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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Plus adorable que sa mère ? J’en doutais. Mon sourcil gauche se leva, montrant ma suspicion. J’étais sûr qu’il n’était que le reflet de l’original. Peut-être à ses yeux était-il plus adorable mais aux miens c’était elle.
- On n’oublie jamais ceux qu’on a aimé, ceux qu’on aime encore…
Dans mes yeux se peignirent l’étonnement. Comment pouvait-elle ainsi trouver les mots qu’il fallait ? Je l’aimais tellement, elle, Anne, la pirate, la mère meurtrie, l’amante mais surtout la sœur de cœur qui me comprenait comme si nous n’étions qu’un.
« Milah aussi t’aurait aimé. Vous vous seriez bien entendu, même si nous n’aurions pas connus les plaisirs charnels qui ont été si agréables. »
Elle n’était pas partageuse, quelle femme ou quel homme l’est ?
« Elle était entière comme toi. Et non, nous n’avons pu retrouver son fils. Nous avons été arrêtés avant. »
Avec un soupir, j’avouais.
« Pour faire court, elle ne supportait plus son mari à cause de sa lâcheté et elle l’a quitté pour vivre la vie d’aventure que je lui proposais. Son mari et le père de son fils n’est autre que le crocodile. A l’époque, il n’avait pas de pouvoirs, puis il est devenu le Ténébreux et alors que nous étions en route pour récupérer son fils et lui permettre de vivre avec nous sur le Jolly Roger, celui-ci est monté sur mon navire, m’a coupé la main et lui a arraché le cœur devant moi avant de l’écraser entre ses doigts. »
Mon regard était désormais sombre. J’avais du mal à déglutir comme si l’air autour de moi s’était raréfié. Comme ce jour maudit où j’avais perdu Milah.
Serais-je heureux une fois que ma vengeance serait aboutie ? J’avais toujours ce goût amer dans la bouche. Qui ne me quittait pas. Ce manque.
Son baiser me le fit oublier. Et si c’était ça la solution ? Je pris son visage entre ma main et mon poignet pour le lui rendre avec passion.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Killian Jones le Jeu 11 Jan - 8:18, édité 1 fois
En effet, si Milah avait été là lorsque j’aurais rencontré Killian, nous n’aurions jamais fait l’amour. Premièrement parce qu’il ne l’aurait pas voulu, deuxièmement parce que j’avais trop de respect pour lui pour réduire à mal sa relation avec la femme qu’il aimait. Nous aurions été simplement frère et sœur, sans être incestueux.
Malheureusement, ils n’avaient pas réussi à retrouver le fils de la jeune femme. Le Crocodile les avait arrêtés avant. C’était en voulant retrouver l’enfant de Milah que le drame était arrivé. Nous étions capables de tout pour nos enfants, nous étions prêts à faire tous les sacrifices pour eux. Et peut-être qu’à suivre le chemin de la vengeance pour mon fils, je me réservais le même destin : la mort. Après tout, je poursuivais un magicien ou un sorcier, que pouvait faire un loup contre un être magique ? Au moins, j’aurais essayé…
En entendant l’histoire de Killian, je songeais également au fait que nous devions trouver quelque chose pour retirer les pouvoirs du Crocodile. Avant d’être le Ténébreux, il était un lâche. Il fallait donc le faire retourner à cet état là… Ainsi, nous pourrions le tuer aisément. Le regard sombre du jeune Capitaine Crochet m’empêcha de continuer à parler de son ennemi. Je préférais lui apporter toute l’affection que je lui portais, pour lui montrer que j’étais là. Que je serais toujours là pour l’aider.
Je déposais un tendre baiser sur ses lèvres. Sa main se posa sur mon visage, le baiser se fit alors plus passionné. Avec lui, j’oubliais mon chagrin. Avec lui, je me sentais de nouveau entière. Et surtout, je me sentais plus vivante… Etait-ce mal de vouloir oublier les choses ainsi ? Au fond, ça n’avait pas d’importance, tant que nous allions mieux… Mes lèvres quittèrent les siennes pour venir se poser dans son cou.
