Les secondes se changeaient en minutes puis en heures. Le temps me semblait totalement infini et d’une lenteur immense. Je taillais doucement la base des fleurs qui se trouvaient dans le vase au milieu de sa table de cuisine. Je ne connaissais que peu de gens dans cette ville. J’avais obtenu un emploi, mais je me sentais plus seule que jamais. J’avais besoin de sortir de cet appartement et mon voisin du dessus me tapait littéralement sur les nerfs comme jamais.

Je m’habillais simplement avec un pantalon en jeans bleu foncé ainsi qu’une chemise et un petit veston sans grande particularité. J’avais croisé un petit dinner durant ma visite de la ville et je me disais que si je devais rencontrer une personne ou discuter se serait sans aucun doute le lieu parfait. Je manquais d’informations sur les habitants de cette ville. J’attachais mes cheveux blonds à moitié en laissant deux mèches sur le devant. Je sortais de chez moi après avoir enfiler mon manteau noir et je me rendais au petit diner en prenant tout mon temps. Le soleil c’était couché sur la ville de Storybrooke. Je sentais que les regards se posaient souvent sur ma personne. J’étais une étrangère dans ce monde si différent du miens.

Les mœurs américaines me déroutaient encore parfois malgré le fait que je restais dans ce pays depuis plusieurs années. Le sort de Hades avait quelques avantages. Je ne vieillissais plus, mais je restais mortelle face à un accident ou si on me tuais. Je regardais autour de moi en poussant un soupir. Cette ville était trop calme comparativement à Londonia. J’avais été habitué à beaucoup plus d’action. J’avais été une femme dans les hautes sphères auprès de mon ancien mari. Mon ancien mari … pourquoi je pensais à ce type présentement?

- Seigneur Wendy ressaisis-toi!

J’entrais finalement dans le Granny’s. Je posais mon manteau à l’endroit prévu à cet effet avant de me rendre au comptoir. Je m’assoyais sur un des tabourets en regardant la carte du dinner qui se composait principalement de mets américains. Seigneur, impossible de retrouver un bon London Fog dans cet endroit. Je reposais la carte alors qu’une serveuse me demandait ma commande.

- Hum … Je prendrais un café avec un burger. Pas de frites, une salade verte s’il vous plaît.

La serveuse nota le tout avant de partir. Elle était jolie avec sa chevelure brune foncée et ses mèches rouges. Le genre de truc qui ne m’irait absolument pas. Le café arrivait en premier et je posais mes mains froides autour de la tasse. Les rituels du thé me manquait. L’heure du thé plus particulièrement avec des petits biscuits au beurre ou des gâteaux secs. Je fixais la tasse sans faire trop attention à ce qui se passait autour de moi. Une personne s’assoyait près, mais je regardais les petites bulles dans ma tasse. Il y en avait trois. Les mots me glissaient alors des lèvres.

- Troisième étoile puis tout droit jusqu’au matin ...

Mon accent anglais détonnait dans l'environnement.

On ne pouvait pas vraiment dire que ma vie était merveilleuse en ce moment. Une guerre terrible avait eu lieu en ville et je mettais battue du mieux que j’avais pu. Mais comme par hasard, nous, les méchants, on avait perdu. Que voulez-vous, s’est bien connu que ce soit que les gentils qui gagnent. C’était pareil dans tous les livres et apparemment, ça ne changerait jamais. Pourquoi ? Je n’avais aucune explication sur cette question. Mais, heureusement, j’avais quand même prit la décision d’ouvrir mon cœur pour y laisser entrer Hades. Au début, j’avais eu peur mais au final, ça avait vraiment été une très bonne idée.

