Alors que Jefferson l'avait invitée à prendre place sur le canapé, il était allé chercher une écharpe afin de dissimuler sa cicatrice au cou. Le regardant, Rose lui dit:
-Tu n'es pas obligé, tu sais. Je la connais.
Il fallait dire qu'elle l'avait vu faire. La reine de cœur. Sitôt que le chapelier avait été mené devant elle, il avait eu la tête détachée du corps sans en mourir pour autant. C'était la première chose qu'elle avait vue de lui, et pourtant, loin de la faire fuir, cela l'avait incitée à venir faire sa connaissance et essayer de lui rendre la vie au Pays des Merveilles moins pénible. Quelque-part, cela symbolisait le début de leur amitié.
Enfin, elle comprenait aussi qu'il veuille la cacher. Pour lui, cela voulait dire autre chose. C'était un souvenir plutôt pénible...
Elle voulut savoir ce qui lui était arrivé à New-York, il lui parla de qui il était alors. Un certain Mercutio Tealeaf. Rose ne put empêcher un sourire en coin de lui venir alors qu'il lui racontait son histoire. Il avait l'air tellement différent de celui qu'elle connaissait...
-Parfois, on se demande où les malédictions vont pêcher tout ça, déclara-t-elle. C'est certainement pas nous qui l'inventerions...Si nous avions le choix, nous en ferions des bien différents...Enfin, ce n'est pas pour rien que nous appelons cela des "malédictions". Le but n'est pas de nous rendre heureux.
Elle en tout cas ne l'avait pas été. Ni dans l'instant présent, alors qu'ils étaient toujours maudits, ni à postériori lorsqu'elle y repensait. Rosalind avait été une parenthèse malheureuse...
Grace revint avec le thé, et Rose lui adressa un petit sourire.
-Merci, Grace.
Puis quand Jefferson lui demanda qui elle avait été à New-York, elle répondit:
-Une belle garce. Connue sous le nom de Rosalind Redd. J'étais designer floral, et très bonne à ce que je faisais. Gagnante de multiples concours, très demandée...Le succès m'est monté à la tête. Au point que je suis devenue absolument odieuse. Je n'en suis pas fière. Je traitais tout le monde comme des malades contagieux. Comme si au contact des gens, je risquais de perdre tout ce que j'avais et de redevenir "normale". J'étais donc très seule, comme tu peux t'en douter. Les seules routes que je croisais étaient celles de personnes souhaitant bénéficier de mes talents, ou celle de collaborateurs...D'ailleurs, j'espère que Clochette ne m'en veut pas trop. J'ai travaillé avec elle, là bas...Et il faut dire qu'en Rosalind j'étais loin d'être la collaboratrice la plus sympathique...Même si l'on pouvait me faire confiance parce que j'étais fiable.
Au moins avait-elle eu une qualité avec ce cœur de pierre qui avait été le sien. Une fois tue, elle prit sa tasse sur la table et la porta à ses lèvres. Qu'est-ce que son ami et sa fille penseraient de tout cela?
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Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
Oui, Roserouge connaissait ma cicatrice, elle avait vu sa naissance et avait été témoin de son entretien régulier. Ca ne voulait pas dire que j’étais plus à l’aise à la lui montrer. Au cours de mes voyages et altercations avec divers gardes ou voleurs, j’avais collecté quelques autres marques, plus ou moins importantes. Les risques du métier, dirons-nous. Mais aucune de ces cicatrices ne me faisait autant horreur que celle qui ornait mon cou. « Coupez-lui la tête ! » avait été la première phrase que j’avais entendue clairement sortir de la bouche de la Reine de Cœurs et je me souvenais encore très clairement de la sensation de la hache sur ma peau.
Une légère douleur me fit réaliser que j’avais commencé à griffer ma cicatrice sous mon écharpe sans m’en rendre compte.
« - Pardon… »murmurai-je en resserrant l’étoffe autour de mon cou.
