Roserouge s'était toujours dit que le Pays des Merveilles était pour elle de l'histoire ancienne et le resterait. Dix ans à s'occuper des roses de la reine de Coeur, c'était bien assez. Dix ans à vivre dans la peur qu'un faux pas lui coûte la tête, ça l'était plus encore.
Mais sa volonté ne comptait pas dans les plans des grands de ces mondes. Après la malédiction qui l'avait menée à vivre une existance figée dans le temps à Storybrooke avec de faux souvenirs, il y en avait eu une seconde. Et le prix du retour de sa mémoire avait été un nouveau voyage au Pays des Merveilles, sans Rumplestiltskin pour l'en ramener, cette fois.
Enfin, elle n'avait pas été seule dans cette aventure. Et le groupe dont elle faisait partie, en se serrant les coudes, était parvenu à trouver un portail permettant de revenir dans la Forêt enchantée. Il y étaient parvenus, et leur périple se terminait là. Enfin, ils étaient chez eux et pouvaient reprendre une existance normale.
Ainsi, Roserouge avait retrouvé sa mère et sa grand-mère au palais, là où elle les avait laissées lorsqu'elle avait rejoint Regina dans son combat pour récupérer Storybrooke.
En plus de sa famille, sa route avait pu croiser ici bon nombre de ses amis et compagnons d'infortune anciennement exilés dans l'autre monde. Mais plus il y avait de retrouvailles, et plus elle ressentait un vide. Parmis toutes ces personnes qu'elle avait croisées, une en particulier manquait à l'appel. Quelqu'un dont elle avait fait la connaissance au cours des dix années où elle avait été soustraite à ce monde pour régler une vieille dette familiale.
A Storybrooke, elle n'aurait eu aucun mal à le retrouver, mais ici, elle n'avait aucune idée d'où il pouvait être. Peut-être avait-il atterri dans un autre monde, lui aussi? Ou peut-être pas...Quoi qu'il en soit, elle ne pouvait avoir l'esprit tranquille avant de l'avoir retrouvé. Il était son ami, et un ami très précieux. Bien trop pour se contenter d'espérer qu'il aille bien sans vraiment savoir comment il se portait.
Alors elle était partie à sa recherche, usant des informations qu'il lui avait confiées sur sa vie d'avant pour trouver son lieu de résidence. Peut-être n'y serait-il pas...Mais au moins, elle aurait un point de départ.
Par chance, des personnes qu'elle rencontra furent en mesure de l'aider et l'aiguillèrent sur la direction à prendre pour trouver la maison où son ami résidait avec sa fille. Ils purent également lui dire qu'ils l'avaient vu récemment, ce qui soulagea grandement la jeune femme. Au moins, elle était sûre qu'il n'était pas de nouveau perdu dans un autre monde.
Toutefois, lorsqu'elle arriva au lieu indiqué et frappa à la porte, elle n'obtint aucune réponse. Elle s'apprêtait à repartir lorsque, l'appercevant, le voisin l'informa que Jefferson et sa fille étaient sortis un peu plus tôt dans la journée. Il ignorait leur destination et ne put, par conséquent, lui en dire plus. Mais c'était déja beaucoup pour Roserouge qui voyait tout de même la possibilité de retrouver son ami même si ses espoirs pour la journée se trouvaient déçus.
Elle se trouvait sur le chemin du retour au palais lorsqu'une surprise de taille changea son humeur. Dans le sens opposé, elle vit quelqu'un qu'elle ne s'attendait plus à voir aujourd'hui.
-J...Jefferson?!
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Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
« - Le regard, Grace. Tu peux beaucoup mieux anticiper les mouvements de ton adversaire si tu le regardes dans les yeux. »
Comme la journée était belle, ma fille m’avait demandé si on pouvait aller s’entraîner à la dague dans la forêt. Elle était très motivée dans nos entraînements et j’avais beaucoup de plaisir à lui donner des cours. Elle paraissait douce et calme de prime abord, mais cette petite avait du feu en elle et, plus d’une fois, j’avais dû lui dire « stop » pour qu’on rentre de l’entraînement avant la nuit. Par beaucoup d’aspects, elle me rappelait sa mère et je priais tous les dieux dont j’avais connaissance qu’elle ne connaisse pas le même sort.
