Famille recomposée

Rien n'aurait laissé penser à ce qu'il allait se passer. Ces bruits qui avaient interpellé les deux pirates en herbe n'étaient autre que leurs parents biologiques qui étaient en train de se chamailler. Ceci n'étant cependant pas écrit sur leur front, les deux chenapans les prirent pour ce dont ils avaient l'air : un riche couple perdu dans les bois. Grave erreur. Lina les somma rapidement de son habituelle phrase d'accroche, se présentant avec sa flèche de bienvenue qui fut étrangement déviée de sa trajectoire. Il n'y avait qu'une possibilité à cela : la magie.  Sa mise en garde quant au caractère de sa cadette n'eut pas l'effet escompté et la pétasse en talons fit apparaître une boule de feu qui virevoltait autour de sa main alors que Richard venait de faire disparaître l'arme du type qui l'accompagnait. Un petit rire sortit de sa bouche aux mots de ce dernier.
- Qui vous dit que nous n'avons pas de code d'honneur ? Demanda-t-il plus par rhétorique, sans attendre de réponse de leur part.
La femme fit disparaître l'orbe de feu intense avant de leur envoyer une onde de force pour les faire tomber, ce qui ne manqua pas. Les deux, frère et sœur, se retrouvèrent les quatre fers en l'air. Le duo reprit bien sûr rapidement sa position d'avant et le pirate ne lâcha plus la noiraude du regard. Une meute ? Pour faire quoi ? Leurs marins étaient bien trop occupés à se mettre une mine du diable pour fêter leur victoire. Bien sûr, il n'en dit rien et espéra que sa cadette allait également pas cracher le morceau.
- Et ben, pour un voleur, t'es pas futé... Est-ce que tu veux encore que l'on vous donne toutes les lignes de notre plan ? Questionna-t-il en se grattant le début de barbe qui commençait à recouvrir son visage tout en regardant sa sœur, amusé.
Le châtain pouvait être insolant et ses parents allaient assez rapidement apprendre cela, à leur dépit.
- Et moi Jean-Eustache De la Frisette Dit-il très sérieusement, même si, intérieurement, il mourrait d'envie de rire tout en regardant les visages incrédules de leurs interlocuteurs.  Richard pouvait sentir le regard lourd de sa sœur qui n'aimait pas ce genre de blague quand ça venait de sa part. Mais il en fit fis.

Il ne manquait plus qu'ils leur demandent leur pedigree et leur carnet de famille - ce qui ne mènerait pas très loin car ils n'avaient pas de famille. Elle avait disparu il y a des années de cela. Le jeune homme retourna alors auprès de son duo et, une fois à ses côtés, laissa sortir une boule de feu qu'il fit à son tour tourner autour de sa main.
- Et vous, voleur avec code d'honneur, qui êtes-vous ? Ne serait-ce pas la moindre des chose de vous présenter si vous êtes autant à cheval sur votre code ?
Une vrai tête à claques ce Richard, mais Dieu, qu'il aimait titiller les gens comme ça. Une adolescence tardive peut-être...

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- Ce n’est pas me jouer de toi que de joindre l’utile à l’agréable ! Tu comptes me rendre ma liberté un jour ou bien dois-je comprendre que je suis devenue un petit animal de compagnie ? Tu dis que tu exècres la magie et qu’elle n’apporte que de la peine, mais pourtant tu l’as utilisée et contre moi ! Tu as mon cœur dans ta poche, c’est sûrement pas pour chercher tes clés !  Si on se dispute, c’est parce que tu refuses de me le rendre !

Ni l’un ni l’autre ne voulait entendre raison sur l’avis de l’autre mais de toute façon, toute argumentation était stoppée par la présence non désirée de deux jeunes idiots de voleurs qui, pensant probablement faire leur butin du mois avec le couple royal, avaient osé s’en prendre à eux. Regina y voyait là l’occasion de calmer ses nerfs en se défoulant sur des ennemis, espérant que son mari ne dirait rien puisque c’était de la légitime défense. La voix de la gamine et ses menaces titillèrent la reine qui n’avait qu’une envie, la faire taire définitivement, tandis que le grand dadais osait répondre insolemment à Robin, ce qui tira à la belle brune une légère grimace. Leurs réponses quant à leurs noms sonna tout aussi faux que leur prétendu code d’honneur. Les dernières paroles du blondinet eurent raison de la patience de Regina. Il pensait les impressionner avec une minable petite boule de feu ?

