Beaucoup de questions prenaient d’assaut mon esprit. La principale restait de savoir comment j’allais expliquer ma disparition à Louise. J’avais perdu la notion du temps dans les terres du sud, mais d’après mes vagues calcul j’avais presque passé dix jours loin de cette ville et naturellement je n’avais pas pu préparer Louise à cette absence. L’étudiante en journalisme allait vouloir tout savoir. J’étais foutue. Enfin, tant que je ne trouvais pas d’excuses valable. Pour l’heure Belle apaisait mes maux en me couvant comme une mère l’aurait fait avec son enfant. Sa présence me réconfortait.

« Ô je suis désolée Belle, … Je ne voulais pas inciter sur l’absence de Rumple … »

Murmurais-je avec un air penaud, avant de pour un baiser sur sa tempe pour demander :

« Tu m’aides à trouver une excuse pour justifier mon absence à Louise ? Elle va forcément vouloir comprendre pourquoi j’ai disparu de l’appartement pendant plus d’une semaine … »

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J’essayais de me reprendre, l’absence de Rumple commençait très sérieusement à devenir pesante, je savais très bien que personne ne pouvait comprendre l’amour que je lui portais. Dans la plupart des cas, on me disait que j’étais victime d’un sortilège et qu’il m’obligeait à ressentir de l’amour pour lui. Alors que pas du tout… C’est tout le contraire, il a peur de ressentir de l’amour, j’ai vécu avec lui bien assez longtemps pour savoir que l’amour était un mot bannit de son vocabulaire. Je souris à Juliette, ce n’était pas de sa faute, je savais très bien qu’elle ne pensait pas à mal en me disant ça.

« Ne t’en fait pas Juliette, ça va. »

Elle me dit ensuite qu’il allait falloir trouver une excuse pour Louise. Cette jeune femme était gentille mais elle avait cette fâcheuse tendance à fouiller un peu partout et je n’aimais pas ça. Elle pouvait nous mettre en danger et de plus, elle travaillait pour Régina.

« Une excuse ? Euh … Je sais que je déborde d’imagination d’habitude, mais là, je ne vois vraiment pas ce que l’on pourrait lui dire… »


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Grimaçant, je ne pus m’empêcher d’hausser les épaules en signe de désolation. Je devais a tout pris trouver quelque chose de probable à raconter à Louise.

« Il le faut Belle, si je ne lui donne pas une excuse en béton, Louise va creuser et elle finira forcément par tomber sur quelque chose, je te rappelle que ma couronne est dissimulée dans ma table de chevet. Si elle la trouve elle se posera forcément des questions et Régina finira par l’apprendre, et là je ne sais pas ce qu’elle serait capable de faire. »

Respirant pour la première fois depuis mon laïus, je me retrouvais légèrement essoufflée et je me laissais tomber à terre pour finir assise en tailleur :

« Je suis fatiguée Belle »



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« Eh bien si elle trouve ta couronne tu peux très bien lui dire que tu as fais un concours de Miss quand tu étais jeune. Je sais que dans ce monde c’est une chose très courante. Apres, tu t’es absentée dix jours sans rien dire et sans lui donner de nouvelle. C’est un peu dur à justifier… A part lui dire que tu avais besoin d’être seul pour une raison ou une autre, je ne vois vraiment pas ce que tu pourrais inventer… »

Je n’étais pas du tout pour me mensonge, mais malheureusement, on avait pas vraiment le choix. Régina avait été clair, personne ne devait savoir qui nous étions vraiment et j’avoue que sur ce coup-là, je ne pouvais que lui donner raison. Je la vis s’asseoir par terre et j’allais m’asseoir avec elle. Je la prit contre moi et lui caressait les cheveux.

« Je suis là, ça va aller Juliette. »


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Mes angoisses augmentaient en même temps que ma fatigue. Je savais que si je ne dormais pas je n’arriverais pas à ressentir une passerelle de sérénité. Alfred m’avait prévenu, il m’avait dit qu’en rentrant à Storybrooke je devais prendre garde à me reposer. Mo corps avait souffert, il avait souffert et dans cette souffrance il avait réveillé de vieux souvenir qu’Alfred avait eu du mal à rendormir. Comment y arriver avec le laps de temps que je lui avais accordé ? C’était impossible et je le savais. Aussi, j’avais peur de me retrouver seule. Peur de devoir m’endormir et que mon passé vienne m’hanter. Belle quant à elle ignorait beaucoup de chose de mon passé, mais mine de rien elle calmait mes criantes, du moins celles que j’exprimais. Une miss pour expliquer ma couronne, j’ignorais bien ce qu’était une miss mais je choisissais d’y faire confiance. Je savais qu’elle n’était pas partisane du mensonge et moi non plus, d’ailleurs je ne savais pas mentir mais dans ce cas précis c’était un cas de force majeur. Je refusais de mettre Louise en danger. Toutes ses questions me fatiguaient et je finissais assise par terre. Rapidement Belle s’asseyait à côté de moi et me caressait les cheveux en me promettant que tout irait bien.

