Storybrooke était ce qu'on appelait une petite ville. L'ancien corbeau qui répondait désormais au nom de Diaval ne pouvait pas dire le contraire. Durant son exil dans ce monde sans magie, il avait traversé des villes d'importance variées, certains avaient la taille d'un royaume de la Forêt Enchantée. Par comparaison, oui, Storybrooke était une petite ville. Pourtant, Diaval la trouvait trop grande à son goût.
Cette opinion reposait sur le fait qu'il était venu jusqu'ici à la recherche d'une personne très importante à ses yeux : Maléfique. On lui avait dit d'être patient et il l'avait été. Néanmoins, il était de plus en plus difficile de continuer d'espérer quand on avait aucun piste.
Aucune piste ? Peut-être pas. L'ancienne méchante reine était la maire de cette ville maudite. Sans doute pourrait-il obtenir les informations qu'il cherchait auprès d'elle. Sauf que Diaval ne prêtait aucune confiance aux paroles pouvant sortir de la bouche de cette sorcière. Il gardait ces distances, espérant que Regina trahisse un indice sur la prison où serait retenu Maléfique. Il était écœurant de voir la méchante reine jouer les gentilles. Oui, jouer, car il n'y avait aucun doute pour lui que toutes ces minauderies pour se faire accepter et pardonner auprès des autres habitants n'étaient que de la comédie. L'ancien corbeau avait subi assez de tortures de la part de Regina pour se méfier d'elle. C'était la seule chose qui le retenait d'entrer en force dans le bureau de madame la maire pour la confronter et obtenir des réponses.
Diaval déplorait plus que jamais d'être privé de sa forme originelle d'oiseau. Cette apparence humaine était, certes, très pratique par moment, pourtant, il n'avait jamais réussi à s'y faire tout à fait. Voler lui manquait terriblement. C'était une sensation qui n'avait aucun équivalent.
Quand la déprime menaçait de l'envahir, Diaval avait pris l'habitude de jouer les acrobates jusqu'à atteindre le toit d'une maison. Il s'installa alors sur le bord de sorte que ces pieds pendaient dans le vide. Il aimait fermer les yeux et prendre une grande respiration en sentant le vent sur son visage, se rappelant combien il était agréable de le sentir sur ces plumes lorsqu'il était encore un oiseau. Aujourd'hui, cela ne suffisait pas à l'apaiser.
Voir la ville depuis ce point de vue élevée lui rappelait son efficacité perdue. Avec son apparence de corbeau, il aurait pu prendre de la hauteur et inspecter cette ville pas si petite beaucoup plus rapidement. Il aurait pu aussi espionner plus efficace. Bref, il s'imaginait atteindre son objectif bien plus rapidement que sous sa forme actuelle.
Une pensée folle se glissa dans esprit : Et s'il essayait ? Après tout, cette ville avait de la magie. Peut-être qu'il... Diaval s'empêcher de finir sa phrase. La magie était différente ici. Isaac l'avait dit, et lui-même le sentait. Et si en essayant de trouver sa forme d'origine, il ne faisait qu'empirer les choses ? Qu'il se retrouvait bloquer entre deux aspects ? Pourtant, impossible de complètement renoncer à cette idée, maintenant qu'il l'avait envisagée.
C'était une idée folle, complètement folle. Ne disait-on pas qu'il fallait être désespéré pour se laisser tenter par ce genre d'idée ? Or, désespéré, il l'était.
Il s'était levé avec précaution, avait tendu les bras et fermer les yeux en essayant de se rappeler les sensations éprouvées sous sa forme de corbeau, essayant de se rappeler ce que cela faisait d'être un oiseau. Il avait un noeud de stress au ventre, pourtant, il sauta.
Échec et douleur l'accueillir en s'écrasant lourdement sur le sol. Diaval hurla alors que sa jambe le faisait particulièrement souffrir. Il avait trop mal pour se traiter d'idiot. Il serra les dents pour s'empêcher de hurler à nouveau et tapa rageusement du poing sur le sol, comme si ce geste avait pu l'aider. On ne pouvait même pas dire que ce geste le défoula puisque cela ne fit que rajouter une douleur supplémentaire.
Le bruit de sa chute ou son cri de douleur avait attiré l'attention, puisqu'il entendit des pas. Diaval essaya de se lever. Il n'avait pas une haute estime des humains. Du temps où il était un corbeau, beaucoup lui lançaient des pierres en le traitant d'oiseau de mauvais augures. Voilà pourquoi son premier réflexe fut de fuir, mais avec sa jambe blessée, peut-être cassée, sa tentative de se lever échoua. En étouffant un gémissement, il tenta de s'éloigner en rampant. "Laissez-moi tranquille !" Lâcha-t-il, la douleur donnait moins de mordant qu'il l'aurait désiré à sa phrase.
