Il demeure obligatoire. Cependant, si vous n'avez pas rp pour le mois en cours il vous est possible de recenser une absence.
Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
Il est désormais terminé. Rendez-vous par ici pour découvrir les résultats et récompenses
Lucy avait quelque chose de touchant. Elle semblait fragile et pourtant, elle était capable de survivre à la mort. En manque de confiance, je tâcherais de la faire grandir et mûrir, lui faire comprendre que tout n’était pas noir ou blanc. La vie était tout en nuance de gris, et il fallait apprendre à en apprécier les plaisirs. La vie, ou même les vies, étaient trop courtes pour que nous ayons des regrets… Oui, c’était l’hôpital que se foutait de la charité, car j’étais bien la première à avoir des regrets. Cependant, je savais aussi profiter des petites joies qu’on m’accordait. J’espérais que la demoiselle puisse faire de même un jour, et qu’elle puisse trouver la voie qui était faite pour elle. Peut-être qu’elle était faite pour la piraterie ? Je le saurais bien rapidement. Dans tous les cas, elle était la bienvenue à bord le temps qu’elle sache à quoi elle était destinée. Ses dons pouvaient nous attirer des ennuis, mais qu’importe… J’étais une source de problèmes inépuisables, alors je pouvais bien recueillir quelques soucis de plus. Tant que je savais quels ennemis étaient les miens, je pouvais essayer de tout gérer. Jusqu’à présent, mon organisation était plutôt pas mal, je m’en sortais dans tous les domaines. Pour une jeune capitaine, je n’étais pas peu fière.
Il fallait d’ailleurs que je gère ma seconde vie : femme d’affaire. S’occuper d’un commerce, c’était toute une histoire, surtout quand nous étions pirates en même temps. Rien que le fait d’être une femme était un frein à tout projet. J’étais parvenue à affronter cet obstacle dans tous les domaines de ma vie. Quoi qu’il en soit, je devais avoir l’air féminine pour les entretiens avec mes associés. C’était pourquoi j’avais demandé à Lucy de m’aider à choisir une robe, et je lui demanderais aussi de m’aider à me vêtir. Mes vêtements de braves citoyennes n’étaient pas souvent utilisés, alors je proposais à ma mousse de les utiliser si un jour elle en aurait besoin. Elle sourit, jouait avec ses cheveux et se contentait d’un « c’est gentil ». Sans doute ne voyait-elle pas l’utilité d’avoir accès à ces habits-là. Elle le saurait une fois que je lui aurais appris tout ce qui était possible de faire dans les ports. Comment profiter du temps libre, de la terre ferme. Je lui fis donc comprendre que nous allions lui acheter de nouveaux vêtements, et aussi que j’allais lui apprendre à vivre. Je pouvais voir qu’elle était ravie par l’idée. Ça me faisait plaisir. Ses paroles confirmaient ce que je pensais.
- Tu ne me voles pas mes vêtements, tu me les empruntes, nuance. Je te montrerai tout ce qu’il y a voir, et tu verras ce que tu préfères faire.
Elle pouvait se perdre dans les tavernes, boire de tout son soul pour tout oublier, pour s’oublier. Elle pouvait aller voir des spectacles de théâtre, de danse : il y avait parfois des petites salles de spectacles ou des troupes itinérantes dans les ports. Si la culture l’intéressait, elle pouvait aller dans les libraires. Si elle avait soif d’argent, elle pouvait tenter sa chance aux jeux. Elle pouvait tout simplement marcher dans les rues pour se vider l’esprit. Essayer de faire de nouvelles rencontres. Dépenser l’argent durement gagné dans des petites bricoles qui lui plaisaient. Visiter les villes. Et si un jour l’envie lui venait, elle pouvait partir… Personne n’était obligé de rester sur mon navire. Tant qu’on me prévenait comme il se le devait, on pouvait s’en aller.
La question de Lucy me surprit. J’haussais simplement les épaules pour première réponse. Je connaissais les risques de la piraterie. J’avais déjà été arrêté pour vol, et c’était une certaine Anne qui m’avait sauvée pour je ne savais pas quelle raison. Elle m’avait fait sortir de ma cellule et m’avait permis de retrouver la liberté. Ensuite, je m’étais fait arrêter par le juge Claude Frollo. Jack s’était rendu et il nous avait tous condamnés avec lui. Je m’en étais sorti grâce à de la chance et ma capacité de louve. Sans mon don de changement d’apparence, j’aurais été pendue. Parfois, il m’arrivait de me demander pourquoi j’avais fait en sorte de sauver ma vie. Si je ne l’avais pas fait, je serais avec William aujourd’hui.