- Sérieusement ? répondit-elle avec mépris.

Sans attendre, elle tendit son bras vers monsieur de la Frisette et le fit disparaître dans un nuage de fumée pour le faire réapparaître devant eux, avant de l’étrangler à distance par magie, l’obligeant à s’agenouiller. Son regard noir de colère se posa sur lui, sa main qui se resserrait dans le vide étreignait en réalité la gorge du jeune homme et l’étouffait sans vergogne.

- Tu veux savoir ? Eh bien nous…

Elle s’arrêta net, son regard changea immédiatement quand elle le posa dans les prunelles azures du jeune homme. Bouche bée, elle fut bien incapable de continuer à l’étrangler plus longtemps. Son expression de méchante reine sadique s’était envolée en une fraction de seconde aussitôt que son regard avait croisé d’aussi près celui du jeune inconnu.

- Robin… c’est…

Elle était soudain incapable de parler davantage. La gorge nouée, les larmes lui montèrent aux yeux. C’était impossible pourtant… la folie s’était-elle totalement emparée d’elle pour qu’elle ait l’impression de croiser le regard de son fils Richard ? Richard et Lina étaient à peine âgés de six mois à l’heure actuelle. Quel âge pouvaient bien avoir ces deux grands dadais ? Une petite vingtaine d’année ? C’était tout simplement inconcevable, et pourtant, dans son cœur de maman désespérée, le doute venait d’être semé. Un regard ne savait mentir, surtout le regard de son propre enfant, mais comment un tel prodige était-il possible ? La gamine avait dit qu’ils étaient frère et sœur, voilà une autre coïncidence… Comment démêler le vrai du faux ? Était-ce encore cette étrange magie noire qui l’obligeait à penser des choses totalement fausses pour la mener sur le chemin de la folie, comme lorsqu’elle s’était mis en tête, pour une raison inexplicable, qu’Henry était responsable de la disparition des bébés ? Ou bien le destin leur jouait-il encore des tours ?

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« - Mais si tu étais parvenu à te contrôler, nous n'en serions pas là… » Bien malgré lui, la colère avait gagné Robin qui peinait à se reprendre après avoir été presque berné. Par chance, si l'on peut encore parler de chance, deux malotrus vinrent les interrompre dans leur dispute. La patience de chacun, déjà bien entamée, promettait une belle confrontation contre des ennemis qui n'étaient autres que leurs propres enfants qu'ils n'avaient malheureusement pas reconnus. Et comment le pouvaient-ils puisqu'ils cherchaient encore deux bébés et non pas deux jeunes adultes impétueux. « - Écoutez les gamins, ce n'est ni le jour, ni le moment. » Il posa son regard sur son épouse, incertain qu'elle fasse preuve d'autant de diplomatie. Malheureusement pour lui, le jeune audacieux n'était vraisemblablement pas prêt à réfréner sa stupide ardeur. Mâchoires serrées, Robin qui n'appréciait point se faire insulter de la sorte par un parfait étranger, avança d'un pas. « - Aller sois mignon et délaisse des boules de feu pour venir te battre comme un homme. » Avant que ce dernier ne décline son identité, une appellation tellement ridicule, que son archer de père s'agaça un peu plus. « - Tellement lâche qu'il n'est même pas fichu de donner son nom. Bravo ! » Le voleur au grand cœur eut à peine le temps d'en dire plus que son épouse moins patiente, laissa parler sa magie. « - Regina ! » lança Robin en se tournant vers elle. Ce qu'il vit à nouveau, le glaça d'effroi. Il ne restait plus rien de ce regard d'ordinaire si pétillant et emplit d'amour, rien sauf une obscurité sans fond voir même de la satisfaction lorsqu'une main invisible saisit le jeune impudent par la gorge. « - REGINA ARRÊTE ! » Le jeune homme forcé à ployer le genou, perdait en couleur à mesure que la magie de la méchante reine gagnait en intensité. L'archer réitéra son appel une dernière fois avant de récupérer le cœur de sa femme. Il porta un dernier regard à la dénommer Margot « - Ne lui tirez pas dessus ! » Et alors qu'il ressortait l'organe vital de sa sacoche, Regina s'arrêta d'elle-même sans qu'il n'est à formuler quoique ce soit. « - Regina ? » tenta-t-il incertain avant de s'approcher. Le regard de cette dernière laissait paraître une incompréhension qui se mua en incertitude alors qu'elle tentait vainement de formuler une phrase. « - Il faut que tu le relâches d'accord ? Ce ne sont que de jeunes voleurs. Ils ne méritent pas la mort. Je t'en prie. » Elle avait déjà relâché son étreinte permettant au jeune homme de respirer enfin. Son archer de père rangea à nouveau le cœur de la méchante reine dans sa sacoche avant de s'approcher de son épouse. « - Gina ? » Il ignorait tout ce qui se jouait dans la tête de sa femme. « - Qu'est-ce qu'il y a ? » Inquiet, il se mit à sa hauteur et lui prit le visage pour tenter désespérément de lire dans son regard.