Les yeux fermés et sous le regard attentif de Plume, Hilda prit une profonde inspiration, se dressa sur la pointe de ses petits pieds, étendit au maximum son corps tandis que ses deux bras s'ouvraient afin d'étreindre le soleil. Après une longue journée de travail et maintenant que les beaux jours étaient revenus, l'ambulancière appréciait tout particulièrement de pratiquer un peu de yoga dans son jardin.
Les gestes lents que cette discipline imposait lui permettaient de détendre des muscles que son métier lui faisait fortement solliciter. Il y avait une époque où elle avait été un être éthéré pour qui la danse n'était pas un simple divertissement mais un besoin vital. Servant à la fois de moyen d'expression et de respiration. Danser n'était pas fatiguant à cette époque. C'était au contraire tout à fait indispensable pour se recharger en énergie en captant les courants aériens.
A présent que la malédiction était levée elle était toujours humaine. Ses ailes faisaient timidement leur apparition parfois pour se cacher ensuite. Impossible donc de les utiliser. Le plus étonnant était la chevelure de Hilda. Sous le coup d'une grande émotion positive ou négative elle s'illuminait produisant une poussière de fée dont la seule fonction était de...briller. En fait elle aurait pu faire une torche humaine de choix !
Hilda sentait qu'elle était en train de changer ou de se métamorphoser elle ne savait pas trop. Etait-elle mi-humaine, mi fée ? Redeviendrait-elle complètement fée ? Elle l'ignorait totalement. Et personne ne pouvait la guider! Alors elle essayait d'apprivoiser tranquillement et patiemment chaque changement qui s'opérait en elle. De temps en temps elle jetait un coup d'oeil dans le creux du tronc du chaîne qui occupait une bonne partie de son jardin. Comme si elle espérait pouvoir redevenir toute petite et s'y faufiler.
Se pensant et surtout s'espérant à l'abri des regards elle ne fit pas trop attention lorsque Plume se mit à grogner. Il n'était pas rare que la jolie husky trouve un joujou dans le jardin et lui fasse sa fête ! Un bruit sec et lourd les firent sursauter et elle suivit Plume qui avait détalé en aboyant en direction du bruit.
Il y avait un homme dans le jardin de Hilda ! Un homme blessé à la jambe qui semblait avoir chuté...heureusement sur l'herbe tendre. La jeune femme se félicita de ne pas avoir encore tondu ! Criant de douleur il implorait qu'on le laisse tranquille. Revenant rapidement de sa surprise Hilda prit la parole.
- Ne bougez pas. Je peux vous aider je suis Hilda.
Elle s'approcha doucement afin de montrer que ses intentions n'avaient rien d'hostile. Normalement elle aurait du le mettre en PLS mais là...Se mettant à genoux derrière lui elle le fit s'appuyer sur elle en lui maintenant le dos tandis que ses bras étaient croisés sur sa poitrine. De son côté, Plume arrivait avec la trousse d'urgence dans le gueule. - Maintenant vous allez ajuster votre respiration à la mienne...
Ce qui permettrait au jeune homme de se calmer et d'expulser la douleur. Elle le sentit hésitant mais l'encouragea en respirant avec lui jusqu'à ce qu'ils trouvent leur rythme de croisière. Elle sourit.
- Bien ! Comment vous appelez-vous ? Je peux téléphoner à un de vos proches ?
Dommage que l'ambulance soit au dépôt. Elle allait devoir appeler des collègues pour qu'ils viennent le chercher. Le pauvre jeune-homme était bon pour un tour à l'hôpital. Elle passa une main dans les cheveux de son patient pour lui décoller les quelques mèches qui lui tombaient dans les yeux. Elle se demandait si elle ne le connaissait pas. Il lui rappelait vaguement quelque chose...Quoiqu'il en soit en fonction de ses réponses elle verrait vite si il n'était pas tombé sur la tête en premier.
Un chien ! L'ancien corbeau se méfiait de ces animaux presque autant que de la fourche des paysans. Ces bêtes créatures qui ne faisaient que hurler dans le vide au moindre mouvement dans les branches. C'est vrai, ils offraient d'excellentes victimes pour des blagues, mais, la plaisanterie tournait court lorsqu'on se retrouvait cloué à terre. Comme maintenant.
"Va-t'en, saleté !" S'emporta-t-il en essayant de s'écarter le plus possible de l'animal.
