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Le calendrier de l'avent
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Il avait été extrêmement difficile pour Regina de devoir accepter de partager son fils avec Emma Swan, alias la fille de son ennemie de toujours, plus connue sous le sobriquet de « la Sauveuse », celle qui avait mis à mal la malédiction qui constituait la petite vengeance de la méchante reine. Tant de choses qui faisaient que l’ancienne reine avait énormément de mal avec cette femme qui était devenue en plus la nouvelle shérif de la ville. Mais les choses étaient ainsi, la belle brune avait échoué, à présent tout un chacun avait recouvré la mémoire inhérente aux souvenirs de leur vie réelle, celle de leur monde d’origine, et Regina était de ce fait détestée de tous ou presque. Elle aurait pu leur nuire d’avantage pour se venger, mais il y avait Henry, et pour ne pas le perdre définitivement, elle lui avait promis de changer, d’abandonner les ténèbres et de ne plus jamais faire le mal. C’était dur, très dur, d’autant que tout le monde la regardait de travers. Elle avait pourtant présenté des excuses publiques peu après la levée de la malédiction, et si elle avait eu le bonheur de lire la satisfaction dans le regard de son fils, peu avaient été les habitants de Storybrooke à la croire sur parole. Le chemin serait encore long, mais elle ne comptait certainement pas se mettre à genoux pour les supplier de la croire, de lui faire confiance et de lui pardonner. Elle était une reine après tout. Mais pour Henry, elle était prête désormais à renier beaucoup de choses.
L’arrivée d’Emma Swan avait changé la vie de tout le monde, y compris celle de Regina. Désormais, elle devait partager son fils avec elle, puisqu’elle en était la mère biologique. Il fallait accepter qu’Emma fasse partie de la famille, et surtout il fallait accepter qu’elle ait le droit, étant en position de force, de lui interdire de voir Henry. Regina avait beaucoup de mal à supporter cette idée, maois pour l’heure, il fallait faire avec. C’est donc parée des meilleures intentions, et de donugts glacés au chocolat –les préférés d’Henry- faits maison, que madame le maire se dirigea chez Emma, ou plutôt chez sa mère, Mary-Margaret, puisque la shérif avait élu domicile chez elle. C’est avec une pointe d’angoisse que l’ancienne méchante reine sonna à la porte après avoir monté le petit escalier, se demandant qui viendrait lui ouvrir. Henry lui manquait terriblement, elle avait l’impression d’avoir un gros trou béant à la place du cœur, et elle ne comptait plus les nuits passées à pleurer l’absence de son petit garçon. Le peu de fois qu’elle l’avait au téléphone ou bien qu’elle le voyait par l’intermédiaire d’un miroir magique pour voir s’il allait bien, ne suffisaient plus. Elle avait besoin de le serrer dans ses bras, de sentir son odeur, de lui dire qu’elle tenait sa promesse et qu’elle l’aimait de tout son cœur.
Regina entendit des pas se diriger vers la porte. Elle retint sa respiration jusqu’au moment où le visage de l’une des occupantes de l’appartement se montra. Là, elle essaya d’afficher un sourire sincère, bien qu’un peu crispé.
-Bonjour, je … je venais voir Henry… si c’est possible. J’ai fait des donugts, ses préférés, dit-elle en lui présentant le petit panier en osier qui les contenait. Vous pouvez en prendre aussi, ajouta-t-elle dans le but d’être aimable.
La plupart du temps, je n'avais pas envie d'être là, dans cet appartement. Je l'aimais beaucoup et bien sûr, j'appréciais énormément Mary-Margaret, mais il s'était révélé que cette femme était ma mère, Blanche Neige de surcroît et cela n'était pas une fin parfaite. Dans un conte de fée, il n'y avait aucun doute que ça le serait, la définition même du happy-end, mais nous n'étions pas dans un conte de fée. Même s'il semblait que j'en étais issue, je n'avais jamais vécu dans un monde de conte de fées et avoir une mère aimante qui avait le même âge n'était certainement pas quelque-chose que je pouvais gérer d'un claquement de doigts. Or, Mary-Margaret étant qui elle était – et probablement encore plus depuis qu'elle était devenue Blanche-Neige – elle était heureuse, comblée, désireuse de rattraper le temps perdu et avait toutes les peines du monde à comprendre que je n'allais pas lui sauter dans les bras en l'appelant maman comme ça, d'un coup d'un seul.
