Stop swaying when the moon is shaking thou

Face à Thomas et aidé par les effets de l’alcool, je commettais ouvertement toutes les bourdes, commençant par dire que les dieux n’existaient pas, puis en insultant l’efficacité de ses derniers avant de faire des commentaires sur les pères indignes pour finir par proposer mon aide pour parler à sa fille. Lorsque ce dernier m’avoua qu’il n’était guère doué avec la communication, je laissais échapper un léger rire, consciente que la communication était généralement une de mes plus grandes qualités en temps que souveraine :

« Je sais qu’actuellement cela ne se ressent pas au vu de toutes les indélicatesses que j’ai commise mais généralement je suis bonne communicante et une oreille attentive et empathique. »

Buvant un peu plus je notais que j’allais devoir me calmer sur ma descente aux enfers, les vapeurs de l’alcool embrumaient de plus en plus mon esprit et me libérait de tous mes maux. Comme je l’avais crains, cette sensation d’être inébranlable, le mutisme de ma conscience, le muselage de mes émotions, me ramenaient des années en arrière, dans ce maudit port de pirate, dans cette maudite maison des cygnes. Mon regard s’assombrissait à mesure que mon taux d’alcool grimpait dans mon sang. Forte heureusement, la voix de Thomas me maintenait à flot. Sa voix me donnait matière à me concentrer et sans grande surprise il écarta avec délicatesse ma proposition d’entremetteuse avant de me faire part d’une angoisse que je connaissais que trop bien. Il avait peur que l’on fasse du mal à sa fille.

« Je comprends que trop bien votre angoisse Thomas, j’ai passé tellement d’année à tenter de protéger ma cadette des foudres de ses ennemis que je ne peux que comprendre votre peur. »

L’image de ma sœur égorgée sous mes yeux s’imposant face à moi je sentais mes yeux se remplir de larmes avant d’en laisser une s’échapper accompagné par une bourrasque de vent que j’avais involontairement créé qui avait ouvert toutes les fenêtres et portes du bar laissant apercevoir la pluie battante à l’extérieur. L’alcool m’empêcher de comprendre que ses changements météorologique étaient de mon faits, essuyant ma larme, je buvais mon verre d’une traite avant d’ajouter d’une voix sombre et sourde :

« Je suis arrivée trop tard pour la sauver … »

Fermant mes paupières je repoussais mon verre avant de me retourner vers Thomas pour demander :

« Votre frère possède des capacités magique n’est-ce pas ? Et il serait assez lâche pour s’en prendre à une enfant ! J’aurais honte à sa place de menacer la vie d’une innocente personne sous prétexte qu’il possède un désaccord avec son père. »