Diablo avait trop mal pour relativiser sa situation, il laissait parler son instinct. Or, justement, son instinct animal lui rappelait de quoi étaient capables les chiens face à un oiseau clouer au sol. Il ne lui venait pas à l'esprit que, en tant qu'humain, le plus gros risque qu'il encourait serait de se faire léchouiller à mort. Il ne réalisait pas non plus qu'il avait eu de la chance dans son malheur, que sa petite expérience ratée aurait pu finir bien plus mal.
Ses protestations ou le bruit de sa chute avait attiré une certaine Hilda qui lui conseillait de ne pas bouger. "Non, je vais bien, je n'ai pas besoin d'aide." Bredouilla-t-il tandis que la demoiselle s'approchait doucement. "Faut juste..." Continua-t-il en essayant de se redresser en s'appuyant sur ses bras. "Faut juste que je me lève, c'est tout, et puis..." Il serra les dents pour étouffer une nouvelle protestation douloureuse. "Et puis je partirais."
Il ne pensait qu'à une seule chose : fuir. Seulement, chaque tentative de mouvement le faisait souffrir, rendant ces gestes maladroits et nerveux. Son souffle était saccadé et il regardait fébrilement autour de lui à la recherche d'une échappatoire, donnant l'impression qu'il était un animal traqué. Apparence humaine ou non, son esprit restait celui d'un oiseau. Il était très difficile de lutter contre son instinct.
Pourtant, Diaval dut se faire rapidement à l'idée qu'il ne pourrait fuir nul part. Avec réticence, il cessa ces tentatives de se dégager tandis qu'Hilda se mettait à genoux derrière lui en lui demandant d'ajuster sa respiration à la sienne. L'ancien corbeau lança un dernier regard méfiant et craintif en direction du chien, qui était revenu avec une trousse, avant d'essayer d'obéir. Essayer, oui, car il était très difficile de calquer sa respiration au rythme beaucoup plus calme de celui de sa sauveuse improvisée.
"Diaval." Répondit-il par automatisme, toujours un peu méfiant. Cela faisait longtemps qu'il donnait cette réponse plutôt que son nom d'origine lorsqu'on lui demandait son nom. Lorsqu'Hilda proposa de téléphoner à un de ces proches, Diaval s'agita de nouveau. "Non, surtout pas !" S'exclama-t-il brusquement. Raconter à Isaac qu'il avait sauté d'un toit parce qu'il avait cru pouvoir voler ? Plutôt mourir ! L'ancien corbeau réprima un tressaillement lorsque sa sauveuse lui passa une main dans les cheveux. Il n'était pas habitué à autant de douceur, ayant toujours eu une vie difficile ou peupler de mauvaises fréquentations. "De toute façon, la personne que vous auriez pu appeler n'est plus là." Souffla-t-il avec mélancolie, en pensant bien évidemment à sa maîtresse qui demeurait introuvable.
Plume dressa des oreilles surprises et quelque peu indignées en s'entendant appeler "saleté". De son côté Hilda était rassurée. La voix du jeune homme était sûre et il semblait avoir tous ses esprits. Mieux encore il ne saignait pas de la tête. En revanche sa jambe semblait être dans un sale état.
- Plume ne vous fera aucun mal c'est un chien sauveteur.
Tout en l'écoutant parler elle envoya un texto à son assistant pour qu'il vienne chercher le blessé en ambulance et l'emmène jusqu'à l'hôpital.
- Enchantée Diaval. Vous êtes le corbeau de Maléfique n'est-ce pas ?
Faisait-il parti des réfugiés que le Chapelier Fou faisait passer ? Il n'avait l'air en tous cas pas très au fait de ce qui se passait à Storybrooke. Avant qu'il ne s'agite trop elle lui expliqua. - J'étais une fée. Il est normal que j'aie entendu parler de votre maîtresse. Et de vous.
Pas en bien mais dans ce monde-ci était-ce vraiment important ? Ca pouvait signifier toutefois que Maléfique vivait à Storybrooke parmi eux. Cette idée s'effondra lorsque Diaval expliqua que "la personne qu'elle aurait pu appeler n'était plus là". Donc ce jeune homme était là tout seul dans un monde qu'il ne semblait pas bien connaitre.
- Un ami va venir vous chercher pour vous emmener à l'hôpital. C'est le lieux où on se fait soigner. Bien que les médecins soient vraiment compétents ça m'ennuie de vous savoir seul. Et puis si votre jambe est cassée il lui faudra quelques semaines pour se réparer.
Elle appuya Diaval contre Plume qui vient se faufiler à sa place. Le corbeau put ainsi profiter du poil soyeux de la jolie husky. Trousse de secours en main, Hilda observait la jambe saignante du jeune-homme. Si elle ne pouvait pas la réparer elle pouvait au moins apporter les premiers soins.
