@Juliette White-Queen & Robin de Locksley

Retour d'entre les morts

La tempête semblait passée, bien qu'il faille rester sur ses gardes avec la demoiselle. Robin la connaissait assez pour se préparer, au moindre écart, à se prendre d'autres coups. Il ne pouvait toutefois lui en vouloir d'agir de la sorte et se félicitait que Regina n'est pas réagis pareil, sinon quoi il serait peut-être bel et bien six pieds sous terre à l'heure qu'il est. « - Je suis rassuré de savoir qu'un jour prochain, tu me pardonneras...peut-être » tenta-t-il avec humour pas sûr toutefois d'y trouver un écho. N'oublions pas qu'en plus de son petit caractère, la demoiselle était à présent sous le joug des hormones et propice de ce fait, à partir en cacahuète pour un rien. Robin préférait donc à nouveau marcher sur des œufs, bien qu'il soit difficile pour lui, malgré la situation, de cacher sa joie en posant son regard sur le ventre arrondi de sa meilleure amie. « - Les surprises de ce genre sont merveilleuses » lança-t-il en songeant à son tour à Regina et à la découverte de cette grossesse tant espérée avant qu'il ne vienne à disparaître emporté par les eaux du Styx. Le rire fut de nouveau de la partie, ce qui acheva de rassurer un peu plus l'archer qui semblait en bonne voie. « - Super… » Il n'eut toutefois pas le loisir d'achever sa réplique et de faire un pas, que pour le taquiner, Juliette fit apparaître juste au-dessus de sa tête, un orage qui le fit sursauter l'obligeant à entrer aussitôt. « - C'était drôle ! Vraiment très drôle » lança-t-il légèrement crispé alors que son amie fermait la porte derrière eux. « -Bon, à la place de te moquer de moi, fais-moi visiter, si ton état te le permet encore. Le cas échéant, on pourrait s'asseoir et prendre une infusion dans une vraie cuisine, chose que tu n'avais pas vraiment lorsqu'on s'est vu pour la dernière fois. Qu'est-ce que tu en penses ?! »

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En guise de drapeau blanc, je me décidais à lui faire une légère blague totalement puérile en faisant naitre un orage au-dessus de la tête de Robin De Locksley. Jouer à l’enfant me faisait rire tout comme sa tête et sa remarque face à mon acte. Certes, j’étais toujours désappointée face à son départ. Je me fichais qu’il ait été dans l’obligation de jouer u sauveurs. Il m’avait laissé souffrir. Il nous avait tous laissé souffrir dont son fils. Le pauvre Rolland avait cru qu’il était orphelin et en mon sens c’était le pire crime qu’il avait commis. Robin finissait par me rejoindre sur le perron de ma porte et je lui souriais avant de répondre :

« Je suis enceinte mais pas impotente, je peux encore te faire visiter ma demeure. »

Le faisant entrer je refermais la porte en espérant que Romain ne sera pas trop furieux après moi pour avoir invité un homme qu’il ne porte pas dans son cœur. Je doutais qu’un jour, il puisse apprécier mon meilleur ami. J’avais fini par me faire une raison, il appréciait Robin de la même manière que j’appréciais Regina et malheureusement si je devais faire un choix un jour je choisirais mon mari. Il était la personne la plus importante à mes yeux.

« Ceci dit une fois la visite faite, je pourrais t’accorder une tasse de thé si tu le désires toujours »

Commençant mon cheminement entre les différentes pièces de la maison, je mis une bonne demi-heure avant de faire le tour du propriétaire. Je finissais par la chambre d’Athénais et ne pus m’empêcher de sourire face à ce nid douillet que Romain avait créé. Cependant, je continuais à craindre l’accouchement. Depuis que j’avais appris l’existence de ma grossesse, j’avais un mauvais pressentiment face à l’issue de mon état de mère. Nous revenions à la cuisine lorsque je demandais :

« Souhaites-tu prendre une tasse de thé ? Ainsi tu pourras m’expliquer ce qu’est ta vie désormais ? »

