Caramels, bonbons et chocolats...

Un nouveau jour se levait sur la belle ville de New York. Je me préparais comme tous les matins avec autant de rapidité que d’habitude. J’avais eu beaucoup de nouvelles idées de parfums pour des bonbons en chocolat que je voulais tester auprès des clients de la boutique.
Heureusement, j’avais un patron qui me laissait carte blanche pour les nouvelles recettes et je n’hésitais pas à en profiter. Je voulais tellement posséder ma propre boutique et y vendre mes propres créations ! Mais pour y arriver, je devais savoir, pardon, je voulais savoir quels parfums étaient appréciés par mes potentiels futurs clients.

J’arrivai donc à la boutique la première comme pratiquement tous les jours de l’année. J’avais une heure devant moi pour faire les tests dans le laboratoire qu’on avait installé dans l’arrière-boutique. Ma première préparation fut un bonbon de chocolat noir avec un cœur fondant au caramel au beurre salé.
La subtilité de la recette résidait dans l’équilibre à trouver entre le chocolat et le caramel. Ce fut plus dur que je ne l’avais pensé. Il me fallut plusieurs tentatives mais la recette finale me plut. Je remplis les moules de mes préparations et je les mis dans la chambre froide afin que le tout prenne et que cela se transformera en une délicieuse petite bouchée à faire déguster.

Je sortis mes essais de la veille, un mélange de chocolat noir et de piment d’Espelette. J’ai essayé de faire quelque chose de 100% vegan, c’était la tendance du moment et une demande de nombreuses personnes qui venaient dans la boutique.
J’installais mes petites bouchées sur des petites assiettes afin de pouvoirs les proposer à la dégustation aux différents clients qui passeraient au magasin aujourd’hui. Une fois ma présentation terminée, je me mis à installer et à organiser les différentes vitrines qui donnaient sur la route.

Je voulais donner envie aux passants de venir acheter chez nous. J’y mettais tout mon cœur, je faisais attention au moindre détail. Une fois satisfaite, je m’occupai de celles se trouvant à l’intérieur de la boutique en mettant en avant certains parfums ou certaines promotions.
Je mis en route ensuite la machine qui allait me permettre de servir des chocolats chauds avec ma petite touche secrète, des épices qui je prenais le temps de faire imbiber dans le lait qu’il ait été de vache, d’amande ou de soja.

A l’heure prévue, j’ouvris la porte principale du magasin et accueillis les premiers clients de la journée. Beaucoup d’habitués qui venaient prendre leur petit-déjeuner chez nous, quelques fêtards qui voulaient manger quelque chose avant d’aller se coucher.

Dans le courant de l’après-midi, une jeune femme entra. Son visage et sa démarche me rappelèrent qu’elle était déjà venue il y avait quelques jours de cela avec deux amies ou collègues à elle. Je l’avais repérée à cause ou grâce à sa belle chevelure blonde et à sa peau qui me faisait penser à la couleur de la neige ou de la glace.
Cela ne la rendait pas maladive, bien au contraire ! Tout était très harmonieux sur son visage et il s’illuminait dès qu’elle osait sourire, ce qui n’avait pas l’air d’être souvent. Enfin, je me disais ça alors que je ne la connaissais pas et que je me perdais dans mes pensées. Tellement j’étais loin dans mes pensées que je n’avais pas fait attention à ce qu’elle me demandait.

« Je vous prie de m'excuser mademoiselle, vous m’avez demandé quelque chose ? » lui demandai-je avec un grand sourire sur le visage.

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Caramels, bonbons et chocolats...

C’était un fait, Mery occupait littéralement toutes mes pensées, encore plus depuis la soirée à l’aquarium. Les championnats régionaux approchaient à grands pas, et alors que toute ma concentration devait se focaliser sur mes entraînements, je n’avais que ma belle cochère en tête.

Dès ce matin à mon réveil, pendant pas série d’abdominaux et de pompes, je me demandais ce qu’elle faisait, si elle dormait encore. En me rendant à la patinoire pour répéter ma chorégraphie, enchaînant les sauts et les axels, je me demandais si elle avait commencé son travail, si sa matinée se passait bien. Manquant de concentration, je faillis mal me réceptionner et chuter, et cette défaillance ne manqua pas de taper dans l’oeil de ma coach qui me réprimanda sur mon manque de concentration. Et elle avait raison, je devais me reprendre. Je me remis en place et recommençai la chorégraphie jusqu’à ce que chaque mouvement soit parfait.