- Je vais découper un peu votre pantalon pour m'enquérir de l'état de votre jambe et nettoyer le sang. Ca va aller ?
Une léchouille sur l'oreille de la part de Plume vint ponctuer la question de Hilda qui ne put s'empêcher de rire. La tête que faisait le corbeau était des plus comiques.
- Vous avez essayé de voler c'est ça ? Ne vous en faites pas. Vous n'êtes pas le premier et vous ne serez pas le dernier. On a beau savoir que la magie n'existe pas ici on est quand même tenté d'essayer.
Elle serra un peu les lèvres en songeant que cette réaction là était bien humaine. Si frustrant que ce soit il fallait faire avec.
À chaque minutes écoulées, il regrettait un peu plus son geste. D'abord, il tombait (sans mauvais jeux de mots) sur un chien et on essayait de lui faire croire que l'animal en question était un chien sauveteur. Au regard méfiant lancé par Diaval, on pouvait voir qu'il doutait qu'une telle chose puisse être possible. Pourtant, il était difficile d'ignorer la trousse que Plume tenait dans sa gueule.
"Je me méfie des chiens, c'est tout." Argumenta-t-il. Et pas que des chiens. L'ancien corbeau restait méfiant et attentif, comme s'il cherchait une opportunité pour 's'envoler' ou plutôt fuir, malgré sa blessure. "Qu'est-ce que vous venez de faire ?!" S'exclama-t-il alors que la nommée Hilda avait envoyé un texto. Il n'avait jamais compris le fonctionnement de ces petites boîtes, n'ayant jamais eu suffisamment d'argent pour s'en payer une. De toute façon, pourquoi chercher à posséder un objet dont l'utilité lui échappait ?
Sa deuxième erreur, la première étant de sauté de ce foutu toit, fut de se présenter. Il aurait dû se douter que son nom révèle ce qu'il était, maintenant qu'il se trouvait dans une ville peuplée d'anciens personnages de contes. Il ne répondit pas, complètement prit au dépourvu. D'une certaine façon, son silence sonnait comme le plus efficace des aveux.
"Et vous allez me sermonner ou me changer en pierre ?" Demanda-t-il, résumant ces deux rencontres les plus récentes avec des fées. Pas de très bon souvenir. Liot comptait pour l'exception qui confirmait la règle.
Il regrettait d'avoir avoué que la personne a appelé n'était plus là, révélant sans vraiment le désirer qu'il n'eût pas retrouvé sa maîtresse. Peut-être aurait-il mieux valu citer Isaac et subir les potentielles moqueries de l'ancien génie de la lampe ! Pour le moment, il espérait surtout ne pas passer pour un dépressif ayant sauté d'un toit parce que la personne la plus importante de sa vie n'était plus là. Quoi que, cette version des faits était simplement embarrassante, alors que la vérité était embarrassante ET humiliante.
Alors qu'il pesait le pour et le contre de ces options, Hilda lui expliquait ce qu'était un hôpital. "Quelques semaines ?" Diaval voulut se redresser brusquement, comme si ce geste pouvait l'aider à éviter de passer par la case 'hospitalisation', mais la douleur à sa jambe se manifesta de nouveau, mettant fin à sa tentative. "Je n'ai pas de... Je ne peux pas rester sans rien faire pendant aussi longtemps !" Protesta-t-il avec désespoir. Vraiment, il avait tout gagné avec son idée débile ! Arrêter ces recherches pendant des semaines ? Se retrouver totalement à la merci de la méchante reine si cette dernière découvrait sa présence ici. Sans parler du fait qu'il allait devenir impossible de cacher cette mésaventure à Isaac. À côté de tout ça, se retrouver un peu trop prêt à son goût de la boule de poils devenait le cadeau de ces soucis. Ce qui n'empêcha pas Diaval de lancer un regard au chien dans le style : je t'ai à l'oeil, toi.
L'ancien corbeau haussa les épaules devant la question d'Hilda qui demandait à découper son pantalon. "Au point où j'en suis..." Commenta-t-il. La suite logique était 'il ne peut rien arriver de pire' sauf que le pire arriva justement, sous la forme d'une léchouille administré par ce satané clébard. Diaval était à la fois surpris et outré de ce geste. "Oh, Beurk." Fut les seuls mots qui purent s'échapper de sa bouche tandis qu'il s'essuyait l'oreille avec sa manche.