- Merci d’être là… Merci d’être avec moi…
Je ne pouvais que le remercier d’être présent, de m’écouter, de répondre à mes questions. N’étant pas certaine de ce qu’il voulait, je commençais par lui enlever doucement sa chemise, attendant un refus de sa part, ou une invitation à continuer…
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Jeu 11 Jan - 10:39, édité 1 fois
Lorsque Milah était morte, j’étais passé par une profonde phase de désespoir. Ne goûtant plus à rien. Ne désirant plus rien si ce n’était m’allonger et me laisser mourir. Combien de fois avais-je regardé les eaux noires du haut de mon navire ? Combien de fois avais je voulu rejoindre l’écume de son sillage et me perdre dans les profondeurs de la mer glacée ? Je voulais mourir. Pour la rejoindre. Pour oublier ma douleur. Pour oublier que je vivais encore et qu’elle n’était plus là. J’avais bu. Beaucoup. Je m’étais renfermé sur moi-même puis je m’étais raccroché à la seule option qui n’incombait pas ma mort. La vengeance. Depuis je courrai après. Encore, toujours. Et c’est ce qui m’avait tenu en vie. Bien sûr j’étais responsable du Jolly Roger et des hommes et femmes de l’équipage qui me faisaient confiance mais cela ne suffisait pas à me retenir. Je me disais qu’un autre capitaine pourrait tout pareillement les guider. Seule la vengeance et la mort du crocodile était pour moi une raison suffisante de me battre encore contre la mort.
Puis elle était arrivée. Anne. Et je voyais enfin une autre raison de vivre.
Elle dégageait une présence, une chaleur, une aura qui m’apaisait.
« Merci à toi. »
Une pause entre une pluie de baisers, puis la passion de nos corps, les vêtements ôtés et jetés, pour sentir le contact de nos peaux l’une contre l’autre, explorer ses creux, ses courbes, la sentir réagir, frémir, vibrer sous mes attention puis faire l’amour avec ferveur, nos corps brûlants en un feu dévorant qui nous faisait oublier nos tourments pour ne vivre que l’instant présent.
Ne plus avoir envie de vivre. Ne plus avoir envie de se battre. Vouloir tout abandonner. Penser que les choses seraient plus simples ailleurs. J’y avais songé… Et dans mon fort intérieur, j’étais sûre qu’il y avait réfléchis aussi et pas qu’une fois. Ça devait être une pensée assez commune à tous ceux qui avaient perdu un être cher, qui avaient perdu leur raison de vivre. Ne plus avoir l’impression que la vie vaut la peine d’être vécu…
Killian me donnait une raison de continuer d’essayer de profiter de ma vie. Sans doute que grâce à lui, une fois ma vengeance accomplie, je ne me laisserais pas aller à mes plus macabres volontés. Et si ses pensées venaient à me hanter de nouveau, je savais qu’il trouverait les mots pour les chasser.
La présence de l’un était un réconfort pour l’autre, réconfort partagé dans les deux sens. Pour oublier un instant encore nos passés lourds à porter, nos pertes respectives. Nous nous abandonnions l’un à l’autre. Tendresse et passions effaçaient doucement les tourments, comme une vague qui efface les traces d’un passage sur le sable d’une plage.
Quelques baisers échangés, quelques caresses offertes. Nous fîmes passionnément l’amour, pour oublier, pour profiter du moment présent, pour montrer toute son affection à l’autre. L’avoir près de moi, en moi me rappelaient que j’étais bien vivante, capable de ressentir du désir, du plaisir et même un peu de bonheur.
Allongée contre lui, le genou droit en travers de ses cuisses, je reprenais doucement mon souffle. Je déposais un délicat baiser sur son torse.
- Tu parviens à me faire oublier mes peines. Tu chasses mais plus sombres pensées. Tu m’aides à voir le meilleur de moi. Tu me rappelles que la vie vaut la peine d’être vécu. Tu n’imagines pas à quel point, j’ai besoin de toi aujourd’hui.
Il était devenu un pilier de ma vie. Il me soutenait dans mes choix, dans mes aventures...
- Que puis-je faire pour te rendre la pareille ?
Je voulais le remercier comme il se le devait.
- Tu es plus qu'un frère... Tu es comme mon frère jumeau, avec qui je peux tout partager..
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Lun 29 Jan - 9:48, édité 1 fois
Faire l’amour pour oublier, pour se sentir vivants. Heureux pleinement. Etait-ce mal ? Chacun sachant ce qu’il en était, il n’y avait pas de mensonge entre nous. Pas de tromperie. Nous ne profitions pas l’un de l’autre, nous profitions ensemble du moment présent.