Cette excuse n’était pas destinée à mon amie, ni vraiment à qui que ce soit, d’ailleurs. J’avais juste ressenti le besoin de m’excuser. Cette fichue culpabilité qui ne me lâchait plus depuis que j’avais vu Regina partir avec son père à travers le portail. Comme si tout ce qui m’était arrivé depuis le moment où j’avais quitté ma fille était entièrement de ma faute, que je méritais chaque seconde de torture que la vie avait mis sur mon chemin. Il fallait que j’arrête ça.
Je joignis alors les mains sur la table pour éviter une autre griffure et écoutai mon amie me raconter qui elle avait été à New-York. Les malédictions avaient décidément un sens de l’humour bien à elles. Je n’arrivais pas à imaginer la femme qui m’avait aidé à garder espoir pendant ma captivité traiter les gens de cette manière.
« - Je pense que personne ne peut t’en vouloir de ce que tu as fait à New-York. Nous n’étions pas nous-mêmes. Clochette doit le savoir. Tu penses bien que, contrairement à Mercutio, je n’aurais jamais, au grand jamais, bossé pour Hadès. Surtout pas en tant que… enfin, tu sais. »
Je ne voulais pas le répéter face à ma fille. J’ignorais pourquoi j’avais tellement honte de ce que j’avais eu comme métier à New-York, mais c’était le cas. Grace avait posé le plateau de thé et de biscuits avant de venir s’asseoir près de moi et de poser une de ses mains sur les miennes. Son sourire était doux, comme à son habitude, et elle regarda Rose en me servant mon thé.
« - Mais bon, maintenant, c’est du passé. On a de nouveau nos souvenirs, nos personnalités et nos familles. Donc tout va bien, non ? »
J’admirais l’optimisme et la joie de vivre de la jeune fille et je me penchai pour lui embrasser les cheveux avant de prendre ma tasse et de boire un peu de thé.
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Roserouge avait mal pour Jefferson, mais ce n'était pas une question de douleur physique. Ce besoin qu'il ressentait de dissimuler la marque d'une maltraitance dont elle avait été régulièrement témoin, c'était difficile à voir sans rien pouvoir faire pour l'aider.
Elle l'entendit s'excuser discrètement sans que ce soit forcément à son adresse. Mais elle entreprit de le rassurer. C'était le mieux qu'elle puisse tenter, à défaut de pouvoir effacer cette cicatrice ainsi que le souvenir de la reine de cœur.
-Tu sais, lui dit-elle donc avec un petit sourire compatissant, si tu ressens le besoin d'en parler...Je suis là.
Elle savait ce qui lui avait valu de se retrouver au Pays des Merveilles et à quel point il s'en voulait de s'être bêtement laissé piéger par Regina. Il le lui avait confié. Mais il ne parvenait toujours pas à trouver la paix à ce propos.
Toutefois, ce qui pour eux avait été un cauchemar s'étalant sur des mois et même des années n'avait pas eu que du négatif. Il leur avait permis de se rencontrer. Ce qui serait peut-être arrivé dans d'autres circonstances, mais ça, ils ne le sauraient jamais. Que ce serait-il passé si Jefferson avait refusé l'offre de Regina? Ou si elle avait emmené une autre créature avec eux qu'elle aurait abandonnée sur place afin de pouvoir repartir avec son père et Jefferson? Et si Rumplestiltskin avait usé de ses dix ans de service autrement? En la faisant travailler dans son propre château ou en l'envoyant espionner quelqu'un d'autre dans la forêt enchantée? Auraient-ils pu se croiser, et auraient-ils sympathisé?
Quoi qu'il en soit, était arrivé ce qui était arrivé. Et ils en étaient là, enfin de retour chez eux après encore 2 années d'amnésie dans un monde sans magie. Et elle avait été exécrable... Lorsqu'elle eut évoqué cela au chapelier, il lui fit comprendre qu'elle ne devait pas s'en vouloir car elle n'était pas elle-même.
Elle lui adressa un sourire, un peu ironique.
-Non, confirma-t-elle, nous n'étions pas nous-mêmes...Mais l'idée que ce soit tout de même nous, et que nous avons été manipulés comme des pantins...Il y a de quoi être en colère. Encore, la malédiction de Regina ne nous éloignait pas tant de nos propres personnalités. Ça, j'ai pu le pardonner sans trop de mal. Mais New-York...C'est loin d'avoir fait ressortir le meilleur de nous-mêmes.