black pumpkin

Stop swaying when the moon is shaking thou

L’alcool cette douce symphonie dont les vapeurs glissaient en moi me délectant d’une liberté hors norme qui laissait à mes pouvoirs l’entière expression. Naturellement je ne m’apercevais pas que je déchainais les enfers à l’extérieur du bar, certes le vent avait frôlé ma peau, soulever mes cheveux mais je ne m’en étais pas formalisé. L’image du corps démembré de ma cadette glissant sous mes paupières me rappelant ainsi combien j’avais été impuissante. A quoi bon avoir des capacités magiques si je n’avais même pas été capable de sauver l’être qui comptait le plus pour moi ? Cette question je me la posais tous les jours depuis vingt-huit ans. Toutes les nuits, lorsque l’absence de ma sœur se faisait plus lourde et insoutenable, je n’étais pas censée perdre le contrôle. Je n’aurais pas dû être ici, assise près d’un inconnu entouré principalement par des ivrognes qui profitaient de chaque occasion pour lorgner mon décoté ? Si j’avais été en pleine possession de mes moyens j’aurais certainement demandé à Dawn d’aller chercher Robin pour qu’il vienne me chercher. Oui c’est même exactement ce que j’aurais fait, je lui aurais demandé de voler jusqu’à Robin pour que ce dernier ne vienne m’arracher aux griffes cruelles de ma conscience. Seulement je n’étais pas avec Dawn, mon rapace était resté dans notre monde pendant que moi je fonçais tête baissé dans celui là pour retrouver un mari qui ne voulait certainement plus de moi à l’heure actuelle. La main d’Hadès me sortie de mes sombres pensées, mais n’apaisa pas mon âme. Je devais me faire violence pour ne pas l’envoyer baladé. Il ne pouvait pas m’aider, et ce n’était pas en posant ses mains sur moi qu’il parviendrait à m’aider bien au contraire. Malgré cet agacement croissant, j’écoutais ses paroles. Il parlait de la fatalité de la vie mettant l’accent sur le fait que je ne pouvais pas lutter contre cette dernière. Ce dernier ajoutant qu’il savait qu’elle n’avait pas disparu je laissais s’échapper de mes lèvres un rire sombre, sordide avant de tourner la tête vers lui le regard vide. Grâce au breuvage et à ses vertus j’étais redevenue en l’espace de quelques minutes la reine blanche ivre de vengeance. La même femme qui avait quitté son royaume pour tuer une louve ! Cette louve qui s’avérait être Freya Nightmare dans cette ville ;

« Et d’où vous vienne ces certitudes Thomas vous êtes mort ? Vos savez ce qu’il y a une fois que nos cœurs cessent de battre peut-être ! »

Lâchais-je d’une voix moqueuse qui fut accompagné par une nouvelle rafale de vent qui fut accueilli par es grognement des autres occupants du bar. Ces derniers rouspétant sur le réchauffement climatique, bien que j’ignorais ce que c’était et sur l’équipement du bar auprès du patron. Regardant derrière moi j’apercevais l’enfer extérieur, la pluie diluvienne qui s’abattait avec violence sur le sol et le vent qui tentait de s’engouffrer par tout les moyens à l’intérieur luttant avec le pauvre serveur d’une vingtaine d’année qui tentait de faire son travail correctement sans se douter la moindre seconde que l’unique moyen de calmer les éléments s’était de me faire partir. Ce fut à cet instant précis que je tentais de reprendre le contrôle de mes pouvoirs. Je ne devais pas me faire remarquer. Les autres ne devaient pas savoir pourtant s’était trop tard le questionnement de Thomas me parvenant, je tournais le visage vers lui prête à lui mentir en prétendant que non mais le feu s’imisca sur mes joues tandis que je balbutiais :

« Non ... heu … »

Fermant la bouche je me dissimulais derrière mes mains telle une enfant tandis qu’une nouvelle rafale de vent s’engouffrait dans le bar m’arrachant au passage un gémissement déplorable pendant que je me concentrais sur les paroles du dieu qui était sagement en train de mettre au point son plan de vengeance.

« Quel genre de magie possède votre frère ? »

Demandais-je pendant que ce dernier m’offrait l’occasion de tout oublier, en affirmant que ce serait trop me demander, fronçant les sourcils je cherchais mon verre du regard avant de rétorquer d’une voix légèrement pâteuse :

« Me demander quoi ? Vous ne m’avez rien demandé directement jusqu’ici vous m’avez seulement écouté … ah et vous avez aussi parlé de votre indigne de frère et de votre fillette. »

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Les croyances de Hades exposées je restais silencieuse préférant ne pas me démoraliser plus que nécessaire bien qu’il avait raison sur un point, je préférais espérer qu’il y ait en effet quelque chose après la mort. Au moins cela me donnerait un espoir pour revoir les personnes que j’aimais et qui m’avaient quitté un jour, mais si cela n’était pas le cas ? Si je me trompais ? Si il se trompait alors je n’étai pas sûre de réussis à encaisser la pilule. Finalement Thomas mit l’accent sur un autre aspect de ma personne, mes pouvoirs, j’en avais usé sans m’en rendre compte. Je m’en apercevais que maintenant. Dehors, les enfers se déchainaient à l’image de ce qui se passait dans mon cœur et on esprit, l’orage faisaient rage et tout ça c’était a cause de moi. Mentant comme un vendeur de babiole dans notre monde, je tentais de sauver les apparences, vainement, avant de demander de quel magie était capable son frère. Simple curiosité ! Mais je ne m’attendais pas le moins du monde qu’il me dise que son aîné avait les mêmes pouvoirs que les miens ?  Ouvrant des yeux comme des soucoupes, j’entendais la pluies cesser de s’effondrer sur le toit du bar tandis que je laissais échapper en un murmure :