- Non, je n’ai pas peur… Parce que je n’ai pas peur de mourir. Je suis condamnée, je vais forcément mourir un jour. Aujourd’hui, ou demain, qu’importe… J’apprécie la piraterie, alors je profite de chaque instant sur mon navire. S'il n'y avait pas la mort, il n'y aurait pas la vie. C'est dans l'ordre des choses de mourir. Quand sonnera l’heure, je m’en irai sans frissonner… une part de moi attends ce jour avec une certaine impatience, je dois dire.
C’était la mère qui voulait mourir. Depuis le jour où elle avait perdu son fils, la mère voulait quitter ce monde. Noa le savait, je lui avais demandé de me tuer, elle ne l’avait pas fait. Alors la femme et la louve s’étaient accrochées à la vengeance pour vivre, pour avoir un but. Le jour où cet objectif serait atteint, peut-être que… Je secouais doucement la tête pour effacer cette pensée. Ce n’était pas le moment d’y penser. La vengeance n’était pas accomplie.
- As-tu peur de te faire arrêter ? Rien ne t’oblige à rester si tu juges que c'est une vie trop dangereuse.
Remember love, remember hate, remember everything they said just to break you again.Riant légèrement à la reprise d'Anne concernant le fait que je m'habillais avec ses vêtements. Elle avait raison une fois de plus, je lui rendais tout ce que je lui empruntais, même si parfois j'avais l'impression de perdre mon identité. Enfin, je me plaignais de perdre mon identité mais s'était ainsi depuis que je m'étais réveillée dans mon cercueil alors Anne et ses vêtements n'y était strictement pour rien, il fallait seulement que je trouve qui j'étais et qui je voulais devenir désormais. Pour ça je devais accepter mes pouvoir, accepter la perspective d'une prochaine mort et arrêter d'avoir peur. Anne s'afférait à me rassurer, m'assurant une protection. M'assurant que quoi qu'il advienne tant que je serais sur son bâtiment elle déchiquetterait toutes personnes venues pour me tuer. Contrairement à mes habitudes, je croyais en ses mots. Je la croyais, et j'acceptais son aide, quelques choses en moi me soufflait que je pusse m'attacher à cette femme brisée sans risquer qu'elle ne me plante un couteau dans le dos.
" J'ai hâte que ce jour arrive, je crois que j'ai beaucoup à apprendre "
A quand remontait la dernière fois que j'avais fait les marchés pour me vêtir ? Au jour de mon premier mariage, sans nul doute. Bien qu'avec Mila nous fumes beaucoup de marché pour passer le temps et se détendre entre femmes, nous avions cessé ce jeu quand nous avions rencontré Dracula. Mon obsession et l'admiration que je vouais en cet homme magnifique avait été sans pareille et mes habitudes avaient radicalement changé. Malgré ma joie de pouvoir reprendre une activité " normale " je m'inquiétais des précédentes arrestations d'Anne et de plusieurs de ses hommes descendre de ce bateau était assez dangereux, d'ailleurs ça l'était plus pour elle que pour moi, car au pire même si je me faisais condamner à mort pour cause de piraterie, je reviendrais, dans quel état j'en savais rien mais je reviendrais. Elle non et ça me peinait de penser à cela. Sa réponse ne me rassura pas tellement, fronçant les sourcils je comprenais qu'Anne Bonny ne voulait pas mourir, mais par contre Anne McGrégor n'avait rien contre ainsi elle retrouverait son fils.