Grace arriva avec le thé et leur fit comprendre à tous deux que quoi qu'il en soit, ils étaient maintenant de retour, chez eux avec leurs véritables personnalités et leurs souvenirs.
Rose lui adressa un sourire tandis que son père l'embrassait.
-Oui...Lui répondit la jeune femme. Nous sommes de nouveaux nous...Comme nous aurions toujours dû l'être.
Mais avec des souvenirs en trop. Des mensonges difficiles à faire disparaître alors que pour une bonne part, il ne s'agissait que d'une sorte de rêve.
Enfin, comme le disait Grace, c'était derrière, et c'était soit du passé, soit faux. Il fallait songer au présent et à l'avenir.
-A présent que nous avons retrouvé nos véritables vies, demanda-t-elle à son ami, et pas l'autre à Storybrooke, qu'est-ce que tu comptes faire?
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Je lui parlerais sans doute de cette cicatrice et de ce que je ressentais à son égard, mais pas maintenant, pas avec ma fille dans les parages. Elle n’avait pas besoin de savoir, pas maintenant. Ce qu’elle savait, c’était que j’avais été torturé au Pays des Merveilles et que je n’en étais pas ressorti indemne, et cela était bien suffisant pour le moment.
La tirade de Roserouge sur ce qu’il s’était passé à New-York me fit avoir un sourire amer. Les deux ans passés en tant que Mercutio m’avaient semblé bien moins pénibles que les vingt-huit ans du Sort Noir. Perdre sa mémoire, perdre son identité et vivre sans nos êtres chers avait été difficile pour tout le monde, j’en avais bien conscience. Mais pour moi, ces vingt-huit ans, dans la prolongation de ma fuite du maudit Pays des Merveilles, avaient été une torture dont j’étais parfaitement conscient. Je me rappelais que j’étais Jefferson, que je venais d’un autre monde, que j’avais une fille, que je l’avais trahie et que j’avais passé des années prisonnier d’une psychopathe en punition. Et parallèlement à cette vie que je savais être la vraie, la bonne, j’avais celle de ce riche héritier aux graves problèmes mentaux que son père avait envoyé dans un manoir à Storybrooke pour se reposer, ce paria dont tout le monde avait peur. Deux vies à jamais irréconciliables. À New-York, je n’avais été que Mercutio, rien que lui, entièrement lui, sans les problèmes de Jefferson, sans la souffrance d’être loin de ma fille. Et malgré le fait que j’étais effectivement en colère contre ce qui nous avait privés de nous-mêmes et de ceux que nous aimions, une partie de moi était reconnaissant à cette malédiction, ce sort ou quoi que ce fût, de ne pas m’avoir laissé mes souvenirs cette fois-ci. Mon esprit ne l’aurait certainement pas supporté, cette fois.
« - La Malédiction de Regina… je comprends que toi et les autres vous n’ayez pas eu trop de mal à lui pardonner. Et j’ai fini par le faire aussi, au point que j’ai l’honneur de pouvoir l’appeler mon amie, maintenant. Mais à choisir entre sa Malédiction et l’autre, je prendrais l’autre un million de fois sans hésiter. »
Grace me posa une main sur le bras et m’embrassa la joue, voyant que je repartais dans un endroit sombre de mon esprit et que j’avais besoin d’une ancre. Je lui souris et hochai la tête pour lui signaler que tout allait bien avant de reprendre une gorgée de thé en regardant notre invitée.
« - Je ne sais pas encore, pour être honnête. J’ai un peu de mal à voir plus loin que le jour suivant en ce moment. Je passe du temps avec Grace, je fais des chapeaux si des gens m’en commandent, je vais parfois prendre le thé chez Regina. Mais je n’ai pas de projet à long terme. Et toi, ma chère Hope ? Tu sais ce que tu vas faire ? »
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Dernière édition par Jefferson Stewart le Sam 10 Sep - 21:26, édité 1 fois
Jefferson la remercia pour sa délicatesse à l'égard de sa cicatrice. Celle-ci n'avait jamais inspiré à la jeune femme un quelconque sentiment de répulsion, mais elle comprenait qu'il ne veuille pas en parler dans l'immédiat. A voir de l'extérieur, la chose n'avait pas eu l'air si terrible, mais à vivre, cela avait été sans aucun doute bien différent.