Alors, dernièrement, j'étais bien mieux dehors, loin d'elle et loin de toute cette folie... Sauf qu'Henry ne supportait que peu d'être dehors. Chaque fois, il regardait partout, voir s'il apercevait Regina. Il broyait du noir chaque fois qu'il pensait la voir et que cela se révélait ne pas être elle et se mordait la lèvre, en proie au doute, chaque fois qu'il la voyait réellement, mourant d'envie d'aller la voir, sachant que je ne l'accordais pas vraiment et s'en empêchait. J'étais triste pour mon fils, mais j'avais trop peur. La dernière fois que j'avais laissé Regina l'approcher, il avait croqué dans une tarte aux pommes empoisonnées. Un charme du sommeil. Je n'arrivais même pas encore à assimiler tout cela comme réel... Et pourtant... Alors, pour Henry, on passait la plupart du temps avec Mary-Margaret et David. Lui, au moins, rattrapait le temps perdu. Et il en était heureux. Cela effaçait son air triste de quand il pensait à Regina et cela me convenait. Tant qu'il allait bien, je pouvais faire avec le reste.
On sonna à la porte et je me levais du canapé en grognant. J'avais passé une bonne partie de la nuit dans les bois à la recherche de Pongo qui s'était enfuit et j'étais épuisée. « J'y vais », grommelais-je en m'étirant, alors que Mary-Margaret commençait à descendre les marches de la mezzanine.
Peut-être que je n'aurais pas dû, songeais-je quand je vis Regina sur le pas, s'essayant à un sourire amical bien loin de ceux que j'avais l'habitude de voir de sa part, quand elle essayait – littéralement – de me tuer. Elle voulait voir Henry et lui apportait des Donuts. Et même si je doutais qu'elle veuille délibérément l'empoisonner, le fait qu'elle m'en propose ne faisait que me rappeler douloureusement comment tout ceci avait commencé... ou c'était terminé... ou en tout cas ce qui avait eu lieu quinze jours plus tôt.
« Regina ! », la saluais-je malgré tout d'un petit hochement de tête. « Il n'est pas là. » Ce qui était vrai. « David et lui sont allés s'entraîner à l'épée de bois. Depuis qu'il lui a dit à qu'il maniait une vraie épée par le passé, Henry s'est mis en tête de devenir chevalier. » La première étape de leur plan était d'apprendre à se battre à l'épée. J'avais refusé toute idée d'une vraie arme, mais David, prévenant, avait tout prévue et acheter des épées en bois pour commencer l'entraînement. Le fait qu'il ait parlé de « pour commencer » m'inquiétait un peu, je devais l'avouer. « Ils sont empoisonnés ? », demandais-je en jetant un coup d'œil aux pâtisseries, croisant les bras et m'appuyant contre la porte, pas certaine de vouloir laisser Regina Mills entrer dans l'appartement.
Blanche ne savait trop comment se comporter depuis quinze jours. La jeune femme qu'elle ne croyait être qu'une simple colocataire se trouvait être sa fille qu'elle avait dû abandonner à sa naissance pour qu'un jour elle les sauve. Le garçon à qui elle avait donné un livre de contes pour lui changer les idées et était le fils de la maire était en fait son petit-fils. Enfin la maire en question était sa belle-mère, et la fautive de tout ce merdier. C'était beaucoup de chose à encaisser, mais la miss était Blanche-Neige et ne s'autorisait aucune faiblesse. Ce n'était vraiment pas dans son genre.
Tout était chamboulé, ils vivaient tous ensemble sous le même temps, et l'inconnue à l'hôpital dont la belle s'était occupé depuis Dieu seul sait quand était en fait son mari... Retrouver les siens était une grande source de joie. Mais rester un gros point négatif: la maire. Sa belle-mère, la maire de cette ville. Tout ça était bien compliqué... Et d'ailleurs en parlant du loup...
Alors que Blanche faisait un peu de rangement en haut de la mezzanine, la sonnette de l’appartement retenti, elle entendit ensuite la voix de sa fille qui disait qu'elle allait voir qui c'était. Sans trop tarder Snow descendit pour aller dire bonjour au visiteur. La jeune professeur ne tarda pas à reconnaître la voix de Regina. Visiblement celle-ci essayait désormais de jouer les gentilles afin de se faire pardonner de tout le mal qu'elle avait pu faire. Sauf que ça lui prendrait tout de même du temps et ce même si la chasseuse avait pour l'habitude de toujours donner une deuxième chance. Snow fronça légèrement les sourcils lorsqu'elle entendit les paroles de sa fille, mais pouvait-elle lui en vouloir
"Bonjour Regina"
Souffla t'elle le plus cordialement et le plus amicalement possible. Regina désirait voir Henri et Snow appuya les dire de sa fille
"Effectivement, il est avec David... Il a apprit il y a peu que c'était son grand-père après tout... Peux-t-on transmettre un message de votre part?"