Notre petite session d’entraînement se poursuivit pendant un bon moment, Grace prenant mes conseils en compte, s’améliorant à vue d’œil et montrant son enthousiasme débordant dans tous ses mouvements. Pour l’instant, je lui apprenais simplement à se battre en duel avec sa dague d’entraînement. Nous avions débuté les entraînements depuis à peine quelques jours, il fallait donc bien connaître les bases avant de tenter des choses plus élaborées.
Cela me faisait beaucoup de bien de passer du temps avec ma fille après tant de séparations et d’émotions. J’avais été là pour elle depuis sa naissance jusqu’à ses douze ans, puis j’avais laissé le désespoir m’éloigner d’elle pendant trois longues années avant que le Sort Noir ne me prive de ma fille pendant vingt-huit longues années. Nous nous étions retrouvés quelques temps après la fin de la Malédiction, puis à New-York, nous avions à nouveau dû vivre loin l’un de l’autre. Maintenant que tout était rentré dans l’ordre, je passais autant de temps que je pouvais avec elle, essayant tant bien que mal de rattraper le temps perdu. Mais elle entrait dans l’adolescence et même si notre lien était fort, je savais qu’elle finirait tôt ou tard par vouloir son indépendance. Alors je la laissais décider des moments qu’on passait ensemble, j’essayais de ne pas l’étouffer et de la laisser faire à sa guise. Ce n’était pas une enfant difficile, loin de là, alors je n’avais pas de mal à lui faire confiance et à lui lâcher la bride. Le fait qu’elle soit venue me demander de lui apprendre à se battre et me dire qu’elle souhaitait suivre mes pas m’emplissait de joie autant que ça me terrifiait.
Après deux bonnes heures d’entraînement, je mis fin à notre session, au grand désarroi de Grace. Il ne fallait pas trop forcer et je savais qu’elle tenait beaucoup à ce que nous prenions le thé ensemble. Elle me redonna sa dague d’entraînement, remit son manteau et nous repartîmes pour rentrer chez nous. Ma fille avait encore assez d’énergie pour gambader joyeusement, mais moi, je me contentais de marcher tranquillement à sa suite. Je n’avais plus la forme de mes trente ans, même si j’en avais encore l’apparence. Il fallait que je refasse de l’exercice régulièrement et nos petits entraînements à la dague étaient excellents pour ça. Mais je n’avais pas autant d’énergie que Grace et elle partait souvent en avant, me laissant profiter du calme de la forêt.
Ce jour-là, cependant, après quelques minutes de marche, la jeune fille revint à ma hauteur, me prit le bras et, souriant avec tendresse, me demanda :
« - Dis, Papa, je peux te poser une question ? Tu n’es pas obligé d’y répondre, mais ça fait un moment qu’elle me trotte dans la tête. »
« - Bien sûr, ma chérie ! »
« - Je sais que c’est pas un sujet facile pour toi, mais… quand tu étais au Pays des Merveilles, comment tu as tenu ? Je veux dire, j’ai entendu que tu avais vécu des choses très dures là-bas, des choses qui t’ont fait vraiment du mal, mais tu as tenu et tu es revenu. Je sais que tu es plus fort que tu ne le crois, mais comment tu as fait ? »
La question me prit de court et je m’arrêtai pour regarder Grace. Qu’avait-elle entendu ? Qui lui en avait parlé ? Le regard de la fillette courut un instant sur la cicatrice sur mon cou et j’y portai la main comme pour la cacher. Grace baissa les yeux.
« - Désolée, Papa, je voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs. Oublie ma question. »
Je m’agenouillai et lui prit doucement la tête entre mes mains pour la faire me regarder.
« - Non, non, ma puce, tu n’as pas à t’excuser. Je ne m’y attendais juste pas. »
« - Tu n’es pas obligé de répondre. »
« - Non, mais j’en ai envie, ma chérie. Parce que c’est important de se rappeler les bonnes choses, surtout dans les moments difficiles. »
Elle hocha la tête et je me relevai pour lui embrasser le front avec tendresse tout en réfléchissant à ma réponse.