Mais si Roserouge ne gardait pas de bons souvenirs de New-York, le chapelier, lui, l'avait bien mieux vécu. Toutefois, ils se rejoignaient sur un point: ils étaient parvenus à pardonner la reine pour ce qu'elle avait fait.
-Je pense que tu m'aurais détestée à New-York, lui assura-t-elle.
Rien qu'elle, avec le recul, ne pouvait pas se supporter...C'était s'il avait pu l'apprécier ainsi que cela aurait été inquiétant.
Elle voulut alors savoir ce qu'il comptait faire, a présent que les choses étaient vraiment redevenues normales. Lui avait quelques projets, et il lui posa la même question en retour.
-Je ne sais pas encore, répondit-elle en haussant les épaules. Pour l'instant, je viens de retrouver ma mère et ma grand-mère au château...Je vais sans doute leur donner un petit coup de main avant de pouvoir retravailler avec les roses.
Elle but un peu de son thé en faisant attention à ne pas en laisser couler.
-Je pense que si quelque-chose vient à me manquer du monde sans magie, déclara-t-elle ensuite, c'est ce sentiment d'égalité entre tous. Plus de rois, de reines, de princes ou princesses, plus de bourgeois ou de paysans mais juste des gens. Avec certes des personnes plus ou moins riches, mais plus de révérences ni de belles paroles. Juste de la spontanéité.
Elle marqua une pause avant de poursuivre:
-Non pas que j'aie envie de repartir. Ici, c'est chez moi...Mais je me dis qu'y retourner de temps à autres afin de retrouver cela...Ce ne serait peut-être pas si mal.
Elle était un peu partagée.
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Jefferson Stewart
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♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
« - Pour être parfaitement honnête avec toi, ma chère, il n’y avait pas beaucoup de gens que je ne détestais pas, à New-York. Mercutio était un peu en colère contre la terre entière. »
En cela, le pickpocket ressemblait beaucoup à ce que j’avais pu être avant de recevoir mon chapeau ou après la fin de la Malédiction. Je me rendais compte que j’avais beaucoup de colère en moi que je n’avais pas toujours su exprimer ou canaliser, voire que j’avais complètement mis de côté quand je vivais avec Priscilla, puis avec Grace. Je savais qu’au fond de moi, la frustration qui m’avait poussé à devenir le voleur que j’étais devenu était toujours là, bien cachée par les divers troubles que la vie m’avait balancé à la figure depuis que j’avais quitté ma fille pour amener Regina au Pays des Merveilles.
Je bus encore une gorgée de thé et me passai une main dans les cheveux. Grace termina son thé, puis demanda si elle pouvait aller jouer dehors un moment avec Spot. Je lui souris et lui dis qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Elle m’embrassa sur la joue et alla amener sa tasse vide dans la cuisine avant de venir prendre notre chien et de sortir en nous disant « À plus tard ! ». Par les Dieux, que j’aimais ma fille !
Je reportai dès lors mon attention sur mon amie. C’était si bon de la revoir après tout ce temps. Sa voix avait tout de suite un effet apaisant sur mon esprit, dû certainement à nos longues conversations au palais de Cora où nous parlions à travers une porte fermée.
« - Je comprends ce que tu veux dire. Avant Storybrooke, je n’aurais jamais pensé pouvoir appeler Regina mon amie, même en oubliant ce qu’elle avait fait. Elle est reine et moi, je ne suis au mieux qu’un chapelier et au pire un voleur. Mais aujourd’hui, je vais régulièrement prendre le thé chez elle et ma fille est amie avec les princes et princesses. Le monde sans magie a beaucoup de défauts, mais cet aspect-là est plaisant. »
Retourner dans le monde sans magie de temps en temps ? L’idée me plaisait, mais je doutais que ce soit possible à moins de retourner à Storybrooke. Mon chapeau ne me permettait de voyager qu’entre les mondes magiques, les mondes qui avaient des points d’accès à la magie. Si New-York ou Boston en avaient, je ne les connaissais pas et je ne prendrais pas le risque de ne pas pouvoir rentrer. Pas cette fois.