Snow était consciente que pour le bienfait de Henry il fallait que ses deux mères s'entendent, ce qui n'était pas une mince affaire, aussi il lui fallait montrer le bon exemple, ce qui n'allait pas être facile non plus. Puisqu'il lui était nécessaire de surmonter ses propres griefs
"Vous... Vous voulez peut-être entrer un instant?"
A cet instant Blanche savait pertinemment qu'Emma ne la comprendrait peut-être pas, ni Regina d'ailleurs, mais après tout, que ne feraient-on pas pour nos enfants? Et petits-enfants soit dit en passant
"Allons Emma, je suis sûre que ses donuts sont délicieux."
Après tout elle les avait fait pour Henri non? Blanche voyait que Regina faisait des efforts, et la miss avait attendu longtemps pour enfin voir ce côté là de la méchante Reine. Il fallait lui montrer qu'ils étaient prêt à la rejoindre à mi-chemin comme on dit.
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ LOCALISATION : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
En voyant la tête d’Emma, même avec les salutations les plus polies, Regina s’attendait à un accueil des plus froids. Elle apprit avec déception qu’Henry n’était pas présent, et avec une pointe d’angoisse qu’il apprenait à manier l’épée. Fort heureusement, il ne s’agissait que d’une épée en bois, de quoi s’entrainer pour devenir un vrai chevalier… et en manier une vraie plus tard. Cette idée n’enchantait guère l’ancienne méchante reine.
-Chevalier… je vois…
Il trouverait difficilement du travail en marquant « chevalier » sur son CV. A ce moment-là, Regina ne savait pas encore que leur ancien monde existait toujours, du moins le royaume de la Forêt Enchantée. Egale à elle-même, Emma demanda si les donuts étaient empoisonnés. Madame le maire hésita entre éclater de rire ou la fusiller du regard. Mais la seconde option était proscrite étant donné qu’elle essayait de prouver qu’elle était digne de confiance pour pouvoir récupérer son fils. Cette idée d’ailleurs la rendait folle, devoir ainsi s’aplatir devant cette femme qui n’avait pas été là les dix dernières années. Elle se contenta de sourire.
-Vous pensez que je serai capable de faire du mal à mon fils délibérément ? Utilisez votre pouvoir, mademoiselle Swan, regardez-moi dans les yeux, je vous réponds que non, ils sont tout ce qu’il y a de plus normaux. Et ce n’est pas du surgelé contrairement à ce que vend Granny.
Elle lui déposa le panier devant ses pieds et s’apprêtait à repartir face un tel accueil, lorsque Mary-Margaret vint à son tour la saluer. C’est vrai qu’elle habite ici celle-là… ne put-elle s’empêcher de penser. Une pensée qu’elle regretta bien vite étant donné que son ancienne belle-fille se montra beaucoup moins hostile que la mère biologique d’Henry.
-Bonjour Mary-Margaret, commença-t-elle le plus aimablement du monde. Je… non, je n’ai pas de message, j’aurais juste… j’aurais bien voulu lui parler, c’est tout.
Oserait-elle dire à Blanche-Neige que son fils lui manquait, alors qu’elle avait dû se séparer de sa fille nouveau-née par sa faute ? Evidemment qu’elle comprendrait. Contre toute attente, ce fut l’ancienne princesse qui proposa à Regina d’entrer. Celle-ci fut des plus surprise et dût se retenir d’écarquiller les yeux.
-Oh euh… C’est gentil, mais je ne voudrais pas m’imposer… Vous avez surement des tas de choses à vous dire.
Cette excuse était un peu légère. Cela faisait deux semaines qu’elles habitaient ensemble tout en ayant conscience de qui elles étaient l’une pour l’autre, elles avaient donc eu le temps de se parler. Regina baissa les yeux un instant, se demandant ce qu’il convenait de faire. Elle voulait tant qu’Henry soit fier d’elle, elle voulait tant pouvoir le serrer dans ses bras et lui dire qu’elle l’aimait, et qu’Emma l’autorise à retrouver sa chambre chez elle. La maire de Storybrooke leva de nouveau les yeux vers Mary-Margaret.
-Ecoutez, Mary-Margaret, je voudrais vraiment vous réitérer mes excuses. Je le pense vraiment. Je… je veux vraiment passer à autre chose, réussir à vous pardonner ce qui s’est passé et que vous aussi vous puissiez le faire… si vous le voulez bien.