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Retour d'entre les morts

Le drapeau blanc était de sortie, mais Robin le savait, l'armistice n'avait pas encore était signée loin de là. Juliette était du genre rancunière et il lui faudrait bien plus que de plates excuses pour espérer lui faire oublier toute la peine engendrée par l'annonce de sa mort. Elle acceptait cependant de le faire entrer, en l'affublant d'une petite blague, c'était plutôt bon signe et malgré le petit sursaut, Robin ne put s'empêchait de sourire avant d'enfin passer le seuil de la porte. « - A ce que je vois, ton sens de l'humour est toujours aussi relatif » tenta-t-il pour détendre l'atmosphère. « - Et loin de moi l'idée de te trouver impotente. Fais-moi donc visiter cette imposante demeure ! » Et il est vrai que comparer à l'endroit où la jeune femme vivait avant cette demeure était semblable à un véritable palais richement décoré et meublé qui ne manqua point d'ébahir Robin qui observa tout ce qui pouvait l'être d'un œil nouveau. Il était heureux pour Juliette. Heureux qu'elle ait retrouvé son Roméo, heureux qu'elle ait enfin un vrai foyer et heureux pour cet enfant à venir. « - Une tasse de thé ? À, mais je n'attendais que ça, c'est d'ailleurs en parti pour ça que je suis là ! » lança-t-il à sa suite en observant chacune des pièces qu'elle lui présentait. La demeure était si grande qu'il leur fallut de longues minutes avant de pouvoir prétendre avoir fait le tour. La demoiselle garda toutefois le meilleur pour la fin, en faisant découvrir à son ami, la chambre de son futur enfant. « - C'est très bien décoré et agencé dis-donc ! J'imagine que ton mari a fait du bon travail. Cet enfant a bien de la chance. Mais dis-moi, vous connaissez le sexe ? » Robin étant curieux de nature, de ce fait, cette question ne pouvait ne pas être posée et il espérait que Juliette lui ait assez pardonné pour y répondre sans animosité.

Le périple immobilier achevait, les deux amis purent sans mal rejoindre la cuisine, plus grande que celle dans laquelle Juliette avait à des temps pas si reculés servi une tasse de thé à Robin, avant de se lancer, carte en mains à la recherche de l'époux de la demoiselle, qui semblait bien désemparée à l'époque et qui l'était un peu moins, bien qu'au détour d'un regard, Robin perçut une légère appréhension qui voilait quelque peu la clarté de son regard. Arrivés à la cuisine, la demoiselle redemanda à son ami s'il souhaitait prendre une tasse de thé « - Mais volontiers ! Je ne résiste pas à ce délicieux breuvage n'est-ce pas ? » commença-t-il avant qu'elle ne lui demande tout naturellement ce qu'était sa vie désormais. « - Et bien écoute, j'ai été amnésique durant des mois. J'étais à New-York où je me faisais appeler Rick. J'étais barman dans un endroit sympa. J'ai sauvé la femme et la fille du proprio de la noyade. Il devait de l'argent à la pègre locale et pour le punir, ils ont attaché la femme et la fille dans la voiture avant de la jeter dans l'Hudson river. Tu vois même amnésique, je n'ai pas pu m'empêchais de jouer les héros. J'ai continué sur cette voie... Tu risques de me tirer les oreilles, mais disons que j'ai peut-être tabassé quelques types pour qu'ils cessent de voler de l'argent aux commerçants du quartier.Et je crois que ça a bien marché. Puis Regina, ma sœur et CJ ont débarqué à New-York et m'ont ramené de force ici. Regina a dû m'enfermer et me calmer. J'étais totalement amnésique et le fait de me faire kidnapper n'a pas arrangé à mon état. Ca n'a pas été de tout repos, mais Regina a tenu bon et a réussi à me rendre mon cœur et ma mémoire. Ah oui, Cora m'avait volé mon cœur, c'est en partit ça qui m'a sauvé lorsque j'ai atterri dans le Styx et que je n'ai pas disparu pour l'éternité. Toute une histoire hein, mais ce n'est pas le plus important. Comment vas-tu toi ? Raconte-moi tout ! »

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La visite de ma demeure se fit dans le calme et la bonne humeur. A chaque fois que je passais devant une photo de Romain et moi, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Il faut dire que parfois mon mari me photographier sous toutes mes coutures, mais j’adorais ses clichés de nous, même si certaine me rappelait des jours moins heureux. Notamment le premier cliché qu’on avait fait le lendemain de ma grande soirée enivrée avec Robin.  