« C’est impossible »

Les mages m’avaient signifié que mes pouvoirs étaient uniques et bien que je ne sois pas du genre à être imbu de ma personne, je savais qu’ils disaient vrai jusqu’à aujourd’hui je n’avais jamais eu l’occasion de croiser une personne doté des mêmes attributs magique que les miens. J’avais effrayé Hadès ou du moins il jouait avec excellence le frère bafoué terrorisé par son ainé et légèrement traumatisé dès qu’une bourrasque de vent inhabituelle frôlé sa peau. La culpabilité me tordant l’estomac, j’essayais de remettre de l’ordre dans mon esprit bien bordélique à l’heure actuelle avant de lâcher en dépit d’autre chose :

« Ce n’était pas votre frère. C’était moi. Je pensais être la seule capable de tels capacités vraisemblablement je me suis trompées…. »

Marquant une pause je passais une main dans mes cheveux, toujours aussi désemparée avant de m’excuser pour tenter de réparer mes fautes, bien qu’au final je n’avais rien fait de réellement répréhensible.

« Je ne me suis pas aperçue que ma magie faisait effet tout a l’heure navrée certainement le trop plein d’alcool, je ne suis guère habitué à boire… Votre frère est vraiment lâche ! Comment peut-il s’en prendre à des personnes innocentes quand on sait quelle puissance il possède ! Qui est-ce qui lui a appris à se contrôler ? »

Demandais-je en étant loin de me douté qu’en réalité j’étais en train de m’engager dans une bataille entre dieux de l’Olympe. Malgré la puissance que je possédais je n’arriverais jamais à vaincre Zeus et Hadès était au courant, mais il se fichait pas mal de ce qu’il pouvait advenir de ma personne et moi je fonçais tête baissé dans ce piège.

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Je tombais dans le piège d’Hadès comme une débutante. Mon âme me poussait à l’aider, l’aider pour oublier ma propre impuissance face à ma propre situation. Malheureusement, je ne pouvais pas affirmer que l’alcool était responsable de ma faiblesse d’esprit, j’étais faite de ce moula là. Je ne savais pas fermer les yeux face à l’injustice. C’était ce trait de ma personnalité qui m’avait permis d’acquérir les capacités magique que le dieu des enfers convoitait en cet instant et ce depuis plusieurs années. Ce dernier me parlant de son père, je fronçais les sourcils et demandais ma curiosité piquée à vif :

« Quel était les pouvoirs de votre père ? »

La magie de son frère semblait être due à sa naissance, ce qui le rendait plus fort que moi. Ma magie était uniquement due à mon bijou, qui bien qu’il lui était impossible de m’être retiré n’était pas naturel et de ce fait je m’épuisais plus rapidement que les personnes qui elles étaient nées avec. Gardant ma réflexion pour moi je l’écoutais me parler de son frère ainé et plus il parlait, plus je ressentais une certaine animosité en moi.

« Je peux vous aider. »

Commençais-je en vendant ainsi mon âme au diable en personne sans même le savoir, avant de reprendre :

« Mais il y a quelque chose que je comprends pas pourquoi utiliser la violence plutôt que la parole ? Évidement que je pourrais contrer ses pouvoirs si tenté qu’il possède exactement les mêmes facultés que les miennes, mais ma question reste entière vous semblez être un homme sage ne pensez-vous pas que la communication semble être plus utile que vous construire une armée pour l’intimider ? »

Ma question posée, je reprenais le verre qu’il m’avait retiré quelques minutes plus tôt pour tremper mes lèvres dans son contenu. Avant de lâcher un soupir, une question me titillait depuis que le quadragénaire avait ouvert la bouche pour me parler de ses problèmes familiaux.

