L’amour, ce sentiment que j’avais toujours fuit. Pour moi, ça n’existait pas, c’était juste de la poudre aux yeux ou de la manipulation. Voir peut-être les deux. Et puis, le temps avait passé et petit à petit, j’avais laissé Hades entrer dans ma vie. Au final, je ne le regrettais pas du tout et je savais que lui non plus. Ensemble, nous avons réussi à trouver un équilibre et nous sommes prêts à affronter tous les obstacles que la vie aura décider de mettre en travers de notre chemin. Je souriais aux dires de ma sœur. Oui, c’était ça, l’amour nous rendait ainsi.


« Oh, ce n’est pas moi qui vais te dire le contraire sue ce point ! »

Robin avait été là pour ma sœur tout comme j’avais été là pour Hades. Finalement, je me rendais compte que l’on avait vraiment des points en commun. C’était une bonne chose quand j’y pensais. Je ne savais pas jusqu’où irait ma relation avec Hades. Pour tout dire, nous n’avions pas vraiment de projets, on vivait un jour après l’autre. Mais j’avais quand même envie de partir en vacance avec lui quand il irait mieux. J’avais envie de lui montrer mes terres.

« Je suis ravie pour toi si tu es heureuse comme ça. C’est tout ce qui compte ! »

Les enfants, ce n’était pas vraiment mon truc. Que ce soit clair, je n’avais rien contre les siens, mais je ne voulais pas en avoir un à moi. Ce n’était pas quelque chose qui m’intéressais. Je me rendais compte que nous n’en avions pas parler avec Hades. Mais pour le moment, j’avais plus important à faire que ça, je devais l’aider à ce sevrer de l’alcool et de la drogue. Ca allait-être long et difficile, mais je croyais en lui et je voyais bien qu’il avait la volonté de se battre.


Je ne savais pas si cette fameuse petite cabane allait plaire à Hades. Mais au final, je me disais que je pourrais quand même aller voir à quoi elle ressemblait pour me faire une idée sur la question. Ma sœur me fit sourire. Je me doutais bien qu’elle n’était pas du genre à dormir sur la paille à la belle étoile.

« Je m’en doute parfaitement. Eh bien, pourquoi pas oui. Comme ça, je pourrais déjà me faire une idée de à quoi elle ressemble. »

Une fois habillée, je m’attachais les cheveux. D’habitude, c’était un geste que je ne faisais jamais, mais ils n’avaient pas vraiment appréciés la vapeur. La piscine, ça ne me disait rien, je n’avais pas trop envie de ressembler à un pruneau et encore moins de me plonger dans une eau où d’autres personnes y étaient allée avant moi.

« La coiffeuse et la manucure, ça me semble parfait ! »

Chaque minute qui passait me révélait une Zelena que je découvrais douce, aimante, attentionnée, gentille. Tout le contraire de ce qu’elle m’avait montré d’elle depuis que nos routes s’étaient finalement croisées. J’étais ravie de ce qui se passait, de cette relation fraternelle que nous tissions enfin après toutes ces années, et même si une infime partie de moi se demandait si ma sœur était sincère, le reste de mon esprit acceptait bien volontiers tout cela. J’avais appris que la famille était importante, qu’il fallait entretenir de bonnes relations et s’entraider. Nous apprenions à nous connaître, et je voyais bien qu’elle était heureuse avec Hadès, qu’elle faisait de son mieux pour l’aider à s’en sortir comme Robin l’avait fait avec moi, et j’étais certaine qu’ils seraient heureux ensemble. Je savais que le dieu des Enfers projetait de demander ma sœur en mariage mais je gardai pour moi cette information, me contentant de tâter un peu le terrain. Et instinctivement, j’avais proposé à la rouquine de lui prêter la cabane de Robin pour un petit séjour avec son amoureux. C’était là que mon archer m’avait demandée en mariage avec toute la spontanéité dont il était capable, alors peut-être que ce lieu aiderait aussi Hadès dans sa démarche ? Zelena accepta et je hochai la tête.

- Bien, je t’y emmène après notre journée alors.