« - Tu vas sûrement me trouver très superficiel, voire vénal, mais ce qui me manque le plus, de Storybrooke, c’est le manoir que j’y avais. Maintenant que j’ai retrouvé ma fille, avoir une grande maison avec plein de jolies choses et un grand jardin me plairait bien. Cette maison que j’ai là, elle est très bien, je ne la regrette pas. Mais j’aimerais pouvoir offrir tellement plus à Grace. »
Je jetai un œil par la fenêtre et regardait mon trésor jouer avec Spot en riant.
« - Tu as des enfants, Rose ? »
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Jefferson lui assura qu'il ne l'aurait pas plus détestée que les autres à New-York, étant donnée qu'il détestait tout le monde.
-Peut-être nous serions-nous appréciés dans notre haine mutuelle, suggéra-t-elle alors en retour avec un petit rire.
De toute façon, ils ne le sauraient jamais. Et Rose ne tenait pas à le savoir. Perdre la mémoire et avoir une nouvelle vie qui n'était pas la sienne une fois encore...Non merci.
Bientôt, Grace sortit pour jouer avec son petit chien, laissant la jeune femme seule avec son ami le chapelier. Rose la trouvait adorable. Jefferson pouvait bien dire ce qu'il voulait à son propre compte, il était un bon père.
Elle lui fit savoir que s'il y avait bien une chose qui lui manquait des malédictions, c'était le fait que tout le monde était mis sur le même plan. Que s'il y avait quelques différences de statut dues aux professions et aux richesses des uns et des autres, aucune loi n'imposait à quiconque de rester à distance d'une autre personne sous prétexte qu'ils ne venaient pas du même monde. Jefferson comprenait ce sentiment car il avait développé une amitié avec Regina.
-Au moins, répliqua-t-elle, on peut accorder à ces malédictions qu'elles auront permis de corriger certaines erreurs de notre monde. Et si tout est loin d'être parfait...C'est en bonne voie.
Elle-même se demandait si elle n'allait pas retourner dans l'autre monde de temps en temps. Si elle pouvait avoir une garantie de retour dès qu'elle le souhaitait, car elle ne voulait pour rien au monde rester définitivement coincée loin des siens.
Ce qu'il manquait à Jefferson, c'était son manoir. Sa maison ici était jolie, mais bien différente de celle qu'il avait à Storybrooke. Il voulait être en mesure d'offrir davantage à sa fille. Ce que Rose pouvait comprendre.
-Tu pourrais lui offrir un palais, suggéra la blonde. Tu t'entends bien avec Regina. Tu pourrais devenir le chapelier officiel de la cour et vivre là-bas. Pas mal d'appartements n'attendent que d'être occupés, en plus.
Bon, par contre, c'était une partie d'un tout donc ils vivraient dans un monde toujours en mouvement ou il n'y aurait plus besoin de faire des kilomètres pour accéder à la vie et aux commerces, au lieu d'être isolés dans les bois au milieu d'une atmosphère plus calme. Peut-être n'était-ce pas ce qu'il cherchait...
Jefferson la prit un peu au dépourvu en lui demandant si elle avait des enfants.
-Non, répondit-elle simplement, bien qu'un peu surprise. Non, je n'ai pas d'enfants.
Après tout, il fallait un mari pour cela, ou tout du moins un amant, et elle n'avait ni l'un, ni l'autre. Tout comme elle n'en avait jamais eu, d'ailleurs. Pas plus qu'à Storybrooke ou à New-York ou Rosalind avait affiché une personnalité plus que misanthrope.
-Peut-être un jour, ajouta-t-elle toutefois, qui sait?
Le destin pouvait prendre des tours parfois surprenants.