Il fut totalement pris au dépourvu (une chose qui arrivait trop souvent ces derniers temps) lorsque la fée mit le doigt sur la véritable raison de son saut de la foi. "Non. J'ai cru que... Que je pourrais redevenir comme avant. Je ne suis pas stupide, je sais bien que les humains ne savent pas voler." Corrigea-t-il. Il était rassurant d'apprendre que ce n'était pas le premier à se risquer dans un plan aussi désespéré. Soulagement qui se traduisit par un soupir, mais qui fut de courte durée, car quelque chose le préoccupa assez vite. "Vous allez me dénoncer à la reine ?" Cette éventualité était pire que la perspective d'être coincé pendant des semaines dans ce lieu nommé hôpital.
Craintif l'humain corbeau se méfiait de tout. Hilda songea que Noa aurait su dissiper les inquiétudes de Diaval. La fée des animaux n'avait pas son pareil pour rassurer les oiseaux, entre autres. Comme il s'inquiétait de ce qu'elle venait de faire elle lui montra son smartphone.
- Je viens d'envoyer un message, ceci est un téléphone. On peut joindre n'importe qui dans ce monde avec ça. A condition qu'il en aie un aussi.
Elle imaginait d'ici le chemin qu'une telle information pouvait faire dans l'esprit de Diaval. Il allait certainement lui poser des questions sur le téléphone. Surtout si il cherchait des proches. Hilda sourit lorsqu'il lui demanda si elle allait le changer en pierre ou le sermonner.
- Ca ne me semble pas utile.
C'était donc ça les manières de Maléfique! Changer ce qui ne lui convenait pas en pierre. Etant donné son humeur toujours joviale c'est dans un adorable champs de pierres très cosy qu'elle devait vivre ! A l'aide des ciseaux elle découpa une partie du pantalon de Diaval pour accéder à sa blessure. A voir la "tête" de la jambe elle était belle et bien cassée. Il ne s'était pas raté !
- Les médecins vont vous soigner et vous mettre un plâtre le temps que tout se consolide à nouveau. Mais l'intervention ne va pas durer longtemps et vous n'êtes pas obligé de rester immobile. Il faudra juste être patient et marcher avec des béquilles pendant quelques semaines.
S'employant à nettoyer la blessure, elle l'écouta s'apitoyer -peut-être à raison-sur son sort. Le pauvre corbeau semblait avoir la vie difficile. Elle en avait le coeur serré. Mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait rien faire pour cela. Les familiers étaient dédiés corps et âmes à leurs maîtres, qui étaient leur raison de vivre. Quel que soit leur bord. Mais là il semblait que c'était de Régina dont il parlait.
- Vous dénoncer ? Pourquoi ?
Qu'est ce qu'il avait bien pu faire pour avoir ainsi peur de Régina ? C'est vrai que l'Evil Queen avait bien porté son nom ! Mais les choses semblaient avoir changé.
- Je viendrais à votre sortie d'hôpital pour vous raccompagner chez vous. Vous voulez bien ?
Ainsi elle s'assurerait que sa convalescence débuterait dans de bonnes conditions. Ca l'ennuyait de le savoir seul...et si négatif aussi.
- En attendant...
Elle fouilla dans sa poche et donna à Diaval un sucre d'orge fabrication Mère Noël. Un morceau de sucre apaisait souvent les esprits.
- Vous avez été sage, c'est pour vous et ça se mange.
En général elle réservait ces friandises aux enfants mais après tout Diaval pouvait aussi en profiter.
L'attitude de Diaval variait entre celles d'un animal traqué et d'un gamin prit en train de faire une bêtise. Il se méfiait du moindre geste d'Hilda et avait également honte de ces motivations qui l'avaient conduit à cette situation embarrassante. Quelle idée stupide de sauter d'un toit ! Maintenant, on avait découvert son identité et il se retrouvait totalement à la merci d'une fée. L'ancien corbeau n'oubliait pas que cette ville avait été créée grâce au sort noir lancé par la méchante reine. Il était en territoire ennemi. C'est pour cela qu'il s'inquiéta de voir Hilda pianoter sur la petite boite appelée smartphone, redoutant qu'elle ne donne l'alerte.
Il reçut une explication sommaire de l'utilité d'un téléphone. Diaval comprenait mieux pourquoi il en voyait quasiment entre les mains de tout le monde. La dernière condition d'utilisation fit taire la question qu'il était sur le point de poser. N'importe qui en ayant un, cela excluait la personne qu'il cherchait. Si Maléfique était encore la prisonnière de Regina, il y avait peu de chance qu'elle possède ce genre d'outil.
L'ancien corbeau demanda quel sort l'attendait, citant les deux traitements qu'il avait subis lors de ces précédentes rencontres avec des fées. Il ne cita pas Liot qui tenait lieu d'exception à ces yeux. Hilda sourit en lui disant qu'il ne sera pas utile de le pétrifier ou de le sermonner, ce qui rassura un peu Diaval. Un peu seulement, car l'inquiétude demeurait alors que sa sauveuse lui découpa une partie du pantalon pour regarder la blessure.