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Je vins à lever les yeux au ciel à la répartie de mon frère lorsqu’il balança sa réplique complètement stupide sur ce faux nom qu’il aimait se trouver. Il savait pertinemment que j’avais horreur de ce nom mais il l’utilisait quand même alors à la fin, je ne cherchais même plus à comprendre. Toujours armée de mon arc, bandé par une flèche qui je lâcherais d’un instant à l’autre si nécessaire, je regarde le couple en face de nous, ignorant tout bonnement qu’il s’agissait de nos parents. Moi qui avait toujours voulu les retrouver parce qu’au fond de moi, je savais qu’ils ne nous avait pas abandonnés, nous voilà aujourd’hui face à eux, luttant contre eux, ignorant tout de qui ils sont. De nos parents, j’avais juste connaissance que mon père était un brillant archer et ma mère une puissante sorcière, rien de plus. Je pense que c’est sans doute pour ça qu’au premier abord, mon regard s’était perdu à les contempler tous les deux. Peut-être qu’ils étaient…non, ce n’était pas envisageable. La réaction de la femme fit bouillir mon sang, il était hors de question que je la laisse faire du mal à mon grand-frère « Lâchez le ou je n’hésiterais pas à lâcher ma flèche en plein entre vos deux yeux ! » Mais elle s’était arrêtée soudainement alors que l’homme m’avait dit de ne pas tirer. Intriguée, j’avais baissé mon arc avant de m’approcher, espérant que mon frère allait bien. Je vins près de mon frère avant de l’aider à se relever « Ça va ? » Nous éloignant un peu des deux protagonistes, j’avais repris la parole « Vous êtes complètement folle, vous auriez pu le tuer. Ça vous prends souvent d’étrangler des gens comme ça ?! » Mais elle semblait comme dans un autre temps, elle avait le regard perdu, je ne la quittais pas des yeux mais je commençais à comprendre que quelque chose clochait. Mon regard se baladait entre l’homme, la femme et mon frère avant que je ne finisse par reprendre la parole « On vous a pas appris à répondre aux gens quand on vous parle ? » déclarais-je, légèrement saoulée. A la base, on voulait juste leur argent, rien de plus hein mais voilà que le destin s’en mêle…
 

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Sans vergogne, le vingtenaire titillait la patience de leurs nouvelles cibles. Ces deux passants s'étaient révélés être plus coriaces qu'attendus. Il était rare de tomber sur une sorcière et sur un combattant. D'habitude, c'était juste deux riches sans histoire qui prenaient peur dès qu'ils voyaient l'arc à Lina et l'épée accrochée à son ceinturon. Ils leur donnaient alors leurs bourses et les bijoux de Madame en guise de paiement contre "leurs vies sauves". Bien sûr, les deux adolescents ne tuaient jamais ce genre de victimes, mais les plus téméraires avaient tout de même eu quelques sueurs froides en voyant la flèche de la sœur de Richard leur frôler le visage ou une boule de feu virevolter dans la paume de la main du jeune homme. Ce n'était pas parce qu'ils ne tuaient pas que leur petit business n'était pas sérieux, bien au contraire. Il avait bien sûr fallut qu'à un moment, ils tombent sur plus fort qu'eux.

