Ne pas m’endormir et ne pas la lâcher c’est ce que ma nouvelle amie m’avait demandé et c’est ce que je m’appliquais à faire pendant que les scorpions géant transperçaient le sable à une vitesse enivrante. Protégeant mon visage des frappement du sable je plaçais ma tête dans le dos d’Azia et me laissais porter par la situation, tout en faisant taire mon esprit torturé. J’étais épuisée. J’avais peur que Rozen échoue dans sa tâche, bien que je me refusais à lui avouer. Elle avait dit qu’elle nous ramènerait à Storybrooke et j’espérais qu’elle y arriverait. Je perdais rapidement la notion du temps, si bien que quand on s’arrêta je me retrouvais légèrement décontenancée. La voix de Rozen attira mon attention et j’hochais a tête, tandis qu’Azia ajoutait qu’elle allait aider sa sœur. Une fois de plus j’acquiesçais et descendais de mon perchoir. Mes bras se repliant contre mon torse je luttais contre les frissons, bon ok j’étais toujours pas au top de ma forme, mais au moins j’avais fini de délirer. Enfin presque, pensais-je tout en voyant le visage de mon mari se dessiner dans le sable pendant que les baroudeuses du désert finissait le montage des tentes et que Rozen me rejoignait sous la tente pour revenir à la charge sur l’origine de mes cicatrices. Mon bras enlaçant le sien, je levais des yeux fatigués sur Rozen :

« Pourquoi est-ce aussi important, c’est du passé ... »

Murmurais-je tout en posant ma tête sur son épaule avant de lâcher :

« Ok .. J’avais promis apr... »

M’arrêtant en plein milieu je regardais nos compagnons de route faire leur arrivée. Ses derniers nous apprenant l’arrivée d’une tempête de sable, je me décomposais. Il manquait plus que cela. Contrairement à Rozen je ne trouvais pas l’idée excellente. Cette dernière sortie d’ailleurs de la tente et je ne tentais pas de la retenir à quoi bon elle n’écouterait pas. Levant les yeux vers les dompteuse de scorpions je proposais :

« Je peux dévier la tempête de sable !
- Juliette rien ne sert de prendre autant de risque, ce n’est pas dramatique
- Je ne veux pas être bloquer dans ce désert trop longtemps …
- Il va falloir s’y faire majesté, ma sœur à raison on ne prendra pas le risque de vous perdre ! »

Serrant les dents je retenais la remarque acerbe et capricieuse qui me brûlait les lèvres. Je ne devais pas m’en prendre à elles. J’étais fatiguée. Fatiguée et mes nerfs avaient été mis à rude épreuve depuis ses derniers jours. Azia remarquant ma tension je sentais sa main saisir la mienne tandis qu’elle murmurait tout en me tendant ma gourde :

« Ne t’en fais pas ça ira Juliette, il te suffit de lâcher prise un peu. Elle comprendra. N’oublie pas que tu nous a tous sauvé en tuant le prince »

Levant les yeux vers mon ami, je lui souriais tristement avant de répondre en caressant sa joue du bout des doigts :

« Je n’ai libéré personne, c’est Rozen, ta sœur et ses amis qui nous ont libéré.
- Elle la fait par amour pour toi !
- Je ne suis pas une sauveuse Azia »

Concluais-je, avant que la tente ne s’ouvre à nouveau pour laisser entrer Rozen te son pseudo oncle. Cette dernière dans toute sa splendeur commence à parler de ce qu’elle rêve en avouant au passage qu’elle entend une voix. Fronçant des sourcils je retenais l’information dans un coin de ma tête. On en parlerait plus tard. Comprenant qu’elle voulait que je poursuive je répondais en la regardant avec tendresse :

« Je rêve d’une bonne tasse de thé à la rose de Wonderland ! »

J’avais clairement compris à quoi elle jouait et si elle voulait arriver à ses fins j’allasi avoir besoin de me détendre, lançant un regard à Absolem consciente que sa magie pourrait apporter ce que je désirais, je demandais :

« Personne aurait de l’alcool je sens qu’on va en avoir besoin »

Oui vous ne rêvez pas ! Moi Juliette White Queen, Reine blanche de Wonderland, fille du seigneur capulet, je demandais de l’alcool.

