Je suis né sur les terres de L’Est, dans le petit bourg d’Auteville dans la province du Gévaudan. Ce jour-là, mes parents, le comte et la comtesse de la Fère, eurent le bonheur de recevoir deux fils ; Armand-Olivier qui était né en premier et Arsène-Raoul né quelques minutes plus tard à la surprise générale. Notre famille organisa une grande fête avec tous les paysans vivant sur leurs terres. Mais tout le monde ne se réjouissait pas de la nouvelle. Le baron de Chastel, ennemi mortel de mon père, demanda à un sorcier de maudire l’un des enfants nouveau-nés. Manque de chance pour moi, ce fut sur moi que la malédiction tomba !

Chaque nuit de pleine lune, je me transformais en une hyène. Durant l’enfance, cela ne me posait pas réellement de problèmes. Comme tout petits d’animaux, je me contentais de manger la viande que mes parents m’apportaient et le reste du temps je jouais dans la grange dans laquelle j’étais enfermé. Bien sûr, je n’avais conscience de rien. Ces métamorphoses me rendaient amnésique. Pour moi, je n’étais qu’un petit garçon ordinaire qui vivait une vie très heureuse dans une famille aimante. Un frère et une sœur avaient depuis agrandit notre fratrie mais celui dont j’étais le plus proche restait Armand. J’adorais mon frère, même si ce dernier était beaucoup plus calme et réfléchi que moi ! J’étais une vraie terreur, ne tenant jamais en place et passant plus de temps à jouer qu’à étudier. Cependant, je n’étais pas méchant et je m’efforçais d’obéir à mes parents… surtout lors des nuits de pleine lune !

Les problèmes survinrent lorsque j’entrais dans ma puberté. Mes instincts d’animal sauvage mêlés aux pulsions de l’adolescence, je cherchais par tous les moyens à sortir de ma cachette pour chasser au-dehors. Bientôt, des rumeurs circulaient sur le compte d’une bête qui massacrait les troupeaux et les paysans. En trois ans, je fis plus d’une centaine de victimes. Ce ne fut que le jour où la Bête s’en prit à Armand que je pris conscience de la réalité. L’amour fraternel m’empêcha de commettre l’irréparable. Bouleversé par cet accident, je me mis en quête avec mes parents d’un sorcier suffisamment puissant pour rompre la malédiction. Nous finissions par en trouver un et je repris officiellement forme humaine. Cependant, les instincts tueurs de la bête ne pouvaient être tus à jamais ! Ma vie devint alors une lutte constante entre la raison de l’homme et les passions de la bête !

Les rumeurs concernant la Bête ne se propageaient plus. Pour calmer les esprits, mon père avait abattu un loup de grande taille qu’il avait fait empaillé prétendant que c’était là l’affreuse bête qui avait terrorisé le comté. Tous crurent à son histoire et la vie put reprendre son cours normal. Désormais insouciant, je profitais de tous les plaisirs de la vie. Les fêtes et les bals se succédaient, je goûtais sans limite aux plaisirs de l’alcool et des différentes drogues, les maîtresses… et parfois les amants se succédaient dans mon lit. Je me sentais libre, bien plus libre qu’Armand à qui la jeune Milady de Winter avait été promise.

Mon frère avait toujours été le préféré de mes parents. Il était donc normal que la belle financée lui soit destinée. Cela ne me fit cependant ni chaud, ni froid ! Je regardais de loin Armand tomber sous le charme de la demoiselle. Le mariage eut lieu alors que nous étions âgés de 18 ans. Très vite, la guerre suivit et nous nous engagions dans les armées de notre Roi. Sur le front, nous fîmes la connaissance de Porthos, un homme de grande noblesse de cœur mais qui se montrait bien souvent nerveux et violent, à son plus grand malheur. Je l'appréciais bien et passais de bon moment avec lui, même s'il était plus proche d'Armand. Mon frère fut blessé par une balle de mousquet à laquelle il ne survécu pas. Avant de mourir, il me demanda de reprendre sa place auprès de sa femme. A contre-cœur j’acceptais. Ma loyauté envers mon frère étant sans limite.