La femme leva son bras dans la direction du dit "Jean-Eustache de la Frisette", le laissant se mettre en garde contre une quelconque attaque de sa part. Leurs regards s'étaient croisés et le pirate n'avait lu que de la haine dans ces pupilles plus noires que le jais. Subitement, il se retrouva devant elle, à quelques mètres, comme téléporté. Il n'eut pas le temps de faire quoique ce soit que la main tendue de l'infâme inconnue se crispe comme pour serrer quelque chose d'invisible. Après une demi seconde, Richard comprit ce qui était en train de se passer. Ses propres mains allèrent chercher à dégager cette étreinte magique qui l'étouffait violemment alors que petit à petit, il commençait à perdre de la couleur. Ses poumons criait de douleur pour avoir de l'oxygène, si bien qu'il se sentait presque défaillir. Pas de chance pour lui de comprendre ce qu'il s'était passé. Son regard toujours perdu dans les yeux de l'inconnue s'éteignait petit à petit.

Puis, l'air revint s'engouffrer dans sa cage thoracique, ramenant la vie dans son corps dans une inhalation bruyante. Il sentit quelqu'un lui prendre le bras pour le tirer et se laissa faire, n'ayant que pour seul objectifs de reprendre conscience. Elle avait failli le tuer, et ça, ça allait rester graver dans sa mémoire longtemps...
- Non ! Dit-il essoufflé. Cette folle était à deux doigts de me tuer Lina... Il faut qu'on parte, laissons les s'en aller, ça ne vaut pas la peine... Peina-t-il à dire alors qu'il se laissait soutenir par sa sœur pour s'éloigner du couple qui semblait encore s'être perdu dans une discussion.
Aux mots de sa cadette, le pirate se retourna vers elle et la regarda avec un regard presque vide de toutes expressions.
- Lina... Rentrons... Ca n'en vaut pas la peine... Ils n'en valent pas la peine !
Elle ne l'avait jamais vu comme ça, c'était comme s'il la suppliait de partir, de laisser tomber.

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Regina était sonnée, non pas à cause des deux jeunes assaillants qui n’étaient pas des adversaires bien difficiles pour elle, surtout quand la colère s’en mêlait, mais plutôt par ce qu’elle venait de découvrir. Car oui, en son for intérieur, même si sa raison lui envoyait des messages contradictoires à ce qu’elle voyait, son coeur, lui, la poussait à croire en l’impossible. Ce regard qu’avait le jeune homme qui les avait agressés et qu’elle était en train d’étrangler quelques secondes auparavant, elle savait qu’elle l’avait déjà vu, elle savait même exactement à qui il appartenait. La reine avait relâché son étreinte magique autour du cou du blondinet qui, rapidement rejoint par sa sœur, s’était éloigné d’un pas tandis que Robin l’avait rejointe, essayant de comprendre ce qui lui arrivait. Regina, quant à elle, était toujours sous le choc, toutes ses pensées s’entremêlaient, tachant de démêler le vrai du faux. Ses yeux, brillants d’émotion et dont plus aucune once de colère ne faisait acte de présence, suivait sans les quitter les deux jeunes gens furibonds d’avoir été ainsi humilié. Regina était soudain incapable de parler, ni même de marcher, comme si ses jambes ne pouvaient plus la porter. Tandis que son mari lui tenait le visage, elle s’agrippa à lui pour éviter de tomber totalement. Des larmes dévalaient ses joues et son regard n’avait toujours pas quitté les deux blondinets qu’elle avait identifiés comme étant ses enfants. Elle voulut tendre une main vers eux, mais ils étaient trop loin pour pouvoir les effleurer.

- Attendez ! Je vous en prie ! réussit-elle à articuler. Je… je vous demande pardon. S’il vous plaît, ne partez pas…

Du revers de sa main libre, elle essuya ses yeux avant de reprendre.

- Vous êtes jumeaux, n’est-ce pas ?

Elle tourna enfin son regard vers Robin.

- Robin, ce sont eux ! Richard et Lina ! J’ai reconnu leurs yeux, regarde-les, ils sont là ! Je ne sais pas pourquoi ils ont l’air d’être adultes, mais j’en mettrais ma main à couper, ce sont eux ! Robin, tu dois me croire, je t’en prie, je suis sure de ce que j’avance.

Regina avait bien conscience que depuis le début de leurs recherches, notamment leur passage à Storybrooke, elle avait fait montre parfois d’une folie effrayante qui pouvait nuire à sa crédibilité, mais elle espérait que son mari lui ferait suffisamment confiance cette fois pour avoir foi en ses certitudes.