« - Déjà, je pensais à toi, à tout faire pour te revenir et te serrer à nouveau dans mes bras. Et quand, parfois, je perdais espoir d’un jour m’enfuir de cet enfer et te revoir, il y avait quelqu’un, une voix, qui venait me parler à travers une porte. On parlait de la Forêt Enchantée, de choses positives, je parlais de toi. Ca me redonnait du courage, de l’espoir. »
« C’était qui, tu sais ? »
Je souris doucement et hochai la tête.
« - Je l’ai rencontrée à Storybrooke après la fin de la Malédiction. Elle vient de la Forêt Enchantée, elle s’appelle Roserouge, Rose von Rot à Storybrooke. »
Grace sourit et vint se blottir contre moi alors que nous avions recommencé à marcher. Je tremblais un peu en repensant à ce que j’avais vécu au Pays des Merveilles. Je n’avais pas revu Rose depuis avant New-York et j’espérais sincèrement qu’elle allait bien.
Vous imaginez donc bien ma surprise quand, au détour d’un chemin, je vis arriver, en sens inverse, la jeune femme à qui je devais tant et dont je venais justement de parler à ma fille. Un sourire incrédule, plein de joie, sur les lèvres et les yeux pleins de larmes, je m’avançai vers Rose et la serrai contre moi sans dire un mot. J’avais la gorge trop serrée pour dire quoi que ce soit.
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We aren't contractually tied down to rationality! There is no sanity clause! So when you find yourself locked onto an unpleasant train of thought, heading for the places in your past where the screaming is unbearable, remember there's always madness. Madness is the emergency exit… you can just step outside, and close the door on all those dreadful things that happened. You can lock them away… forever. BANGERZ
Le voir fit rater un battement à son coeur comme si on venait à l'instant de lui jouer une mauvaise farce. Mais la situation n'avait rien de mauvaise, bien au contraire. Une joie immense envahit soudain la jeune femme au point qu'un sourire spontané lui vint. Et elle ne put empêcher un rire d'accompagner celui-ci tandis qu'elle se rapprochait de son ami depuis trop longtemps perdu.
De son côté, Jefferson venait lui aussi à sa rencontre. Si bien qu'à mi-chemin, ils se retrouvèrent face à face. Ne prenant même pas le temps de se dévisager, ils se serrèrent dans les bras l'un de l'autre, dans une étŕeinte qui parlait bien mieux que mille mots.
Il lui avait tellement manqué. Lui, qui avait été l'un de ses seuls amis au Pays des Merveilles et l'un des plus précieux après la malédiction...New York et ce retour chaotique vers la Forêt enchantée les avait de nouveau séparés, mais enfin, ils s'étaient retrouvés.
Ils auraient sans doute pu rester un certain temps comme cela, serré l'un contre l'autre. Mais ils n'étaient pas seuls et n'avaient pas non plus l'éternité devant eux.
Relâchant son emprise pour poser les mains sur les avant bras de son ami, elle redressa la tête et lui sourit, vraiment très heureuse de le retrouver.
-C'est si bon de te revoir...Lui dit-elle, la voix prise par l'émotion. Combien de temps cela fait-il?
Trop longtemps. Bien trop longtemps. New-York avait été une parenthèse de deux ans au cours de laquelle ils s'étaient de nouveau oubliés...Mais cela semblait une éternité maintenant qu'ils avaient retrouvé la mémoire.
Qui avait-il été là bas? Que s'était-il passé? Avait-il perdu la mémoire comme tout le monde cette fois? Avait-il de nouveau été séparé de Grace? Et comment avait-il fait pour revenir ici, dans la forêt enchantée?
Lorsqu'elle le lâcha tout à fait, elle se détourna vers la petite qui l'accompagnait. Son identité ne faisait aucun doute.
-Tu es Grace, n'est-ce pas? Lui demanda-t-elle en se penchant pour mieux se mettre à son niveau. Ton père m'a beaucoup parlé de toi. Je suis heureuse de faire ta connaissance.
Elle avait un air très doux et Rose n'avait aucun mal à voir la ressemblance avec son père. Ayant connu Jefferson des années après le décès de son épouse, la jeune femme n'avait jamais rencontré cette dernière. Mais elle appréciait vraiment de faire la connaissance de celle qui importait désormais le plus dans la vie de son si cher ami.