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Jefferson Stewart
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♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
On me surnommait le Chapelier Fou depuis mon retour du Pays des Merveilles, mais avant mon passage chez la Reine de Cœurs, je n’avais jamais que fini mon apprentissage auprès de mon maître et je n’avais jamais exercé en tant que chapelier. Puis, au Pays des Merveilles, j’avais été forcé d’exercer mon métier sous la menace de tortures innommables et de ne jamais revoir ma chère fille, et à Storybrooke, j’avais refait des chapeaux dans l’espoir de recréer mon chapeau magique et de rentrer à la Forêt Enchantée. Aucune de ces occurrences n’étaient des circonstances très heureuses pour exercer son métier, un métier qu’on n’avait pas choisi d’autant plus.
Mais c’était différent depuis mon retour de New-York : ce travail était calme, répétitif et sûr. Tout le contraire de tout ce que j’avais pu faire avec mon cher couvre-chef enchanté. Parfois, une partie de moi avait soif d’aventure et de frissons, mais l’autre, la partie la plus responsable et la plus aimante, pensait à ma fille et au fait que nous avions été séparés si longtemps. S’il m’arrivait encore quelque chose lors d’une aventure ou d’un vol comme je les faisais avec mon épouse, je ne savais pas si Grace, aussi patiente et bonne qu’elle l’était, pourrait me pardonner, cette fois-ci. Alors je me contentais de faire des chapeaux pour la Cour et les gens qui en voulaient. Ce n’était pas si mal, finalement, et j’avais pu trouver une alternative au mercure pour la confection de mes produits pour éviter de finir vraiment aussi fou qu’un chapelier.
« - Regina a déjà fait beaucoup pour Grace et moi, je ne sais pas si j’oserais lui demander un tel honneur. Je suis loin d’être le meilleur chapelier du Royaume, encore moins de la Forêt Enchantée. Mon père était – est ? – bien meilleur que moi. Et c’est sans parler de mon maître. Non, j’ai fait les chapeaux pour la fête des retrouvailles et c’était déjà un insigne honneur, mais je ne pourrais pas prétendre au titre de chapelier royal. »
J’étais connu comme un voleur, comme un criminel, comme un dérangé, et surtout, j’avais déjà montré que j’étais capable de choses terribles par vengeance. Ce ne serait certainement pas rendre service à la jeune reine si un membre de sa Maison se traînait ce genre de réputation.
Je souris à mon invitée et posai une main sur son avant-bras.
« - J’espère que tu en auras, si tu en veux. Tu ferais une mère formidable. Encore une fois, si c’est ce que tu veux. Moi, je sais que j’en voulais et j’en ai eu une. Une enfant formidable que je ne mérite même pas… »
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Cela aurait fait plaisir à Rose de voir Jefferson et sa fille davantage. Pourquoi ne viendraient-ils pas s’installer au palais ? Son ami connaissait bien Regina, et à présent, ils s’étaient réconciliés. Peut-être qu’elle serait ravie d’accueillir la petite famille chez elle. Rose elle-même s’y trouvait bien. Ses appartements n’étaient pas ceux d’une princesse, comme elle résidait dans les quartiers des domestiques, mais elle s’y plaisait. Sans doute en irait-il de même pour eux. Mais Jefferson ne pensait pas pouvoir se permettre de demander cela à Regina. Elle en avait déjà fait beaucoup pour lui et sa fille, et il estimait suffisant l’honneur de s’être chargé de la fabrication des chapeaux pour le bal des retrouvailles.
-Et pourquoi pas ? Lui demanda en retour Roserouge avec un haussement d’épaules. Tu crées des choses merveilleuses. Tu as vu des choses que peu d’autres ont pu voir au cours de leur vie. Ton inspiration est bien nourrie. Pourquoi ne pas essayer ?
Elle ajouta :
-Si tu veux je peux…Lui glisser l’idée ? Si tu le souhaites, naturellement. Si tu préfères ta maison, je le respecterai et motus, on n’en reparlera plus.
Bien sûr, son passé de voleur revint sur le tapis. Regina accepterait-elle de compromettre son image en accueillant un ex malfrat ?