« Merci, oui Romain a fait du très bon travail autant dans cette demeure que dans notre palais. Enfin dans notre palais il a suffi de donner quelques ordres et c’était fait. Cependant, je dois avouer que j’ai bien aimer le voir montrer les meubles pour le bébé. »

Jamais je n’aurais cru pouvoir me réjouir d’une telle chose. Construire nous même une chose, monter des meubles, jamais cette idée ne m’avait traversé l’esprit dans notre monde et pourtant ici je trouvais cela agréable. Tout comme j’adorais cuisiner avec Romain. Cette ville m’avait légèrement changé je devais l’admettre et je ne savais pas qui je préférais : la souveraine ou la citoyenne lambda.

« C’est une fille. Enfin si on en croit les résultats de l’échographie… J’ai encore un peu de mal à me fier à ces étranges machines … »

Confessais-je tout en le menant à la cuisine en haussant les épaules. Il accepta mon invitation pour le thé et je lui souriais tout en m’attelant à ma tâche. Faire chauffer de l’eau, le mettre dans la théière, quoi de plus simple ? Une fois le mélange de plante accordé comme je le souhaitais je le recouvrais d’eau brulante et emmenait le breuvage en pleine préparation sur le bar avant de mettre deux tasses devant nous accompagner par des petits gâteaux tout en l’écoutant me conter l’histoire de Rick : sa version de lui en amnésique.

« Cette Cora est vraiment un poison »

Déclarais-je en un soupir avant de m’asseoir devant lui.

« Comment es-tu arrivé à New-York ? Où est-ce ? Je croyais qu’on n’avait pas le droit de sortir de cette bourgade sous peine de perdre la mémoire ? »

C’était ce que sa chère et tendre Regina m’avait dit, mais après tout ça ne serait pas le premier mensonge qu’elle m’aurait vendu. Telle mère telle fille, après tout pourquoi est-ce que je m’étonnais encore face aux incohérences entre les propos de la sorcière et la réalité.

« Moi ça va je l’ai enfin retrouvé complètement, et même si on ne l’avait pas tellement prévu, la vie semble décidée à nous donner une seconde chance d’être parent. »

Avec un peu de chance l’issue sera différente que celle qu’on avait eu pour Jules. Il le fallait. On en avait besoin. J’en avais besoin pour survivre, mais ça je me gardais bien d’y dire. Une fois le thé assez infusé je le servais et me servais en dernier avant d’ajouter :

« Tu te souviens quand je t’avais dit que Roméo avait vu son cœur lui être subtilisé ? Il s’est avéré que c’était un coup de Regina. Elle me l’a avoué quelques jours avant ton enterrement. »

Voilà ça c’était dit : traduction compte même plus sur moi pour tenter de pardonner quoi que ce soit à cette sorcière qui avait assassiné une partie de mon armée pour réduire à l’état de marionnette mon mari.

« Peu de temps après son retour, elle s’est finalement décidée à lui rendre et Romain lui avait demandé de me faire passer un message : celui qu’il lui fallait du temps pour remettre de l’ordre dans son esprit et qu’il se rendait là où tout s’était terminé et où tout avait commencé. Autant te dire que j’ai dû faire preuve d’un grand contrôle pour ne pas la foudroyer. Le jour de ton enterrement, une fée m’a félicité pour ma grossesse et c’est à ce moment-là que j’ai appris que j’étais enceinte. Je ne me voyais pas le cacher à Roméo, même si je ne savais pas s’il m’aimait encore ou non j’ai décidé de me lancer à sa recherche et je suis repartie dans notre monde. Quand je l’ai retrouvé, il était devant la tombe de Jules et Rosaline. On a eu une longue discussion et j’y ai avoué ma grossesse. Après ça on a passé plusieurs mois à Corona. On s’est retrouvé et il m’a convaincu pour qu’on revienne à Storybrooke pour que je puisse mener ma grossesse à terme et dans les meilleures conditions médicales possible. Alors on est revenu et on a repris la vie ici. »