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Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
J’étais si heureux de retrouver Rose que pour un instant, j’oubliai que Grace était là et laissai couler quelques larmes de joie en serrant mon amie dans mes bras. Elle avait été une lumière dans les ténèbres quand j’étais prisonnier de Cora et m’avait empêché de perdre totalement espoir, et pour ça, je lui en serais éternellement reconnaissant.
« - Trop longtemps, ma chère Hope. Bien trop longtemps. »
J’avais pris l’habitude de la surnommer ainsi au Pays des Merveilles quand je ne connaissais encore ni son nom, ni son visage, parce que l’espoir était ce que sa voix représentait pour moi. Sans elle, je n’aurais sans doute pas eu la force de tenter de m’échapper.
Sortant un peu de ma surprise et de ma joie, je me rappelai la présence de ma fille, m’essuyai les yeux, puis me tournai vers elle avec un sourire. Grace nous regardait avec perplexité, mais douceur et m’interrogeait du regard. Je lui souris et montrai mon amie.
« - Grace, ma chérie, je te présente Roserouge, celle dont je te parlais tout à l’heure. Rose, je te présente Grace, ma fille. »
« - C’est vrai, c’est elle ? »demanda ma petite chérie, son regard alternant entre mon visage et celui de Rose.
Je hochai la tête avec un sourire et Grace se jeta au cou de la jeune femme pour lui faire un câlin, comme elle s’était jetée dans mes bras pendant nos retrouvailles à Storybrooke. Un rire de bonheur s’échappa de mes lèvres tandis que je regardais ma fille montrer sa gratitude avec tant de spontanéité. Regina n’avait pas eu droit à cela tout simplement parce qu’elle était la reine et que Grace était timide avec les gens haut-placés. Et puis, même si je lui avais pardonné et que je la considérais comme une amie, la noiraude restait la femme qui l’avait privée de son papa pendant des années. Ma fille n’était pas rancunière, mais elle ne pouvait pas l’oublier. C’était différent avec Rose.
« - Merci d’avoir sauvé mon papa ! Merci beaucoup ! »dit Grace en se blottissant contre la blonde, cachant son visage contre elle sans doute pour que je ne voie pas ses larmes.
Moi-même, j’eus du mal à retenir des larmes traîtresses à ce spectacle. Je détournai le regard pour les refouler, puis reposai mon regard sur les deux.
« - Grace, laisse un peu Rose respirer. »
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Dire que Rose était en joie aurait été un euphémisme car en cet instant elle se sentait véritablement heureuse. Jefferson tenait une place particulière en son coeur, et la force avec laquelle elle le serrait dans ses bras le traduisait bien.
Pour tous deux, le Pays des Merveilles avait été un enfer et une source incroyable d'angoisses. Elle y avait été envoyée comme espionne par Rumplestiltskin alors qu'elle était à peine sortie de l'enfance, et pendant longtemps, elle n'avait eu que le Ténébreux à qui parler, au travers du petit miroir qu'il lui avait confié le temps de sa mission. Aussi, lorsque Jefferson était arrivé, les choses avaient changé.
La première fois qu'elle l'avait vu, elle s'occupait d'un rosier. Des gardes avaient amené l'homme devant la reine, et elle avait alors lâché son ouvrage pour voir ce qu'il se passait. Voyant et écoutant la scène, Roserouge avait appris qu'il avait accompagné la reine Regina dans ce monde avant d'être trahi et abandonné. La façon dont Cora l'avait traîté en conséquence lui avait fendu le coeur, et elle avait alors décidé de rendre visite au prisonnier dès que possible.
Le chapelier s'étant trouvé enfermé, elle n'avait pu que lui parler au travers du panneau de bois, sans qu'il puisse la voir. Mais de la sorte, ils avaient fait connaissance et sympathisé. Elle lui avait apporté un espoir nécessaire, quand lui lui avait donné la chaleur d'une amitié qui lui avait depuis bien longtemps fait défaut. Elle avait dû lui cacher une partie de son histoire par précaution...Mais entre eux, tout avait toujours été sincère. Et ils avaient appris à se faire confiance, ce qui n'était pas chose aisé dans un monde où Cora avait le pouvoir absolu et potentiellement des oreilles de partout. Ils ne se voyaient pas et ne pouvaient pas davantage se toucher, mais cela n'avait en rien entravé la construction de leur amitié. Peut-être même que cela l'avait renforcée.