" Non, ce n'est pas pour moi que j'ai peur Anne…. Même si je me faisais arrêter pour piraterie et condamner à mort je sais que je reviendrais dans ce monde. J'ignore dans quelle condition, mais je reviendrais. C'est pour toi que je m'inquiète, tu ne mérites pas de finir pendu au bout d'une corde. "
En tant que louve, je savais qu'elle sentait que j'étais sincère. J'avais peur de mes anciens amants, oui, mais peur de la mort non. J'avais fini par la considérer comme une amie. Je redoutais seulement la douleur que procurer la fin d'une vie et le début d'une autre, mais je n'avais pas peur, c'était seulement une appréhension. D'ailleurs je savais que si un jour je devais mourir pour réussir à protéger une personne que j'aimais, je le ferais. J'avais fini par comprendre que mes pouvoirs se déclenchait en fonction de me mes souhaits dans le mort. La seconde fois, j'avais demandé de me souvenirs de tout et résultat je pouvais lire en chaque personne que je croisais. Bon ce n'était pas exactement ce que j'avais demandé mais la magie avait toujours un prix, c'était celui que j'avais a payer pour garder mes souvenirs. Si dans ma prochaine mort je demandais un pouvoir pour me défendre, j'étais quasiment sûr que je parviendrais à mes fins. Sortant une paie de chaussure de ville qui irait avec sa tenue j'ajoutais :
" Ses chaussures iraient bien avec la robe, tu ne trouves pas ? "
Avoir l’air normale une heure, ou un peu plus. Faire les boutiques comme n’importe quelle femme, aller voir un spectacle comme n’importe qu’elle personne. Oublier qu’on est différente, qu’on est une louve ou encore une sorcière capable de revenir d’entre les morts... L’espace d’une après-midi, être commme tout le monde avait quelque chose de rafraîchssissant, de ressourçant. Je supposais que ça lui ferait du bien d’être mademoiselle tout le monde un court instant, faire quelque chose de normal. C’était avec plaisir que je lui ferais découvrir les quelques plaisirs qu’offraient les haltes dans les ports pour qu’elle puisse faire ce qu’elle voulait, qu’elle y aille avec un objectif. Parfois, j’avais plus l’impression de faire acte de charité plutôt que de piraterie... J’accueillais toutes les âmes perdues et je leur offrais une nouvelle vie de hors la loi : Lucy, Billy, et quelques autres matelots qui ne savaient pas quoi faire de leur vie. Peut-être était-ce parce que je m’étais moi-même vue ainsi à mes débuts: j’avais été perdue dans ce monde, et c’était Jack qui m’avait montré le bonheur d’être pirate, d’être libre, d’être passionnée. J’avais offert à certains de mes matelots, ce que Jack m’avait offert : une nouvelle vie. C’était encore plus vrai pour Lucy, même si elle avait la plus grosse partie de sa « nouvelle vie ». Elle était morte pour ressusciter ensuite.
La mort était un sujet que les pirates connaissaient bien, mais la jeune demoiselle le connaissait encore mieux que nous. Elle l’avait rencontrée deux fois et l’avais devancée deux fois. Elle n’avait pas peur de mourir, parce qu’elle savait qu’elle reviendrait. Elle avait par contre, peur pour moi. Ce qui m’étonnait. Rares étaient les matelots qui manifestaient leur inquiétude à mon égard. Si un capitaine meurt, il est rapidement remplacé. Je lui fis un petit sourire. Je n’avais rien de rassurant à lui dire, j’avais juste la vérité à lui offrir.
- Tu ne devrais pas avoir peur pour moi, c’est dans l’ordre des choses de mourir... Et honnêtement, je pense que j’ai plus de chance de mourir d’une balle lors d’un abordage, d’un coup d’épé lors d’un duel, ou encore d’un coup de poignard d’un amant mécontent... Et j’aurais, je pense la mort que je mérite. J’ai fait des mauvaises choses : j’ai volé, j’ai tué des marins qui étaient sans doute des pères, des fils, des frères, des amis... Je suis une pirate et les pirates sont pendus pour leurs crimes, c’est comme ça.
Quand on s’engageait dans la piraterie, on savait très bien dans quoi on s’engouffrait. Il n’y avait pas beaucoup de pirates qui atteignaient le vieil âge. On mourrait tous jeunes... C’était peut-être l’une des raisons pour lesquelles j’avais embrassé cette vie, parce que je savais que je ne souffrirais pas jusqu’à mes vieux jours, mais pour quelques années, quelques petites décennies, tout au plus. Malheureusement, l’instinct de survie de la louve était aiguisé, ce qui faisait que je trouvais toujours une porte de sortie pour ne pas saluer la faucheuse, ou seulement de loin. Cependant, lorsque j’étais seule dans ma cabine, je m’imaginais recharger mon pistolet, poser le canon sur ma tempe et appuyer sur la gâchette. Pourquoi ? Pour ne plus avoir mal, pour ne plus ressentir le vide dans ma poitrine... Je n’avais rien à perdre. La seule chose qui me maintenait en vie, c’était cette vengeance que je ne parvenais pas à assouvir. Mais le jour où ça serait le cas, qu’aurais-je ? Rien... Je n’avais plus de famille, j’avais fui la meute et je ne voulais pas la revoir. Depuis peu, j’avais Killian... Sauf que je n’étais pas persuadée que mon amour fraternel pour lui me maintienne en vie. Je le voyais tous les six mois, et il pouvait se passer beaucoup de choses en six mois... Une mauvaise journée, une mauvaise rencontre, une mauvaise pensée, l’anniversaire de William et je ne voudrais plus continuer à lever la tête, je ne voudrais plus avancer. Je voudrais juste que tout s’arrêter.