C’était vrai, Daniel était mort parce que la jeune Blanche-Neige n’avait pas su garder un secret, mais combien de personnes étaient mortes pour que la méchante reine puisse accomplir sa vengeance ? Et en plus elle avait échoué. Assez de vies avaient été gâchées, cette folie n’avait que trop duré, c’était vrai. Et de toute façon, ce n’était qu’en acceptant de lui pardonner et de changer radicalement que Regina pourrait vraiment revoir son fils. Emma ne lâcherait pas le morceau, elle le savait. Le regard brillant de Regina s’était posé sur le visage au teint clair de Blanche, espérant que celle-ci obtempèrerait. N’était-elle pas une pacifiste dans l’âme ? Mais après toutes ces années de persécution, madame le maire aurait parfaitement compris un refus de sa part.
Mary-Margaret avait toujours été une gentille fille. Douce, docile, bienveillante. Elle voyait toujours le bon en chacun et même lorsqu'il n'y en avait pas, elle refusait de croire qu'en creusant un peu et en donnant une chance supplémentaire, on ne pouvait pas en découvrir. Blanche-Neige dans toute sa splendeur. J'avais pensé que c'était pour cette raison qu'Henry avait cru que Mary-Margaret était réellement Blanche-Neige... En fait, ça avait toujours été lui qui était dans le vrai. Et encore une fois, la brune faisait tout ce qu'on attendait d'elle, me reprochant en sous-mots d'être trop froide avec Regina et lui offrant gentiment la possibilité d'entrée dans l'appartement.
Regina, plus... elle-même que jamais, me demanda si je pensais vraiment qu'elle pourrait délibérément empoisonné Henry. Cela me démangea d'en remettre une couche, mais aussi sûrement qu'elle semblait essayer de faire un effort pour se montrer courtoise, je me découvrais chaque jour de plus en plus d'instincts maternels et si nous partagions une chose, c'était bien cela. Pour Henry. « Bien sûr qu'ils ne le sont pas », soupirais-je finalement après un moment, tant pour la question de l'empoisonnement que pour la fraîcheur des gourmandises. Henry ne cessait de louer la cuisine de sa mère adoptive, chaque fois qu'il en avait l'occasion.
Regina posa finalement le panier par terre, à mes pieds, expliquant qu'elle n'avait pas l'intention de s'imposer si Henry n'était pas là. Cette situation était aberrante et celui qui en souffrait le plus était mon fils. Parce qu'il aimait sa mère adoptive et qu'il avait confiance en elle et que notre interdiction de la voir ne faisait que le blesser, toujours plus. Il voulait que Regina fasse partie de sa vie et même si j'avais du mal à l'accepter, je savais que toutes les raisons du monde m'obligeait à le faire. Elle s'était occupée de lui et l'avait aimé pendant dix ans et elle avait été mère plus longtemps que moi, d'une excellente façon, même si depuis mon arrivée à Storybrooke, elle avait commis de nombreuses erreurs. Qui n'avait jamais fait d'erreur dans sa vie ? Certainement pas moi. Et si je n'étais pas du genre à l'avouer à voix haute, je ne pouvais nier cette évidence.
« Regina, attendez », dis-je, me redressant, avant de soupirer et de me pencher pour attraper le panier. « Cette situation ne peut plus durer. Rien n'est clairement établie et vous passez votre temps à vouloir le voir, autant qu'Henry ne cesse de demander après vous. Je pense qu'il est temps qu'on parle, parce qu'il souffre de cette situation et je déteste ça. » La dernière chose que je voulais, était de faire souffrir mon fils. « Entrez », dis-je finalement, m'effaçant pour lui laisser la place pour pénétrer dans l'appartement, jetant un coup d'œil à ma « mère » pour lui faire comprendre que j'avais saisi le message et que j'allais mieux me comporter pour la suite des événements. « Vous voulez un thé ? Ou un café ? », demandais-je à la reine du mal en posant le panier de donuts sur le comptoir de la cuisine, avant d'en prendre un pour croquer dedans et ainsi prouver ma bonne fois aux deux femmes.
Okay, c'était vraiment délicieux, songeais-je en me figeant, les yeux fixés sur la pâtisserie. Elle était vraiment une excellente cuisinière. Tout ce que je ne serais jamais...« Ils sont définitivement ensorcelés », dis-je avant d'en croquer un autre bout. « Trop bons pour être vrais. »
S'il y avait bien une chose que les trois femmes partageaient, c'était bien leur rôle de mère. Et en ça, peut-être qu'elles avaient une chance de bien s'entendre finalement. Snow savait pertinemment que son optimisme et sa foi en l'espoir pouvaient être fatiguant à la longue. Mais Blanche avait déjà failli succomber à la noirceur, et avait tout de même été coupable de la mort de l'amoureux de Régina. Donc peut-être que quelque part elle s'assurait de sa foi en elle-même et en sa bonté. La chasseuse savait que sa fille était bon juge de caractère et d'ailleurs elle n'arrêtait pas de dire qu'elle pouvait savoir si une personne mentait ou non. Visiblement c'était presque de la magie.