On avait vécu tout un tas d’épreuves et on n’avait pas vraiment eu l’occasion de vivre notre histoire pleinement. Tout le monde à des qualités et tout le monde à des défauts, ce sont eux qui donne l’équilibre dabs un couple. En revanche, les défauts d’Hades sont assez compliqués à supporter. Je peux tout à fait comprendre qu’il aime boire et qu’il aime se droguer, mais en ce miment, il est vraiment trop dans les excès. Bon, d’accord, il n’a pas encore retrouvé ses pouvoirs et ça l’enfonce encore plus, je peux le comprendre/

Mais je trouvais quand même vexant le fait qu’il se mette minable tout en sachant que je suis quand même là pour lui. J’avais donc décidé de prendre l’air pendant que ce dernier était en train de dormir. J’avais donc décidé de me rendre au Granny s. Je n’y étais pas depuis longtemps lorsque une jeune femme que je ne connaissais pas arriva et passa une commande. Elle avait parlé toute seule et en vue de l’accent qu’elle avait, elle n’était pas du coin. J’avais pris la décision d’écouter ma sœur pour une fois et de ne pas jouer la méchante. Elle était en face de moi. J’étais assise dans la banquette qui se trouvait juste derrière elle. « Excusez-moi, qu’est-ce que vous avez dit ? » J’avais déjà entendu cette phrase mais je ne savais pas où et c’était encore plus perturbant. J’avais aussi passé commande après de Ruby, j’essayais de moins utiliser la magie pour Hades et pour moi aussi. Après tout, pourquoi ne pas essayer de vivre sans ? Enfin, juste le temps qu’Hades aille mieux, je ne suis pas suicidaire non plus. Comment ma sœur avait fait pour tenir vingt huit ans ? Ca me dépassait.

Les mots étaient sortis de ma bouche sans vraiment que je n'en ai conscience. C'est alors que je sursautais intérieurement. Je n'avais pas vraiment envie de vendre mon identité présentement. Ce n'était pas le moment. je savais que le pays imaginaire était un endroit dangereux et que de nombreuses personnes détestaient. Je levais la tête vers la rousse assise en face de moi et je riais nerveusement.

- Navré de vous avoir déranger. Je parlais à voix haute sans vraiment me rendre compte.

Cette femme dégageait quelque chose qui était à fois mystérieux et de dangereux. Je suis souriais poliment et je regardais dehors. le temps était identique à celui de Londonia et ensuite de Londres. C'était froid et gris sans la moindre lueur de soleil qui perçait les nuages. La neige ne me dérangeait aucunement ni même cette température. Elle m’apaisait en fait car le soleil et le beau temps me rappelait le temps que j'avais passé avec Peter Pan. Je faisais tourner la cuillère dans ma tasse avec un air nostalgique. Je ne pouvais pas penser à lui en cet instant. Je l'avais attendu durant tellement d'années. Je regardais de nouveau la femme.

- Vous devez me trouver bien bizarre de parler seule ainsi dans ce restaurant.

Le fait est que je me sentais excessivement seule dans l'immédiat et surtout je ressentais la colère monter en moi. Foutus hommes. Ils sont tous les mêmes en fait. J'accostais la serveuse qui se prénommait Ruby et je payais la commande de la femme qui me faisait face dans une certaine mesure. On m'avait toujours appris que les dédommagement étaient les paiements les plus apprécier de tous. Je prenais une gorgée de café en grimaçant. Il était infect selon mes goûts et avait un arrière goût de vieille chaussette usée jusqu'à la corde. Je regardais par la fenêtre en souriant.

- Le temps est pratiquement identique à Londoni... Londres je veux dire. Ce genre de température à de quoi apaiser les âmes mais elle renforce également la nostalgie et la déprime.

La déprime. J'avais été la proie de cette tueuse silencieuse durant de nombreuses années. Mon pauvre mari en avait hautement souffert durant toutes ces années. J'avais été son pilier et lui avait essayé d'être le mien sans jamais y arriver. J'étais une couverture pour lui et sa meilleure amie. Je n'avais même pas réussi à lui donner ce qu'une femme devait offrir à son mari : un héritier de sang. Je les avais tous perdus les uns après les autres avant de finalement abandonner à mon tour.

Je détaillais poliment la femme qui se trouvait devant moi. Je ne savais pas qui elle était et je me demandais surtout comment elle avait fait pour rentrer dans la ville. Ma sœur était censée nous protéger et faire en sorte que Storybrooke soit invisible aux yeux des personnes extérieures. Soit elle avait menti, soit il y avait un souci et si tel était le cas, je me devais de la prévenir. Car la ville était petite et un nouveau visage ne passait pas inaperçu. Je lui faisais un sourire poli.