La question de Lucy me fit sortir de mes pensées. Elle me montra des chaussures et me demanda mon avis sur le fait qu’elles aillent ou non avec ma robe. Je devais avouer que je ne faisais pas souvent attention aux chaussures que je choisissais. Portant des robes longues, personne ne voyait mes chaussures... Sauf quand j’avais besoin de découvrir mes chevilles pour quelques rudes négociations. Il était bien simple de faire tourner la tête de ses messieurs afin d’avoir ce que je désirais. Les hommes étaient pour la plus part les mêmes, alors il était simple de les manipuler lorsque nous avions quelques atouts. Il fallait bien savoir jouer de ses charmes et profiter des avantages d’être une femme. J’étais une dévergondée, une mauvaise fille, et alors ? Qu’est-ce que cela pouvait faire au monde ? J’étais veuve et donc complètement libre aux yeux de tous. Fort heureusement, rare était les hommes mariés qui parlaient de leurs faiblesses... J’avais encore une réputation à peu près propre... Quant à ma réputation de pirate, elle n’étaits Plus à faire.
- Tu as raison, ces chaussures iront très bien avec la robe.
Lucy avait plutôt bon goût, j’étais sûre qu’elle m’aiderait très bien à me mettre en valeur pour mes entretiens avec mes associés. J’appréciais déjà énormément la jeune femme, qui allait sans doute devenir une bonne amie. Il n’y avait pas que des mauvaises personnes dans la piraterie, et heureusement. En voyageant ainsi, on rencontrait beaucoup de personnes, avec des horizons différents. C’était l’un des bons aspects de ce métier.
- Qu’aimais-tu faire avant ? Avant toutes ces histoires...
Remember love, remember hate, remember everything they said just to break you again." Si y a bien une personne qui ne mérite pas de finir pendu c'est toi. J'ai vu et j'ai lu dans ton âme tu as fait des mauvaises choses certes, mais tu as une belle âme. Crois-moi, tant que je le pourrais je ferais tout pour empêcher cela. Tu n'es pas comme toutes ses personnes que j'ai pu rencontrer. "
Même me tuer pour obtenir enfin un pouvoir offensif. Il me restait sept vies. D'après la légende des sorcières de Salem, celle qui possèderait neuf vies deviendrait à l'issue de sa dernière vie une femme invincible et incontrôlable. Tel le phénix elle renaissait se ses cendres et devra choisir entre les ténèbres et la lumière. Détournant mes pensées pour songer à des choses plus joyeuses, je m'efforçais à me remettre à ma tâche initiale à savoir l'habiller de manière à faire renaitre celle qu'elle avait été avant d'embrasser la piraterie. Sortant une paire de mocassin rouge et or qui s'accorderait parfaitement à sa robe, je lui tendais. J'avais besoin de penser à autre chose. Il le fallait. Je ne voulais me laisser gagner par des pensées négatives. Ce n'était pas le moment. Souriant à Anne quand elle m'accorda que ses chaussures iront bien avec la robe, je me relevais :
" Est-ce que tu as des portes jarretelle ou des sangles pour que tu puisses avoir quelques armes sur toi, juste au cas où tu te trouves en danger ? "
Les armes, voilà encore un domaine dans lequel j'allais devoir m'améliorer. J'ignorais tout du maniement de ses dernières, on m'avait élevé dans l'idée que les femmes ne devaient pas se battre et par le passé je les avais cru. J'avais cru qu'une femme pouvait compter sur un homme et lui confier sa vie sans que rien de mauvais lui arrive. Quelle naïveté. Secouant la tête, je retenais un soupir, ça aussi j'allais devoir le demander à Anne, ou à un autre matelot du Revenge. Elle me ramena à l'instant présent en me demandant des précisions sur ce que j'aimais faire avant toutes ses histoires, traduction avant de mourir deux fois d'affilés. Un sourire triste s'affichant sur mon visage je m'adossais à son bureau, avant de laisser échapper un léger rire :