Doucement, je caressais de ma main sa jambe si douce entre mes cuisses. Chacune de ses paroles trouvait son miroir en moi. Tout ce qu’elle disait trouvait sa résonnance dans mes pensées.
Avec un baiser doux et tendre, je lui dis en souriant.
« J’en ai autant à ton service. Tu es merveilleuse. »
Sa question me surpris. Celle-là je ne m’y attendais pas.
« Pour me rendre la pareille ? »
En vérité, je n’en avais aucune idée. De mon crochet, j’écartais délicatement une mèche de cheveux de son front.
« Rester ainsi. Rester toi-même et être heureuse. »
J’étais bien avec elle. J’aurais voulu que ce moment dure toute l’éternité. Je la serai dans mes bras.
« Tu ne peux pas imaginer le bien-être que je ressens en ce moment. »
Je la couvrais d’une pluie de baisers.
« Je n’avais pas été aussi heureux depuis des années. »
Comment était-ce possible ? Elle m’apportait tout ce qui m’avait manqué depuis la mort de Milah. La tendresse, la complicité, la gentillesse, l’impression d’exister de nouveau.
« Tu es plus qu’une sœur. Tu es une partie de mon cœur, de mon âme. »
Et pourtant c’était autre chose. Différent de l’amour passion. Aurions-nous pu vivre ensemble ? Tel un couple ? Non. Il y’avait une barrière invisible qui nous empêchait même d’envisager cette possibilité. Deux cœurs, deux âmes-sœurs mais pas l’union d’un couple. Nous étions destinés à autre chose. Quelque chose de plus grand qui ferait que nous nous soutiendrions toujours. Infailliblement.
Allongée contre lui, je me sentais bien. Je me sentais même heureuse d’une certaine manière. Comme si avec lui, mes chagrins étaient un peu plus loin. Je pouvais rester des heures dans ses bras sans me lasser, me sentant sereine. Et je voulais le remercier, lui faire autant de bien qu’il m’en faisait. Il semblait surpris par cette volonté, alors que ça me semblait légitime. Je voulais lui rendre service, autant qu’il m’aidait. Il répondit alors qu’il voulait que je reste moi-même et que je sois heureuse. Le premier point était assez simple à respecter. Le second était plus compliqué à accomplir.
- Je ne laisserai personne me changer, je ne veux pas changer. Et je suis heureuse quand je suis avec toi.
Quand j’étais loin de lui, je me sentais moins bien… Vide, comme s’il me manquait quelque chose. L’absence de William était plus pesante quand j’étais seule. Mon équipage n’était pas la présence dont j’avais besoin, il ne m’apportait pas le réconfort que Killian m’apportait. Ce n’était qu’une compagnie plus ou moins charmante selon les jours.
Le capitaine Crochet était tout aussi comblé par ma compagnie que je l’étais par la sienne… Me couvrant de baisers, un sourire se dessina sur mes lèvres et un petit rire m’échappa. Il était heureux, et ce n’était pas arrivé depuis un certain moment. Lui caressant délicatement la joue, je répondis :
- ça fait bien longtemps que je ne me suis pas sentie aussi heureuse…
Pour lui j’étais plus qu’une sœur, j’étais une partie de lui. Je me rappelais que je disais souvent à William qu’il était « mon cœur, mon âme, ma vie »… Sans doute était-ce ainsi quand on aimait quelqu’un : il devenait tout pour nous. Je l’embrassais tendrement avant de venir me blottir contre lui.
- Tu as bien fait de venir me soigner ce soir là dans cette taverne… Et j’ai bien fait de ne pas t’avoir rejeté. Tu es devenu tellement important pour moi.
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Dernière édition par Anne Bonny le Lun 29 Jan - 9:48, édité 2 fois
J’avais bien fait selon elle de la soigner le soir de notre première rencontre, en souriant je répondis. « Et tu as bien fait de ne pas me manger aujourd’hui… »
Je l’embrassais avant qu’elle ne puisse répliquer. Je ne voulais pas la culpabiliser mais juste la faire sourire et mes yeux rieurs prouvaient que je m’amusais de la situation et que je ne lui en voulais pas du tout.
