Peu à peu l’ambiance électrique reignant dans ma demeure et aux alentours se calma. Comprenant qu’il n’était pas de bon augure de jouer avec la demoiselle, je repris mon rôle d’employeur et me concentra à nouveau sur la raison qui m’avait poussée à la convoquer. Les idées de Juliette n’étaient vraiment pas mauvaises. Il faudrait bien évidemment voir ce qu’elles donneraient une fois posées mais les premières esquisses de ce plan me plaisaient. Après avoir évoqué le thème de la soirée, nous nous arrêtions sur la musique. Bien entendu, il était hors de question pour moi de me contenter de ces vulgaires CD audio. De mon point de vue, ils manquaient cruellement de personnalité. Seul un orchestre pouvait rendre cette soirée magique et je m’accordais parfaitement aux idées de la demoiselle à ce sujet. Elle me confia alors avec toute l’honnêteté du monde qu’elle n’était pas dans cette ville depuis suffisamment de temps pour connaître les artistes de la ville. Elle m’assura cependant que son employeur saurait répondre parfaitement à ma demande. « Cela me convient parfaitement, ma chère ! Je prendrais donc contact avec votre employeur aussi vite que possible. » Son ignorance ne me dérangeait pas le moins du monde. Je savais mieux que personne reconnaître la valeur d’un travail d’équipe. Après tout, tout au long de ma vie j’avais collaboré avec des associés précieux sur les plus importants de mes projets !
Nous parlions ensuite de nourriture. Bien évidemment, j’avais pensé à ma chère et douce Kathelyn pour tout ce qui concernait les desserts. Il n’y avait pas de meilleure pâtissière que ma très chère fille spirituelle et je savais qu’elle saurait se montrer à la hauteur de la tâche que je désirais lui confier. A nouveau Juliette, prenant note de ma demande, me proposa de rencontrer différents traiteurs afin de sélectionner celui qui procurerait le buffet pour cette soirée. « Ce sera avec plaisir que je les rencontrerais. Vous serait-il possible d’organiser une séance de dégustation en proposant à chacun d’amener leurs meilleurs produits ? J’aimerais me faire une opinion directement sur pièce. »
Les cartons d’invitation étaient également un point important à régler pour la soirée. Après tout, ils étaient la vitrine de la soirée et la première impression se devait d’être toujours impeccable. Je me montrerais donc intransigeant sur ce point ! Appréciant le professionnalisme de mon interlocutrice, je hochais la tête gentiment à ses paroles. « Cela me convient parfaitement ! Je vous enverrais donc mon texte d’invitation et vous me présenterez le résultat par la suite. Ainsi, je pourrais juger de sa qualité en voyant le produit fini. » Je tendis alors la main pour récupérer l’adresse de la jeune femme.
Il était alors grand temps de lui faire part de mon approbation ! Je lui laisserais carte blanche pour l’organisation de la soirée. Bien qu’inexpérimentée dans cette ville, Juliette me faisait la meilleure des impressions et je savais qu’elle serait digne de ma confiance. Rassuré par le joli sourire qui éclaira son visage, je l’imitais en lui offrant la plus sincère des déclarations. « Je ne doute pas un instant que vous le serez ! Cependant, je souhaiterais garder un œil sur l’avancée de l’organisation. Je pourrais ainsi m’assurer que vous resterez sur les rails de ce que je désire. J’espère que vous n’y voyiez pas d’inconvénients ? ».
Prête à s’en aller, je tenais cependant à lui montrer les lieux afin qu’elle se fasse une idée plus concrète de la salle où la soirée se déroulerait. Je l’invitais donc à me suivre et nous quittions mon bureau pour nous rendre au rez-de-chaussée. Je pris alors soin d’écouter la question de Juliette et y répondis avec sincérité. « C’est exact ma chère, je vais partie des maudits de cette ville. Comme beaucoup d’entre eux, sa rupture m’a beaucoup chamboulé. J’avais besoin de me changer les idées et je sais que c’est le cas également pour un bon nombre d’entre eux. C’était donc le moment idéal d’organiser une petite fête à mon domicile. » Je n’avais cependant pas été totalement honnête dans mes déclarations. Me changer les idées n’était pas l’unique raison qui motivaient mon geste. J’espérais également pouvoir me rapprocher de certaines personnalités importantes et intéressantes qui pourraient donner un sens à ma vie et me permettrait de me relancer dans le monde palpitant des affaires. Je relevais alors mon attention vers la jeune femme qui m’accompagnait. « Si je puis me permettre une question, depuis combien de temps vivez-vous à Storybrooke ? Comment se fait-il que vous vous soyez retrouvée à travailler dans cette entreprise d’event ? »
Il acceptait mes idées. C’était déjà une bonne chose. Si sur un aspect purement basé sur la personnalité, nous étions clairement en désaccord, sur un plan professionnel cela semblait passer. Malgré mes nombreuses lacunes en ce qui concerne le fonctionnement du monde moderne, je réussissais à le retourner à notre avantage, et mon honnêteté lui convenait parfaitement.