« Est-ce que tu voudrais sortit avec moi ? J’ai l’impression de ne plus respirer »



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Je gardais Juliette contre moi. Je sentais qu’elle était épuisée et à bout moralement autant que physiquement. Il faisait qu’elle dorme et j’étais prête à faire en sorte qu’elle reste ici autant qu’elle le voudrait.  Ce serait facile de trouver une excuse à Louise pour cette absence là en tout cas. Mais je fus surprise qu’elle me demande de sortir, elle tenait déjà à peine de bout.  Je n’avais rien contre son idée mais je voulais d’abord qu’elle dorme.

« Je n’ai rien contre ton idée Juliette, mais je pense qu’il faudrait d’abord que tu dormes un peu. Tu n’es pas en état de sortir. »

J’ai failli rajouter et avec la tête que tu as, tout le monde va te harceler de questions et je sais que tu n’es pas du tout en état d’y répondre. Je me levai et je me dirigeais vers mon lit. J’ouvris les couvertures et je me dirigeais vers elle pour l’aider à se lever.

« Tu veux bien te reposer un peu avant ? Je vais veiller sur ton sommeil ne t’en fait pas. »

La réponse de Belle me fait rire. Cela faisait un moment que je n’avais pas fait cela et je m’étonnais moi-même d’en être capable malgré mon cœur lourd et ma furieuse envie de pleurer.

« Tu t’entendrais tellement bien avec les mages, j’ai l’impression de les entendre quand tu dis cela… »

Belle se lève pour ouvrir son lit et me tend la main pour m’aider à me lever et je la saisissais avant de croiser les bras cotre ma poitrine pour m’adosser au mur. Elle avait raison j’étais exténuée, mais j’avais peur de m’endormir :

« T’es un ange Belle, mais je ne veux pas dormir. Je … Je ne suis pas encore prête pour dormir, j’ai peur de ce que je pourrais faire »

Je savais déjà ce que je pouvais faire lorsque je perdais le contrôle de ma magie lors de mes cauchemars. Dans notre monde, Alfred prenait possession de mon esprit lorsque ça arrivait et Roméo arrivait parfois à me réveiller ou à faire disparaitre ce rêve de lui-même. Mais dans cette ville je n’avais personne.

Je savais très bien pourquoi elle ne voulait pas dormir, elle était capable de ne pas se contrôler et de faire des dégâts. Mais contrairement à elle, j’étais certaine que je pouvais l’aider et qu’elle le pouvait aussi. C’était dans sa tête. Il fallait qu’elle se dise que rien ne se passerait et ça pourrait peut-être marcher. Bon, d’accord, c’était ma positivité qui était en train de prendre le dessus. Mais elle était épuisée et ce n’était pas bon du tout non plus… Ca impliquait qu’elle était à fleur de peau et qu’elle pouvait très bien perdre le contrôle à tout moment. Je lui pris les mains.

« Juliette, c’est dangereux de ne pas dormir. Je suis certaine que tout va bien se passer et que je serai capable de te réveiller en cas de souci. Dis moi comment je dois faire. »

Si Roméo en était capable, je ne voyais pas pourquoi moi je ne le serai pas.

Appuyant ma tête contre le mur je sentais une larme rouler sur ma joue. Je ne savais plus quoi faire, où aller, venir voir Belle avait été une bonne idée mais depuis qu’elle voulait faire exactement ce que les mages auraient voulu que je fasse je me retrouvais contrainte de penser au pire chose que j’avais faites en perdant le contrôle. Face à sa question je secouais la tête en haussant les épaules :

« Je n’en sais rien. Alfred, le mage de l’esprit entrait de force dans ma tête et quand je lui bloquais l’accès il y avait deux solutions soit mon mari me ramenait je ne sais comment soit ils isolaient le roi pour le mettre à l’abri et les autres mages réduisaient l’impact de mes pouvoirs en usant les leurs. »

Laissant échapper un soupir je fermais les yeux avant d’ajouter :

« Tu ne veux vraiment pas aller dehors ? »

J’avais horriblement mal de voir Juliette dans cet état. Je ne savais pas quelle décision je devais prendre, je voulais faire le bon choix, la mettre dans la bonne direction, elle avait déjà tellement souffert. Je ne supporterai pas de lui faire mal involontairement, car cette dernière savait très bien à quel point je tenais à elle. Si seulement Rumple était là… J’écoutais donc avec attention ce qu’elle me disait. C’était bien trop risqué, car si elle venait à perdre pied et que je ne pourrai pas la ramener, les conséquences seraient vraiment catastrophiques et je ne voulais pas que ça arrive. Je pouvais donc comprendre qu’elle ne voulait pas dormir, je pense que si j’étais dans sa situation, je penserai exactement la même chose. J’allais donc vers elle. « Tu as raison, allons prendre l’air. » Je ne savais pas où elle voulait aller alors je la laissais décider.