Lui souriant, je buvais une gorgée de mon thé et respirais la vapeur qui s’en échappait :

« Regina aussi est enceinte, enfin c’est ce que j’ai entendu dire … Tu dois être heureux ? Et Rolland aussi non ? »

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Robin était ravi d'être passé aux travers de quelques éclairs et de revoir peu à peu paraître toute l'affection que Juliette avait à son égard. Il continuait cependant à se sentir coupable, bien qu'il puisse se retrancher derrière l'amnésie. Toutefois, le lien qui l'unissait à la jeune femme semblait trop fort pour que les simples excuses suffisent à apaiser cette désagréable sensation d'avoir quelque part failli à nouveau. Il préféra, pour ne pas ternir leurs retrouvailles, se focalisait sur la visite qui lui était gracieusement offerte par la nouvelle maîtresse des lieux, ravie de toute évidence d'avoir retrouvée un peu plus de confort. Les photos disposées un peu partout, suivaient le parcours et faisaient montre d'un bonheur qui fit chaud au cœur de l'archer. Juliette avait subi tout autant de souffrance que lui et méritait plus que quiconque d'avoir le droit à son tour sa fin heureuse et de toute évidence, dans les bras de son Roméo, elle l'avait trouvé. « - Il faut être sacrément manuel ici hein ? Mais qu'on se rassure, ce n'est que monter des meubles, dans notre monde cela pouvait parfois s'avérer plus compliqué. Tu te souviens quand frère Tuck a essayé de se construire un lit suspendu entre deux arbres pour mieux veiller sur son nectar ? Il a essayé de bien faire, mais n'a pas évité la gamelle. Le pauvre ! Je me souviens encore de sa tête éberluée et du sacré coquard qu'il s'est pris en tombant sur la face. »Oui, c'était un bon souvenir, comme la majorité de ceux qu'il partageait avec la demoiselle lorsqu'elle vivait encore parmi eux à Sherwood. Il s'intéressa ensuite à l'enfant à venir, soucieux de connaître le sexe pour pouvoir commencer à réfléchir un présent à lui offrir lors de sa naissance. « - Une petite princesse alors ! J'espère qu'elle n'aura pas ton sale caractère sinon on court droit à la catastrophe. » Il repensa dès lors à l'échographie de Regina et à ce cliché somme tout incompréhensible qui était censé laisser paraître deux petits êtres à venir.