Après une bonne douche, je revêtis une tenue plus classique avant d’aller me promener. Je songeais encore à Mery, je voulais lui faire plaisir, et ce fut en passant devant la chocolaterie que je me souvins qu’elle aimait beaucoup les chocolats. Qui n’aimait pas ? Moi-même j’en raffolais, un peu comme si ces petites douceurs faisaient partie de ma culture. J’entrais donc dans la boutique qui était toujours si bien tenue et ravissante. Il en émanait une délicate odeur qui donnait envie de tout goûter. Je laissai mes yeux vagabonder sur la vitrine intérieure, me demandant ce que préférerait Mery, avant de saluer la charmante vendeuse qui se trouvait là. Elle ne parut pas m’entendre, et je ne m’en offusquais pas, trop timide pour oser faire un esclandre pour si peu.

Puis, enfin elle me remarqua. Elle avait l’air très gentille, et je lui souris.

- Bonjour. Oui, en fait j’aimerais offrir des chocolats à une amie… Qu’est-ce que vous me conseilleriez ? J’aimerais… quelque chose d’original, de pétillant et de doux à la fois, comme elle.

Je me sentis rougir légèrement. Je devais avoir l’air d’une idiote, mais tant pis. La demoiselle avait l’air d’être si bienveillante que j’étais certaine qu’elle pourrait m’aider à me décider, parce qu’il fallait reconnaître qu’on avait envie de tout goûter dans ce magasin !

- Je me disais qu’un assortiment pourrait convenir, mais il y a tellement de choix, que je me dis que votre avis d’experte pourrait être le bienvenu.

C’était même une évidence.

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Caramels, bonbons et chocolats...

La jeune femme blonde se tenait devant moi, plutôt hésitante ou timide, je ne savais pas trop vers lequel de ces deux qualificatifs il me fallait pencher pour la définir. Enfin, je finis par m’intéresser à ce qu’elle me demandait.
Elle souhaitait des conseils sur les chocolats afin d’en offrir à une amie. Normal qu’elle demandait des informations sur les chocolats, c’était mon domaine et la boutique ne vendait que cela. Je m’égarai, je revenais à ma cliente et à ce qu’elle voulait offrir.

« Vous souhaitez quelque chose d’original, de pétillant et de doux à la fois. C’est intéressant comme mélange. Et pour ce qui est du type de chocolat, plutôt noir ou au lait ? Et pour le noir, 75%, 80% ou 85% de cacao ?» commençai-je à répondre.

Je regardais un peu tous les chocolats présents en vitrine et me remémorais toutes mes recherches sur la signification de chaque chocolat et de chaque mélange. Je revins vers elle avec un petit ballotin vide, prête à le remplir des bouchées qui allaient le mieux convenir.
La jolie blonde était toujours aussi incertaine, elle voulait mon avis d’experte afin de composer un assortiment qui conviendrait à la destinataire de cette boîte de chocolats.

« Tout dépend ce que vous voulez dire à la personne à qui vous destinez votre cadeau. Chaque chocolat et chaque parfum ont une signification particulière. Si c’est une simple connaissance, je vous recommande ces chocolats noirs et au lait avec des éclats de nougatine ou avec une pointe de sel.
Si c’est une amie, alors, notre choix se portera plus sur ceux avec un cœur de ganache praliné, les mélanges chocolat noir et fruits seront intéressants aussi. Je vous conseillerais plutôt ceux avec la poire. Ils ont un côté fruité assez chaleureux et agréable en bouche.

Si c’est pour quelqu’un de plus important à vos yeux, je vous propose ceux au chocolat noir avec une pointe de gingembre, ou encore ceux avec de la framboise dedans, ou ceux avec des morceaux de zeste de citron.
Tenez, goûtez une de ces petites bouchées, elles sont au chocolat noir avec un peu de piment d’Espelette. C’est une ville dans le sud de la France et il parait qu’ils font sécher leurs piments sur la surface des maisons. Ca doit être une chose extraordinaire à voir, vous ne croyez pas ? »

Je vis tout à coup de la détresse et encore plus de confusion dans les yeux de mon interlocutrice. Je m’aperçus que je venais de l’inonder d’une multitude d’informations qui devait lui paraitre abscond pour la béotienne du chocolat qu’elle devait être.