-Et moi, j’espionnais le pays des merveilles et la reine de cœur pour le compte de Rumpelstiltskin, rétorqua la jeune femme avant d’ajouter : Sans compter que Regina elle-même a fait des choses pour le moins regrettables.
Elle marqua une pause avant de reprendre :
-Nous portons tous un fardeau, Jefferson. Mais à présent, maintenant que les malédictions sont derrière nous, nous pouvons repartir sur un pied d’égalité. Peut-être pas complètement à zéro, mais presque.
Et un bon moyen d’écrire une nouvelle histoire serait sans doute de se marier et d’avoir des enfants. Comme Regina l’avait fait. Après tout, c’était ainsi que leur monde fonctionnait. C’était la fin de la plupart des contes et le début de nouveaux. Mais serait-ce son histoire à elle ? Cela ne lui était pas encore arrivé, en tout cas.
Elle ne put retenir un petit sourire lorsque son ami posa sa main sur son avant-bras. Un geste familier qui avait quelque-chose de réconfortant. Il était persuadé qu’elle pourrait faire une bonne mère et espérait qu’elle pourrait avoir ce bonheur, si c’était là sa volonté. Et lui estimait que sa fille était un trop beau cadeau pour le vaurien qu’il avait été. Elle lui retourna son geste en posant son autre main sur son poignet.
-Les enfants sont des cadeaux et les cadeaux n'ont pas à se meriter. J'aimerais en avoir...Mais..Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Il y a une autre étape avant cela.
Et en la matière, il n'y avait rien à l'horizon.
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Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
Je souriais tendrement à la jeune femme. Je n’avais pas eu besoin d’exprimer mes réserves quant à mon passé de voleur et de filou pour qu’elle comprenne que je ne me considérais pas digne de l’honneur d’être nommé Chapelier de la Cour. Elle me connaissait assez bien pour cela.
« - Ecoute, si tu peux lui glisser l’idée, je ne dirais pas non. J’aime bien cette maison et l’aide que Regina m’a apportée pour la remettre en état après toutes ces années me l’ont rendue encore plus agréable, mais Grace mérite mieux qu’une chaumière dans les bois. C’est une fille intelligente, courageuse et forte. Et puis, j’avoue que je serais plus rassuré que nous vivions au château, au milieu de gardes et de gens pour assurer la sécurité plutôt qu’au milieu des bois avec juste nos voisins pour nous avertir ou nous apporter leur aide. Oui, essaie de lui glisser l’idée si tu peux. »
De toutes manières, je poserais la question à Grace avant de prendre la moindre décision. Elle était assez grande et assez sage pour que son opinion compte aussi. Je n’allais pas lui imposer de vivre quelque part où elle ne voudrait pas. Je ne lui imposerais pas une vie dont elle ne voudrait pas, j’avais vu de mes propres yeux ce à quoi cela pouvait conduire : mon père avait voulu m’imposer sa vie et son métier, et dès que j’en avais eu l’occasion, j’étais parti, pour ne plus jamais le revoir. Je ne voulais pas que Grace fasse pareil avec moi, je voulais qu’elle se sente libre de choisir son chemin en sachant que je lui soutiendrais toujours.
Rose posa une main sur mon poignet et mon sourire s’élargit. Je ne savais pas ce que j’avais pu faire dans ma vie d’assez bien ou vertueux pour mériter une amie comme elle. Elle avait raison : Grace n’était pas un prix que j’avais mérité, mais un cadeau du ciel que je devais chérir et que je chérissais de tout mon cœur. Ce cadeau, je le devais à ma Priscilla, ma belle et courageuse Priscilla qui était venue me chercher au Pays des Merveilles, la première fois que j’y avais eu des problèmes. Ce maudit Royaume lui avait coûté la vie et depuis ce jour, j’avais tout fait pour que Grace ne souffre pas trop de cette absence. Mais à présent, peut-être serait-il temps que j’arrête de vivre dans le passé et que je me tourne vers l’avenir ?
Je chassai ces pensées d’un léger secouement de tête, puis acquiesçai.
« - Je suis sûr que tu trouveras. Et j’espère de tout mon cœur que vous aurez des enfants, si tel est votre souhait. »
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