" J'étais la parfaite bourgeoise. Après la mort de ma mère j'ai été adopté par la famille de ma seule amie, Mina Murray ce sont eux qui m'ont donné gout à toutes ses choses. J'aimais parcourir les marchés à la recherche de nouvelles étoles. J'aimais me perdre dans un livre. J'aimais les soirées mondaines, j'adorais rencontrer de nouvelles personnes ça me donnait l'impression de vivre de nouvelles aventures. En somme j'aimais le paraitre et les dorures, désormais, je trouve cela bien pathétique. J'étais naïve. "
Secouant la tête, je cessais de penser à Mina, elle était morte, c'était obligatoire, elle était la nouvelle cible de Dracula après moi. Elle n'aurait jamais supporter de vivre dans l'ombre, même si sa transformation aurait marché, elle se serait tuée pour ne pas avoir à être un monstre sanguinaire. Mon cœur se serrant je me raclais la gorge avant de jouer avec mes gants pour demander :
" Et toi ? Avant d'être une pirate tu aimais quoi ? "
Je lui retournais la question, sans doute parce que j'espérais que ses habitudes étaient aussi pathétiques que les miennes bien que j'en doutais.
Je n’avais pas grand chose à répliquer. On avait tendance à me voir comme je ne me voyais pas. J’avais l’impression d’être quelqu’un d’assez banale en dehors du fait que je me changeais en louve, alors que Killian me voyait comme quelqu’un de plutôt extraordinaire. Pour lui, j’étais quelqu’un qui valait la peine d’être connue, chérie et choyée. Jack m’avait aussi vu comme une personne précieuse qui valait la peine qu’on se batte pour elle, alors qu’à ce moment là, je me voyais comme une enfant perdue, condamnée à crever au fond du fosse une fois qu’elle aurait tué le capitaine Flint. Je me voyais aujourd’hui comme une mauvaise personne, alors que Lucy voyait la bonté de mon âme. Je n’étais pas sûre qu’on puisse dire que mon âme était belle. Quand on vivait pour la vengeance, ça n’apportait rien de bon, que des mauvaises choses. Et généralement, ça finissait par la mort. Je ne pouvais que sourire à Lucy, et la remercier, même si je ne croyais pas à la bonté de mon âme. J’étais parfois gentille, mais je restais une pirate et louve aux excès de colère.
- Merci Lucy...
La vie était une garce qui nous faisait grandir. D’abord bourgeoise, j’étais devenue matelot et puis capitaine. Maintenant, je savais me débrouiller toute seule, je n’avais besoin de personne. Même si on m’apportait de l’aide, je savais que je pourrais toujours trouver des solutions à mes problèmes seules. Il était donc évident que j’avais tout prévu pour me défendre en cas de problème. Et en soi, je n’avais pas besoin d’arme pour sauver ma vie. Je n’avais qu’à changer d’apparence et je dévorais l’ennemi. C’était l’avantage d’être une louve, j’étais toujours armée de crocs et de griffes. Je faisais dans le plus simple généralement, et il était rare que j’en arrive à sortir des armes.
- J’ai des sangles, je trouve ça plus solide.
Un petit pistolet de femme et un poignard cachés sous mes jupes. C’était le strict minimum à avoir sur moi lorsque j’allais voir mes associés. Il s’agissait de petites armes discrètes qui pouvaient toujours servir et m’être utile. La meilleure arme étant ma seconde nature qui se manifestait dès qu’elle sentait que j’étais en trop grand danger. Instinct de survie de l’animal qui domine la volonté de mourir de l’humaine. J’avais appris à vivre avec, et je m’étais faite à l’idée que je ferais tout pour mourir dignement, en me battant jusqu’à la fin. C’était sans doute pour cette raison que je n’avais pas supporter le fait que Jack se rende, j’avais voulu me battre jusqu’à la fin, je ne voulais pas que ma mort soit un spectacle, je ne voulais pas mourir sans rien faire. Et puis, je m’étais enfuie pour continuer à défendre la piraterie.