L'ancienne fée parla de plâtre, ce qui lui fit froncer les sourcils. Diaval s'était appuyé sur ces coudes pour relever la tête et pouvoir surveiller les gestes d'Hilda, mais lorsqu'elle lui signala qu'il faudra être patient, il se laissa tomber avec un soupir de frustration. "Encore être patient." Marmonna-t-il. C'est ce qu'avait dit l'apprenti sorcier avant de le conduire dans ce monde et maintenant, ça ! Quoi que cette situation fût entièrement sa faute. "Il n'y a vraiment aucune magie ici ?" Demanda-t-il avec une pointe de désespoir devant l'idée d'être ralenti pendant des semaines.
Il s'était de nouveau un peu relevé en sentant qu'Hilda 'chipotait' à sa blessure. Elle la nettoyait, en réalité, mais il ne comprenait pas tout. Cela lui faisait mal à chaque fois qu'elle touchait la blessure, mais, très vite, Diaval se concentra sur un autre problème en demandant si elle allait le dénoncer.
"C'est la ville créée par la méchante reine, non ?" Argumenta-t-il, sous-entendant que de ce fait, tout le monde devait être sous ces ordres. "Et vous savez qui je suis et qui je sers."
Il semblait prêt à tenter de fuir selon la réponse, malgré la blessure. Il ne pouvait pas se laisser capturer et tomber à nouveau entre les griffes de la méchante reine. Diaval devait réprimer un frisson en repensant aux tortures subies pendant son 'séjour' dans les cachots de Regina. La proposition aimable de l'ancienne fée le tira de ces sombres souvenirs. "Euh... D'accord." Bredouilla-t-il, surpris.
Il n'était pas au bout de ces surprises puisqu'Hilda sorti de sa poche une étrange sucrerie rouge et blanche. Diaval regarda avec surprise le sucre d'orge. Son expression témoignait du fait qu'il n'en avait jamais vu avant. Sa sauveuse lui signala que c'est parce qu'il avait été sage et que ça se mange. L'ancien corbeau lança un bref coup d'oeil suspicieux vers le chien, comme s'il essayait de déterminer ce qu'il devait faire en fonction de la réaction de l'animal, ou peut-être plus simplement parce qu'il voulait s'assurer que le chien n'allait pas lui voler ce cadeau.
Avec un geste lent et hésitant, dû au fait qu'il avait déjà eu sa confiance trahie, Diaval se saisit de la sucrerie. Une fois en main, il ramenait vivement le sucre d'orge vers lui, comme s'il redoutait qu'Hilda ne change d'avis. La curiosité avait temporairement chassé sa méfiance et l'attention qu'il portait à sa blessure. Malgré l'affirmation que la sucrerie se mangeait, l'ancien oiseau regarda le sucre d'orge sous tous les angles avant d'essayer de le mettre en bouche. C'était la première fois qu'il goûta une sucrerie.
Hilda laissa Diaval apprivoiser son sucre d'orge. Elle commençait à avoir l'habitude désormais de tous ces étrangers à Storybrooke et de leurs questions. A se demander ce que l'on pouvait faire pour favoriser plus rapidement leur intégration. Un stage ? Une formation ? Elle en parlerait avec Regina à l'occasion.N'empêche Madame le Maire avait beau avoir changé de look et de caractère elle suscitait encore bien des craintes. Le corbeau se plaignit de la patience qu'il fallait posséder pour faire face à ce monde. Il avait déjà du entendre ce refrain de nombreuses fois.
- Encore, toujours même. Mais il parait que c'est comme ça qu'on réussit. Ceux qui se précipitent ou vont trop vite se font descendre en vol.
Oups ! Elle n'avait pas utilisé cette expression volontairement.
- Il y a bien des gens qui se qualifient de magicien. Ils font disparaître des lapins dans des chapeaux et se font scier en deux dans des boîtes truquées.
Elle le laissait juge de ce genre de "magie". Hilda se voyait encore en train de faire du social genre "je vais le sauver des griffes de sa vilaine maîtresse" et sa propre attitude l'agaçait. Perte de temps et d'énergie. Il n'y avait qu'une jambe à sauver, le reste ne la concernait pas. Chose qu'elle comprenait parfaitement en tant que fée mais que ses sentiments humains avaient une fâcheuse tendance à atrophier. Il demanda si c'était la méchante reine qui avait créé cette ville.
- C'est Régina Mills en réalité. Ici elle n'est ni reine ni méchante. Sauf si vous abîmez ses adorables Louboutins. Comme presque toutes les femmes.
Surtout que ça coûtait cher ces choses là!
