finalement mon vieil ami Rumple prenait la parole. Il semblait savoir de quoi il parlait. Je savais bien que ce vieux fourbe connaissait bien Victor.

Néanmoins, je savais que je restais l’appat idéal pour attirer mon ancien petit ami et amant. Je me levais lentement avant de m’approcher plus en avant. Je retirais mon capuchon de cuir pour faire un sourire très machiavélique à Gold.

- Mon vieil ami. Cela fait un moment que je n’ai pas eu la chance de te croiser. Je vois que tu as la solution à tous comme toujours. C’est tout à ton honneur.

Je me tournais vers la charmante assemblée. Je n’avais pas eu la chance de rencontrer la très jolie mairesse que voici. Je saluais Zelena du regard alors que son fiancé me fusillait du sien. Il était vachement beau garçon.

- Si je peux vous êtres d’une quelconque utilité, sachez que je suis une sorte de point faible pour ce beau monsieur Whale. Oh j’en oublie les bonnes manières. Vladimir Stocker.

Je faisais une charmante révérence avec en rigolant un peu avant de continuer à parler.

- Ou Dracula pour les intimes. Je peux attirer Victor pendant que vous faites je-ne-sais quelle idée. Il ne sait pas que je suis en ville. Mon vieil amant a un vilain point faible. Il m’aime toujours malheureusement pour lui ce n’est plus mon cas. Il est devenu complètement cinglé après sa rencontre avec vous monsieur Gold. Il est rancunier et si vous voulez un autre point faible, cherchez du côté de cette Wendy. Il doit clairement la manipuler  c’est son jeu favori. Je dois dire que je suis un tantinet pressé de retrouver mes capacités. J’ai horreur de sentir mon coeur battre dans ma poitrine, mais j’adore sentir le coeur des autres. N’est-ce pas reine Elsa? Ah non, le reine n'est plus vraiment nécessaire dans cet contrée.

Trou de cul? Oh oui totalement. J’étais un sacré numéro de foli sans mon médaillon. Je me tournais vers Gold une dernière fois.

- Au fait, le médaillon s’est brisé avec l’arrêt de la magie. Sur ce, non pas que je sois un homme pressé, mais j’ai diablement des choses plus palpitantes à effectuée. Si vous me cherchez pour que je joue l’appât, je serai chez la femme qui fait battre mon coeur Carrie. Désolé Elsa mais tu n'étais que de passage ma chérie. Bonne journée ou soirée … J’ai totalement perdu la notion du temps quel drôle de hasard.

Je sortais directement sans dire autre chose. Un petit monologue qui en disait un peu plus long sur ce Victor Whale. Je continuais de sourire en retournant dans notre nid d’amour. J’avais envie d’une longue étreinte et d’un verre de bourbon.

Cette réunion était clairement de trop aujourd’hui. J’aurais passé ma journée au lit. Le fait d’Avoir retrouver mon mari m’avait apporté beaucoup de bonheur, mais je ressentais le contre coup du stress que j’avais subi durant les dernières semaines. J’étais allongé sur le canapé lorsque mon mari me mentionnait que nous devions aller à la réunion en ville. Je me levais lentement pour aller me changer et me mettre un peu de rose sur les joues. J’arrivais avec mon homme en tenant sa main avec douceur. Nous étions un peu en retard car David avait un peu pris peur avant de partir. Je l’avais rassuré avec une immense douceur. Je devais me montrer forte pour nous deux. Une fois rassuré, nous arrivions un peu en retard, mais tant que cela. Je m’installais sur une chaise que Grincheux avait bien voulu me céder avec son regard bienveillant. Il devait sans aucun doute le voir que j’étais fatiguée. Je regardais autour en évitant de porter mon regard sur le jumeau qui m’avait donné un malaise en arrivant chez nous sans le moindre avis. Il me faisait pratiquement peur en fait.