« Oh non, ne vous en faîtes pas pour ça. »

Tout en gardant mon sourire, je buvais une gorgée de ma tasse. Pendant ce temps, j’essayais de faire jouer ma mémoire en me demandant où est-ce que j’avais bien pu entendre cette phrase. Il fallait dire que j’avais croisée un bon nombre de personne jusqu’ici.

« Non, au contraire. Vous n’êtes pas la seule dans ce cas. Il m’arrive aussi de parler seule parfois. Je suis donc ravie de constater que je ne suis pas la seule dans ce cas. »

J’étais surprise de voir que cette dernière avait prit le soin de payer ma commande. J’aurai bien bu quelque chose de plus fort que ce café, mais chez Granny, il n’y avait pas d’alcool à part de la bière et cette dernière était tout aussi infecte que son café. Je me levais et je prenais place face à cette femme que je ne connaissais pas encore.

« Je suis bien d’accord avec vous. Pour tout vous dire, je suis de la même humeur que ce temps. Un homme en est la cause. »

Je n’allais pas lui en dire plus et si jamais elle me le demandait, je ne lui donnerai pas non plus ma véritable identité. J’avais apprit à me protéger et c’était mieux comme ça. Je ne faisais confiance à personne, à part à Hades. Je ne savais plus du tout où j’en étais avec lui. Je l’aimais, ça, c’était quelque chose que je savais. Mais ses addictions devenaient vraiment de plus en plus dur à supporter. Je voulais l’aider mais j’avais peur qu’une fois sobre, il finisse par replonger.

« Je suis aussi d’accord sur le fait que ce café est absolument infect. Je vous remercie d’avoir payer mon repas mais je ne comprends pas pourquoi j’ai droit à un traitement de faveur. »

Qu’elles étaient les chances que je tombe sur une femme dans le même état d’humeur que moi à ce moment précis? Sans aucun doute proche de la nullité. Le destin semblait bien faire les choses et je laissais l’inconnue rousse s’asseoir en face de moi. Nous allions donc continuer de prendre notre repas et notre café ensemble. C’était sans aucun doute une bonne chose. Je lui faisais un sourire poli en replaçant une de mes mèches blondes derrière mon oreille. Je prenais ma tasse de café entre mes mains pour boire une longue gorgée. Seigneur qu’il était mauvais.

- Ah les hommes. Je ne peux que vous comprendre. Pour ma part, j’ai décidé de faire cavalière seule. Trop d’histoires et trop de douleur. Parfois il vaut mieux être seule que mal accompagnée.

Je repensais à Peter en fermant les yeux. Jamais … Il n’était jamais revenu me chercher malgré ses promesses. Tout ce qu’il m’avait promis n’était que mensonges et souffrance. Mon mari avait fait de son mieux avec la femme qu’il avait mais … Il n’aimait pas les femmes. Comment pouvait-il me rendre l’amour dont j’avais besoin alors qu’au fond, je n’étais qu’une façade pour lui. Je l’aimais comme ami sans plus et je devais avouer que malgré toute la souffrance que notre relation avait endurée, il me manquait.

- Il ne s’agit pas d’un traitement de faveur. J’ai été élevé ainsi tout simplement. Chez moi, il est de coutume de payer la note lors d’un dérangement. Je ne voulais pas vous offusquer mademoiselle?

J’ignorais le prénom de la femme qui venait de se joindre à moi. Je lui révélais le mien sans aucune cachotterie. Après tout, ici, les gens ne semblaient pas trop au courant du monde duquel je venait. Londonia était inconnue au bataillon ainsi que mon histoire. C’était une bonne chose dans un certain sens, cela me permettait de mieux me fondre dans la masse et continuer ma petite enquête.

- Je me prénomme Wendy. Wendy Darling.

Je prenais une bouchée de salade après avoir ajouté une pointe de poivre. J’aimais les aliments bien relevés et de qualités, mais ici rien n’était comme d’où je venais. Je devais me faire à la chose.

- Alors qu’a fait l’homme en question pour vous plongez dans un tel tourment?

Je souriais à la rousse. Elle n’avait pas besoin de me donner de nom ou quoi que se soit. Je me fichais bien de l’identité de ce connard. Aucune femme ne méritait d’être dans un état triste et je savais de quoi je parlais.  