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Le sang de Robin s'était pour ainsi dire glacé dans ses veines, tandis que les pulsations de son cœur devenaient plus frénétiques encore. « - Regina » suppliait-il une dernière fois avant que la reine ne relâche l'étreinte magique qu'elle exerçait autour de la gorge du jeune impudent qui aidait de son équipière, parvint rapidement à se redresser. Robin quant à lui, fixait son épouse avec inquiétude, elle semblait ailleurs, incline à une impuissance qu'elle ne pouvait dompter. « - Regina, ça va aller, c'est terminé ! » Peut-être essayait-il encore de s'en convaincre en le formulant à haute voix. Il porta alors son regard sur les deux vagabonds qui prenaient le large sans leur butin. L'archer sentit alors son ventre se nouer, c'était comme si cette fuite avait de l'importance. Regina tendit alors une main à leur encontre avant de les supplier d'attendre pour ensuite leur demander pardon. « - Gina, mais qu'est-ce que tu fais ? » Elle essuya aussitôt ses larmes, comme pour se donner un peu plus de force, tandis que tour à tour Robin l'observait elle et leurs deux jeunes interlocuteurs. Inconsciemment, il commençait à comprendre, mais s'interdisait de le faire entendre, de peur que tout cela ne soit qu'une illusion, que l'on se joue d'eux une fois encore.

« - Regina, c'est impossible ! » laissa-t-il entendre avant qu'elle ne leur demande s'ils étaient jumeaux. La certitude de la reine s'ancrait peu à peu dans l'immuabilité. Robin que le doute avait assailli peinait à y croire et pourtant… « - C'est impossible ! » répétait-il avant que les paroles de son épouse aient enfin un impact. Son regard, ses mots, ses gestes, il ne la connaissait que trop bien et la certitude dont elle faisait preuve, ne pouvait être ignorée « - Je te fais confiance mon amour ! » Et en prononçant ses mots, il se sentit comme allégé d'un poids indescriptible. Il se tourna alors vers les deux jeunes voleurs « - Richard, Lina ? » tenta-t-il la voix presque chevrotante « - C'est bien vous ? » Pour se donner du courage, il attrapa la main de son épouse et la serra aussitôt dans la sienne en priant un dieu quelconque pour qu'il ne soit pas question d'une infâme illusion.

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Ils étaient vraiment bizarre, je ne les quittaient pas des yeux tout en prenant la main de mon frère. Ce qui comptait pour moi là tout.de suite, c’était qu’on soit vivants et surtout loin de ses deux personnes, cependant, je ne cessais de me demander qui ils étaient. Et surtout, pourquoi elle avait lâché mon frère. Puis lui. Il était armé d’un arc, il tirait aussi bien que moi, la seule personne qui était capable de le faire, c’était mon père.

« Attends Ri’… » énonçais-je alors.

Je voyais mon frère, il me suppliait presque de partir mais on ne pouvais pas, pas comme ça. J’arque les sourcils aux questions de la femme avant de reprendre la parole pour finalement lui répondre parce que j’étais polie et que je ne restais jamais sans répondre à la question de quelqu’un.

« Richard, et si c’était… » je pose mon regard sur la femme et lui fais un signe approbatif de la tête « oui. » sort finalement de ma bouche.

Je ne quittais pas les deux personnes des yeux, ma main dans celle de mon frère, mon arc dans l’autre main. Mon coeur battait très vite dans ma poitrine, mes yeux se perdaient à les regarder tous les deux. Ils étaient là. Se pourrait-ils qu’ils soient…Non c’était impossible. La Fée Noire nous avait dit qu’ils nous avaient abandonnés mais pourtant, ils semblaient bien là. Et si je ne m’étais pas trompée, et s’ils nous avaient cherchés toutes ces années ? Je pose mon regard sur l’archer avant de le ramener sur la sorcière avant de reprendre la parole en me tournant vers mon frère.

« Richard, ce sont eux ! La Reine et Robin des Bois. Elle nous l’a dit qu’ils étaient nos parents. » dis-je avant de poser mon regard sur eux « Mais elle nous a dit aussi que vous nous aviez abandonnés. » déclarais-je alors.
 