Depuis combien de temps avaient-ils été séparés?
Bien trop longtemps, ils étaient d'accord. Entendant le surnom que Jefferson lui avait donné dans le royaume de Cora, Rose eut un sourire.
-Hope...Répéta-t-elle. Cela faisait longtemps que personne ne m'avait appelée ainsi.
A dire vrai, personne ne l'appelait comme cela, à l'exception de Jefferson. Et par tous les dieux, qu'elle aimait l'entendre dire, car cela signifiait qu'il était bien là. A le voir s'essuyer les yeux comme il le faisait elle crut un instant que les siennes aussi allaient se mettre à couler.
Finalement, leur attention se reporta sur Grace qui les regardaient d'un air interloqué. Jefferson fit alors officiellement les présentations, et la petite vint se jeter au cou de Rose, la serrant contre elle avant de la remercier d'avoir sauvé son père. La jeune femme en fut très touchée.
-Ce n'est pas moi qui l'ai sorti du Pays des Merveilles...Tempéra-t-elle. Mais, si ma présence a pu l'aider à s'en sortir alors j'en suis très heureuse. Il est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. Quelqu'un de bien, qui m'a aussi aidée bien plus qu'il ne le pense alors que j'étais seule. Il m'a aidée à ne pas perdre la raison.
Elle jeta un coup d'oeil à son ami qui luttait autant que possible contre l'émotion qui le regagnait. Lorsqu'il suggéra à Grace de se détacher d'elle, la jeune femme repondit:
-Ne t'en fais pas. Cela ne m'embête absolument pas.
Mais Grace obéit à son père, laissant alors Rose se redresser.
Remettant l'une de ses longues mèches blondes derrière son oreille, elle demanda au chapelier:
-Alors...Il semblerait que nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Tu étais à New-York, toi aussi?
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Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
Les paroles de la jeune femme me firent sourire avec bonheur. Apparemment, ma présence l’avait aussi aidée à supporter son passage au Pays des Merveilles et j’en étais heureux. Si j’avais pu lui rendre un peu de l’espoir qu’elle m’avait donné et ainsi payé une partie de la dette que j’avais envers elle, c’était bien.
Grace fit ce que je lui demandais, malgré que Rose ait dit que ça ne la dérangeait pas. Ma fille s’essuya les yeux et sourit doucement à la jeune femme avant de courir vers moi et de m’enlacer à mon tour.
« - Tu vois, Papa, tout le monde dit que tu es quelqu’un de bien. »
Je ris doucement et lui caressai les cheveux avec amour. Depuis que j’avais retrouvé ma petite chérie après la première Malédiction, une discussion qui revenait souvent entre nous portait sur ce que j’avais fait dans ma vie et ce dont je n’étais pas fier. Grace m’avait dit et répété que ce que j’avais fait de mal ne comptait pas puisque je le regrettais, qu’à présent, je faisais ce qu’il me semblait juste et que j’aidais beaucoup de gens. Quand j’étais rentré après la bataille de Storybrooke, elle m’avait même appelé « héros ». Donc, chaque fois que nous croisions quelqu’un qui me remerciait ou me félicitait pour quelque chose, elle me le rappelait. Cela me touchait et cela me faisait rire.
« - si j’ai pu t’aider, ma chère Hope, alors je ne suis peut-être aussi inutile que je le pensais. »
Cette réponse me valut un petit coup sur l’épaule de la part de ma fille qui me prit ensuite la main et se tourna vers Rose avec un sourire.
« - Vous voulez venir boire un thé chez nous, madame Rose ? »
Je souris à la proposition de Grace et regardai mon amie avec un sourire.
« - Bonne idée, comme ça, on sera plus à l’aise pour discuter de New-York. »
Le seul avantage de la deuxième Malédiction, pour moi, était que, cette fois-ci, je n’avais pas eu à garder mes souvenirs. Je n’avais été que Mercutio Tealeaf, voleur et strip-teaseur qui ne vivait que pour faire payer à sa famille pour ce qu’ils avaient fait à sa mère, je n’avais pas eu conscience que ma propre fille vivait dans l’appartement à côté du mien, j’avais eu une vie plus ou moins insouciante. Et maintenant, Grace et moi avions un adorable spitz nain répondant au nom de Spot et que nous ne pouvions pas laisser sortir de la maison sans nous, au risque de le voir se faire manger par le premier loup venu.
