Je pourrais commencer par le célèbre « il était une fois », mais entre-nous, c’est pompeux, enfantin et cela ne correspond absolument pas à mon histoire. Alors je vais la jouer moins féérique pour vous conter au mieux ma petite histoire, enfin, je préfère vous prévenir, vous allez sûrement me traiter de connasse, ou de personne incohérente, mais vous savez quoi, j’en ai rien à foutre parce que je vaux bien mieux que vous tous, on apprend tous de nos erreurs, et pendant que vous vivez dans un monde utopique ou carrément dystopique, je sais faire la part des choses pour arriver à être heureuse dans toutes les figures de cas : je suis passée de tout au tout, et j’arriverais toujours à m’en sortir. Je ne dis pas être parfaite car je suis l’exact contraire de ce mot, mais au jour d’aujourd’hui, plus aucun regret ne m’habite, à part un, mais cela vous le découvrirez tout au long de ma chère biographie mes adorés lecteurs. Je n’écris pas ma biographie pour que vous puissiez me critiquer, pour que je puisse avoir encore plus d’argent, mais parce que je ne veux rien vous cacher, en tant que l’une des personnalités les plus influentes de Storybrooke, je dois être limpide, honnête avec vous pour que mes jugements impartiales soient encore plus pris aux sérieux par vous, et que je puisse vous guider, vous révéler la vérité sur les autres de la meilleure des manières. Car tel est mon métier, juger, dénoncer, critiquer, balancer, valoriser, glorifier, donner mon opinion : mais au final, personne ne sait qui je suis réellement, alors vous allez vous apprêter à le savoir.
Rentrons donc dans le vif du sujet, mon histoire n’a bizarrement eu aucune importance jusqu’à mes 40 ans. En effet, avant d’atteindre ce noble âge, j’étais ce que l’on pourrait dire la catin du village, j’allais de ville en ville, de pays en pays pour essayer de me faire de l’argent. Je n’étais pas la femme la plus respectable de la forêt enchantée. Mais mon destin était scellé dès ma plus tendre enfance, fille de pauvre jardinier du palais du Roi Léopold, batarde d’une mère elle-même prostituée, j’ai toujours eu le goût du luxe : je ne pouvais me l’offrir qu’en faisant prostituée de luxe. Alors c’était ce que j’étais, et je ne le regrette pas vous savez, car le passé c’est le passé, et je ne peux pas me permettre de regretter et rayer 40 années de ma vie. De cette vie, j’ai eu une fille avec un magnifique mercenaire d’Agrabah. Il a su que j’étais enceinte mais n’a jamais voulu assumée le fait qu’il soit père : trop de responsabilités, et puis une mère prostituée, ce n’est tout de même pas très respectable. Ma foi, ce n’était pas grave, je lui ai juste demandé de choisir le prénom : après-tout, je n’avais jamais réfléchie à un prénom, et je n’avais jamais eu l’intention d’avoir une enfant. Il a décidé de l’appeler Esmeralda, c’est laid, très laid, mais j’ai accepté de la nommée ainsi, j’avais pas mieux après-tout. Durant 16 longues années, j’ai nourrie, blanchie Esmeralda et moi avec de l’argent sale du mieux que j’ai pu, mais quand on arrive à 40 ans, faire le métier de prostituée de luxe, cela ne marche plus trop, alors j’ai décidé de changer de vie, de changer mon horrible destin, je ne pouvais plus continuer ainsi.
C’est donc ici que les choses deviennent intéressantes mes chers lecteurs, car en faisant cette décision, je ne savais pas que j’allais changer mon destin à jamais : tout cela remonte d’il y a bien longtemps, à l’époque où j’étais encore conne et cupide. Je suis allé voir le diable en personne, portant le doux nom de Rumpelstilstkin, que vous connaisez sûrement, pour faire un pacte avec lui : il me proposa de me rendre ma jeunesse, ma beauté d’entant, et en prime, une vie magnifique, parsemée de pouvoirs magiques. C’était du pain béni pour moi ! Mais seigneur je ne savais pas dans quelle merde je m’engouffrai. J’ai accepté le pacte, mais les meilleurs d’entre-vous penseront : Qu’ai-je donné en échange ? Si vous saviez… J’ai tellement sauté sur l’occasion que Rumpelstistkin n’eut même pas le temps de me dire le prix de ce pacte. Il m’enleva ma fille, ma précieuse fille que je pouvais qualifier à l’époque comme la prunelle de mes yeux. Mais le contrat était signé, il n’y avait aucune alternative…
Je suis donc partit vivre cette vie de luxe à Salem, c’était une des grandes puissances économiques de la forêt enchantée à l’époque, une ville dynamique, influente et très peuplée. J’étais désormais une sorcière très puissante, disposant de livres de magie et d’ingrédients qu’Hadès m’avait laissés. Mais plus important, j’avais retrouvé ma beauté, j’étais si belle oh si vous saviez mes chers lecteurs, aujourd’hui je n’ai plus rien à part mon charisme, mais avant, j’étais si belle... Hadès m’a marié avec le comte de Salem : le comte Von Marburg, c’était un vieux monsieur qui n’attendait qu’une chose : mourir. Je me suis donc mariée avec lui et devint la première dame de Salem, le comte est mort quelques semaines après notre mariage à mon grand bonheur et j’avais donc Salem pour moi toute seule avec en prime mes pouvoirs et le compte en banque phénoménale du comte. Je régnais sur la ville avec grand plaisir, usant de ma magie pour arranger les choses, en cachette évidemment, j’étais surnommée, enfin je suis toujours surnommée d’ailleurs sous le nom de « la reine des épines », alors pourquoi : je suis et j’ai toujours été brut de décoffrage, les mondanités, les hypocrisies, je n’ai pas e temps à perdre avec cela, je disais ce que je pensais et n’hésitais pas à détruire toutes les réputations possibles et imaginables. Enfin, je n’étais pas très sympathique, ma foi, je ne regrette rien.