Après une petite douche, nous pûmes retrouver nos vêtements. Je proposais à ma sœur la suite du programme et elle sembla partante pour la partie esthétique. Je lui souris en acquiesçant.

- Très bon choix, allons-y.

Nous quittâmes donc la partie thalassothérapie pour nous rendre dans le module esthétique de l’établissement où deux jeunes femmes nous prirent en charge. Nous allions commencer par le coiffeur et on nous demanda ce que nous voulions. Pour ma part, simplement entretenir ma coupe. Une fois que Zelena se fut décidée, une coiffeuse pour chacune vint s’occuper de nous nous déposant une petite blouse par-dessus nos vêtements pour les protéger.

- Es-tu déjà allée chez le coiffeur ?

C’était réellement une chose à découvrir, c’était si différent de ce que nous pouvions avoir comme soins et entretien capillaire dans le monde des contes. Deux shampooings et un soin plus tard, nous voilà toutes deux assises face à un miroir avec nos coiffeuses affairées, ciseaux en mains, à redonner forme à nos tignasses. Aussitôt, deux esthéticiennes arrivèrent pour nous demander ce que nous voulions pour nos ongles. Pour ma part, j’optais pour un vernis semi permanent de couleur violette. On nous proposa également quelque chose à boire.

- Je prendrai une infusion pomme-cannelle. Merci

Puis je regardai Zelena tandis qu’elle aussi faisait son choix. Comme cela faisait du bien de se faire dorloter un peu.

Hades et moi avions clairement besoin de nous détendre rien que tous les deux. J’avais trouvé très gentil de la part de ma sœur de nous proposer la cabane. Mais je pensais plutôt l’emmener à Oz. Mon royaume me manquait et j’avais envie de le faire découvrir à Hades. Je souriais à Regina en acquiesçant à ce qu’elle me disait. J’étais habillée et je la suivais dans l’établissement. Elle avait l’air de relativement bien connaître l’endroit. Ca ne devait pas être la première fois qu’elle y venait. Je me sentais quand même un peu nerveuse de laisser une inconnue s’occuper de moi.

« Non jamais. Je n’aime pas vraiment que des personnes que je ne connais pas s’occupe de mon apparence. Je suis un peu du genre à considérer que l’on est jamais mieux servi que par soi-même. »

Je me laissais faire malgré tout. Dans le pire des cas, un mouvement de poignet et le tour serait joué. Je demandais juste qu’elle me coupe les pointes et qu’elle ne fasse rien d’autre. J’aimais bien ma longueur de cheveux et je voulais que ça reste comme ça. Je lui laissais quand même la liberté de me faire de jolies boucles.

En revanche, pour les ongles, j’étais beaucoup moins à l’aise. Ma sœur choisit un vernis violet. Je retirais doucement mes mains et je regardais Regina en me mordant la lèvre. « Regina, je ne suis pas vraiment certaine pour la manucure…. » Je regardais mon esthéticienne. « Je prendrais la même chose, merci beaucoup. » Je tournais ensuite mon regard vers ma sœur. « Je pense que je vais juste me contenter de te tenir compagnie si tu veux bien. » Je voulais quand même rester moi-même. Ce genre d’artifice ne me plaisait pas vraiment et je voulais quand même garder mon côté naturel.

Mais ça ne me posait aucun souci de tenir compagnie à ma sœur. J’avais toujours vu que cette dernière prenait soin d’elle et de ses mains. On nous apporta le thé et je prenais ma tasse tout en regardant avec qu’elle dextérité faisait preuve la jeune femme qui s’occupait d’elle. Je buvais une gorgée de mon thé tout en pensant à ce que j’allais faire voir à Hades durant son séjour. Je me demandais comment les habitants allaient réagir quand ils me reverraient. Ils ne savaient pas encore que j’avais changé. Je souriais en imaginant la scène.

J’apprenais à découvrir un peu plus Zelena, et je découvris qu’elle avait un réel souci de confiance en autrui, chose que je pouvais comprendre au vu de son passé… Mais de là à ne pas laisser une coiffeuse ou une esthéticienne s’occuper de ses cheveux et ongles… Elle consentit néanmoins à se faire couper les pointes et avoir un brushing ondulé, mais l’idée de laisser toucher à ses ongles sembla la rebuter.