Je me laissais guider par les scorpions des sables, pensif, oui, j’étais complètement parti dans mes pensées, à la fois à propos du passé et de tout ce qui s’était passé entre mon frère et moi, mais également à propos du présent et de l’avenir. Rozen. Cette jeune fille que j’avais tant souhaité était enfin près de moi et cela me remplissait de joie, elle était à un âge où cela devenait vraiment intéressant de faire partie de sa vie. Elle était à un tournant, notamment au niveau de ses capacité et je pouvais être là, l’aider, la guider. Pas à pas, nous pouvions nous rapprocher. C’était une très bonne chose et dans un sens, je prenais ma revanche face à celui qui m’avait tout prit jadis.

Au bout d’un moment, nous fîmes une pause, un arrêt bien mérité après tout le chemin parcouru, les filles et notamment la Reine Blanche, avait besoin de cette pause, après tout ce qu’elles avaient vécu pour en arriver là, je ne pouvais que comprendre. J’étais là, silencieux mais j’observais beaucoup, cela m’aiderait sans aucun doute à me positionner par la suite.
Je restais alors, un instant à côté de la tente, tandis que les filles étaient à l’intérieur, une tempête de sable était en préparation, mais bon… juste quelques instants. Le temps de réellement prendre conscience de l’instant. Puis, je fus rejoins par la petite bouille de Rozen. Elle était très mignonne, mais aussi attendrissante. Pourtant si elle connaissait toute la vérité, serait-elle encore ainsi avec moi ? Pas sûr…

Je souris alors à la jeune fille lorsqu’elle m’interpella de mon nom, je la regardais dans les yeux, pétillant de curiosité à l’idée qu’elle vienne me chercher, elle m’expliqua alors que c’était parce qu’elle avait tout un tas de questions, plus ou moins agréables, mais bon, ça, c’était tout à fait normal. Surpris lorsqu’elle m’enlaça, je ne la repoussais pas, bien au contraire, je la serrais doucement contre moi, elle semblait si jeune, si petite et si fragile, comme ça, me regardant avec un peu d’espoir. Ma nièce était décidément pleine de ressources, puis elle se détacha et rejoignit les filles dans la tente.

Je soupirais alors un peu, un sourire toujours aux lèvres, avant de rejoindre le petit groupe. J’arrivais apparemment pile au bon moment car la reine blanche demandait de l’alcool pour passer le temps. Je m’installais alors et fit apparaître avec ma magie, de l’alcool mais aussi tout un service pour que nous puissions boire tous ensemble… « Si cela vous conviens Majesté, voici de quoi satisfaire votre soif… par contre... », je regardais Rozen, un petit sourire amusé, « Je ne sais pas si cela peut convenir à notre jeune Rozen... », dis-je alors pour taquiner ma nièce. J’étais de plutôt bonne humeur et nous allions passer sans doute un petit moment dans cette tente alors, autant y ajouter un peu de piquant.

« Alors, mesdemoiselles, de quoi souhaitez-vous que l’on parle ? Tu m’as dit Rozen avoir des tonnes de questions, je suis plus que disposer à te répondre, quel qu’elles soient cela va sans dire... », dis-je alors avant de boire une gorgée d’alcool pour montrer à tout le monde qu’il n’y avait aucun danger à boire. Bon, cet alcool était certes, un peu fort, mais il se buvait bien et pour ce qui allait suivre, nous aurions sans doute besoin d’un petit remontant.

Au vu des regards effarés des gens qui m'entouraient je me retenais pour ne pas tous les envoyer balader. Quoi ce n'était pas comme si j'avais demandé un thé délirium ? J'avais seulement demandé un peu d'alcool et Absolem s'était exécuté et Rozen s'offusquait ouvertement que je puisse demander une telle chose. Comment pouvait-elle encore me voir comme un ange sur terre ? J'avais exécuté une personne sans le moindre remord ou la moindre pitié.