Ma main glissée sur son cou l’empêchait de s’écarter de moi. J’apprivoisais la femme à défaut de le faire de la louve. Je n’écartais pas néanmoins l’espoir de lui faire reprendre conscience en cas de danger. Après tout elle ne m’avait pas dévoré entièrement.
M’allongeant sur le dos, je l’invitais à se blottir contre moi pour continuer à la caresser doucement, au niveau des épaules, de son cou, pour utiliser ses longs cheveux pour la chatouiller au niveau de ses oreilles, mon crochet placé sous ma tête, le bras replié.
« Quoi qu’il se passe dans l’avenir, saches que tu es l’une des plus belles rencontres de ma vie. »
Et après Milah, sans hésiter la femme que j’avais de tout mon vivant le plus aimé jusqu’à présent. Sachant combien personne n’aime être placé au second plan, je tus la fin de ma pensée. Lâchant sa mèche de cheveux, de mon index, je dessinais ses courbes qui réveillaient en moi de nouveau le désir. Se pouvait-il que je sois ainsi insatiable de son corps, de son être.
Peut-être que tout à l’heure elle avait voulu me manger pour que je fasse entièrement partie d’elle. Ecartant cette stupide idée, j’évoquais plutôt une question que je m’étais souvent posé en son absence.
« Dis ça fait quoi de se transformer en louve ? Me comprends tu quand je te parles ? »
J’aurais voulu connaître ce sentiment de liberté que je m’imaginais.
Sa réplique n’était pas drôle, heureusement que c’était lui qui avait fait cette plaisanterie. Je culpabilisais déjà assez de l’avoir mordu, mais son regard et son expression laissaient comprendre qu’il ne voulait pas me blesser. Le baiser qui s’en suivit confirmait cette idée.
Blottie contre lui, je me sentais bien. Alors qu’il caressait délicatement mes épaules, mon cou, jouant avec mes cheveux, je souriais, riais parfois quand il parvenait à me chatouiller. Je déposais un délicat baiser sur son torse avant de me rallonger près de lui. Je l’écoutais, souriant doucement à ses mots.
- Comme tu es l’une des plus belles rencontres de ma vie.
Je l’embrassais délicatement. Témoignage de toute mon affection pour lui. Sans la jalouser, j’imaginais très bien que Milah était la plus belle rencontre de sa vie. De mon côté, la rencontre de ma vie était William… je chassais doucement ces pensées pour profiter du moment présent avec Killian qui voulait en savoir plus sur ma nature de louve.
- Eh bien… Je dirai qu’on voit le monde différemment… On se sent plus fort, plus libre. Avec les sens exacerbés, on voit et on entend des choses que les autres n’entendent pas. Les émotions et les sentiments sont là, mais moins présents… L’instinct parle plus que le cœur que la raison. Je te comprends très bien, mais quand je perds le contrôle comme tout à l’heure et bien je ne suis plus qu’une simple louve, et là je ne te comprends plus…
Aoutch, sujet qui fâche : ma famille. Mais pas de secret.
- Mon père est comme moi, mais pas ma mère. Mon père fait parti de ces loups que ne sont pas très fidèle… Je suis l’une de ses bâtardes, mais la seule qu’il a bien voulu garder avec lui… Je n’ai pas connu ma mère, je sais juste que c’était une domestique, une simple humaine. J’ai été élevée au sein de la meute, certains m’appréciaient, d’autres me méprisaient pour ce que j’étais : une enfant naturelle…
J’aurais pu m’arrêter là, sauf que j’avais envie de continuer.
- Une louve séparée trop tôt de sa mère rencontre parfois quelques difficultés, même si toute sa famille est présente. Et je ne sais pas pourquoi, je me suis réfugiée dans la colère et la violence…. A quinze ans, j’ai tué une domestique mais j'ignore pourquoi… je l’ai poignardé avant de la dévorer. A ce moment là, mon père a décrété que j’étais incontrôlable… Alors il m’a mariée… Je m’entendais bien avec mon mari, mais c’était une main de fer dans un gant de velours. C’est pour ça que mon père l’a choisi. Quelqu’un capable de garder le contrôle sur la louve… Je revoyais régulièrement ma famille quand même. Après la mort de William, je suis revenue les voir pour leur demander de m’aider à me venger. Ils ont refusé, alors je suis partie et je ne les ai plus jamais revus.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Lun 29 Jan - 9:49, édité 1 fois
Tout en l’écoutant, je la caressais de ma main, ayant relevé la couverture sur nous pour ne pas qu’elle ait froid. Quoi que voir la pointe de ses seins dressés n’était pas pour me déplaire.
