C’était la fin du petit instant de bonheur qu’on avait bien voulu accorder à Antonia. Killian devait s’enfuir au risque de perdre la vie. Nous allions de nouveau nous retrouver seules avec le juge Claude Frollo qui devait sans doute déjà être entrain de réfléchir à une punition adéquate pour ma sœur et moi. Avant qu’il ne se relève, je choisis de m’enfuir à l’intérieur, de m’enfermer dans ma chambre pour essayer de trouver une solution. La décision semblait simple : nous enfuir une nouvelle fois, partir loin et ne jamais revenir. Mais Antonia refusait de partir, elle aimait son père sans que je sache pourquoi.

A l’intérieur de notre chambre, à fixer la porte, je cherchais une autre solution, mais il n’y en avait pas. Nous allions devoir assumer la conséquence de mes actes. On n’aurait jamais dû partir ! On n’aurait jamais rencontre Killian, si je n’avais pas décidée de partir du pensionnat. Et ça aurait été bien malheureux.

Soudain, la porte de la chambre vola en éclat, des gardes entrèrent et nous attrapèrent.

- Lâchez-moi !

Bien évidemment, je pouvais me débattre, crier, qu’ils ne m’écouteraient pas. Ils étaient les fidèles chiens de garde du juge, et ils n’obéissaient qu’à lui. Alors je finis par me taire, ne plus réagir, une masque d’indifférence peint sur le visage alors qu’Antonia paniquait dans ma tête. Il voulait nous enfermer dans la cave ? Soit, je n’avais pas peur du noir... Mais moi, si… Il ne nous arrivera rien.

Je préférais me faire silencieuse plutôt que de faire plaisir à Frollo en lui montrant le moindre signe de faiblesse et peur. Il voulait que je le craigne ? Il n’y parviendrait pas. Me couvrant bien de la cape que j’avais encore sur les épaules, je m’assis dans un coin de la cave et me mis à raconter des histoires pour Antonia, afin qu’elle pense à autre chose, et pour la calmer. Elle n’était pas seule, et je ferais en sorte de toujours être là pour elle.