Première intrigue

Attention à ne pas regarder le miroir. Il n'y avait rien de pire qu'interdire quelque chose à quelqu'un de curieux, car, automatiquement, le regard de cette personne déviait en direction de cette interdiction. En regardant le miroir, Mushu fut assez déçu de voir un objet d'apparence ordinaire qui, à ces yeux, ne méritaient pas une mise en garde aussi virulente. Ça, c'était avant de voir son reflet lui parler. Son reflet était aussi bavard que lui et ces remarques étaient aussi piquants que celle proférée par un certain Robin des bois lors d'une visite dans les geôles de Nottingham. Mushu recevait en pleine poire tous les remords et les regrets qu'il cachait derrière son assurance et son orgueil. C'était dur. De sorte que, lorsque arriva la promesse de faire de lui un vrai dragon, il ne pouvait refuser.

La suite fut confuse. Tel un automate, il avait sorti sa perle pour l'avaler, comme il l'avait fait il y a un siècle. L'effet fut immédiat. Mushu se recroquevilla en sentant tout son corps le brûler, ensuite, il eut l'impression de s'endormir, il lui devenait difficile d'aligner les pensées cohérentes, elles étaient remplacées par des sensations primaires. La colère, le besoin irrépressible de protéger le miroir comme s'il s'agissait de son trésor, la faim aussi.

Sous sa nouvelle forme, Mushu s'étira, malmenant un des murs d'un revers de queue dorsale. Se sentir à l’étroit dans une pièce aussi vaste était une grande première pour lui ! Dommage qu'il ne soit pas en état de profiter de cette sensation inédite. Il ne pouvait même pas savourer le fait d'être enfin devenu un dragon digne de ce nom, ni faire une remarque à Robin histoire de lui signaler qu'il ne pouvait plus l'appeler 'insignifiante petite chose' ou d'autres dérivés dans le même genre, désormais. Il ne savait plus parler, ni réfléchir d'un point de vue humain. La promesse avait été tenue, avec tout ce que cela pouvait impliquer.

Il y avait beaucoup trop de monde dans cette pièce, pourtant, le regard du dragon se concentra sur une sorcière qui venait d'arracher un coeur et du gamin qu'elle essayait de protéger, au lieu de se sentir menacer par la présence de soldats qui venait d'entrer. Pour une raison qui lui échappait, le dragon voyait ces êtres et non les autres comme une menace à carboniser.

Avant qu'il ne puisse concrétiser cette envie, il fut distrait par un objet ridicule qui fut lancé contre le miroir. Mushu se tourna vivement vers la responsable. Comment avait-elle osé toucher à son trésor ? Le dragon poussa un grognement intimidant, en guise de mise en garde, avant de se placer devant le miroir, profitant de sa taille pour servir de bouclier à l'objet enchanté afin d'éviter tout nouveau lancer de projectile dans cette direction.

Ça s'agitait beaucoup autour de lui, ce qui l'agaçait fortement ! Mushu tourna la tête à droite puis à gauche, comme s'il essayait de suivre ce qui se tramait, mais qu'il ne disposait pas de l'intelligence nécessaire pour comprendre les subtilités qui se jouaient devant lui. Il émit un nouveau grognement, irrité, puis sa tête bascula en arrière tandis qu'il prenait son souffle pour faire ce que les dragons faisaient de mieux : cracher du feu.