- Très bien… Mais tu sais, ça détend beaucoup. Tu peux changer d’avis à tout moment.

Peut-être qu’en voyant qu’il n’arrivait rien de dramatique à mes ongles, elle changerait d’avis ? En tout cas nous avions notre boisson chaude qui faisait un bien fou. Nous étions toutes bien coiffées, mes ongles étaient joliment limés et vernis. Nous pouvions quitter l’établissement.

- Tu as faim ? On peut aller déjeuner sur la terrasse, tu verras c’est tout-à-fait charmant.

La terrasse tout en bois offrait une vue sur les toits de la ville et l’on apercevait la forêt et également l’océan. Les mets servis étaient légers et raffinés, rien à voir avec les lasagnes surgelées de chez Granny… Oui, quand j’avais appris que cette vieille grincheuse osait servir des plats surgelés, cela m’avait mise en rogne. Mais passons. Je payais les services des demoiselles et nous pûmes nous rendre à l’étage supérieur où on nous servit un cocktail de bienvenue et l’on nous installa sur la jolie terrasse décorée de façon charmante avec des fleurs et des parasols.

- Est-ce que la vie à Storybrooke te plaît ?

Je me doutais que c’était vraiment différent de ce à quoi ma sœur avait été habituée. Mais elle semblait s’y faire, déjà elle avait un look vestimentaire absolument charmant qui lui allait très bien, elle était élégante. Nous avions cela en commun. Mais j’avais peur qu’elle ne s’ennuie. Hadès travaillait, la malédiction lui avait attribué un poste de médecin légiste et à présent qu’il allait mieux, il pouvait reprendre ses activités professionnelles à l’hôpital de Storybrooke, mais qu’en était-il de Zelena ? Après tout, il lui faudrait bien une occupation, elle n’avait pas d’enfants, pas d’emploi. J’eus soudain une idée.

- Si tu t’ennuies, peut-être que tu pourrais aller voir ton neveu ? Comme tu le sais, Richard a encore du mal à nous accepter, Robin et moi. Il nous en veut toujours, mais toi, il n’a aucune raison d’avoir des griefs contre toi. Et comme il a hérité de dons magiques, peut-être que tu pourrais le conseiller, le rassurer ?

J’aurais voulu être cette personne pour Richard, mais je doutais fortement que sa confiance en moi revienne en un claquement de doigts, aussi je serais rassurée si c’était Zelena qui s’occupait de lui enseigner la magie comme il le fallait.
On nous apporta les cartes.

Me faire faire les ongles ne me tentais pas vraiment. Ma sœur ne me forçait pas la main d’ailleurs. Elle me montrait simplement que je pouvais faire confiance à la personne qui prenait mes ongles en charge. Mais ça ne me disait vraiment rien. Je la laissais juste faire le stricte nécessaire avec mes cheveux. Regina me disait que je devrais essayer car ça détendait.

« Peut-être, mais non merci... »

Je regardais l’esthéticienne s’occuper de ses ongles avec beaucoup de minutie et de dextérité. Une fois toute neuve, ma sœur me proposa d’aller manger un morceau. Je n’étais vraiment pas contre. Toutes ces activités m’avaient ouvert l’appétit.

« C’est une très bonne idée. Mais c’est moi qui offre et tu n’as rien à dire. »

Je la suivais et je souriais en voyant le restaurant. Il était vraiment beau et décoré avec goût. On prenait place et un serveur vint nous apporter un cocktail de bienvenue ainsi que les cartes. Je le remerciais et je commençais à lire ce qu’ils proposaient. La question de ma sœur me fit lever les yeux vers elle.