« Excusez mon discours, j’ai dû vous perdre avec tout ce que je viens de vous dire. C’est juste que je suis passionnée par mon travail et dès que je commence à en parler, je m’emballe très vite et j’ai du mal à m’arrêter. »

Je lui offris un sourire gêné tout en lui tendant une des assiettes que j’avais préparé avant l’ouverture. Je voulais me faire pardonner de lui avoir rabâché les oreilles avec tout ce que je savais sur le chocolat, c’était juste plus fort que moi, j’adorais le chocolat.
C’était comme si je ne vivais que pour cela, je ne pourrais rien faire d’autre dans la vie que travailler dans le chocolat ou avec du chocolat.

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Caramels, bonbons et chocolats...

Moi qui pensais que ma proposition d’assortiment en précisant le caractère de la destinataire du ballotin suffirait, me voilà bien embêtée alors que la charmante rouquine me proposait divers type de chocolats. Cela ne faisait que me renvoyer à ma méconnaissance fulgurante du sujet. Je me mis à bégayer avant de ricaner comme une idiote. Je n’en savais rien. Moi qui croyais que « noir » ou « au lait » était simplement en fonction des goûts, voilà que la demoiselle m’apprenait qu’il y avait des significations. J’étais impressionnée par le sens de chacune des options, et aussi que la jeune femme sache tout cela sur le bout des doigts. Ces informations me paraissaient être en quantité colossale et je réalisai soudain combien vendre des chocolats n’était pas un métier si simple.

- Woaw… c’est remarquable tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet ! Vous êtes impressionnante.

Je hochai la tête avec un petit sourire gêné. En effet, j’étais perdue parmi le flot d’explications, mais je voulais comprendre et je voulais surtout faire plaisir à Mery.

- Oh non, ne vous excusez pas, c’est génial de voir une personne aussi passionnée que vous l’êtes.

Je ne pourrais certainement pas la juger, j’étais pareille dès qu’il s’agissait de patinage artistique.

- J’ai retenu chocolat noir au coeur de poire et aussi à la framboise. Parce que c’est une amie, mais elle est aussi très importante. Et je pense que ces mélanges doivent être divins.

Et je ne résistai pas à goûter à ceux qu’elle me proposait, avec une pointe de piment d’Espelette. Je n’avais jamais goûté un tel mélange, et ce fut surprenant en bouche et agréable aussi.

- C’est délicieux ! Et oui, j’imagine que ce doit être étonnant à voir, les piment qui sèchent sur la surface des maisons. Quelle drôle de tradition. Est-ce que vous pourrez en mettre aussi, de ceux-là, s’il vous plaît ?

J’essayais de me remémorer ce qu’elle avait dit à propos des significations, et aussi ce qui pourrait plaire à ma chère Mery. En parcourant des yeux la vitrine, je m’aperçus qu’il y avait des chocolats en forme de tête de cheval. Je trouvai cela amusant.

- Oh, vous pourriez en mettre deux ou trois comme ça aussi ? Ils sont si jolis. Donc euh… Ceux à la poire, ceux à la framboise, ceux au piment d’Espelette, ceux en forme de cheval, et peut-être aussi quelques uns au coeur praliné, c’est une valeur sure, non ?

En tout cas, moi je les adorais alors j’espérais que Mery aussi.

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Caramels, bonbons et chocolats...

Offrir du chocolat revenait au même qu’offrir des fleurs ou un parfum à quelqu’un. Selon la quantité, le parfum, la couleur du cadeau choisi, il pouvait signifier tellement de choses différentes. Tout dépendait de la relation que la personne qui offrait le présent avait avec la personne à qui il était destiné. Tout dépendait aussi du message que la personne voulait faire passer grâce à son cadeau.
C’était une des premières leçons que j’avais apprise quand j’avais commencé mon travail dans la chocolaterie de Monsieur Willy Wonka. Ça m’avait tellement intéressé que j’avais continué mes recherches une fois chez moi. Je voulais tellement aider les gens à transmettre le bon message grâce à mes chocolats !