Blanche finit par sourire tandis qu'Emma proposait à l'ancienne Reine de rentrer dans l'appartement, doucement elle souffla. C'était une sage décision et hocha de la tête en direction de sa fille. La blondinette était intelligente et avait sans doute compris que c'était mieux. Quelle joie pour Henry quand il apprendrait que ses deux mamans commençaient à un peu mieux s'entendre, et il ne se sentirait donc pas coupable s'il venait à passer du temps avec l'une ou l'autre en risquant de blesser l'une des deux au moment de son choix. Il avait le droit de les voir toutes les deux autant qu'il voulait.
Mary laissa même échapper un rire à la remarque de sa fille, et se laissa tenter à son tour pour un des donuts
"Ils sont délicieux Régina, merci"
Bon, il ne fallait pas non plus tous les manger. Sinon il y avait un petit garçon qui ne serait pas content du tout, suivant la proposition de la demoiselle, la miss mit de l'eau à chauffer en attendant que Régina dise quelque chose. Soudain celle-ci lui adressa des excuses. MAry-Margaret avait failli lâcher son donut tellement elle ne s'y attendait pas.
"Si vous saviez depuis combien de temps je rêvais que vous réussissiez à me pardonner. J'aurai tellement voulu revenir en arrière et changer ça. Croyez-le bien. Je vous remercie. Le pardon est une chose très difficile c'est vrai. Sans la malédiction j'aurai vu ma fille grandir. Mais que sait-on vraiment. Sans elle, Emma n'aurait sans doutes pas eu Henry. Quand je vois à quel point il vous rend heureux... Peut-être finalement avez-vous eu ce bonheur que vous attendiez tant. Ce bonheur vous aidera forcément à passer à autre chose. En tout cas je l'espère sincèrement. Quant à moi j'ai le bonheur de retrouver ma famille au grand complet. Concentrons-nous sur ça plutôt que sur des souvenirs sombres. On réussira sans nul doute à se pardonner mutuellement. J'y crois."
Blanche avait une nette tendance pour les secondes chances, on le niera pas. Concernant la reine elle ne comptait plus le nombre mais elle était aussi connue pour son franc parlé et même si ça risquait de faire un peu bouillir Régina, la brunette ne comptait pas mentir sur son ressenti, après tout elles étaient aussi là pour mettre les choses à plat. Elles n'arriveraient à passer à autre chose que si les deux femmes réussissaient à faire tout sortir ce qu'elles avaient sur le coeur et ne pas le tenir gardé au risque de voir sa vie détruite, comme ça avait été le cas pour la Reine et son idée de vengeance.
Cette rencontre, sans Henri, et entre mères était peut être l'occasion pour passer à autre chose ensemble. David et Henri n'allaient pas encore rentrer tout de suite, ce qui leur laissait amplement le temps de parler à coeur ouvert tranquillement, sans en venir à la magie ou aux mains.
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ LOCALISATION : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Regina le remarqua, Emma s’était décidée à faire un effort elle aussi, en la retenant alors qu’elle s’apprêtait à partir. Mary-Margaret l’avait invitée à entrer, peut-être était-ce qui avait été l’élément déclencheur. Toujours est-il que la shérif de Storybrooke se décida à aborder la discussion au sujet d’Henry. Madame le maire hocha doucement la tête avant de lever des yeux pleins d’étoiles vers la grande blonde.
-Ah oui, il demande après moi ? souligna-t-elle avec un petit sourire qu’elle avait du mal à réprimer.
Son fils souffrait de ne pas la voir. Sans doute pas autant qu’elle souffrait de son absence, mais au moins, il avait toujours un peu de tendresse pour elle, et cela rassura l’ancienne méchante reine. Elle l’aimait tant, son petit Henry. Blanche sembla touchée par les excuses que lui présenta Regina. Au moins, Emma ne pourrait pas dire qu’elle ne faisait pas d’effort, surtout que ça lui coutait beaucoup de prononcer ces paroles. La maire de la ville eut un petit sourire en les voyant toutes les deux gouter aux donuts faits maison et dire combien ils étaient bons. Elle accepta finalement d’entrer, sans mot dire, et franchit le seuil. Emma avait raison, elles devaient parler. Une fois que la porte fut refermée, la fille de Mary-Margaret lui demanda ce qu’elle voulait boire, thé ou café.