Plus le temps passait et plus je me rendais compte que j’étais en train de changer. Avant, jamais de la vie je me serais assise avec cette femme que je ne connaissais pas. Je me serais uniquement contentée de lui envoyer un pique ou de ne pas lui prêter la moindre attention. Mais là, c’était différent. De base, je m’étais promise de ne jamais tomber amoureuse et pourtant… Je n’étais donc pas à un changement prêt.

« Je pense que c’est ce que je risque de faire moi aussi. Pour tout vous dire, je ne sais pas trop où j’en suis… Je m’étais promise de ne jamais tomber amoureuse et pourtant, ça m’est arrivé sans que je ne demande quoi que ce soit. »

Je buvais une gorgée de ma tasse de café et je grimaçais. Bon sang, que ce café était mauvais. Mais je le faisais surtout parce que j’en avais trop dit et que ce serait bien que je réfléchisse avant de parler.

« Oh non, vous ne m’avez pas offensée du tout, bien au contraire. J’avais juste l’impression que vous aviez peut-être un peu besoin de vider votre sac et quoi de mieux qu’une femme pour vous écouter ? »

Je lui faisais un joli sourire. Elle s’était présentée donc à moi de le faire.

« Je suis enchantée de vous connaître Wendy. Je m’appelle Zelena Mills. »

Ruby voulait venir me resservir du café mais je secouais négativement la tête pour lui faire comprendre que ce n’était pas la peine. Ce café était vraiment atroce, je décidais donc d’en rester là. Je regardais ensuite mon interlocutrice.

« Oh eh bien… Il a des addictions dont il n’arrive pas à se débarrasser. Alcool et drogues. Mais drogues dur… »

Je soupirai. J’avais été patiente et j’avais fait tout ce que j’avais pu. Mais Hades n’avait pas envie de changer et je ne peux pas obliger un âne à boire si ce dernier n’a pas soif. J’avais donc prit la douloureuse décision de tout stopper avec lui et peut-être même de quitter la ville. Mais je ne savais pas encore ce que j’allais faire. Il était encore trop tôt pour le dire et je ne voulais pas prendre une décision sur un coup de tête.

« Et vous ? Qu’est ce qui vous amène dans ce trou perdu ? Car pour venir ici, il faut vraiment le vouloir. »

Cette Zelena était définitivement le genre de femme qui n’avait pas la langue dans sa poche. Je lui souriais en laissant Ruby remettre du café dans ma tasse. Bon … tant pis alors. Je devrais continuer à boire ce truc immonde. Nous étions bien loin de la qualité des thés de Londonia que je servais à mes innombrables invités. Je l’écoutais parler de son homme. Un homme au prise avec des démons définitivement intenses et sournois. Je continuais de boire en gardant une oreille attentive.

- Veuillez pardonner mon indiscrétion mais a-t-il simplement tenter de se débarrasser de ces addictions? J’ai connu des gens aux prises avec des problèmes de ce genre à commencer par mon ex-mari. Lui, c’était l’opium. Il aimait bien « chasser le dragon » comme il se plaisait à le dire. Le jour qu’il m’a dit dévoiler qu’il voulait tout arrêter, je l’ai soutenu et il n’a plus jamais retombé dans ses propres démons. Je crois qu’une bonne dose d’amour peut parfois être suffisant même si cet amour n’est pas partagé … Si le vôtre l’est alors les chances de réussites sont encore plus grandes.

Combien de fois est-ce que j’avais cacher les problèmes importants de mon mariage? Mon ex-mari adorait aller dans les bars à opium pour ensuite se taper des hommes et parfois il les ramenait à la maison. Je fermais les yeux chaque fois et je lui avais demandé de choisir un seul plaisir  au final : les hommes ou la drogue. Le choix s’était porté sur la gente masculine à mon plus grand soulagement. J’avais présentement envie de m’allumer une cigarette, mais je savais que fumer à l’intérieur était interdit comme le prouvait le petit écriteau près de la porte. Je répondais finalement à Zelena en gardant les mains autour de ma tasse pour les réchauffer.