C’était pour cela que j’avais vraiment envie d’aider la jeune femme blonde qui était devant mon comptoir aujourd’hui. Je sentais qu’elle tenait absolument à ne pas se tromper dans la composition du ballotin qu’elle souhaitait offrir à son amie.
Rendre les gens heureux ou aider à leur bonheur me remplissait de joie et m’aidait à me lever tous les matins avec toujours envie de faire mieux, à me surpasser et surtout à créer de nouvelles recettes de bonbons au chocolat.

La jeune femme me complimenta sur mes connaissances sur le chocolat et trouva génial mon côté très passionné. Mon travail était surtout très passionnant et je ne m’en lassais jamais. Surtout qu’il me permettait de faire la rencontre de personnes aussi sympathiques et agréables qu’elle.
Elle porta son choix sur les bouchées au chocolat noir cœur de poire et ceux à la framboise. C’étaient deux très bons choix. Ils faisaient partis de mes préférés, bon j’aimais tous les chocolats qu’on vendait mais j’avais une préférence pour ceux avec une touche de fruits.

Elle prit un des chocolats au piment sur le petit plateau que je lui avais présenté. Elle le trouva délicieux, je pouvais donc officiellement valider la recette et les mettre à la vente. Je n’avais pas besoin de l’aval de mon patron, il nous laissait carte blanche concernant la création tant que cela lui apportait de l’argent et de la bonne publicité.
La jeune femme finit par se décider sur plusieurs bouchées au chocolat. Le choix était plutôt judicieux pour une personne qui voulait faire plaisir à une amie et en même temps lui dire qu’elle était importante à ses yeux.

« Les pralinés sont toujours une valeur sûre, vos choix sont excellents. Votre amie sera contente de votre cadeau, je peux vous l’assurer. » Je finis ma phrase avec le sourire le plus chaleureux que j’avais dans ma panoplie.
« Je vous mets tous ces chocolats dans un ballotin avec un jolie nœud bleu au-dessus. Cela vous convient-il ? Souhaitez-vous autre chose ? Nous avons un délicieux chocolat chaud que je prépare tous les matins avec une recette dont je suis la seule à connaitre tous les ingrédients. Je vous promets, il est délicieux. Je vous en sers une tasse ? »

Comme d’habitude, je me mettais à trop parler. Chez certains, c’était souvent signe de stress et d’inconfort. Chez moi, c’était plutôt signe de beaucoup trop d’enthousiasme.
Une idée me vint à l’esprit tout en discutant avec la jolie blonde. Pour personnaliser d’avantage les ballotins, je pouvais proposer une petite plaque de chocolat noir ou au lait avec écrit dessus au chocolat blanc le nom de la personne à qui la boîte de chocolats était destinée.
Mais avant de le mettre sur la liste des options proposées, j’allais devoir m’entraîner à bien dessiner chaque lettre et trouver les ustensiles les plus adéquates pour le faire vite et bien.

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Caramels, bonbons et chocolats...

Je n’arrivais pas à croire qu’offrir des chocolats puisse être une chose aussi complexe. Mais d’un autre côté, je n’étais pas du genre à me simplifier la vie non plus. J’avais tendance, sans le faire exprès, à rendre tout compliqué dans la seule intention de vouloir bien faire. C’était tout moi. Mery était une personne exceptionnelle pour moi, et je ne voulais pas lui offrir des chocolats industriels de supermarché. Elle méritait quelque chose de qualité. Et visiblement, j’avais bien fait de m’arrêter dans cette boutique, la jeune femme était véritablement serviable, passionnée et connaisseuse, et grâce à ses conseils, j’étais à peu près certaine de ne pas me tromper. J’espérais tellement voir un beau sourire illuminer le visage de Mery.

Après toutes les explications que la gentille vendeuse me donna, et une rapide dégustation d’un étonnant chocolat noir au piment d’Espelette, j’avais donc fait mon choix avec des parfums qui, en plus d’avoir l’air succulent, avaient une signification. Je trouvais cela passionnant, j’étais loin de me douter que l’on pouvait dire autant de choses avec des chocolats, et je ne regrettais absolument pas d’avoir mis les pieds chez ce chocolatier, au vu de tout ce que j’avais appris.