« - Oui, j’étais à New-York. Et Grace aussi. Mais allons plutôt parler de ça autour d’un thé ! »
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Rose le pensait vraiment. Jefferson était quelqu'un de bien et il méritait toute l'affection et l'estime qu'on pouvait porter à une personne. Sans lui, elle ignorait dans quel état elle serait rentrée chez elle. Il lui avait permis de s'accrocher. De se dire que le supplice ne serait plus très long avant qu'un nouveau chapitre s'écrive. Si elle regrettait quelque-chose, en revenche, c'était de ne pas avoir pu lui dire la vérité sur sa présence au Pays des Merveilles alors. Ainsi, elle avait brutalement disparu un jour, ramenée par Rumplestiltskin dans son monde d'origine. Mais pas un jour ne s'était passé sans qu'elle se demande si ses tentatives d'évasion avaient fini par payer, et s'il parvenait à garder espoir sans elle. Et il lui avait manqué. Beaucoup manqué. Si Blanche-Neige et Charmant n'avaient pas été si occupés à reconquérir le royaume, nul doute qu'elle leur aurait demandé de l'aide. Mais les choses étaient allées vite et la malédiction était arrivée, emportant leurs souvenirs. A l'exception de ceux du chapelier qui était parvenu à fuir le Pays des Merveilles in extremis.
-Qui oserait dire le contraire? Répondit la jeune femme à la petite Grace avec un sourire lorsque celle-ci assura à son père que tout le monde pensait qu'il était une bonne personne.
A part la reine de Coeur, peut-être, mais cette affreuse sorcière comptait-elle? Elle leur avait fait bien assez de mal comme ça.
Pas aussi inutile qu'il le pensait?
-Tu es loin d'être inutile, mon cher Jefferson, lui assura-t-elle. Au-delà du réconfort que tu as pu m'apporter au Pays des Merveilles, tu es une personne sur laquelle on peut compter. Grace en particulier a toujours pu compter sur toi. N'est-ce pas, Grace?
Elle consulta la fille du chapelier du regard. Elle était adorable et au vu de ses manières et de sa façon d'être, il l'avait bien élevée. A l'évidence, elle ne lui en voulait pas pour le temps passé chez la reine de Coeur parce qu'elle savait qu'il avait été piégé, que d'être loin d'elle n'avait jamais été sa propre volonté.
Finalement, Roserouge interrogea son ami sur New York. S'il y avait été tout comme elle. La réponse était oui. D'ailleurs, Grace et lui l'invitèrent à prendre le thé chez eux.
-Comment pourrai-je refuser une invitation si chaleureuse? Leur répondit-elle donc.
C'était là l'occasion de partager le récit de leurs aventures ou mésaventures et de passer du temps ensemble. Rattraper celui qui avait été perdu. Et c'était aussi l'occasion de faire davantage connaissance avec Grace dont Jefferson lui avait tant parlé. Son rayon de soleil. La prunelle de ses yeux.
-Et dire que nous nous sommes encore perdus là bas... Soupira-t-elle a propos de New York.
Si après la première malédiction a Storybrooke ils avaient réussi à se retrouver en étant toujours là bas, il n'en était pas allé de même à New York. Au moins cette phase n'avait-elle pas duré aussi longtemps que la première. Mais cela n'avait pas été drôle, encore une fois.
Suivant Jefferson et Grace jusque chez eux, la jeune femme ne put empêcher son regard de tomber sur la cicatrice que l'homme portait au cou. Elle ne l'avait connu que quelques minutes sans, alors qu'ils ne s'étaient pas encore parlé et qu'il avait été mené devant Cora après avoir été abandonné par Regina. Elle savait cette marque difficile à porter pour son ami qui la dissimulait le plus souvent sous des foulards. Mais si elle faisait partie de lui, elle ne le définissait pas. Rose pouvait l'assurer, elle tenait autant à lui avec qu'elle le ferait sans.
Lorsqu'ils arrivèrent au niveau de la maison, elle fut invitée à entrer et put alors découvrir l'intérieur.