« Je les préviendrais de vos attentes afin qu’ils soient le plus préparé possible. En ce qui concerne la dégustation, je ne voit aucune objection à votre requête. Nous reviendrons vers vous pour convenir d’un rendez-vous afin de mettre en place cette dégustation. Je ne peux vous confirmer une date immédiatement sans contacter nos traiteurs avant. »
Annonçais-je avec professionnalisme tout en notant des mots-clés de ce qu’il me restait à faire pour monsieur Ravenswood. Au vu du personnage, il m’avait semblait essentiel de lu apprendre que le rendez-vous ne pouvait être fixé à l’instant T. Son empressement, ne pouvait être assouvi lorsque d’autre professionnel entraient en compte. Je me doutais que ce dernier en avait conscience mais je tenais à le souligner. Tout ce qui était dit ne pouvait être interprété ou remis en cause. Le sujet se place donc sur les cartons d’invitation, et comme pour le reste je trouvais réponse à tout conciliant nos pratiques et ses demandes. Je devais avouer que j’aimais bien exercer ce travail. Ca m’occupait l’esprit et cela m’empêcher de trop me morfondre sur mon sort, celui de ma famille ou celui de mes sujets. Sans compter qu’il était moins stressant de faire cela que de diriger un royaume. Déjà je n’avais aucune vie sous ma responsabilité, directement cela s’entend, même dans cette ville à des lieux de mon royaume je savais que mes sujets attendaient mon retour et que s’il leur arrivait quelque chose à eux, je ne pourrais me le pardonner. Lorsqu’il me complimenta, je lui souriais poliment avant de poursuivre :
« Naturellement, le client est roi. »
J’espérais seulement que ce dernier ne serait pas trop intrusif, mais dans le cas où ça serait le cas je savais que mes patrons sauraient le recadrer. Pour l’heure, je ne cherchais pas à le contredire, notre rencontre avait déjà été voilé par une ombre bien plus importante que ce que nous pensions. Il était la face caché de Hyde, mon tortionnaire, l’homme qui m’avait brisé. Pour l’heure je n’étais pas en mesure de le découvrir.
La visite des lieux commença et j’en profitais pour lui poser la question qui me taraudait l’esprit à savoir pourquoi il avait attendu tout ce temps pour appuyer sa condition sociale. Face à sa réponse j’hochais la tête en signe d’accord. Il n’avait pas spécialement tord. Les esprits avaient été traumatisé par la fin de la malédiction, toutes personnes qui m’en parlaient, me disaient la même chose.
« Je suis arrivée avec la première vague de maudit, il y a bientôt trois mois. Et pour ce post, ce fut le fruit du hasard. Je voulais me changer les idées et comme un grand nombre de maudits, mes patrons ont décidé de me donner ma chance. »
Inspirant profondément, nous arrivâmes dans une grande salle et je demandais :
Bien qu’inexpérimentée, la jeune femme semblait être pleine de bonnes idées et de volonté. Ce fut donc tout naturellement que j’acceptais son offre… après tout on ne pouvait espérer obtenir de bons résultats sans prendre de risques ! J’étais prêt à placer ma confiance en elle tout en lui faisant promettre de m’accorder un droit de regard sur l’organisation de cette fête. Je ne pouvais pas me permettre un échec cuisant pour ma première soirée en société ! D’un hochement de tête, j’apportais mon entière approbation aux propos de Juliette. « Cela me convient à merveille, ma chère ! Je me réjouis que nous puissions trouver un terrain d’entente concernant ses différents détails. J’attendrais donc vos suggestions aussi vite que possible. » J’avais appuyé sur ces derniers mots afin de lui faire comprendre que je serais disposé à attendre mais pas éternellement. « Je souhaiterais que cette fête se déroule le 15 du mois prochain. Pensez-vous que tout pourra être organisé à temps ? » La question était sans doute bien idiote. Juliette disposait de trois semaines pour organiser cette fête ! Cela serait amplement suffisant pour tout mettre en place.
