Prince de la chance, la vie commence pour toi et moi... 
- Ariel & Eric -

J’étais heureuse d’avoir retrouver mon mari, je ne voulais plus jamais le quitter, c’était juste impensable. J’ignorais encore que le destin en déciderait autrement parce que le destin en décide toujours autrement. Je sens ses mains sur la mienne et un frisson parcourt l’échine de mon corps mais je ne réagis pas, il ne faut pas. Je souris.

« Je comprends. » sont les seules paroles qui sortent de ma bouche alors que je réussis rapidement à naviguer.

Après tout, ce n’est pas bien compliqué. Il s’occupe des filets tandis que je m’occupe de naviguer avant qu’il ne tarde pas à me rejoindre. Très vite, je retourne sur le pont en lui faisant comprendre qu’il a attrapé plein de poissons, je le sens, je le sais. Je me trouvais sur le pont et je voulais qu’il me fasse danser, comme dans le passé. Je lui souris alors qu’il pose sa main dans la mienne et je me rapproche de lui, plongeant mon regard dans le sien, comme dans le temps, comme dans le passé. Je dépose mes lèvres sur les siennes lorsque nos visages sont proches l’un de l’autre avant de le regarder avec amour.

« Je t’aime Eric, je t’aime plus que tout au monde. On trouvera, on trouvera toujours tout ce qu’il nous faut. »

Je rêvais de bébé, d’enfants. Une fille qui serait à la fois native de l’océan et de la terre, ce serait tellement merveilleux.

UN MOIS PLUS TARD.

J’avais demandé de l’aide à une amie à moi pour comprendre pourquoi je me sentais si bizarre. J’avais le mal de mer alors que je suis une sirène et certaines choses me donnaient mal au coeur alors que je les sentaient juste, je ne comprenais pas vraiment pourquoi jusqu’à ce moment où j’ai compris ce qu’il se passait. J’étais enceinte et j’avais lu un petit peu et d’après ce que j’avais compris, j’étais enceinte depuis notre retrouvailles. C’était…étrange.

J’étais heureuse mais j’avais peur d’une chose, c’est qu’il sache ce que j’avais fait par le passé. Avant même d’aller à la rencontre d’Ursula, j’avais passé un pacte avec Rumplestiltskin et il m’avait appris après le pacte passé que je devrais lui donner mon premier enfant parce qu’il voulait un enfant né de la mer et de la terre. Je m’en voulais tellement de ne pas avoir su lire à l’époque, j’aurais dû me méfier, j’aurais pu changer les choses mais à présent, il fallait que j’apprenne la nouvelle à Eric, comment allait-il le prendre ? Je n’en savais rien mais il fallait que je lui dise la vérité.

Nous avions des vues sur des petites maisons au bord de l’eau mais pour l’instant, nous vivions tous les deux dans son bateau, c’est sur ce dernier que je le trouva. Grimpant, je m’approcha de lui avant de l’embrasser amoureusement. M’asseyant, je vins à lever le regard vers lui.

« Eric, il faut que je te dise quelque chose. »  

Prince de la chance, la vie commence pour toi et moi... 
- Ariel & Eric -

Oui, nous étions heureux tous les deux avec Eric depuis nos retrouvailles. Cela faisait un mois que nous étions plus qu’heureux. Quand je n’étais pas au travail, je passais tout mon temps avec mon mari, nous partions sur les flots, très souvent, je l’aidais à attraper les poissons en utilisant mes capacités de sirène mais cependant, aujourd’hui, mon sourire n’était pas là et Eric le comprit bien rapidement. Il commença à paniquer. Me mordant la lèvre inférieure, je vains déposer ma main sur la sienne.

« Non Eric, calme toi. Je ne veux pas te quitter, loin de moi cette idée. Je te l’ai dit, je t’aime plus que tout au monde, c’est…autre chose. » énonçais-je.

Par quoi commencer ? Le contrat avec le Ténébreux ou ma grossesse ? Je n’en savais trop rien. Je respire longuement avant de finalement reprendre la parole, plongeant mon regard dans celui de mon mari adoré. Oh grand dieu, je ne pensais pas que la vie serait si atroce avec moi, mon bébé, pourquoi j’ai fait tout ça. Ma douce Melody, je suis si désolée… Je relève le regard et reprends la parole.