Aujourd’hui pirate, hier bourgeoise. Le sujet avait dévié sur ce que nous avions aimé faire. Lucy se trouvait naïve d’avoir aimé des activités très féminines, et propre aux hautes classes sociales. Je trouvais ça plutôt normal et logique. Ce n’était pas elle qui avait fait qu’elle avait été ainsi. Sa famille, même si elle n’était que sa famille adoptive, l’avait façonnée de cette façon, ce n’était en rien sa faute.
- Il n’y a rien de mal à apprécier les plaisirs de la vie bourgeoise, aimer se faire plaisir. Peut-être était-ce naïf, mais c’était logique que tu sois ainsi, parce que les parents de ton amie, on fait en sorte que tu sois comme ça. Tu n’as rien à te reprocher. C’était juste une autre vie. Aujourd’hui, tu as grandi et mûri, tu vois le monde différemment, tu comprends des choses que tu ne comprenais pas par le passé...
C’était en tout cas ainsi je voyais les choses. On ne finissait jamais de grandir, d’apprendre, de comprendre le monde. Petit à petit, au fil des années, de ses vies, Lucy allait en appprendre plus sur le monde, et elle verrait des choses qu’elle ne voyait pas par le passé. Elle profiterait de la vie de façon différente. Elle découvrirait d’autres plaisirs. Lucy me retourna ensuite la question, voulant savoir ce que j’aimais faire avant la piraterie. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres. J’avais l’impression que j’avais fait de la piraterie toute ma vie, et pourtant fut un temps où je n’aurais jamais pensé à m’embarquer sur un navire.
- J’aimais passer du temps en forêt sous forme de louve, et j’aimais courir après les papillons... Ce n’est pas moins naïf que ce que tu aimais toi. Sinon, je passais beaucoup de temps à lire, je voulais tout savoir, tout connaitre, tout comprendre... Ensuite, j’aimais passer du temps avec William, prendre soin de lui, jouer avec lui... Je voulais tout faire avec lui...
M’occuper de William était ce que j’aimais le plus faire. Il était mon bonheur. Mais c’était une page qui s’était tourné. C’était ce que je ne pouvais plus faire. Que n’aurais-je pas donner pour revivre une journée avec lui, le prendre de nouveau dans mes bras, lui dire que je l’aimais, lui dire au revoir comme il se devait. Ce n’était qu’un doux rêve... Les morts faisaient parti d’un autre monde. Je ne pouvais qu’imaginer des scènes d’adieux plus douces que ce que ça avait réellement été. Un petit soupire m’échappa. C’était de bien douloureuses pensées, mais des pensées qui hantaient continuellement mon esprit.
Lucy voulut ensuite savoir où j’avais appris à me battre. Ça, c’était une question dont la réponse était très simple.
- Sur ce bateau, avec le capitaine Jack Rackham. Il a fait de moi la pirate que je suis aujourd’hui, et m’a tout appris.
C’étaient de bons souvenirs. J’avais passé de beaux moments avec Jack, il m’avait sortie de mon chagrin en me montrant les plaisirs de la vie de pirate. Je lui devais beaucoup, je ne le remercierais jamais assez pour ce qu’il avait fait pour moi. Je regrettais la façon dont je l’avais quittée. J’avais été orgueilleuse et égoïste ce jour là. J’avais tout de même essayé de le sauver, mais j’étais arrivée trop tard... Je gardais en mémoire, les bons moments que j’avais passés avec lui.
- Et je t’apprendrai à te battre aussi. Formation obligatoire pour une jeune pirate. Ainsi, tu sauras te défendre toute seule sur ce navire, mais aussi contre n’importe quel autre ennemi.
Remember love, remember hate, remember everything they said just to break you again.Anne ne me croyait pas. Je le voyais dans ses yeux mais elle ne tentait pas de me contredire, à quoi bon je savais que je n'étais pas la seule à lui dire et je le savais sinon elle n'en serait pas arrivée là où elle en était aujourd'hui. Cette dernière me remercia et j'haussais la tête, sans ajouter quoi que ce soit. Je savais que je n'étais pas faite pour prouver à Anne qu'elle était une personne bien par a plus b. Ce chemin se devait d'être fait par elle et seulement par elle. La discussion dériva sur celle que j'avais été par le passé. Pendant ma réponse je sentais mon cœur se serrer à l'évocation de Mina, je revoyais quelques images de mon passé défiler sous mes grands yeux bleus. Voilà bien longtemps que je n'avais plus penser à cela. Ma naïveté faisait peur à voir de son côté Anne ne me blâmait pas pour mon ancienne vision du monde.