- Oui je sais qui vous servez et...c'est bien regrettable pour vous. Maléfique ne doit pas être le genre de maîtresse à faire des bisous et des câlins.
Et voilà qu'elle refaisait du social. Tout à l'heure elle essayerait de lui ouvrir les yeux si ça continuait. Elle passa ses mains à l'hydro alcool.
- Vous pensez qu'elle est ici ?
L'ambulancière en avait terminé avec la jambe de Diavlo. Il n'y avait plus qu'à attendre que les collègues viennent le chercher. Elle s'assit à côté du corbeau et caressa le pelage soyeux de Plume qui restait tranquillement en appui pour Diavlo.
- Tu es gentille ma fifille.
Elle ne se serait pas vu maltraiter son chien ou le changer en pierre. Même quand elle faisait des bêtises. Pourtant Hilda savait très bien que si elle l'avait fait, Plume lui aurait été aussi fidèle. Les familiers étaient attachés à leurs maîtres quoiqu'ils fassent.
- Est ce que vous vous sentez un peu mieux ?
Les sucre d'orge de Mère Noël avait l'habitude de faire leur petit effet...
made by LUMOS MAXIMA
Dernière édition par Hilda Van Holp le Ven 21 Juil - 9:54, édité 1 fois
Diaval découvrait sa première sucrerie grâce au sucre d'orge offert par Hilda. Une découverte tardive puisque les oiseaux ne s'intéressaient pas à ce genre de chose et que ce genre de chose n'était pas vraiment une priorité quand on est dans le camp des méchants. Lorsqu'on travaillait pour Maléfique, on se retrouvait au-delà du vieux stéréotype du méchant bas de gamme qui volait des sucettes aux enfants pour les dévorer sous leurs yeux larmoyants. Concentré sur cette saveur inédite, il en oubliait temporairement de ruminer sur la bêtise de son saut dans le vide. Il ne protesta même pas lorsque sa sauveuse utilisa un choix des mots 'douteux' pour illustrer le fait qu'il devait se montrer patient.
"C'est bon, j'ai compris. J'ai voulu brûler les étapes et je paie le prix de mon manque de patience." Bougonna-t-il avant de croquer un morceau du sucre d'orge.
L'ex-corbeau ne put s'empêcher de demander s'il n'y avait vraiment pas de magie ici. Il avait espéré que la ville de Storybrooke serait différente. Il avait déjà entrevu les démonstrations citées par l'ancienne fée. "Des imposteurs, en somme." Commenta-t-il, déçu. La vraie magie ne se limitait pas à faire disparaître des lapins et ce n'était certainement pas ce genre de tour de passe-passe qui allait l'aider à guérir plus vite.
Diaval aurait dû se détendre. Hilda n'agissait pas en ennemi, même son chien ne semblait pas aussi agaçant que les autres membres de cette espèce. Pourtant, il n'arrivait pas à se détendre. Il se forçait à se rappeler qu'il était en territoire ennemi puisque la méchante avait créer cette ville. L'ancien volatile ne put réprimer une grimace en entendant Hilda déclarer que regina n'était plus ni reine ni méchante. "Ça reste à prouver." Marmonna-t-il. C'était-il trompé et était-il tombé entre les mains d'une personnage servant l'ancienne reine ? "C'est quoi des Louboutins ?" Demanda-t-il ensuite. Tout renseignement sur l'ennemie de sa maîtresse était bon à prendre. On aurait dit un nom de sucrerie, mais il ne manifesta pas cette réflexion à voix haute pour ne pas s'enfoncer dans son ignorance.
Il regrettait d'avoir dit son nom et d'avoir choisi un nom d'emprunt suffisamment proche de son nom d'origine qui permettait aux avertis de le reconnaître. Il avait tellement l'habitude de l'employer devant des ignorants, qu'il s'était crus à l'abri.
"Je n'ai pas besoin de bisous ou de câlins." Répliqua-t-il devant le commentaire de son interlocutrice au sujet de Maléfique. En disant cela, il lança un regard d'avertissement au chien qui l'avait déjà gratifié d'une léchouille à l'oreille. "Je lui dois la vie. La servir en échange est la moindre des choses." Argumenta-t-il en faveur de sa maîtresse. Sans Maléfique, il serait mort à cause de ces stupides humains qui l'avaient capturé.