« Oui ça va. Enfin, je ne te cache pas que si je n’avais pas Hades, je serai parti depuis un petit moment. Car même si j’ai renoué avec toi, je m’ennuie pas mal pour tout te dire... »

Je voulais être franche avec elle, je ne voulais pas lui dire que tout allait bien alors que ce n’était pas vraiment le cas. Je ne me sentais bien que chez moi. Ici, je n’avais rien à faire et le temps passait bien trop lentement à mon goût. Je n’avais pas connu la malédiction donc je n’avais pas de profession attitrée comme la plupart des habitants de la ville. Je ne savais pas faire grand-chose de mes dix doigts sans magie.

« Oui, c’est une très bonne idée. Je vais tout faire pour que ta relation avec ton fils redevienne normal. »

Quand j’y pensais, j’étais vraiment triste pour elle. Elle avait perdu tous les meilleurs moments des débuts. Les premiers pas, les premiers mots. Mon mauvais côté aurait adoré ça. Mais je n’étais plus comme ça à présent. Je ne voulais pas lui dire qu’on pourrait tenter de remonter le temps, mais je le pensais vraiment fortement. J’allais donc faire en sorte de remplir la mission qu’elle allait me donner. J’étais certaine que j’allais y arriver.

« Tu es déjà venue manger ici ? Que me conseilles-tu ? »

La matinée fut chargée mais fort relaxante et après tout cela, j’avais faim et je constatai que ma sœur aussi. Nous nous rendîmes donc au restaurant de l’établissement esthétique tandis que Zelena insistait pour m’inviter. Je hochai la tête avec un sourire en guise de résignation, je ne voulais pas qu’elle s’offusque.

Une fois installées avec nos cocktails, elle m’avoua qu’elle s’ennuyait. j’étais étonnée car Storybrooke était une charmante petite ville pittoresque, il y avait quand même des choses à faire.

- Oh… Peut-être que si tu faisais du bénévolat ou si tu te trouvais un emploi comme Hadès, tu t’ennuierais moins ? On peut y réfléchir ensemble si tu veux.

Mais sans le savoir, je venais de lui trouver une occupation. Je lui avais parlé de mon petit Richard qui, contrairement à sa sœur Lina, continuait à nous en vouloir, à son père et moi. Je tâchai de n’en rien montrer, mais j’étais très affectée par cet état de fait. J’avais tant désiré mes bébés, j’étais passée par tant d’épreuves pour pouvoir les mettre au monde, je les avais aimés dès que j’avais su leur existence, avant même de les voir, ils avaient été ma bouée de sauvetage quand je pensais avoir perdu Robin à jamais, étant la seule chose qui me restait de lui… Et finalement ils nous avaient été enlevés, et comme si cela ne suffisait pas, l’un des deux, à présent retrouvés, nous détestait. J’en avais le coeur brisé et même si mon mari et nos autres enfants étaient un réel soutien, une partie de moi était manquante. Je souris à la gentille phrase de Zelena.

- Le terme exact serait « devienne ». Notre relation n’a en fait jamais été. Il n’était qu’un nourrisson de quelques semaines la dernière fois que nous nous sommes vus avant que lui et sa sœur ne soient enlevés.

Rien qu’en repensant au moment horrible où elle avait constaté avec effroi que leurs berceaux étaient vides, son coeur serra à nouveau.

- Je te remercie de bien vouloir essayer. J’espère que tu ne te heurteras pas à un mur. Au moins, tu pourras l’aider avec sa magie.

Je ne voulais pas que mon fils risque de se blesser ou qu’il sombre dans les ténèbres.
Puis, nous pûmes consulter les cartes. Ma sœur me demandas ce que je lui conseillais et je souris.

- Tous ceux qui viennent ici sont ravis de ce qu’ils prennent, je crois que tout est délicieux. Pour ma part, je vais opter pour un tartare de légumes.

Après quelques instants, une charmante serveuse vont prendre notre commande. Nous passâmes un excellent déjeuner avant de reprendre notre journée entre sœur. Nous fîmes un peu de shopping dans divers magasins de la ville, puis j’invitai Zelena à boire un petit thé pour le goûter et également au cinéma. Il fallait qu’elle découvre le septième art ! Et enfin, je la ramenai chez elle. Une délicieuse journée en somme. J’avais hâte de la recevoir à la maison avec Hadès, et cette fois-là, elle serait fiancée !