Je rentrais donc de guerre prétendant que moi, Arsène-Paul, était mort durant la guerre. Tout le monde ni vit que du feu. Mon père ne semblait pas même choqué. Il prétendit même que quitte à perdre l’un de ses fils, autant que cela soit le bon à rien. Furieux, je rompis mes relations avec ma famille sous un prétexte des plus fallacieux. Vivant un bonheur conjugal que je pensais réel auprès de Milady, je m’engageais dans la compagnie des mousquetaires auprès de mon frère d’arme Porthos. Notre duo s’agrandit bien vite avec Aramis avec lequel nous devînmes rapidement inséparables. Le jeune d’Artagnan finit par nous rejoindre pour nous mener dans des aventures épiques. Charismatique et sage, je pris rapidement bien qu’involontairement le commandement de notre petite unité.

A l’époque je croyais nager dans le bonheur mais Milady le détruisit peu à peu. Par amour pour elle, je fis tuer son père qui l’avait violée durant son enfance. Et comment m’avait-elle remercié ? J’avais découvert que ma femme était responsable de la mort de mon petit frère. Comme si cela ne suffisait pas, je finis par apprendre que la demoiselle avait tromper son mari avec l’un de mes plus fidèle compagnon de combat, le jeune d’Artagnan. Je devais donc venger à la fois l’honneur de mon jumeau et la mort de mon cadet. Je fis arrêter Milady qui fut condamnée à mort. Cependant, je ne pouvais oublier l’amour fou qui liait Armand à Milady. S’il avait été à mes côtés, il m’aurait supplié de l’épargner ! Si j'osais être honnête avec moi-même, je devais bien admettre que je l'aimais également. Je ne pouvais pas la laisser mourir sans tenter de la sauver. Je consentis donc à lui offrir une dernière chance. La veille de son exécution, je vins la rejoindre en audience privée. Cependant, elle refusa de se confier à moi. Je ne pouvais désormais plus rien faire pour la sauver ! Je revins cependant le jour de son exécution pour la soutenir et je découvris alors que Milady avait disparu. Durant des jours nous la cherchions sans résultat. Elle s'était tout bonnement volatilisée ! Peut-être ne la reverrais-je simplement plus ? Et puis des évènements importants me poussèrent à laisser de côté le souvenir de ma femme.

Après ces évènements, notre petite compagnie d’inséparables compagnons fut dissoute. Après des adieux déchirants, nous partîmes chacun de notre côté, espérant que l’avenir sourirait pour les uns et les autres. La trahison de Milady changea beaucoup de choses dans ma vie. J’avais pu obtenir justice pour la mémoire de mes frères sans regretter pour autant que notre femme finisse sa vie d’une manière aussi tragique. Touché profondément par cette trahison, j’aurais pu sombrer dans l’alcoolisme si une rencontre étonnante n’avait pas tout bouleversé.

Une femme se présenta un jour à moi avec un petit garçon de dix ans. Elle m’informa que cet enfant était le fils de la duchesse de Chevreuse avec laquelle j’avais entretenu une liaison. Raoul était donc mon fils légitime. La duchesse avait dû abandonné son enfant à un couvent pour éviter les problèmes avec son mari. Ma maîtresse avait fini par révélé à ses amis du couvent la véritable identité du père de l’enfant. Les sœurs s’étaient alors mises à ma recherche dans l’espoir que j’accepterais de prendre soin de lui. Son adorable petite frimousse me séduit tout de suite et j’acceptais ce petit miracle qui m’empêchait de sombrer dans la dépression. Ayant coupé les ponts avec ma famille depuis des années, ne disposant plus de ma solde de mousquetaire, je devais trouver une solution pour offrir à mon fils une vie digne de lui !