-C'est joli comme tout, déclara-t-elle en regardant alentours.
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Jefferson Stewart
Storybrookian
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« Qui oserait dire le contraire ? » Cette phrase de Rose me fit sourire amèrement. À une époque, beaucoup de gens auraient dit que je n’étais pas un type bien. Peut-être même mes parents ou les gens de mon village. J’étais parti pour mon apprentissage et je n’y étais jamais retourné, je n’avais jamais cherché à revoir mon père ou ma mère courant les mondes pour voler ou retrouver des objets de valeur, m’enrichissant sur le dos des autres.
Quand Rose parla du fait qu’on pouvait compter sur moi et qu’elle demanda à Grace de confirmer ses dires, je détournai le regard, honteusement. Je m’en voulais encore de l’avoir laissée seule pour amener Regina au Pays des Merveilles, de l’avoir abandonnée pendant toutes ces longues années. Ma fille ne m’en voulait pas, ne m’en avait jamais voulu, je le savais bien, mais ma conscience ne voulait pas me lâcher sur ce sujet.
« - Tu es un homme bon, Papa. Ne laisse jamais personne te faire croire le contraire. Même pas toi, d’accord ? »
Les mots de Grace me firent monter les larmes aux yeux plus sûrement que n’importe quels autres et je dus à nouveau tourner la tête pour ne pas montrer mes larmes. Comment cette petite avait-elle acquis une telle sagesse ? Certainement pas de moi, en tous cas.
Sur l’impulsion de Grace, nous nous dirigeâmes vers la maison pour prendre le thé. J’étais encore un peu troublé par le fait de revoir ma chère amie et par les mots de ma fille, mais je tâchais de ne pas le montrer, souriant avec chaleur. Rose m’avait manqué, je n’allais certainement pas le nier. Je me demandais bien qui elle avait été à New-York, quelle était sa vie là-bas, ou ce qu’elle penserait de Mercutio et de ses activités. J’avais encore du mal à accepter ce que j’avais fait à New-York pour gagner ma vie. Voleur, je l’étais depuis longtemps et ma fille était au courant que je n’avais pas toujours travaillé de manière très légale. Mais comment allait-elle réagir en apprenant que Mercutio était strip-teaseur ? Savait-elle seulement ce que c’était ? Qu’est-ce qu’elle en penserait ?
Le compliment de mon amie sur ma maison me sortit de mes pensées parasites et angoissées et je souris chaleureusement.
« - Merci du compliment. Ce n’est pas grand’chose, mais on y vit bien.
Cela avait été très difficile pour moi de me résoudre à vivre dans cette maison après la mort de ma femme, mais à l’époque, je ne pouvais rien me permettre de plus luxueux. J’avais longtemps eu honte de ne pas pouvoir offrir mieux à Grace. Mais depuis que nous étions rentrés de New-York et que Regina m’avait aidé à réparer et remeubler la maison, je m’y sentais enfin chez moi. Et Grace adorait cette maison.
J’ouvris la porte et nous fûmes accueillis par les aboiements joyeux de Spot, notre spitz nain qui m’avait suivi depuis New-York. Grace prit le chien dans ses bras et courut dans la maison commencer à préparer le thé.
« - Bienvenue chez moi, Hope. »
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Rose n'aurait pu en être plus certaine. Jefferson était quelqu'un de bien. C'était vrai. Sinon, jamais elle ne se serait donné la peine de partir à sa recherche. Lui, en revanche, n'en était pas certain, mais il avait trop de modestie, et trop peu d'estime de lui. Dans un sens, cela lui faisait mériter les louanges.
Grace menant, ils s'en retournèrent tous ensemble d'où Roserouge était venue, à savoir la demeure du chapelier et de sa fille.
Lorsqu'ils entrèrent, la jeune femme ne trouva qu'un compliment à faire. Le logis était très agréable, le mobilier charmant, et apparemment des rénovations avaient été faites récemment. Roserouge fut surprise de constater en entrant que l'endroit n'était pas inoccupé, une petite boule de poils venant leur sauter dans les jambes.
-Hé, bonjour toi.
Elle se pencha pour caresser le petit chien qui se laissa faire avant de retourner vers Grace qui le prit dans ses bras avant de partir préparer le thé.