-La caféine a toujours eu ma préférence… Merci.
Bien que depuis quelques jours, elle s’essayait au Hare and Tea, plus par obligation que par choix, et devait bien reconnaître qu’un bon thé vert à la pomme grillé se faisait apprécier. Elle posa son regard sur Emma.
-Vous avez raison, nous devons trouver un terrain d’entente, pour Henry.
Les paroles de Mary-Margaret résonnaient dans sa tête, elle parlait du pardon mutuel qu’elles devaient s’accorder. C’était si difficile, mais la reine déchue savait très bien que sa belle-fille avait raison, c’était la chose à faire, la vraie bonne chose à faire. Mais il était si dur de passer à autre chose. Pourtant, Regina le savait, elle en avait fait la promesse, elle devait faire cet effort-là. Henry lui manquait tellement, elle était venue pour le voir, et à la place elle écopait d’une discussion qui, malgré son importance, s’apprêtait à être désagréable, elle en était convaincue.
-Je voudrais vraiment que vous me laissiez le voir, peut-être un ou deux jours par semaine pour commencer, commença-t-elle en faisant son maximum pour essayer de ne rien exiger malgré que tout son être la poussait à hurler sur ces deux femmes. Je vous en prie Emma, comprenez-moi.
Comment le pourrait-elle ? Le pouvait-elle vraiment ? Après tout, elle était la Sauveuse, elle devait ramener les fins heureuses, non ?
J'avais toujours tendance à être moins optimiste que ma... mère... Il fallait croire que l'espoir et l'optimisme avait réellement sauté une génération, quand je voyais comment Mary-Margaret pouvait vite pardonner à son éternelle ennemi, au même titre que mon fils semblait déjà avoir oublié toute la haine qu'il éprouvait pour celle qu'il appelait « La Méchante Reine » il y a encore peu de temps, avant la levée de la malédiction. Je n'avais pas grandi dans un monde de magie et d'absolution. Je n'avais pas grandi dans leur univers. Dans le mien, les mauvaises actions se payaient. Les lois étaient faites pour être respectées et il n'y avait pas d'excuse. Juste des sanctions. Tuer par vengeance ne donnait pas droit à une seconde chance quand la personne pleurait, assurant vouloir se repentir. Elle avait une peine de prison, la subissait et ensuite pouvait réellement chercher à gagner sa seconde chance. Toute sa vie, son casier judiciaire la suivait. J'en avais fait les frais, pour un simple vol de montres. Je n'étais pas disposée à pardonner si facilement un massacre et la mort évitée de justesse de mon fils.
Pourtant, ma priorité restait Henry et lui voulait pardonner. Lui voulait croire en Regina et lui offrir cette chance et même si cela me faisait dresser les poils, je le devais, pour lui, parce qu'ils avaient raison sur un point, lui comme elle : Elle avait élevé Henry. Sans elle, mon fils aurait pu rester dans le système, comme j'y étais restée ou connaître le malheur, les sévices et la souffrance. Elle l'avait aimé depuis tout bébé, s'était occupé de lui, assuré qu'il aille à l'école, qu'il ne tombe pas malade et mange autant que nécessaire, tout en surveillant son régime alimentaire. Elle avait été une bonne mère et même si elle avait parfois agit contre lui, elle l'avait toujours fait pour le protéger d'une vérité blessante et pour ne pas perdre son amour. Elle voulait agir au mieux, pour Henry et je ne pouvais lui retirer cela, quand j'avais moi-même fait tant d'erreurs par ma simple absence dans sa vie.