- Oh un désir de changement. Je n’étais plus capable de vivre dans les grandes villes. J’ai vécu à New York, Boston et Los Angeles entre autre. Mon divorce a été une libération plus qu’autre chose et je suis prise dans une histoire de coeur qui, n’est peut-être même pas réciproque. Je suis maudite avec les histoires d’amour il semblerait. Dites-vous que l’homme qui fait battre votre coeur n’est pas aux hommes et ne vous cache pas ses multiples liaisons.

La fête de Noël de Regina n’avait pas encore eut lieu. Je venais tout juste de commencer à travailler et donc les dépliants expliquant la fête était chez l’imprimeur. La mairesse avait jugé bon de faire une fête pour célébrer celle qui avait été oublié à cause de la « guerre ».

- Un bourbon changerait bien le goût de ce café immonde.

Je me mettais à rigoler de la situation. Deux femmes inconnus qui discutaient, non … qui « bitchaient » leurs infortunes amoureuses. Je voulais également en savoir le plus possible pour mon carnet secret. Victor avait besoin d’informations et j’étais bien prête à lui en fournir et ne pas faillir à ma tâche.

Je ne savais pas du tout qui était cette femme et encore moins d’où elle venait. Je savais que me confier à elle pouvait être quelque chose de risquer. Mais je m’en fichais. Je n’étais pas dans une bonne période et j’avais besoin d’en parler avec une personne qui pouvait me comprendre. Pour tout dire, je n’avais pas d’ami dans cette ville et encore moins des femmes. Alors pouvoir parler à Wendy qui avait l’air de me comprendre, c’était vraiment quelque chose d’inespéré.

« Oh non, ne vous excusez pas. Ca me fait du bien de pouvoir en parler à quelqu’un pour tout vous dire. » Je l’écoutais avec une attention particulière. Mon Dieu, mais j’avais vraiment de la chance, elle avait connu un peu le même genre de situation avec son mari. Pour tout dire, faire du chantage à Hades ne mettait pas venu à l’esprit. « J’avoue que c’est une très bonne idée ! Oui, nos sentiments sont partagés même si en ce qui me concerne, je n’en ai pas vraiment l’habitude. J’ai toujours cru que personne ne m’aimerait. »

Elle m’expliquait ensuite qu’elle avait eu besoin de changement. Je ne pouvais que trop la comprendre, j’en avais besoin moi aussi. J’avais hésité à repartir à Oz durant un temps, mais malheureusement, ce n’était pas aussi facile que ça. Pour pouvoir ouvrir un portail, j’avais besoin d’objets que l’on avait pas la chance de trouver par terre. Elle me faisait me questionner sur un point, est-ce qu’Hades m’aimait assez pour arrêter de jouer au con ? Ceci dit, je ne me prenais pas que pour moi, je savais qu’il avait besoin de se changer les idées car ses pouvoirs lui manquait, mais il devait y avoir un moyen plus saint de se changer les idées que de se détruire d’avantage.

« Je comprends tout à fait votre idée de changement. Cette situation n’est pas facile pour vous. Les hommes sont vraiment compliqués… La plus par du temps, ils disent que c’est nous mais je ne suis pas d’accord avec ça. Je suis maudite moi aussi croyez moi… Enfin, sauf si ma situation s’arrange. »

Un bourbon dans le café, mais c’était une excellente idée ! Avec un petit sourire en coin, je glissais ma main discrètement dans mon manteau dans laquelle je faisais apparaître une petite fiole de bourbon. Je la sortais comme si elle s’était toujours trouvée là et je la posais sur la table.

« C’est une excellente idée ! Je n’avais pas osé le faire devant vous car je ne voulais pas passer pour une alcoolique. A vous l’honneur. »

Je la lui tendais toujours en souriant. Bon sang, ça me faisait vraiment du bien de parler avec cette femme et j’avais la très nette impression que c’était réciproque.

Ainsi donc mademoiselle Mills se disait maudite elle aussi. Quelle était les chances que je tombe sur une femme dans pratiquement la même situation que moi? Se serait encore plus facile de gagner sa confiance ainsi. Je lui souriais et la regardais sortir une flasque avec de l’alcool à l’intérieur. Elle avait plus d’un tour dans son sac. Je réfléchissais à son nom de famille. Il me disait vaguement quelque chose en fait.

- Merci beaucoup. Pouvons-nous nous tutoyer? Nous sommes tout de même rendu au stade de partager un verre.