Lorsque le chapelier lui souhaita officiellement la bienvenue chez lui, Rose lui adressa un sourire sincère.
-Merci de m'y avoir invitée. C'est tout à fait charmant et...Vivant.
Par ce dernier mot, elle faisait surtout allusion au petit chien. Il devait avoir rejoint la famille récemment car elle n'avait pas souvenir que son ami lui ait mentionné un quelconque animal de compagnie lors de leurs discussions précédentes.
A quand remontait la dernière, d'ailleurs? A Storybrooke juste avant New-York, semblait-il...Maintenant que la mémoire lui était revenue, cela faisait long, et elle réalisait à quel point son ami lui avait manqué.
-Alors, se lança-t-elle concernant ces deux années sans nouvelles, ces deux ans durant lesquels nous avions tout oublié...Ou étais-tu? Que faisais-tu? Et surtout, qui étais-tu?
Etait-il bien différent de celui qu'il était en réalité? De Jefferson, son cher ami? Elle-même avait vu certaines de ses qualités effacées pour voir de nouveaux défauts prendre place. Si d'ordinaire, elle aimait venir en aide à son prochain, Rosalind Redd, elle, avait eu plutôt tendance à écarter de sa route tout ce qui pouvait faire obstacle à sa carrière dans le design floral. "Orgueilleuse" et "Impitoyable" étaient les adjectifs qui la qualifiaient le mieux alors, des choses qu'elle ne voulait plus jamais revoir en elle.
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Jefferson Stewart
Storybrookian
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Je fis signe à Rose de s’installer à la table de la salle à manger pendant que j’allais ranger les dagues d’entraînement et passer une écharpe pour cacher ma cicatrice. Ce n’était pas une vision très agréable pour prendre le thé et je ne voulais pas déranger mon invitée. Grace m’avait dit que ça ne la dérangeait, qu’il fallait que je me mette à l’aise, mais j’étais encore complexé par cette marque sur mon cou face à d’autres personnes. Au Pays des Merveilles, certaines personnes cruelles aimaient à la comparer à la marque laissée par le collier trop serré d’un chien battu. J’avais plusieurs fois griffer cette cicatrice jusqu’au sang avant mon évasion.
Je revins vers mon amie et m’assis à la table, laissant Grace s’occuper du thé. Je ne voulais que ma fille entende ma réponse à la question de Rose.
« - J’étais un riche héritier, un voleur et un strip-teaseur. Mercutio Tealeaf. Un pauvre gars en guerre contre sa famille parce que ses grands-parents avaient désavoué leur fille pour avoir épousé l’homme qu’elle aimait. J’avais une grande fortune, mais je ne l’utilisais jamais. Je gagnais ma vie en dansant dans la boîte d’Olympus et parfois, je faisais le pickpocket ou le cambrioleur. Je crois que ce qui poussait Mercutio à faire ça, c’était la rancœur qu’il ressentait envers sa famille et envers un milieu qui le dégoûtait. Grace était la fille de mes voisins et quand je bossais au club ou que j’avais un coup, je laissais Spot – mon chien – chez elle. J’étais pas mal seul pendant ces deux ans. J’étais plein de rancœur et je voulais juste faire payer aux gens qui avaient abandonné ma « mère ». Pas de quoi être fier, en somme. »
Maintenant que j’y pensais, Mercutio n’était pas si éloigné de ce que j’avais pu être à une époque : rebelle, refusant en bloc ce que sa famille attendait de lui, seul et heureux de l’être, aimant vivre en dehors des lois, imprudent et insouciant. La principale différence entre Tealeaf et un moi plus jeune était que Tealeaf avait des principes, lui. Dans mon cas, c’était moi qui avais abandonné ma mère.
« - Et toi, ma chère ? Qu’est-ce que la Ville qui ne Dort Jamais avait fait de toi ? »
Grace revint avec trois tasses fumantes et une copieuse assiette de biscuits, et nous servit avec son habituel sourire chaleureux.
Codage par Magma.
We aren't contractually tied down to rationality! There is no sanity clause! So when you find yourself locked onto an unpleasant train of thought, heading for the places in your past where the screaming is unbearable, remember there's always madness. Madness is the emergency exit… you can just step outside, and close the door on all those dreadful things that happened. You can lock them away… forever. BANGERZ