Ils regagnèrent ensuite la cuisine pour la préparation d'un thé, une boisson à laquelle l'archer s'était de toute évidence accommodée depuis son arrivée. Il l'observa avant d'enfin consentir à lui livrer son récit, pas aussi joyeux qu'il ne l'aurait voulu. Il ne lui épargna rien, il lui était redevable au vu de la peine qu'il lui avait infligée. « - Cora est bien plus qu'un poison. Elle est une catastrophe à elle seule. Nul doute qu'elle cherchera à me faire payer d'avoir entravé ses plans lorsqu'elle convoitait le trône de Richard. Tu me connais, il en faut plus pour m'ébranler. Quant à New-York, j'ignore pourquoi cette ville. C'est Richard qui m'y a envoyé en….en se sacrifiant. Il a aussi permis à Marianne de passer de l'autre côté. Encore une fois, il a choisi de se sacrifier pour les autres. » Une réalité rendue encore plus rude depuis que sa mémoire eut été rendue au voleur. Mais il ne pouvait se résoudre à marteler sa culpabilité, Robin le savait, il devait être à la hauteur d'un tel sacrifice et devait aller de l'avant en laissant le passé derrière lui. Juliette servit alors le thé dans les mugs à disposition. Robin l'en remercia du regard avant d'observer la fumée qui se dégageait de la tasse qu'il tenait fermement entre ses mains. « - Il n'y a rien de mieux qu'une seconde chance pour prendre la pleine mesure de ce que la vie a à nous offrir n'est-ce pas ? Vous serez des parents formidables toi et Romain, je n'en doute pas ! » Il but une gorgée avant de déposer la tasse sur la table qui lui faisait face. L'ambiance bon enfant s'atténuait peu à peu pour disparaître totalement lorsque l'amie de Robin commença à faire part à l'archer de quelques révélations dont il se serait sûrement bien passé. « - Juliette… » commença-t-il en soufflant « - Cette Regina là n'existe plus. Je sais que ça n'excuse en rien ce qu'elle a fait, que certains ne le lui pardonneront jamais ces actes, mais je préfère avancer vers l'avenir plutôt que m'encrer dans le passé. On ne changera pas l'histoire, elle a déjà été écrite. La première fois que j'ai rencontré Regina, elle était poursuivie par deux hommes, puis tout un groupe qui voulait sa mort. Elle aurait pu les détruire en un claquement de doigts, mais elle n'a rien fait. Elle est juste resté là, prête à les laisser faire. Toute sa vie, elle portera le fardeau de la culpabilité, c'est sa punition. Juliette, je ne vais pas chercher à te convaincre davantage, ta colère est légitime, mais je l'aime. Oui, j'aime cette femme qui me laisse entrevoir ses failles, qui n'a de cesse de se remettre en question. Je ne sais quoi dire de plus, juste que je l'aime et qu'il n'est nulle question d'un sortilège. Je crois que nous nous sommes trouvés, comme toi et Romain. Nous étions destinés à être ensemble. Et oui, elle est enceinte ! » Son sourit parut aussitôt. « - Elle y est arrivée. Roland était fou de joie, encore plus lorsqu'on a dû lui annoncer qu'il allait avoir un petit frère et une petite sœur. Cj aussi était contente tout comme Henry. Je ne m'attendais juste pas à être à la tête d'une famille de cinq enfants »

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Face à une tasse de thé tout me paraissait rentrer dans l’ordre. Malgré tout je craignais de voir venir Romain. J’avais envoyé Dawn le chercher, s’il avait compris le message, je me doutais que mon mari se montrerait beaucoup moins avenant que moi a tolérer le retour de l’archer dans sa demeure. Préférant ne pas y penser je me concentrais sur l’instant présent en répondant avec gentillesse bien que je continuais à appréhender la naissance d’Athénais.

« Merci. J’espère que nous serons de meilleurs parents que ceux qu’on a eu »

C’était la première chose que nous nous étions promis il y a bien longtemps lorsque nous avions cru que j’étais tombée enceinte pour la première fois. Ne pas être comme nos parents qui n’avaient fait qu’agir contre notre volonté pour assouvir les leurs. Était-ce à cause de leur position sociale ? On l’ignorait, mais sans le vouloir nous avions suivi leurs traces en devenant nous aussi des souverains. Quelque chose me disait qu’on y arriverait tant qu’on restait vigilant. De fils en aiguilles, ce dernier se permis de faire une plaisanterie sur l’hérédité de ma fille et je souriais tout en caressant mon ventre avec une certaine dévotion sans même m’en rendre compte :

« Je ne sais pas ce qu’il y a de pire, mon caractère ou celui de son père. »

Sur ses mots je riais. J’avais hâte de découvrir comment cet enfant sera. Naturellement, mon souhait le plus cher était qu’elle soit comme sa défunte tante. Je rêvais que ma fille soit aussi parfaite et douce que ma douce petite sœur, bien que cela je ne l’avouerais jamais. Comment avouer une chose aussi étrange ? Même auprès de Romain je ne pouvais le dire, nous avions accepté de lui donner un prénom dénuer du moindre lien avec nos vies passés pour permettre à notre enfant de vivre sans les fantômes qui nous courraient après. Sans compter qu’au vu de nos tempérament respectifs, il y avait plus à parier qu’Athénais aurait un caractère aussi volcanique que ses parents.

