Beer at the bar between men

Regina et Robin ont l''air de se disputer tous les deux. Ainsi donc ils ne vivent pas le parfait amour. Je me doute bien que la perte de leurs enfants puis le retrouvailles n'ont pas été simple pour eux mais je me demande pourquoi il y a de l'eau dans le gaz entre eux.
Regina a parfaitement raison il est bien mieux qu'un de ses parents voit grandir Melody et autant que ce soit moi. Ben oui je ne l'ai pas mise en danger moi hein.

- Eh on va peut être pas partir si longtemps que ça hein. Elle sera peut être une jeune enfant quand nous reviendrons... Ou on trouvera bien une solution. Le cinpripal, principal c'est que Melo ne soit pas toute seule au monde. Et il faut quelqu'un pour la protéger des dangers et lui rappeler qui elle est et lui parler de sa famille et des gens qui l'aiment.

Donc dans deux jours nous partons. Et j'ai deux acolytes pour m'aider à tout préparer, c'est parfait. Je suis soulagé d'avoir de l'aide. Jamais je ne pourrais tout préparer aussi rapidement. Je me penche sur la carte que Regina fait apparaître. Je pose mon coude sur la table et mon menton dans ma main pour ne pas basculer en avant. C'est une carte magique. Elle me conduira au bon endroit mais sans mes deux nouveaux amis. Ce sera une aventure en solo ou semi solo puisque je serais avec ma fille. Ma douce fille Melody... Une aventure père fille. Notre toute première... C'est incroyable !

Je caresse la carte vaguement et regarde le plan. C'est légèrement flou mais lorsque je serai sobre tout m’apparaîtra clairement. Je regarde le couple à ma table. La tension est toujours là entre eux et je me sens de trop. Je me sens également coupable de les mêler à cette histoire même si ce sont eux qui se sont proposés...

- Désaouler est une bonne idée. Café ! Ou Alors Rigena tu as une solution magique ?

Cela serait effectivement bien plus simple si d'un coup de baguette magique je pouvais être à nouveau sobre. Je pourrais ainsi donc préparer bien plus rapidement les affaires pour notre voyage. Enfin pour préparer il faut que je trouve un lieu de stockage... Loin de la chambre d'Ariel si possible et loin des regards indiscrets.

- On cache où toutes les affaires ? Faut pas qu'on nous prenne la main dans le sac...  Et comme ça je commence dès maintenant et je vous laisse parler ensemble tranquillement sans vous déranger. Ah et si jamais vous changez d'avis je comprendrais, il n'y a pas de souci.

Je veux être sûr qu'ils ne regrettent pas leur choix. Ariel s'entend bien avec Regina si j'ai bien compris et je ne voudrais pas briser une amitié. Elle a déjà fait beaucoup en me donnant cette carte. Je pourrais probablement m'en sortir sans plus d'aide...

Ft desperate guys

Robin m’énervait, il usait ma patience qui était déjà proche de ses limites. Je n’étais sans doute pas objective et notre passif de ces derniers mois avaient sûrement entamé l’indulgence que j’avais envers les bourdes de mon époux. Pourtant, je l’aimais toujours et je ne me voyais pas vivre sans lui, non, c’était impossible, mais pour l’heure, ma rancune à son égard était bien trop forte pour que j’accepte sans broncher ses réflexions qui me parvenaient comme des affronts. Foudroyant du regard l’archer, j’avais du mal à résister pour ne pas lui hurler dessus. Je me contentais de susurrer entre mes dents.

- Ne crois-tu pas que je sais ce qu’Ariel pourrait ressentir ?! Je le sais mieux que quiconque, et je sais aussi ce que ça fait de se voir enlever son enfant. Pour connaître les deux sentiments, je sais que le moins pire, c’est de savoir son enfant vivant et en sécurité, quitte à ne pas le voir et le retrouver grandi, plutôt que d’être dans l’incertitude.

Même Eric, complètement bourré, était plus lucide. Je hochai la tête.

- Exactement, tu la protégeras et quand le moment sera venu, nous te préviendrons pour que tu puisses revenir. Je te donnerai un miroir magique pour que nous puissions communiquer.

Robin eut  cependant une bonne idée en disant à Eric qu’il fallait qu’il dessaoule. Le prince me demanda un procédé magique et je ne pus retenir un rictus.

- J’aurais opté pour une bonne claque, mais…

Je fis apparaître un verre d’eau et le lui jetai au visage.

- On va opter pour quelque chose de moins douloureux pour toi comme pour moi.

J’avais donné la carte à Eric et il fallait à présent regrouper les affaires pour la petite.

- Je m’en occuperai ne t’en fais pas, dans deux jours, quand tu partiras, tout sera prêt.

J’avais encore tous les vêtements prévus pour Lina, qu’elle n’avait pour la plupart pas pu porter, et aussi ses tous premiers bodys, chaussons, bonnets. Je laisserais tout à Eric pour que Melody puisse en profiter.

- Tout sera dans l’ancienne chambre des jumeaux. On aura qu’à se retrouver là quand tu voudras partir.

Robin voulait me parler. Je pressentais déjà le moment désagréable poindre, mais avions-nous le choix ? Il nous faudrait une nouvelle fois nous balancer au visage tout ce que nous nous reprochions. Je soupirai déjà à cette idée.

- Bonne fin de soirée Eric.

Je reportai mon regard sur mon mari, m’accoudant nonchalamment sur la table.

- Je t’écoute.