- Merci, répondis-je à la demoiselle, ravie de ses encouragements.

Elle me parla ensuite d’un chocolat chaud unique qu’elle préparait elle-même. Là, je ne pouvais plus résister, j’aimais beaucoup le chocolat moi-même. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres avec un hochement de tête.

- Vous n’auriez jamais dû dire ça, je risque de passer très souvent. Oui, avec plaisir pour une tasse. Oh, vous les faites aussi à emporter ?

Je me dis soudain que je pourrais en ramener à Mery pour la réchauffer après son travail en extérieur ? Cela lui ferait sans doute du bien, elle qui passait le plus clair de son temps au vent à Central Park.

- Merci encore pour vos conseils, c’est clair que je reviendrai vous voir à chaque fois que je souhaite offrir des chocolats, ou pour moi.

Puis, avoir parlé de chocolat chaud me fit remarquer l’odeur de ce dernier. Oh j’en avais déjà l’eau à la bouche.

- Comment faites-vous pour résister et ne pas tout boire et manger ? demandai-je avec un petit rire, visiblement plus détendue.

Si déjà moi, j’avais envie de tout dévorer, une fille qui semblait aussi passionnée qu’elle l’était, ce devait être encore pire ! J’étais bien curieuse de connaître son secret pour résister avec autant de ferveur.

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Caramels, bonbons et chocolats...

La jolie blonde qui était devant moi me gratifia d’un très beau sourire quand je la félicitai pour la composition de son ballotin, les chocolats choisis étaient vraiment les meilleurs de ceux présents dans la boutique. Ils étaient les plus adaptés à ce qu’elle voulait dire à la destinataire de son cadeau.
Son sourire s’agrandit quand je me mis à parler de chocolat chaud. Elle en accepta une tasse et me demanda s’il était possible de l’emporter également.

« Oui, nous avons tout le nécessaire si vous souhaitez l’emporter. Bien entendu, nous avons différents formats de gobelets selon si vous en voulez un tout petit ou un très grand. Ils sont faits en matière 100% recyclée et sont recyclables. Nous faisons attention à notre empreinte écologique, c’est un des points fondamentaux de notre charte de qualité. »

J’étais très fière d’avoir fait évoluer les mentalités dans l’entreprise concernant ce sujet. Je trouvais cela très important de pouvoir proposer des produits de qualité sans pour autant piller la planète de toutes les bonnes choses qu’elle pouvait nous donner.
J’avais aidé à créer des contrats équitables pour que les producteurs de chocolat furent payés à la hauteur de leur travail tout en maintenant une bonne qualité des produits qu’on leur achetait.
En contrepartie, ils s’engageaient à respecter leur environnement en étant respectueux du cycle de la plante, de ne pas utiliser de pesticide et à ne pas participer à la déforestation de leur pays.

« Vous voulez le vôtre à emporter ou je vous le sers dans une tasse et je vous en mets un deuxième à emporter ? »  lui demandai-je avec toujours le même enthousiasme et le même sourire.

La jeune femme me remercia encore une fois pour tous les conseils et toutes les informations que j’avais pu lui donner depuis son entrée dans la boutique. Je baissai la tête un peu gênée et les joues légèrement rougissantes.
Je ne faisais pas ce travail pour recevoir des compliments, je le faisais juste parce que ça me faisait plaisir d’aider les clients à faire le meilleur choix dans leurs achats.
La vie serait tellement plus belle si tout le monde était heureux et joyeux ! Et si je pouvais en aider certains avec mes chocolats, j’avais gagné ma journée.

« Oh, vous savez, je ne fais que mon travail. En tout cas, n’hésitez pas à revenir pour n’importe quelle occasion nous voir. Je vous ferai goûter mes dernières créations et vous pourrez me donner votre avis. » Je lui lançai un clin d’œil complice. Elle représentait exactement le genre de clients qui me faisait encore plus aimer la création et la vente de bonbons au chocolat.

La jeune femme me posa une dernière question que chaque personne devait se demander en me voyant derrière mon comptoir, parler avec autant de passion de mes produits sans pour autant tous les dévorer. Je me mis à rire.