Nous partîmes alors nous installer au sein d'un autre royaume de la forêt enchantée ! Avec mes quelques économies, je parvins à acheter un appartement digne de nos nouveaux patronymes : les comtes Bernard et Raoul d’Andrésy. Etant donné le train de vie que nous menions, l’argent vint rapidement à manquer. C’est ainsi que l’on commença à entendre parler du gentleman-cambrioleur Arsène Lupin dans la haute société. Mes entrées privilégiées au sein de la bourgeoisie me permettaient de me renseigner sur les bijoux, pierres précieuses ou œuvres d’art récemment acquis par mes pairs. Mon entraînement de mousquetaire, mon apprentissage de la prestidigitions étaient des alliés de choix dans les vols que je commettais. Le lendemain, le collier ou le tableau chéris avaient été dérobés. Je continuais ainsi durant deux mois, en me riant des inspecteurs qui ne découvrirent jamais la Vérité. J’aurais pu mener cette vie durant très longtemps si la Malédiction de la Reine ne m’avait pas transporté dans un nouveau monde : Storybrooke !

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été fasciné par l’armée. Fils d’un colonel des U.S. marines, c’est au fort Lejeune que je vécu mon enfance entouré d’une famille aimante et de deux petits frères : Arthur et Paul. J’avais toujours possédé un côté bagarreur et mon engagement dans les forces spéciales de l’armée était un moyen pour moi de me canaliser. Grimpant très vite les échelons, je finis par atteindre le grade de capitaine ! Malgré quelques remises à l’ordre dus à des actes de violence, ma carrière fut exemplaire. Jusqu’au jour où un drame terrible se produisit.

Mon commando fut envoyé en mission anti-terroriste pour mettre un terme aux attentats dirigés par un groupe d’extrémistes islamistes. Notre mission se passa à merveille, jusqu’au moment d’appréhender le chef du réseau. Sortant de nulle part, ce dernier ouvrit le feu sur nous. Sacrifiant sa vie pour nous sauver, mon lieutenant se jeta courageusement sur lui. Je venais de perdre mon meilleur ami. Une situation absolument inacceptable pour moi !

Comme il était convenu à la base le chef du réseau fût appréhendé. Il constituait un prisonnier de guerre précieux car il faisait partie des têtes pensantes du mouvement terroriste. Il ne fut cependant jamais livré à notre Etat-Major ! Le soir-même, alors que c’était mon tour de le garder, j’en profitais pour venger la vie de mon frère disparu. Je le torturais longuement avant de mettre un terme à sa vie. Le jugement de l’Etat-Major fut irrévocable. Je fus renvoyé de l’armée pour avoir bafoué les droits du prisonnier de guerre et pour avoir gâcher tous les moyens financiers et humains déployés pour l’opération anti-terroriste.

Cette histoire me plongea dans une grave dépression et je développais une dépendance grandissante à l’alcool et à la drogue. Tous les moyens étaient bon pour gagner de l’argent et je me lançais dans des braquages de banques et de bijouteries qui me conduisirent tout droit en prison. Ce n’est que grâce au soutien de mes frères que je remontais lentement la pente. Je suivis durant des mois une thérapie et une cure de désintoxication. Une fois que je fus prêt à redémarrer une nouvelle vie, je me lançais dans le secourisme. Une activité physique qui me permettait de me rendre utile aux autres. C’était tout ce que je souhaitais !

Et puis un jour, je me découvris père suite à une vieille aventure d’un soir. La fille était morte dans un accident de moto et je me chargeais de mon petit garçon de 10 ans, Robert dit Bobby. Je m’installais alors à Storybrooke où je suivis une nouvelle formation de garde-faune. Je continuais cependant à aider des randonneurs blessés. Cette vie me paraissait parfaite, jusqu’au jour où la malédiction fut rompue !

Redécouvrir qui j’étais réellement me fit l’effet d’un électrochoc. Je me retrouvais plongé entre deux vie et c’était plus que perturbant. D’autant plus que je découvris que Milady vivait également dans cette ville ! Fort heureusement, il n’y eut pas que de mauvaises nouvelles. Je repris vite contact avec Porthos et Aramis. Je me laissais lentement mes mauvais instincts reprendre le dessus. Quelques petits larcins qui passent inaperçus pour le moment. Je mène depuis une double vie à Storybrooke. Qui sait où conduira mon histoire !