Je serrais doucement la main de David en le laissant parler. Mon autre main étant occupé à caresser mon ventre rond. Je faisais un beau sourire à Mérida. Mon amie était toujours aussi belle et merveilleuse. Je reconnaissais bien là son caractère. Regina semblait avoir la situation en main jusqu’à ce que Hades décide de foutre son poing dans le gueule de James. Aie, ça devait faire vachement mal car Hades avait une carrure de feu. Je me contentais de pousser un soupir. Gold arrivait enfin sur place et semblait avoir déjà une solution au problème. Était-il dans le coup au fond? Je regardais la plume en plissant les yeux un peu. L’Auteur? Henry s’était un peu avancé avant de rester sur place. Je regardais mon petit fils. Il avait une croyance en nous absolument inébranlable! Il était le candidat idéal pour tenter quelque chose avec cette plume. J’allais ouvrir la bouche mais un homme arrivait devant. Il me donnait froid dans le dos. Il semblait au bord d’une psychose. Il était volontaire pour servir d’appât pour attirer ce fameux Victor. Ils avaient été ensemble si je comprenais bien. Il insultait également une femme dans l’assistance sans le moindre remord. Je ne connaissais pas la reine Elsa, mais personne ne méritait de voir son linge sale lavé en public ainsi. Il partait ensuite en se fichant des autres. Quel égoïste ce gros trou du cul!

- Peut-être que Henry pourrait tenter d’utiliser la plume non? Si quelqu’un croit en nous aussi fortement c’est bien lui. Nous ne serions pas tous là sans ce dernier.

Je faisais un sourire à mon petit-fils.

- Qu’est-ce que vous en pensez? J'ai espoir en lui.

Je regardais surtout Regina, Robin, Gold et David. Nous étions une famille après tout. Je comptais bien aller voir Merida ensuite cependant.

La situation dans cette salle se dégradait, les hommes s’embrouillaient à cause de celui qui semblait être le frère jumeau du mari de la princesse Blanche-Neige. Je n’en menais pas large, je regardais parfois la gentille Clochette à coté de moi. Soudain, un type flanqua son poing dans le visage du dénommé James, et je sursautai. Je n’aimais pas la violence.
Et finalement, celui que tout le monde semblait craindre ici, et qui avait visiblement beaucoup de réponses, arriva en boitant. Le fameux monsieur Gold. C’était donc lui le fameux ténébreux tant redouté ? Sans sa magie, il n’avait rien de bien effrayant si ce n’était cette expression sur son visage. Mais là, il ressemblait juste à un vieillard affaibli, et si je n’avais pas eu vent de tous ses méfaits, j’aurais eu pitié de lui.

Il apporta des éléments de réponse, commençant par nous dire que la menace de Victor et des Inquisiteurs n’était pas à prendre à la légère. Cela, nous l’avions tous compris je crois. J’écoutai attentivement, il parla d’une plume d’Auteur, et du coeur du plus pur des croyants pour reprendre le flambeau et nous sauver tous. Je ne connaissais personne ici, je ne voyais pas qui pouvait être cette personne, mais clairement ce n’était pas moi, je doutais bien trop souvent de moi et de mes capacités, surtout quand Anna n’était pas à mes côtés. Qui alors ? La Sauveuse dont tout le monde parlait ? Mais elle était devenu la ténébreuse, son coeur était-il resté pur ?

Une jeune garçon prit la parole, visiblement avide de retrouver cette personne, et quelque part, cela me donna de l’espoir et je souris. Un sourire qui s’effaça lorsque Vladimir entra. Le comte m’avait séduite voilà quelques mois, avant notre arrivée dans cette contrée. Je m’étais laissée avoir comme une idiote et voilà qu’il m’affichait devant tout le monde. Je sentis mon coeur se serrer et battre la chamade tandis que mes joues s’empourpraient. J’aurais voulu disparaître dans un trou de souris, si c’était possible, tant j'étais mortifiée de honte. A la place, j’étais figée sur place sur ma chaise, n’osant plus regarder personne.

Heureusement, après le départ de cet homme que je n’aurais jamais cru être aussi grossier envers moi, la princesse Blanche-Neige prit la parole, proposant qu’un certain Henry essaie la plume. J’identifiai cette personne comme étant l’adolescent qui avait pris la parole. D’après la princesse, il était tout désigné.

- Cela vaut la peine d’essayer, dis-je sans savoir si je serais entendue.