« Un célèbre auteur a écrit : le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder. C’est juste que je cède à la tentation avec parcimonie. Et encore, vous ne me voyez pas quand je suis dans l’arrière-boutique, dans ce que j’appelle mon laboratoire. Là, j’avoue que je craque un peu plus pendant la création de nouvelles recettes et de nouvelles saveurs.
Sinon comment savoir si les mélanges se marient bien, s’ils peuvent être présentés en vitrine ? Donc, je me porte volontaire pour goûter et faire les ajustements nécessaire si besoin. »  

Je rigolai de plus belle. Il était vrai que je me demandai aussi régulièrement comment je faisais pour ne pas craquer plus souvent. Et puis, je pensai à mon rêve de boutique, il me fallait de l’argent pour le réaliser et si je mangeais toute la marchandise, je n’aurai jamais assez pour ouvrir mon magasin.

« Je dois vous avouer aussi que je trouve mon plaisir dans la joie et le plaisir que chacune de mes créations peut apporter aux personnes qui viennent me les acheter. De voir les yeux d’un enfant s’illuminer après qu’on lui ait acheté un petit personnage, il n’y a rien de plus gratifiant.
Et de pouvoir discuter avec les clients comme nous le faisons actuellement, pouvoir transmettre ma passion et mes connaissances, ça vaut tous les chocolats du monde. »  

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Caramels, bonbons et chocolats...

Cette charmante petite rouquine avait eu le don de me détendre, et même si je ne la connaissais pas, je me sentais bien en sa compagnie, elle était pétillante et passionnée, une personne qu’on prenait plaisir à écouter, et je m’étonnais de me sentir comme chez moi dans cette boutique, parce qu’elle y était. J’aurais tant aimé avoir une sœur comme elle, peut-être que j’aurais été une jeune femme moins réservée.

- Waow c’est vraiment génial que vous fassiez attention aussi à l’écologie ! J’aime de plus en plus votre boutique !

La prénommée Joan semblait effectivement avoir très à coeur le respect de la qualité dans son travail, et je trouvais cela admirable.

- Oh je pense que je vais le prendre ici, mais je passerai certainement en prendre à emporter pour une amie qui travaille en extérieur.

Je m’assis donc à une petite table après avoir payé ms achats. Je me sentais vraiment bien ici. Je n’avais pas résisté à la tentation de lui demander comment elle parvenait à se maîtriser et ne pas piocher dans la marchandise, car en effet c’était tentant, même pour une fille raisonnable comme moi. Je ne pus que rire lorsqu’elle déclara céder à la tentation mais avec parcimonie.

- Ah, c’est donc ça le secret ! Merci pour le tuyau !

Son rire était communicatif, cette fille était vraiment une belle personne, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Un peu comme Mery. C’était incroyable, j’avais l’impression de n’avoir que peu rencontré de gens bien au cours de ma vie, et voilà qu’en quelques semaines seulement, je rencontrais deux joyaux.
J’écoutais attentivement ce qu’elle me disait, le sourire greffé sur les lèvres. Quand elle parlait de ses chocolats, ses belles créations et le plaisir qu’elle avait à voir les réactions des clients, j’aurais pu comparer cela au plaisir que j’avais de patiner, mais également de voir les réactions du public.

- Oui, je comprends, il y a d’un côté les performances techniques que vous voulez améliorer sans cesse, et aussi le bonheur de vos clients. Je peux vous assurer que vous maîtrisez parfaitement votre sujet, aussi bien à l’oral qu’en pratique. Encore une fois, vos chocolats sont des merveilles pour les yeux et les papilles, félicitations.

J’étais ravie d’avoir ensuite une bonne tasse de chocolat chaud entre les mains. J’avais l’impression de n’en avoir pas pu depuis une éternité, et pourtant j’adorais cela, c’était ma boisson préférée, comme si cela faisait partie de mon patrimoine. Peut-être que depuis toute petite, après avoir eu froid sur la glace, j’avais pris l’habitude de me réchauffer avec une bonne tasse de cette boisson réconfortante ? Les souvenirs étaient vagues.
En tout cas, cette journée avait été prolifique, j’avais fait une belle rencontre et j’avais aussi trouvé un joli petit présent pour ma chère Mery qu’il me tardait de retrouver. Cela faisait si longtemps, j’en avais presque honte de l’avoir ainsi laissée sans nouvelles.

Codage par Libella sur Graphiorum