acidbrain

Première intrigue

Sérieusement, il allait falloir qu’on trouve une solution, je ne comptais pas passer ma vie dans cette cellule. Ca m’apprendra à vouloir rendre service et chercher une autre entrée. J’en étais venue à légèrement désespérée quand Emma vint à nous rejoindre. Yes ! Elle au moins elle saurait crocheter la serrure comme une pro ! Cependant, elle n’eut même pas besoin de le faire. Les murs s’ébranlèrent, les gardes partirent et la cellule s’ouvrit tout à coup. Vraiment ? Genre, je me casse la tête à trouver comme crocheter la serrure ou trouver une clé et un petit tremblement et tout s’ouvre ? N’empêche, je ne me fis pas prier pour sortir de la cellule. Tous les gardes partaient dans une direction, Ariel les suivit. De mon côté, j’étais vaguement d’avis de me barrer de l’autre côté. Genre loin, très loin du danger. Seulement, en voyant tout le monde partir dans la même direction, je ne pus me résigner à partir de l’autre côté, si on me perdait encore, Regina allait m’arracher le cœur. J’avançai donc dans la direction du boucan, pas très rassurant, et le tout à reculons. Non, bah non j’ai pas envie d’y aller. Je boudais presque comme une gamine de huit ans qu’on forçait à aller dans un magasin alors qu’elle voulait aller faire du manège. J’entrai dans la pièce, pile au moment où un dragon, que je supposais être Mushu, se mit à cracher du feu. Un garde était à côté de moi, éberlué, je ne pus empêcher un sourire en coin accompagné d’un : « Ah bah, j’vous avais prévenu que j’avais un dragon ! » J’étais fière, sauf que Mushu n’avait plus l’air spécialement de notre côté, comme la moitié des personnes de cette pièce.

Je m’avançai vers Regina. C’était sans doute là où je serais le plus en sécurité. Sauf qu’au fur et à mesure que j’avançais, je vis qu’elle tenait quelque chose de rouge dans sa main. J’écarquillai les yeux. Elle avait un cœur. Elle tenait un cœur dans sa main, bordel ! Ok, là j’me tire ! Je démissionne ! Enfin non ! Mais je jure que la prochaine fois qu’elle me dira de faire quelque chose, j’obéirai sans discussion.

Je commençai légèrement à paniquer, et surtout à me sentir humaine. Qu’est-ce que je pouvais faire dans ce genre de crise ? Je regardai mes chaussures. Nan, sérieusement, ce coup de bol ne pouvait pas fonctionner deux fois. Je fouillai mes poches à la recherche de quelque chose, n’importe quoi qui puisse nous aider à ce moment précis, c’est-à-dire : face à une Evil Queen déchaîné, un pikachu enragé, un dragon qui avait un peu trop le feu aux fesses et un loup… Un loup ! Oh bordel, on était vraiment dans la merde. Sans compter tous les gardes. Je sortis une autre pince à cheveux de mes poches, sérieux Regina et ses règles débiles, elle aurait pu me prévenir qu’un combat pouvait se présenter, je ne me serais pas pointer avec tout l’attirail de travail ! Je regardai partout et en panique. L’avantage, c’est que les gardes avaient visiblement assez de boulot pour ne pas se préoccuper de moi.

Il y avait de la neige sur le sol. Bien joué, le palais de glace, c’était pas très nette comme histoire ! Je pris de la neige et en fis une boule, oui j’en étais réduite à ça, et alors ? A la guerre comme à la guerre ! Je la balançai un peu au hasard, au petit bonheur la chance. Espérant toucher quelqu’un. Je ne regardai même pas si ma cible avait atteint son objectif (au pire si ça touchait Roland, on commencerait une bataille de boule de neige et ce serait rigolo, oui mes nerfs étaient en train de lâcher), avant d’attraper le prochain truc qui me tombait sous la main : une stalactite. Ok, alors là, valait mieux pas déconner, qui allais-je viser ? Juliette ? Je ne pouvais me résoudre à lui faire du mal. Mushu ? La vengeance serait terrible ! Regina ? Sérieusement… ça se discutait ! Ok, ok, tuez sa patronne à coup de stalactite n’était peut-être pas non plus l’idée du siècle. Cependant, j’avais vu Ariel balançait un couteau contre un miroir. Vu la protection du bordel, ça devait être pour ça qu’on était venu. Je lançai de toutes mes forces la stalactite, sachant que ça ne passerait pas. L’espoir fait vivre va-t-on dire ! Et si ça ne fonctionne pas, je retourne dans ma cellule !