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Regina en avait l’intime conviction, ils avaient retrouvé leurs petits. Mais comment était-il possible qu’ils soient si… âgés ? En repensant à tout ce temps qu’ils avaient passé à les chercher, était-il possible qu’il se soit écoulé autant d’années sans qu’ils ne s’en rendent compte, ni Robin ni elle ? Non… Ils avaient quitté CJ au château et elle était toujours une adolescente de quatorze ans… La reine sentit la main de son mari étreinte la sienne, et à son tour elle la serra un peu plus, sentant les larmes se faire irrésistiblement présente. Lina… sa précieuse petite fille… elle se tenait devant elle, avec son frère devenu un jeune homme aussi beau que son père. Tous deux avaient hérité des cheveux et des yeux de leur paternel, mais nul doute que Richard avait le caractère de sa mère. Si la princesse semblait de prime abord heureuse du constat de l’identité des personnes lui faisant face, il semblait en être autrement pour le jeune homme qui venait de croiser les bras, clairement sur la réserve. Regina sentit son coeur se briser quand Lina déclara qu’on leur avait dit qu’ils avaient été abandonnés.

- Mensonge ! s’insurgea Regina. Nous vous avons tellement désiré, attendus et aimés, jamais nous n’aurions pu vous abandonner ! Qui vous a dit cela ? Ça fait trois mois qu’on vous cherche… trois mois que… que vous avez disparu ! Pourquoi êtes-vous des adultes ?

C’était à n’y rien comprendre, et sûrement qu’eux non plus n’y comprendraient rien. Regina n’avait qu’une envie, les serrer dans ses bras, aussi fort qu’elle le pourrait, les embrasser, ressentir tout cet amour pour eux. Elle se tourna vers son mari.

- Je t’en prie, rends-le moi, rends-moi mon coeur Robin, s’il te plaît…

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Tout d'un coup, plus rien ne comptait si ce n'est le fait qu'ils restent. Les deux jeunes voleurs ne devaient pas partir s'était évident, mais inexplicable pour l'archer qui se fiait à l'instinct de son épouse et ce malgré leurs récentes dissensions. Cela ne semblait d'ailleurs ne plus être à l'ordre du jour puisque main dans la main, ils faisaient face à deux jeunes qui accumulaient les coïncidences à tel point que le doute ne semblait plus permis. La demoiselle tenait encore fermement son arc et semblait tout aussi déboussolée. Blonde aux yeux bleus tout comme l'homme qui au vu de la ressemblance, ne pouvait être que son frère. Robin sentit alors poindre au fond de lui un flot d'émotions. Une fois encore, il ne parvenait à se l'expliquer, mais il était certain d'avoir face à lui ses enfants. Un constat qui laissa place à une douleur amère, semblable à ce qu'il avait ressentit en retrouvant Roland, qui en jouant avec la magie, avait pris quelques années de plus au compteur privant ainsi Robin de le voir grandir une fois encore. « Arrête Lina ! » laissa entendre Richard toujours distant. Le regard qu'il lança à Regina était équivoque et déteignait avec la douceur de Lina qui laissa entendre bien malgré elle, que ses parents les avaient abandonnés. Un fait qui intensifia le regard désapprobateur de Richard qui observait à présent son père. Regina s'insurgea ensuite, s'en était trop pour elle et pour l'archer également. « - Richard, Lina... Jamais nous n'aurions fait ça. » « Et pourtant, c'est ce qui s'est passé ! » « - Non, Richard ce n'est pas ce qui s'est passé ! Ca fait trois mois que nous vous cherchons. Trois mois que nous nous livrons corps et âme.Trois putain de mois que nos vies sont en suspens. TROIS MOIS ! Nous avons arrêté de vivre, parcours des royaumes, des terres hostiles. JAMAIS, tu m'entends, JAMAIS nous n'avons cessé de vous chercher. » L'archer laissait parler sa colère sans se ménager. Les yeux brillants, la voix tremblante, il posa alors son regard sur Lina. « - Comment aurions-nous pu faire ça ? Vous êtes les amours de notre vie. Nous vous avons tellement attendus. » Regina se tourna alors vers son époux pour le supplier de lui rendre ce cœur qu'il conservait près du sien pour la protéger de ses démons. « - Regina ... je... » Richard décroisa alors les bras, lui, qui pratiquait la magie, trouva soudainement de l'intérêt à cette conversation et puis au fond de lui, même s'il était encore très amer, il ne pouvait remettre en question l'émotion qui émanait de ceux qu'il peinait encore à identifier comme étant ses parents. Robin serra la mâchoire enclin à un profond dilemme. Que devait-il faire à présent ? Regina, était-elle prête ?

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