Cela n’avait pas dû être facile de vivre sans mère. J’avais connu cela, un point de plus qui nous liait.
« La meute avait des domestiques ? »
A l’évocation de la meute, j’aurai plutôt imaginé des conditions spartiates, dans une caverne ou une forêt, mais il ne fallait pas oublier qu’ils avaient aussi cette partie humaine qui pouvait leur permettre de se fondre parmi nous autres humains. « Il y a beaucoup de métamorphes ? Est-ce que ce ne sont que des loups ? Vous connaissez-vous tous ? »
Chacune de ses réponses soulevait de nouvelles questions.
« Ton mari était aussi un métamorphe ? »
Dans ce cas, s’il était tel qu’elle le décrivait, pourquoi n’avait-il pas tenté de venger son fils ? Et les autres membres de la meute ? On disait les loups soudés ? C’était bien le synonyme de la meute non ? Ou le côté lâche de l’homme l’emportait-il sur le courage et la solidarité des loups ?
Je pris ses doigts pour les embrasser. Je sentais que toutes ces révélations lui coûtaient néanmoins s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait l’écouter et lui permettre de prendre du recul en se détachant de la douleur de cette trahison, j’estimais que c’était moi.
La lâchant du regard pour fixer mon attention sur les lattes du plafond, je laissais mon esprit s’évader.
« Cela doit être magique de se sentir aussi libre. »
Soudain je me redressais et la fixais dans les yeux.
« Tu m’as mordu ! Est-ce que moi aussi je vais devenir comme toi ? »
Il y avait dans ma voix de l’excitation et aussi un soupçon d’espoir. Etre un peu plus comme elle. Partager aussi cette partie d’elle et aller ensemble chasser. Serait-ce possible ?
Son intérêt pour mon ancienne vie et ses questions me faisaient doucement sourire.
- Une riche famille bourgeoise n’a pas le droit d’avoir des domestiques ? Demandai-je avec un petit rire. On vivait dans une grande villa en plein milieu de la forêt, on restait autant sous forme humaine que sous forme de louve. Quand nous étions humains, nous vivions dans le confort et dans un certain luxe.
Tout ça était bien loin de la vie de pirate que j’avais fini par me choisir.
- Je ne connais que les loups, mais on dit qu’il y a d’autres animaux aussi, comme le cygne. On connait tous ceux de notre famille, et les cousins éloignés. Sans doute y en a-t-il d’autres que nous ne connaissons pas. D’autres loups qui se seraient enfui de chez eux pour aller loin et qui n’auraient pas donné signe de vie ensuite.
Peut-être serait-ce mon cas un jour. Si du jour au lendemain, je souhaitais fonder une nouvelle famille, personne n’en saurait rien. Personne ne saurait qu’une nouvelle branche de loup naitrait…
- Mon mari était un simple humain. Enfant bâtarde, je ne me méritais pas de me marier avec un loup… Par contre, James était un excellent chasseur. Sans doute était-ce l’une des raisons pour lesquelles je me tenais à carreau. Être une bâtarde dans une famille de loup te retire bien des avantages. Tu ne fais pas pleinement parti de la meute, tu l’es juste à moitié… Un vilain petit canard en somme. Tu n’es pas autant protégé que les autres, la moitié de la meute ne t’accepte pas… Mais c’est comme ça.
Killian semblait fasciné par les loups-garous. Dans un coin de ma tête, je notais l’idée de lui faire vivre une métamorphose au moins une fois. Je trouverais bien quelque chose.
- Oui, c’est magique… Mais tu connais un peu le sentiment de liberté en mer aussi.
A sa question, j’affichais un petit sourire désolé. Je me redressais doucement sur les coudes pour le regarder.
- On nait loup, on ne le devient pas… Je suis désolée.
Je déposais un tendre baiser sur ses lèvres. Mon idée de lui faire vivre un instant la vie de loup se renforça en moi.
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Dernière édition par Anne Bonny le Lun 29 Jan - 9:49, édité 1 fois
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Lun 8 Jan - 9:53