Hadès avait néanmoins oublié de me dire quelque-chose : les habitants de Salem détestaient au plus haut point la magie et les sorcières, ils voulaient bannir la magie du monde. Et c’est donc ainsi que les célèbres procès ont commencé. Quelle période, mais quelle période… Les rues étaient macabres, les gens effrayés. Je les ai manipulés les pauvres chéris… Je ne voulais pas perdre ma place : j’avais perdu ma fille, ma fille adorée, je ne pouvais pas perdre ma place comme l’une des plus grandes femmes de la forêt enchantée. Les procès furent terribles, j’en ai fait tuer des innocents… Ah oui, parce que je me suis mise à la tête des procès, moi la sorcière, était la dirigeante de la chasse aux sorcières de Salem. J’ai fais pendre des dizaines et des dizaines de personnes. Mais je me suis fait avoir par ma plus grande faiblesse : ma beauté, j’étais rayonnante, heureuse au milieu de toute cette horreur, ma vie ne faisait que de s’améliorer, les gens commencèrent à se douter de quelque-chose, et le vent tourna en ma défaveur.
Mon procès commença, et j’ai eu bien peur… J’ai réussi cependant à créer un sort très puissant : jusqu’au jour de ma condamnation à mort, j’ai préparé ce sort. Le jour de ma supposée mort, je m’en rappelle encore tant ce moment m’a marquée, je me suis mise sur mon balcon surplombant le Salem délabré, le Salem terrorisé, assoiffé de vengeance envers les sorcières, et je fis tombé une pomme, une pomme noire ébène par-terre. Soudainement, des milliers et des milliers de petits insectes noirs partirent dans toute la ville, laissant la pomme là où elle était. Des cris se firent retentir dans toute la ville devant mon regard vide, inexpressif : j’étais la reine des épines, la reine condamnée à mort, et la reine qui avait décimé une population entière grâce à un sort déversant la peste dans toute la ville.
Je ne vais pas vous cacher le fait, mes chers lecteurs que j’ai eu très peur lors de la tombée de la grande et glorieuse Salem désormais tombée dans ses derniers retranchements. Je n’avais plus d’emprise, plus de pouvoirs, et mon argent risquait de partir d’une minute à l’autre. Enfin, c’est ce que j’aurais pu penser, mais au final, je n’avais même plus envie de recommencer. C’est le moment où j’ai mûri, enfin. Je repris donc mon visage d’auparavant, celui que vous pouvez voir aujourd’hui soit dit en passant, et je me suis posée les véritables questions : qu’est-ce que je veux réellement ? Ma foi, j’ai réfléchi durant des jours et des jours, sur les routes désormais bien lointaines de Salem et j’ai trouvé : rester moi-même, je voulais me lancer dans un genre tout nouveau : balancer la vérité, balancer sur le monde noble et ses vices, balancer sur les grands de notre pays : devenir une grande influente de la région. J’ai donc monté mon usine en créant ma taverne, mon bar, balançant tous les potins sur toute la forêt enchantée. Il marcha de suite d'ailleurs, faisant fureur, les gens aiment savoir les vices de la haute société, qui déteste qui, qui couche avec qui, quels sont les dernières alliances. Enfin ma taverne fut un franc succès à vrai dire.
Ma toute nouvelle forme de notoriété était encore plus jouissive qu’auparavant : j’étais respectée, même les plus grands hommes tels que Midas ou Cœur de Lion étaient agréable avec moi. J’avais en quelque-sorte le don de détruire des réputations sans qu’on ne détruise jamais la mienne : mon maître mot était de rester irréprochable, et je l’étais. Quelques personnes savaient que j’étais à l’origine du massacre de Salem, mais bizarrement, ce n’est jamais sorti au grand jour. J’avais une position particulière en forêt enchantée, j’étais à la fois la méchante, et à la fois la gentille. Je n’ai jamais été affiliée dans une des deux catégories, et je ne le suis toujours pas d’ailleurs. Cependant, lors de la lancée de la malédiction et la prise de pouvoir de Regina, j’ai mis un moment pour prendre un parti, essayant de comprendre cette pauvre Regina, semblant si torturée, mais j’ai finis par tout de même prendre position pour Blanche et Charmant, en faisant courir le bouche à oreille, suite à la demande des Charmants en personne qu'une malédiction horrible allait être lancée. J'ai donc décidé de prendre parti pour le bien.