" Oui tu as raison "
Répondais-je d'une voix triste consciente que je ne pourrais plus jamais m'abandonner à ce genre de vie désormais. Retrouverais-je un jour un équilibre justifiant une once de bonheur et de bien être ? Je n'en savais rien aussi je retournais la question à Anne, je ne savais pas ce qu'elle faisait mais j'avais besoin de penser à autre chose. Face à ses révélations je souriais. Chasser les papillons sous sa forme de louve voilà une vision apaisante. Je regrettais de ne pas l'avoir vu le jour où elle m'avait touché, ça aurait pu apaiser les tensions que j'avais ressenti et toute cette souffrance qui découlaient de ses souvenirs. Mon sourire se ternissant à l'évocation de William je baissais la tête une pointe de culpabilité me saisissant pour avoir été la cause d'un souvenir qu'elle ne pourra jamais revivre. Finissant par relever la tête je choisissais de changer de sujet, le passé été passé et il le restera pour le restant de notre vie. Autant revenir sur des faits présents auxquels nous pouvions avoir une emprise. Je voulais savoir où elle avait appris à se battre. Naturellement, cette dernière me répondait et ce fut le nom de Jack qui fut prononcé. Cet homme je me souvenais que très peu de lui, les images étaient passées rapidement sur ses aventures avec Anne. Hochant la tête je sentais mon sourire éclaircir mon visage en l'entendant m'apprendre qu'elle m'apprendrait à se servir d'une arme.
" Merci encore Anne. "
Lâchais-je avant d'ajouter :
" J'ai hâte d'apprendre. "
Ainsi je pourrais me défendre contre mon mari. Je n'aurais plus besoin d'être un boulet accrocher aux mats du Revenge.
Le passé fait sait de nous ce que nous étions aujourd’hui. Lorsque nous étions enfants, plus jeunes, c’étaient nos parents qui nous façonnaient. Ils essayaient généralement de faire nous des personnes de bien, certains faisaient en sorte de nous rendre docile au possible pour pouvoir ensuite se servir de nous pour un mariage arrangé par exemple, pour nous vendre aussi. Mais heureusement, la plus part des parents chérissaient leur enfant et ne voulaient que leur bonheur. Lucy avait eu la chance de se faire aimer des parents de son amie. Elle avait pu profiter des bonheurs simples, de pouvoir se faire plaisir, de ne pas avoir à réfléchir à sa survie lors de sa première vie. Même si le destin avait fait chavirer tout ce bonheur, cet équilibre, elle avait eu moins eu la chance de les connaitre, ce qui n’était pas donné à tout le monde. Elle avait eu une enfance et une jeunesse heureuses, c’était déjà ça. Et la vie était encore en longue pour elle, elle avait encore le temps de retourner la situation pour connaitre un nouveau bonheur. Son avenir était entre ses mains. Mais j’étais persuadée qu’elle parviendrait à se relever et à refaire sa vie.
- Le capitaine a toujours raison. Répliquai-je sur un ton amusée et en lui faisant un clin d’œil.
Autant essayer de faire un peu d’humour en cet instant où les conversations oscillaient entre des sujets légers et lourds. Lorsque nous abordions nos passés respectifs, il y avait toujours une pointe de tristesse et de regret. Parce que nous avions été plus au moins heureuses avant, et qu’à présent, nous nous battions pour notre vie, pour notre bonheur. Je ne savais pas si je retrouvais un jour une solution pour me sentir aussi bien qu’avant. Aussi bien que quand William était là. Une fois ma vengeance accomplie, je ne saurais pas quoi faire… Peut-être continuerais-je la piraterie. Peut-être retournerais-je dans la forêt pour courir après les pauvres papillons. Je n’en savais rien. Mais ce n’était pas encore le moment de penser à l’après. Je devais retrouver le commanditaire de la mort mon fils. Et penser à lui dans les bons moments, c’était me rappeler pourquoi je me battais. Je voulais lui rendre justice, faire en sorte que celui qui lui avait du mal paye pour ses actes.