Après m’avois donné son accord pour suivre de près les préparatifs, je lui donnais mon feu vert définitif pour l’acquisition de ce mandat. Cela la fit grandement sourire et je me réjouissais de savoir que nous avions enfin trouver un terrain d’entente. Cela n’annonçait que le meilleur pour la suite ! Bien évidemment, si je m’étais douté du lien qui unissait la demoiselle à mon horrible et démoniaque alter-ego, sans doute que ma joie aurait eu un goût beaucoup plus amer.
Une fois nos affaires réglées, je l’amenais vers la salle où aurait lieu sa première bataille. C’était une pièce que j’affectionnais tout particulièrement. La salle était grande, répartie sur deux étages et le papier peint verts donnait à la pièce une ambiance des plus exquises. Elle ressemblait à s’y méprendre à la salle de bal que je possédais à Thunder Mesa. Après la Malédiction, j’avais encore effectué des travaux pour que la ressemblance soit d’autant plus criante.
Un sourire fier planté sur mes lèvres, je m’étais retourné vers Juliette et je répondis à sa remarque. « Tout à fait, ma chère ! Comme je prévois de recevoir une trentaine d’invités il me semble que la pièce s’y prêtera magnifiquement bien. N’êtes-vous pas de cet avis ? » La pièce était encore déserte mais elle promettait d’accueillir la plus splendide des célébrations. Il était temps de mettre les talents de Juliette à l’épreuve. « Alors je vous écoute ! Dites-moi ce que vous imagineriez pour cette soirée… au niveau de l’ameublement, des décorations… ! Laissez parler votre imagination, je veux le plus de détails possibles ! »
Mes propositions plaisaient à l’entrepreneur et je me sentais soulagée. J’étais toujours mal à l’aise pour une raison qui me dépassait, pourtant ce n’était pas faute d’essayer de comprendre pourquoi cet homme me disait quelques choses. Pourquoi mon instinct me disait de prendre mes jambes à mon cou ? Je n’en savais rien, et c’était certainement ce mystère qui me faisait rester. Je détestais cette impression aussi déconcertante soit-elle, mais j’aimais comprendre. J’avais besoin de comprendre, mon esprit le voulait.
« Il va falloir que vous vous montriez disponible, mais oui c’est possible »
Répondais-je en notant la note sur mon carnet avant qu’il n’entame une visite guidée de son manoir qui offrait des pièces sombres, et dénudée de la monde personnalisation à croire que personne vivait ici. Naturellement je songeais à la blancheur de mon château et je ne pouvais m’empêcher de fair elle comparatif, c’était vraiment l’opposé. Une fois arrivés dans une grande pièce, je supposais que cette salle au carrelage violet et au mur marron foncé, je supposais que se serait là où se déroulerait le bal.
« Pour une trentaine d’invités, je pense que la pièce est assez spacieuse. »
Répondais-je tout en m’avançant dans cette dernière. Décidément cet homme était étrange, trente invités pour appuyer sa condition sociale, qui allaitais donc pouvoir inviter ? Chassant cette question de ma tête pour me concentrer sur sa demande je retenais un soupir avant de répondre vaguement :
« Je mettrais l’orchestre sur en face de nous sur le côté gauche, afin de ne pas couper la lumière qui entre des potes-fenêtres. Le buffet serait juste en dessous, afin de ne pas couper la pièce et permettre à vos invités à se mouvoir et à danser à leur guise »
M’humectant les lèvres, je me retournais vers lui en demandant :
« Pour l’ameublement j’ai besoin d’y réfléchir et de voir ce qu’il est possible de faire avec le délai que vous nous avez imparti… Je sais que vous désirez des réponses, mais là il va falloir vous montrer patient. »
Achevant ma phrase avec un sourire pour lui faire passer l’information, je jetais un regard à l’heure qu’annonçait ma montre, cela faisait presque deux heures que j’étais dans cette demeure à converser avec cet homme. Il était temps pour moi de me congédier, afin de travailler davantage sur son projet. Me rapprochant de lui, j’annonçais avec tact ;
« Monsieur Ravenwood, je vous suis reconnaissante de m’avoir accordé votre temps, votre confiance, ainsi que de m’avoir montré ses quelques pièces. Désormais c’est à moi et au reste de l’équipe Be You Guest de réaliser vos souhaits, donc je vais devoir vous quitter afin de converser acec eux sur votre projet et vos attentes. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient bien sûr ? »