Arrivant un moment épineux. Hilda lui demanda si sa maîtresse était ici. Jusqu'à quel point pouvait-il parler ? Devait-il révéler qu'il galérait dans ces recherches ? Instinctivement, il baissa le regard. "Je... J'ai cherché partout ailleurs." Avoua-t-il piteusement. C'était la première fois qu'il manifestait ouvertement son dépit. Servir Maléfique avait été le but de sa vie depuis qu'il l'avait rencontré, une si longue séparation le déboussolait. Pour l'instant, l'espoir de la retrouver était-ce qui lui permettait de tenir. Il n'osait se projeter dans l'éventualité qu'il ne la retrouve jamais. Non, il allait la retrouver. Il le fallait. Qu'importe de ce qu'en pensaient les autres.
Hilda avait fini de chipoter à sa jambe et Diablo commit l'erreur d'essayer de bouger son membre blessé, comme s'il avait espéré que l'intervention de l'ancienne fée avait changé quelque chose. Une erreur bien naïve qui le fit grimacer de douleur. Curieusement, la sucrerie l'aida à accuser le coup, l'empêchant de crier. "Un peu, merci." Répondit-il après un instant de réflexion et une légère maladresse qui trahissait le fait qu'il n'avait pas l'habitude de formuler des remerciements. Ce qui le poussa à demander : "Que voulez-vous en échange de votre aide ?" Car il était habitué à vivre dans un monde où s'était donnant-donnant.
Diaval venait de comprendre quelle sorte de "magie" pouvait exister en ces lieux. Hilda aurait pu discuter des heures de ce que les humains ne voyaient pas et qui pourtant s'agitait autour d'eux dans un balai frénétique. Les Hommes avaient perdu leur vision des choses pour en adopter une plus matérialiste. Etait-ce regrettable ? Etait-ce essentiel pour leur évolution ? C'était ainsi.
-Oh ! Laissez tomber...
Ca c'était pour les Louboutins. Les êtres mâles étaient rarement réceptifs aux effets que ces magnifiques chaussures pouvaient avoir sur celles qui les portaient. Pour un corbeau ça devait être encore pire. Elle imaginait bien le volatil avec un Louboutin à chaque patte. Cette image la fit sourire. Dommage qu'elle ne puisse pas la partager! Il n'avait pas soit-disant pas besoin de bisous ni de câlins. Plume le léchouilla une seconde fois et Hilda éclata de rire.
- Il y en a une qui n'a pas l'air d'être de votre avis. On dirait qu'elle vous aime bien!
Et l'amour est ce qu'il savait ce que c'était ? En avait-il déjà reçu ou éprouvé ? Il y avait longtemps, lorsqu'elle était à l'université des Fée, Stella avait eu un cours sur les familiers et le rapport qu'ils entretenaient avec leur maître. Mais il n'était question que des généralités de base que toute bonne fée se devait de connaître.
- Les bisous et les câlins génèrent des vibrations apaisantes et réconfortantes qui aident à atteindre une certaine sérénité. Même les animaux s'en procurent. Je vais vous montrer. Fermez les yeux.
Elle se glissa à nouveau derrière lui et délicatement le fit s'adosser contre elle. Hilda enlaça la taille de Diaval et posa sa tête contre la sienne. Tandis que Plume avait poser son menton sur l'épaule du jeune-homme. La fée lui murmura
- Vous êtes en parfaite sécurité ici. Rien ne peut vous arriver.
Combien d'enfants et de filleuls avait-elle enlacé ainsi pour les tranquilliser. Tout le monde avait besoin de se sentir sécuriser et protéger ne serait-ce que quelques secondes. En tant qu'ambulancière elle procédait parfois à ce système pour faire oublier un instant les douleurs que pouvaient ressentir les patients. Si il était raide au départ et probablement réfractaire à ce style d'exercice, elle le sentit se détendre au fur et à mesure que la chaleur des corps s'ajustait. Elle le laissa lutter quelques instants contre cette proximité puis s'habituer. Mais pas trop non plus. Doucement elle desserra son étreinte jusqu'à se dégager complètement.
- C'est un truc que je savais quand j'étais Fée mais que j'ai ressenti et compris en tant qu'humaine. Et votre maîtresse est en partie humaine n'est-ce pas ?
C'était loin d'être gagné mais elle espérait avoir donné au corbeau un petit truc pour qu'il apaise Maléfique lorsqu'elle avait ses accès de colère. Ce qui devait être souvent...Diaval semblait désabusé en disant qu'il l'avait cherchée partout
- Si vous ne la trouvez pas c'est elle qui viendra à vous. Ne vous inquiétez pas.
Il lui demanda ce qu'elle voulait en échange de ses bons soins. Rien ? Pas si sur. Hilda sentait qu'ils étaient destinés à se recroiser et que peut-être il y aurait quelque chose. Pour commencer ils seraient probablement dans des camps adverses.
- Rien. Profitez de votre aspect d'humain et disons qu'à l'occasion vous me devrez un service. D'accord ?