Regina s'étonna presque qu'il ait demandé après elle et je hochais simplement la tête à sa question, alors qu'elle disait à Mary-Margaret de préférer le café au thé. Elle proposa ensuite une possible solution à notre problème, demandant à le voir, d'abord un ou deux jours par semaine. Face à elle, je restais un moment pensive, réfléchissant à la meilleure des choses à faire. « Il est hors de question qu'il reste dormir chez vous », commençais-je directement, pas prête à laisser mon fils même une nuit entière dans la demeure de la plus diabolique des sorcières de la ville. « Pas pour le moment en tout cas », tempérais-je, voyant déjà qu'elle voulait répliquer. « Vous devez faire vos preuves. Me convaincre qu'il n'est pas en danger avec vous. Que vous voulez réellement changer et que vous n'allez pas profiter de l'avoir auprès de vous pour nuire à qui que ce soit et le garder prisonnier. » Cela pouvait sembler tellement dur, mais Henry m'avait lu tant de fois son livre, que puisqu'il s'avérait que les personnages décrits étaient bien réels, présents devant moi, je savais qu'elle pouvait réellement faire ce genre de choses. « Hors de question qu'il rate l'école, même un jour et je tiens aussi à passer du temps avec lui le week-end », expliquais-je, ne voulant pas qu'elle quémande à le voir le samedi et le dimanche quand je ne l'aurais que du lundi au vendredi après l'école. « Il veut vous voir, mais il a aussi besoin de stabilité. Alors qu'en dites-vous : vous pouvez aller le chercher après l'école un jour dans la semaine, vous le ramenez directement ici et vous pourrez rester avec lui jusqu'au dîner. Vous pourrez venir aussi le chercher le samedi après-midi, mais vous devrez aller dans un lieu public et il devra être rentré pour 18h30. »
Avec Regina, mieux valait être très claire sur les règles dès le départ, pour qu'elle ne cherche pas à jouer avec. Je n'étais pas encore prête à lui laisser la possibilité de passer du temps seul avec lui plus de quelques heures. Pas tant que je n'étais pas certaine qu'il ne risquait rien. « Si cela se passe bien et si vous réussissez à obtenir ma confiance, nous pourrons voir pour vous permettre de le voir plus longuement. Et peut-être même de venir passer la nuit chez vous. Mais si votre vous ne respectez pas les horaires, si je ne peux pas savoir où est Henry ou le contacter à quelque moment que ce soit... S'il se passe la moindre chose qui me fait dire qu'il pourrait être en danger avec vous, ça sera terminé. Est-ce que c'est clair ? »
Blanche était désormais au niveau du bar américain, là où elle venait de mettre le panier. La jeune femme comprenait très bien que c'était à Régina et Emma de se mettre d'accord pour Henri. La situation n'était pas facile, sa fille voulait être avec Henri depuis que celui-ci l'avait retrouvée, enfin surtout depuis que la malédiction avait été levée et que Emma avait appris la vérité sur qui était la mère d'adoption de son fils.
C'était tout de même un vrai casse-tête chinois. Qui pourrait croire que ce n'était qu'une simple coïncidence que son petit-fils se retrouve être le fils d'adoption de sa belle-mère. Et qui d'ailleurs s'en sortirai sans un gigantesque mal de crâne? Tandis que les deux mères discutaient, Mary-Margaret fit du café et prit une assiette où elle disposa quelques cookies et deux trois muffins pour en laisser à Henri et les mit ensuite à la table à laquelle Emma et Regina s'étaient assises. Blanche n'avait pas eu l'occasion d'être une véritable mère, mais si elle était bien d'accord sur une chose, c'est qu'il fallait faire au mieux pour son enfant et le faire passer avant tout le reste. Il s'agissait de ne pas être égoïste et de ne pas penser à ce qui ferait plaisir à soi en tant que mère mais bien ce qui serait important pour le petit.
Du coup, Blanche comprenait la réaction de sa fille. Heureusement celle-ci réussit à tempérer un peu son premier instinct à dire non tout de suite. Devant ses paroles, Snow souffla un peu en souriant en coin, elle était très fière d'elle. Peut-être que ces 15 derniers jours avaient eu un effet un peu "conciliateur" sur sa fille... Ou peut-être qu'en fin de compte celle-ci tenait plus d'elle que la blondinette ne voulait le croire. Emma venait de poser ses conditions, et Blanche ne voyait aucun excès à ce qu'elle venait de dire, mais encore fallait-il voir la réaction de l'ancienne méchante reine qui risquait de grincer des dents.
Lorsque Emma eut terminé, Blanche la regarda, pour le coup, elle regrettait de pas avoir des pouvoirs de télépathie, il fallait qu'elle la calme un petit peu. Mais comment faire, surtout en la voyant aussi sûre d'elle.
Apportant donc les tasses sur un plateau, elle les mit face à Regina, puis face à Emma et enfin s'assit à côté de sa fille et lui tendit un mot écrit et déclara alors
"Bien sûr qu'il a besoin de stabilité. Mais il a besoin de ses deux mères. Ce n'est pas à moi de conseiller quoi que ce soit. Après tout je ne suis mère et grand-mère que depuis 15 jours"
un rire nerveux lui échappa, c'était sans doute la première fois qu'elle utilisait le mot *grand mère*, au vu de son allure physique ça ne lui allait pas du tout. Elle avait le même âge que sa fille, voire pas beaucoup moins que sa belle-mère... Les sorts du temps n'avait de bien qu'à donner le tournis. Se rappelant des paroles de Emma elle lui caressa l'épaule avant de dire pour la calmer un peu
"Voyons, s'il y a bien quelqu'un à qui Régina ne veut pas nuire c'est bien Henri. D'ailleurs c'est le seul qui peut l'aider dans sa transformation si bien commencée. Je suis toujours pour les deuxièmes chances. Même si beaucoup n'ont pas la chance d'en avoir."