Alors que nous étions sur un sujet serein, Robin exprima le désir d’en savoir davantage sur ce qu’il avait raté. En quelques mots il avait ranimé ma colère envers la femme qu’il aimait. Elle m’avait trahi et s’en était prise à mon mari aussi je lui racontais tout consciente que comme toujours ce dernier allait chercher des excuses à sa femme. Ce qu’il fit quasiment immédiatement.

« Je n’ai que cure de ce pour quoi elle se fait passer désormais. La noirceur est en nous et elle ne nous quitte jamais et j’en sais quelques choses. La rédemption que Regina souhaite obtenir elle ne l’aura jamais en ce qui me concerne. Elle s’en est prise à l’homme que j’aime. Elle lui a retiré sa dignité et jamais il n’osera me dire ce qu’il a dû faire pour la satisfaire. Il y a qu’une seule personne sur cette terre qu’il ne faut pas toucher et c’est Romain. Elle la fait et elle peut m’être grée de l’avoir laissé en vie. Tu sais que contre la fureur du ciel ses tours de passe-passe ne servent à rien. »

Marquant une pause, je m’humectais les lèvres après avoir passé une main dans mes cheveux je buvais une gorgée d’eau supplémentaire avant d’ajouter :

« Tu me connais Robin, je suis une reine juste. Cependant, je ne suis pas réputée pour offrir des secondes chances. Or pour toi je lui avais donné le bénéfice du doute et elle m’a menti en me regardant droit dans les yeux. Jamais, je ne ferais confiance à cette femme ou encore je n’écouterais ses inepties. Cela n’engage rien à mon amitié et ma tendresse à ton égard Robin, mais elle a dépassé la limite à ne jamais franchir. Si je ne l’ai pas tué c’est parce qu’elle lui a rendu son cœur, et que je savais qu’en l’envoyant comme messager Romain lui avait offert sa protection. Jamais je n’ai tué de messager, et Romain savait que même si j’étais ivre de rage, je n’aurais pas trahi un de mes principes et donc que je garderais ma foudre pour moi. »

Je ne savais pas comment il pouvait penser que son couple était similaire au mien, cependant, je ne pouvais pas le blâmer. Je l’avais assez fait quand il m’avait avoué son affection pour la méchante reine.

« Je suis heureuse pour toi. J’espère qu’ils tiendront tous deux de leur père. Roland sera un merveilleux grand frère tout comme CJ et Henry. Ils seront bien entourés. »

Je pensais ce que je disais. Je pensais tout ce que je disais. J’étais heureuse pour lui, mais en mon sens Regina était un fléau comparable à Cora. Elle avait réussi à embrumer l’esprit des storybrookians avec ses belles paroles mais en mon sens elle était mauvaise. Son âme avait été beaucoup trop noirci pour parvenir à être sereine.

« Que compte faire Regina maintenant que Frollo lui a soustrait son siège de maire ? »

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Rien n'est facile, même avec la meilleure des volontés. Quoique l'on fasse nous ne sommes pas exempt d'une ou de plusieurs boulettes qui mettent à mal chacun de nos efforts. Et c'est encore plus dur lorsque le caractère de votre interlocuteur est fort au moins autant que celui d'une reine. Robin le savait, même si tout semblait calme, il ne pouvait se reposer sur ses lauriers, tout restait à faire pour regagner totalement la confiance de Juliette. « - Je n'en doute pas Juliette, tu seras une très bonne mère. Et puis nos parents évoluaient dans un autre monde, à une autre époque. Ca ne justifie pas le fait qu'ils aient été de bien piètres parents, je te l'accorde, mais ça laisse espérer qu'on ne pourra faire pire de toute façon. Tu sais, j'avais peur avant la naissance de Roland. J'étais même mort de trouille parce que la situation ne s'y prêtait pas, mais plus encore, parce qu'ayant manqué d'amour, j'avais peur de reproduire à mon tour le même schéma avec cet enfant à venir. Ouais, j'avais peur de ne pas être à la hauteur de l’événement. Mais lorsque je l'ai tenu dans mes bras pour la toute première fois, j'ai su instantanément que pour ce petit bonhomme, je deviendrai meilleur. Les enfants et leur amour nous transcendent, tu verras, c'est magique ! »