Je rigolais un peu en versant de l’alcool dans mon ignoble café au goût exécrable. Je redonnais la flasque à Zelena avant de boire une gorgée du brevage. J’avais un peu forcé la dose. Il faut dire que j’avais toujours eu une certaine difficulté à mesurer l’alcool. Mon mari me l’avait toujours reproché dans les faits, mais c’était le seul moyen d’avoir des relations intimes avec lui dans le but d’avoir un enfant. Enfant que je n’ai jamais été capable de porter au final. Je les avais tous perdu au grand désespoir de mon homme.

- Aux femmes maudites.

Je levais ma tasse pour porter un toast que je partageais avec Zelena. Je prenais une autre gorgée avant de me passer une main dans les cheveux.

- Sérieusement, je suis totalement en accord avec ce que tu as dit. Les hommes sont compliqués et crois moi c’est encore pire lorsqu’ils sont des homosexuels cachés. Je te le jure, il était pire que moi pour se préparer à sortir et encore c’est quand il acceptait que je sorte avec lui car bien évidemment en dehors des sorties plus « officielles » aussi bien mettre la charmante femme dans le placard. J’avais une superbe maison avec une décoration de malade et un jardin magnifique mais j’étais confinée à l’intérieur une putain de prison haute gamme … Pardon pour le juron.

Je me mettais à rigoler encore. Vider son sac était certainement la meilleure des choses à faire en ce moment. Je posais ma tête dans ma main avec la tête un peu dans les nuages.

- Et le pire c’est qu’il était beau comme un Dieu ce gros connard … Châtain avec une belle gueule d’ange. Il ressemble à quoi ton homme? Fais moi rêver. Je n’ai pas vu un seul prospect potable dans le coin.

Vue la beauté de la femme, je n’avais aucun doute que le type qui allait elle était purement sexy. Elle ne devait pas se tapper l’un des sept nains après tout. Je reprenais une gorgée de café. Finalement, il était plutôt bon ce café.

Je n’avais même pas réalisé que je mettais complètement mise en danger en lui donnant mon nom de famille. J’avais vraiment la très nette impression que je venais de me trouver une amie et le fait qu’elle me propose de la tutoyer ne faisait qu’accentuer mes dires.

« Je t’en prie, oh mais oui, avec grand plaisir. »

Cette dernière me redonnait la flasque et j’en verser un peu dans ma tasse. Ma dernière dose d’alcool ne remontait pas à si loin que ça quand j’y réfléchissais. J’avais toujours été une accro au vin depuis le jour où j’avais osé tremper mes lèvres dans ce breuvage. Je réalisais que j’étais peut-être un peu en train de marcher sur les pas de mon père adoptif.

« Aux femmes maudites. »

Je levais ma tasse à mon tour avant de reboire une gorgée de mon café arrangé. C’était quand même nettement plus buvable que sans rien.

« Oui, mais je trouve que ta situation a quand même été plus dur que la mienne. Tu devais faire bonne figure en société et tu étais enfermée dans ta cage dorée. Et voir son mari avec des hommes, ça devait –être vraiment frustrant. » Je levais la main en souriant. « Oh non, ne t’excuse pas, on a bien le droit de s’extériorisé un peu parfois. »

Je souriais en l’écoutant. Ca se voyait qu’elle l’avait quand même aimé vu la manière dont elle en parlait. Et puis, elle l’avait aussi soutenu quand il était au fond du trou.

« C’est souvent comme ça tu me diras. Le mien il a les cheveux bruns, les yeux noisette, et il est bien musclé mais tu vois, juste ce qu’il faut. »

Je souriais en pensant à lui. Il était vraiment bien foutu et non seulement il était le Dieu des enfers, mais il était aussi le Dieu du sexe. J’en avais connu des hommes avant lui mais lui, il surpassait vraiment tout ce que j’avais connu.

« Oh, tu n’es pas prête d’en voir si tu veux mon avis… Les beaux mecs ne courent pas les rues dans cette ville malheureusement. Et tu as réussi à te trouver un logement en ville ou est-ce que tu vis en dehors ? »

Je buvais une nouvelle gorgée de mon breuvage tout en attendant à ce qu’elle réponde à mes questions. Je ne voulais pas trop la bombarder non plus.