Pour aider Lucy à affronter son présent, je lui proposais de lui apprendre à se battre. Il fallait qu’elle sache manier l’épée, tirer au pistolet, et si l’envie était là, elle pourrait même apprendre à charger les canons. Quoi que ça fine corpulence ne la prédisposait pas au poste de canonnier, mais rien ne l’empêcherait d’essayer. Cette perspective semblait lui plaire. Son visage c’était soudainement éclairci. C’était toujours agréable de savoir qu’on pouvait se débrouiller seul, qu’on ne dépendrait plus jamais de personne.
- C’est avec plaisir Lucy. Nous commencerons les leçons dans la semaine dans ce cas. Au début, tu apprendras avec moi, et puis je chargerais James de prendre la relève une fois que tu auras les bases. Ainsi, tu seras confronter à un homme, et tu ne seras pas surprise lorsque tu seras face à un ennemi du genre masculin la première fois.
Et j’avais confiance en mon quartier maître pour prendre soin des nouvelles recrues. C’était quelqu’un de confiance, ce n’était pas pour rien que je l’avais désigné lui comme second. Il avait réussir à s’habituer à mon caractère de cochon, à mes exigences. Si des fois je l’exaspérais, il était toujours présent quand j’avais besoin d’aide. Il faisait tout pour le navire, pour l’équipage et pour son capitaine.
- Si ça te convient bien sûr.
Je n’allais pas non plus l’obliger à se battre contre un homme si elle ne le voulait pas tout de suite. Elle prendrait le temps dont elle avait besoin.
- On arrivera au port qu’ à la nuit tombée… Merci pour le choix de la robe et des chaussures. Si tu veux retourner à tes occupations, tu peux y aller. Sinon, tu peux rester ici. Dis-je en souriant.
Remember love, remember hate, remember everything they said just to break you again.Le capitaine a toujours raison, sa réflexion me fait sourire et je ne la contredisais pas. En l'occurrence elle avait raison et c'était souvent le cas. J'étais dans l'incapacité de la reprendre. L'humour était le bienvenu après les sujets de conversation que nous avions eu. L'évocation de notre passé respectivement aussi douloureux l'une pour l'autre, je reportais tout de même mon attention sur la mission qu'Anne m'avait donné. Trouver une tenue était une chose simple, demandant un peu de bon gout et je savais que j'en avais, j'avais été élevé pour devenir une lady. En voyant comment j'ai tourné, les parent de Mina serait bien déçus de moi. Surtout que l'avenir allait me prouver que j'allais adorer la piraterie. La perspective de recevoir des leçons de natation et de technique de combat me mettait en joie. Si on avait dit ça à la Lucy que j'étais y a deux mois, j'aurais pali d'horreur. C'était amusant de voir à quel point on pouvait changer avec le temps. Pouvoir me défendre face aux hommes étaient une aubaine pour moi.
" J'ignore si un jour j'arriverais à te remercier pour tout ce que tu fais pour moi "
Ajoutais-je tout en passant mes longs doigts sur les dorures de sa robe avant de reprendre en m'apercevant que je n'avais jamais répondu à sa demande :
" Bien sûr que ça me convient, je n'osais pas te le demander, j'avais peur d'abuser. Je te jure que je ne me plaindrais pas "
L'apprentissage serait dur, je le savais, je n'imaginais pas à quel point on allait être revêche mais pour mon bien. Ce que je savais par contre s'était que je ferais tout mon possible pour ne jamais la décevoir, j'allais devenir une guerrière, je ne serais jamais aussi forte qu'elle mais je ferais de mon mieux pour atteindre un niveau convenable. De son côté Anne m'apprit quand est-ce que nous arriverions à bon port et j'haussais la tête avant de lui sourire.
" Merci Anne, je vais retourner sur le pont voir si les hommes ont besoin d'aide. "
Sortant de sa cabine j'ajoutais en murmurant avant de refermer la porte :
" Merci de ne pas m'avoir mis au fer pour les cachoteries que je t'ai fait avant aujourd'hui, j'avais peur de t'avouer ma nature, je n'aurais pas dû "
Accueil
![[Flashback] Les fantômes du passé... ~ PV: Lucy Westenra - Page 3 Icon_minitime1](https://2img.net/i/fa/m/icon_minitime1.gif){kind=icon}
Dim 28 Jan - 21:04
2981 12289 0