Beer at the bar between men

Étais-je heureux ? J'en arrivais à me poser la question, mettant en exergue, un malaise bien plus profond que je n'aurais pu l'imaginer. Certains parlent « d'eau dans le gaz » lorsqu'il y a des tensions, j'ignorais encore ce que cela signifiait, bien que je sois incapable de ne pas les voir, ces tensions qui n'avaient de cesse de menacer notre couple au jour le jour. Regina ayant la rancune tenace, je savais que malgré l'amour que nous continuons à nous porter, plus rien ne serait comme avant et encore moins facile. Chacun de nous devait encore faire ses preuves, moi plus que jamais à en juger par sa façon de me répondre. De toute évidence, j'étais, de nous deux, le plus mal placé, pour juger, peut-être même pour comprendre. En fixant mon regard sur la chope vide, je compris bien malgré moi d'où venait le regard et l'amertume dans les propos susurraient entre ses dents pour ne pas devoir me hurler en pleine figure. Était-ce ce que je méritais ? Je voulais à contrario lutter et lui répondre avec la même hargne, mais je n'en avais pas la force et puis je n'étais pas ici pour ça. J'étais là avant tout pour Éric, pour qui j'avais, semblerait-il de l'affection. Il ne méritait pas de subir la perte de son enfant, personne ne le mérite d'ailleurs encore moins lorsqu'il s'agit d'une monnaie d'échange dans un marché avec cet ignoble opportuniste.

« - Tu as raison ! » laissais-je entendre juste pour la forme et pour clore le débat. J'étais seul contre deux, puisque mon homologue masculin semblait adhérer au plan mise en place par ma femme. Dès lors je me voyais mal épiloguer, puisque la décision était déjà prise. Mais avant toute chose, nous devions sortir Fishman de son état d'ivresse. « - Je serais du genre vieille école en voulant opter pour la méthode traditionnelle... » À peine ai-je fini ma phrase que Regina fit apparaître un verre d'eau qu'elle jeta au visage du pauvre Éric le préservant ainsi de quelques claques. « - J'imagine que ça marche aussi ! » J'avais beaucoup condamné la magie, je ne pouvais nier son utilité. « - Eric ne t'en fais pas, tout va bien se passer » Je voulais y croire de toutes mes forces, espérant peut-être vivre par procuration ce dont j'avais été privé avec tous mes enfants. « - On s'occupe de tout, tu n'as qu'à nous faire confiance et tout ira bien. Je te le promets mon ami. Tu seras avec elle, c'est tout ce qui compte finalement » Avais-je changer d'avis ? Probablement, seuls les imbéciles ne changent pas d'avis et j'espérais encore ne pas être l'un d'entre eux. « - Prends bien soit de toi Fishman » laissais-je entendre tout en posant une main chaleureuse sur son épaule avant qu'il ne s'éloigne pour nous laisser seul. Le moment que je redoutais et cette fois, je ne pouvais me dédouaner.

« - J'imagine que tu m'en veux de me voir dans un tel lieu ! » Je poussais déjà un long et interminable soupir. « - Dis-moi tout ce que tu veux me dire, sans prendre de pincettes. J'encaisserai ! »

Ft desperate guys

Je regardai Eric partir, et même après qu’il ait franchi la porte, je traînai le regard au loin pour ne pas avoir à faire face à mon mari. Non pas que j’en avais peur, mais j’étais pleine de sentiments contradictoires. Je l’aimais, bien sûr, mais j’étais aussi emplie de colère et de déception. Ma colère n’était pas aussi forte que quand les jumeaux étaient toujours portés disparus, aussi je savais que j’étais capable de me maîtriser et ne pas faire brûler tout l’établissement où nous nous trouvions. J’avais réussi à reprendre mes esprits mais je savais qu’avec ce que j’étais redevenue, il me faudrait tout recommencer, faire mes preuves à nouveau. Mais pour l’heure, ce n’était pas le sujet, pour l’heure, Robin avait demandé à discuter. Je savais qu’il voudrait qu’on joue carte sur table. Comment cet homme pour qui je pouvais donner ma vie dans la seconde sans réfléchir, était capable d’autant m’énerver soudainement ? L’Amour était vraiment une chose compliquer. J’avais dit un jour à Henry que je ne savais pas très bien aimer. Je pense que je m’étais rattrapée depuis, mais que j’avais encore beaucoup à apprendre. J’entendis mon mari soupirer et aussitôt, mon regard exaspéré se braqua sur lui. Sa première phrase me fit rouler des yeux. Qu’est-ce qu’il pouvait être idiot quand il s’y mettait.

- Tu crois que je t’en veux d’être au bar, Robin ? demandai-je presque comme si je m’adressais à l’un de nos enfant.

Je savais qu’il était venu pour suivre le prince Eric et pour essayer de l’aider. J’avais remarqué qu’il n’était pas soûl contrairement au jeune père en détresse, donc j’avais conscience qu’il n’était pas là pour se saouler comme le dernier des poivrots. Qu’il puisse me penser aussi naïve m’agaçait, mais j’avais conscience quelque part qu’en temps normal, je ne l’aurais pas aussi mal pris. Mais aujourd’hui, après tout ce que nous avions vécu, ma rancoeur actuelle à son égard ne me permettait pas d’être objective.

- C’est toi qui as voulu qu’on parle, et c’est moi qui dois dire quelque chose ? Tu as une logique qui t’es propre, voleur.

Je secouai la tête.

- Très bien, tu veux entendre les choses et sans que je ne te préserve, parfait, nous allons parler.

Mais je sentais les regards discrets des autres clients du bar, sûrement de vrais poivrots pour le coup, et je n’avais pas envie que l’on puisse parler de nous dans notre dos.

- Mais pas ici.

Sans attendre, je levai les mains et nous fis disparaître dans un nuage de fumée violette pour réapparaître dans nos appartements royaux au château, à l’abri des regards et oreilles indiscrètes.