« Thomas, depuis un moment je me pose une question, quel âge à votre fille ? Vous m’avez beaucoup parlé de votre frère et j’ai bien compris que vous haïssiez votre frère et que vous êtes le vilain petit canard de votre famille et visiblement le seul à être dépourvu de capacité magique. »

Reposant mon verre sur le comptoir, je me retournais vers lui attendant sa réponse avec un regard déterminé, après tout s’il voulait mon aide il me devait bien quelques réponses.

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Mes questions agaçaient je n’étais pas en mesure de ressentir ses émotions car il n’était pas un animal, mais son agacement était palpable. Il me répondait parce qu’il désirait ardemment que je l’aide. Son père avait également des pouvoirs et de ce fait je me demandais comment c’était possible que lui n’en est pas. Il se jouait de moi et je n’y voyais que du feu. J’étais trop ancrée dans mon besoin d’oublier ma propre déchéance que j’étais prête à me donner corps et âme dans cette guerre fraternel entre deux dieux fondateurs de l’Olympe. Malgré les flots d’alcool que j’avais ingurgité, mes habitudes de reine blanche reprirent le dessus quand je lui proposais un compromis à savoir parler avec son frère. Parfois les êtres humains semblaient oublier qu’une simple discussion civilisée pouvait permettre de résoudre un grand nombre de problème sans en venir à un quelconque passage en force. Cette intervention ne fit qu’accroitre le sentiment d’agacement du dieu des enfers qui se mit à respirer plus fort avant de m’expliquer que c’était impossible. Son frère refusait la communication telle qu’elle soit, comme précédemment il lui peignait un portrait des plus détestables en concluant que son frère ne s’arrêterait jamais avant d’avoir gagner. La ligne d’arriver étant bien entendu la mort de son frère ou du moins la destruction de tout ce qu’il aimait. Du moins c’était ce que j’en concluais au vu des discours de Thomas.

« En gros il s’arrêtera qu’une fois qu’il vous aura tout enlevé n’est-ce pas ? »

Murmurais-je sans pour autant attendre la moindre réponse de sa part. Je connaissais déjà la réponse. J’étais loin d’être sotte et même avec plusieurs grammes dans chaque œil je savais faire preuve de discernement. Il avait réussi à toucher mon âme d’héroïne de l’histoire, je ne supportais pas les abus de pouvoirs ou tout bonnement l’injustice, alors il avait gagné. J’allais protéger sa fille. J’allais la protéger contre une brute épaisse qu’il s’était bien gardé de dire qu’il était le dieu Zeus, en même temps est-ce que je l’aurais cru s’il m’avait dit cela ? Certainement pas ? J’avais beaucoup de qualité mais je ne croyais pas en l’existence d’être immortelle supérieur aux hommes. Je ne croyais pas en l’existence des divinités, par contre je croyais en l’amour. Thomas avait commis des erreurs, mais il aimait sa fille alors je lui posais des questions sur cette dernière en lui demandant l’âge de la personne que je devais protéger. Après un silence de réflexion et une réponse un peu floue sur la vingtaine tout juste passé de sa fille j’haussais la tête finissant mon verre, le dernier je l’avais décidé avant de répondre :

« Elle a mon âge, en somme, enfin à quelques années prêt, je peux donc me rapprocher d’elle pour la protéger…. Avant que je ne m’en aille, est-ce qu’elle est au courant qu’elle court un quelconque danger ? »

M’humectant les lèvres, je passais une main dans ma chevelure avant de me relever les jambes légèrement chancelante.

« Vous avez une photo d’elle ? »

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