" Merci Absolem, quant à Rozen je pense qu'elle a l'âge et le droit de boire un verre. Après toutes ses émotions elle l'a bien mérité. "

Sans compter que cela anesthésiera ses douleurs, de son côté Rozen défendait son cas avec vergogne et provocation tout en rappelant à tous que nous étions largement plus vieux que ce que l'on paraissait. Laissant échapper un léger rire, je buvais une gorgée du breuvage d'Absolem, guère soucieuse qu'il tente de m'empoisonner. De toute manière j'étais assez faible pour qu'un simple rhume ne me tue alors autant s'en remettre à ceux qui m'avait sorti de ce merdier. Cependant, si Rozen pensait que j'allais passer aux aveux avec des oreilles indiscrètes, elle se plantait royalement. La tente s'ouvrit une fois de plus pour laisser apparaitre Azia et sa sœur qui tentèrent de se congédier, mais qui furent retenu par Rozen. Croisant le regard d'Azia, j'hochais la tête en signe d'accord avant que cette dernière ne lâche sa sœur pour venir s'asseoir à côté de moi :

" Juliette tu ne devrais pas boire de l'alcool ç ava te déshydrater, déjà que tu as beaucoup souffert de ça … "

Posant ma main sur la sienne, je la faisais taire avec une autorité douce, une autorité comme j'étais la seule à savoir manier d'un simple regard :

" Je crois qu'on a bien le droit à un moment de détente. Je n'ai jamais dit que je me ferais la bouteille, rassure-toi. "

La voix de Rozen s'imposant à moi et je me retournais vers elle avant de répondre, sous le regard attentif de toutes les autres personnes, pensaient-ils vraiment que leur regard sur moi pouvait m'apporter la moindre hésitation à les foutre dehors si tel était mon souhait ? J'étais peut-être affaibli mais j'étais encore capable de faire appliquer des ordres. Chassant mon agacement en m'humectant les lèvres je répondais :

" Mieux vaut ici qu'au quatre vents de la tempête de sable étant donné qu'on a pas voulu que je la dévie, donc non Rozen ça ne me gêne pas ne t'en fais pas tu as bien fait "

Seulement ne t'avise pas à me chauffer avec tes questions sur mes cicatrices, les réponses elle les aura quand nus chevaucheront ses scorpions de terre demain. Je prendrais le même qu'elle ainsi je pourrais tenir parole et ce sans avoir des paires d'oreille indésirable. Buvant une gorgée supplémentaire je me retenais pour ne pas réprimander Rozen sur son caprice de guerrière. Comment pouvait-elle apprécier des cicatrices ? Pensait-elle réellement que ses dernières prouveraient qu'elle avait été courageuse et brillante ?

" Laissez tomber Kara, elle est bornée et assez vieille pour savoir ce qu'elle souhaite faire avec son corps. Si elle change d'avis ou si la septicémie menace de prendre possession de son corps alors nous la soignerons et ce sans demander son avis. Tant que ses jours ne sont pas en danger je la laisse choisir. "

La guerrière sursautant en m'entendant s'adresser à elle, je la voyais baisser la tête en signe de soumission. Elle avait l'âme d'un soldat ça n'en faisait aucun doute, aussi je me doutais qu'avec elle en tout cas le sujet des blessures de Rozen serait clos au moins tant que l'infection ne gagnait pas ses plaies. Aussi en donnant ma décision, je tournais le regard vers Rozen, elle était avertie et je la défiais de prendre la parole pour contrecarrer la mienne. J'étais tolérante, mais il ne fallait pas non plus abuser et trop tirer sur les fils de ma patience. A côté de moi Azia, se tenait tranquille, je savais qu'elle m'inspectait à la recherche de nouveau signe de faiblesse mais je ne cherchais pas à la stopper. C'était dans sa nature. Tant qu'elle ne me palpait pas, je ne dirais rien et au vu de ce qu'elle savait, j'étais intimement persuadée qu'elle ne ferait jamais une chose comme celle-là. Tournant mon regard vers Absolem je demandais :

" Votre associé va rester sur les terres du sud ? "