Blanche regarda sa fille et soupira, elle aurait bien voulu tout recommencer et avoir la chance de la voir grandir. La miss ne voulait pas voir la Sauveuse commettre une erreur qui lui ferait perdre son fils.
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ LOCALISATION : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Emma semblait sur la réserve, et cela n’étonna pas Regina. Ce qui la braqua, en revanche, ce fut le ton presque condescendant qu’elle utilisa pour dire qu’elle n’était pas d’accord pour qu’Henry vienne dormi chez elle. Déjà que de recevoir des ordres, que ce soit de cette fille ou e n’importe qui d’autre, frustrait la méchante reine, là, c’était le bouquet ! Madame le maire fronça les sourcils en mettant ses poings sur ses hanches.
-Je vous demande pardon ?! Rétorqua-t-elle sans pouvoir se maîtriser. Je vous signale qu’il a passé toutes les nuits de ces dix dernières années chez moi ! Cette maison est aussi la sienne !
L’intervention de Mary-Margaret calma un peu les mœurs. Il ne servait à rien de s’engueuler comme des chiffonnières, et apparemment, Regina devait faire ses preuves pour convaincre Emma. Ne faisait-elle pas suffisamment d’ efforts ? Il fallait croire que non. Cette situation la rendait folle.
-Si j’avais voulu nuire à qui que ce soit, j’aurais commencé par vous et je vous aurais réduite en cendres. Puis vous, ajouta-t-elle en se tournant vers son ancienne belle-fille. Or, vous avez l’air de vous porter comme un charme, n’est-ce pas ?
Alors que Regina énumérait dans sa têtes tous les moyens qu’elle aurait pu avoir, depuis que la magie était revenue, de faire disparaître la famille Charmant et les preuves qui allaient avec, la shérif semblait revenir à de meilleures dispositions et proposa une sorte de planning. Ainsi, dans son immense magnanimité, elle l’autorisait à venir le chercher un jour par semaine à l’école, et à le ramener directement chez les Charmant. Et également le samedi après-midi.
-Jusqu’à 18h30… très bien… J’imagine que ça vous coûte de si gentiment m’autoriser de si longues plages horaires, commenta-t-elle un peu amèrement en prenant la tasse de café que lui tendait Mary-Margaret.
Si Blanche-Neige semblait prompte au pardon et à la compréhension, sa sauveuse de fille paraissait toujours sur ses gardes. C’était une chose que Regina pouvait comprendre, n’accordant elle-même que peu facilement sa confiance.
-Oui, très bien, c’est clair, appelez-le quand vous voulez lorsqu’il est avec moi ! Rassurez-vous, je suis la personne la plus ponctuelle que vous croiserez dans cette ville ! Répondit-elle avec agacement.
L’ancienne reine prit une longue inspiration, tâchant de se calmer pour éviter de s’énerver d’avantage.
-C’est d’accord, commençons ainsi. Je passerai donc le chercher à l’école le mardi soir. Est-ce que ça convient à tout le monde ?
Cela permettait de couper la poire en deux, parce que son autre jour serait le samedi après-midi…
-Je voudrais lui offrir un téléphone portable pour pouvoir l’appeler. Cela vous permettra également de le joindre directement, pour que vous voyiez qu’il va bien, même avec moi.
Jusqu’à présent, Regina avait dit non lorsque son fils lui avait réclamé un portable, elle le jugeait trop jeune, mais désormais, au vu de la situation, cet accessoire semblait indispensable. Et ça lui permettrait de le joindre même s’il n’était pas chez la famille « parfaite ». Madame le maire lança un regard à Mary-Margaret lorsqu’elle parla de secondes chances. Elles avaient un douloureux passé, toutes les deux, et l’une comme l’autre avait fait du mal à l’autre. Elles devaient se pardonner mutuellement et s’accorder cette fameuse seconde chance dont l’ancienne princesse parlait.
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![I come in peace [Emma & MM] [15j après la levée de la malédiction] Icon_minitime1](https://2img.net/i/fa/m/icon_minitime1.gif){kind=icon}
Ven 3 Fév - 17:28