« Avant d’aller à la rencontre d’Ursula pour avoir des jambes, j’ai…j’ai passé un pacte avec Rumplestiltskin. En tant que sirène, à l’époque, il y avait peu de choses du monde humain que je connaissais, y compris la lecture que tu m’as appris bien plus tard et tu le sais. Contre l’une de mes écailles, il m’a donné des jambes pour trois jours. Mais quand je suis devenue humaine, tu n’étais pas là, tu étais en mer. Je suis redevenue sirène et par la suite, je suis allée voir Ursula pour avoir des jambes et tu connais la suite…cependant, je ne savais pas que le Ténébreux m’avait fait signer un pacte qui m’oblige à… » commençais-je.

Une larme roula sur ma joue avant que je ne reprenne.

« Eric, je suis enceinte mais cet enfant…il va venir me le prendre parce que dans son sang coulera à la fois la terre et la mer, parce que je ne savais pas lire, qu’il s’est joué de moi et que j’ai scellé le destin de cet enfant. Je suis tellement désolée… » avouais-je. 

Prince de la chance, la vie commence pour toi et moi... 
- Ariel & Eric -

Je savais que ce ne serait pas de bonne envergure de lui avouer la vérité mais je ne pouvais pas garder une chose pareille pour moi et je savais aussi que quelque chose allait se briser quand il saurait la vérité mais je devais lui dire. Mon dieu…par ma faute, toute notre vie était dessinée sur un mensonge. Je m’en voulais tellement. Je lève le regard vers Eric alors que mon regard s’embue. Trop d’informations. Des larmes roulent sur mes joues, mes yeux rougissent à cause de la tristesse qui s’entends dans ma propre voix. Je me sens tellement mal, tellement honteuse d’avoir ainsi scellé le destin de notre fille.

« Eric, arrête de crier s’il te plait. Je me sens déjà assez honteuse comme ça. Je suis désolée de t’avoir caché ça mais je ne savais pas comment te l’avouer. » avouais-je même si ça ne rattraperais pas mes erreurs.

Mes poings se serrèrent, mes ongles créant des croissants de lunes dans les paumes de mes mains mais je n’y fis pas attention. Je sursaute lorsque Eric frappe dans l’armoire, faisant tomber un cadre photo. Des larmes coulent encore, je sens mon corps trembler mais je ne peux pas rester là sans rien dire. Il se retourne, je vois de la colère dans son regard, de la tristesse sans doute mais surtout de la colère à mon égard. Je me mords la lèvre, bouillonnant de l’intérieur. Bon sang, je me sens déjà assez mal comme ça !

« ERIC ! Par tous les poissons lunes, j’avais seize ans ! Tu crois que je pensais à l’avenir à seize ans ?! Ce que je voulais, c’était te retrouver, c’était échanger ma nageoire contre deux jambes. Mon père était contre moi, tout mon monde était contre moi. Je voulais être humaine parce que je savais qu’on ne pouvait pas être ensembles si je demeurais sirène. Les poissons anciens m’avaient dit de me méfier de lui mais j’étais naïve, tu le sais mieux que personne ! » m’exclamais-je.

Prenant ma tête dans mes mains, je vains à essuyer mes larmes, respirant longuement. Je tentais de calmer mes mains qui tremblaient. Poussant un profond soupir, je repris finalement la parole en levant le regard vers Eric alors que je me levais à mon tour du canapé, mon regard toujours plongé dans le sien.

« J’avais peur de te l’avouer Eric, j’ai tenté de trouver une solution par moi-même mais je ne sais pas quoi faire. J’ai vécu avec ce secret pendant toutes ces années parce que je t’aimais, parce que je t’aime à en mourir et que je ne voulais pas que tu m’abandonnes. Je ne voulais pas que tu comprennes que les sirènes ne valent pas mieux que les humaines. Si je pouvais changer les choses, je te jure que je le ferais, si je pouvais tout arranger, je te jure que je le ferais mais arrêter DE M’HURLER DESSUS PARCE QUE MOI AUSSI JE SUIS CAPABLE DE CRIER et si tu veux faire un duel, tu risque de perdre face à une sirène. » énonçais-je alors que je passais ma main sur mon visage.

Relevant le regard vers Eric.

« Tu ne penses pas que je suis déjà mal comme ça ? Je suis enceinte par tous les poissons ! JE suis enceinte d’une enfant que je risque de perdre parce que j’ai fait n’importe quoi quand j’avais seize ans ! » énonçais-je alors que je pleurais à nouveau. Me dirigeant vers la fenêtre, je m’y adossa, voulant être loin de mon mari.