La demoiselle qui se détendait, caressa délicatement l'arrondi de son ventre lorsque Robin laissa entendre que le bébé à venir hériterait d'un sacré caractère, une remarque qui réinstaura l'espace d'un instant leur connivence d'autrefois. Robin en profita donc pour la titiller un peu, comme il savait si bien le faire. « - Pire que ton caractère ? Ça existe ? » Ce n'était pas méchant évidemment, juste une petite boutade, ils fonctionnaient comme ça, c'était en quelque sorte une espèce de langage entre eux comme avec Petit Jean et les autres Merry-Men. Robin considérant Juliette comme l'une des leurs, il n'hésitait pas de ce fait à lui parler ainsi. Toutefois, de l'eau avait coulé sous les points depuis et l'archer espérait que la rancune ne prédomine pas sur le reste au point de mal prendre la façon dont il s'adressait à la jeune reine. Les appréhensions de Robin furent vite balayées lorsqu'il entendit Juliette rire. Elle songeait sûrement au caractère de son enfant à venir et à toutes les péripéties que cela pourrait engendrer. Robin se permit un sourire en ajoutant « - En tout cas il sera difficile de lui marcher sur les pieds ! » Il ne connaissait pas assez Romain pour définir son caractère, mais ne doutait pas de l'existence d'un fort tempérament, sinon quoi Juliette ne l'aurait pas choisi.

Tout semblait s'arranger entre les deux amis et Robin s'en félicitait presque jusqu'à l'évocation de Regina, un potentiel sujet de discorde. Il était évident en de telles circonstances que Juliette en voulait à Regina tout comme il était inconcevable que Robin ne prenne pas sa défense, lui, qui pouvait prétendre la voir telle qu'elle était. « - Tu peux toujours te tromper sur la noirceur Juliette. Il n'y a pas de règles préétablies, il y a forcément des exceptions. » La parole prise, l'archer ne put cependant se résoudre à la conserver lorsque Juliette évoqua ce que l'ancienne Regina avait fait subir à Romain. L'archer qui ignorait tout de cette histoire, ne préférait pour le coup pas en savoir davantage. Inconsciemment c'était aussi et surtout pour se préserver de tous les méfaits perpétrés par cette méchante reine qui lui était inconnue, mais dont il connaissait l'existence au vu de tous les témoignages qui lui avaient été donné d'entendre. Le cœur lourd et la mâchoire serrée, il écoutait les paroles de son amie sans la couper. Il aurait été malvenu de le faire au vu de sa situation et peut-être que cela faisait du bien à Juliette d'ainsi vider son sac. Robin préféra quant à lui s’abstenir avant de reprendre. « - Je suis heureux Juliette et j'aime cette femme, je l'aimerais toujours, c'est comme ça. Je ne vais pas bonimenter en paroles pour essayer de te convaincre. Ta rancune est trop grande, mais cela me rassure que notre amitié n'en souffre pas. Et pour ce qui est des enfants, oui, ils seront très bien entourés. Ils auront de l'amour aussi bien de leur père que de leur mère. » Il n'avait pu s'empêcher d'en rajouter, par chance Juliette lui offrait la possibilité de voguer vers un autre sujet, enfin tout est relatif. « - On va partir, quitter Storybrooke pour se marier. On avait prévu de le faire ici, mais c'est quelque peu problématique. On veut aussi que la grossesse se passe sous les meilleures auspices. Mais plus encore, on veut permettre à ceux et celles qui veulent rentrer de nous suivre. Ca nous laissera aussi le temps de préparer un plan pour reprendre la ville. Mais toi, tu comptes faire quoi ? Tu… tu viendras au mariage où j'abuse ? »