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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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L’atmosphère dans la cale se faisait plus pesante et ce à l’opposé de l’ambiance festive sur le pont.
D’une démarche souple et langoureuse elle s’était approchée du prisonnier qui tentait de ne faire qu’un avec la paroi de bois derrière lui.
Reculant d’un pas, je lui laissais le champ libre. Les observant.
Le bruit du tissu déchiré invitait à la fuite. Mais il ne pouvait rien faire. Il est un moment où il faut payer les conséquences de nos actes et pour lui le moment était venu.
En un clin d’œil, la louve prit le dessus et fit son office avant de réparer les dégâts et de redevenir femme.
Je croisais les bras, la laissant agir. C’était son combat. Sa vengeance. Je n’étais là que pour la soutenir.
Les questions posées, je m’invitais entre eux et ôtais le bâillon afin qu’il puisse répondre.
D’une grimace, il récupéra la mobilité de sa mâchoire. Les larmes coulant sur ses joues. Sa voix trop aigüe pour être naturelle lâcha en un débit précipité. « Je vous jure que je n’y suis pour rien. »
Mon crochet transperça sa chemise et le souleva de quelques centimètres du sol.
« Je te conseille de ne pas mentir à la dame ou tu le regretteras. »
Tremblant, son regard oscillait entre elle et moi, cherchant à déterminer qui était le plus dangereux, qui aurait une once de pitié.
« Je vous en prie… »
De grosses larmes grasses coulèrent de nouveau sur ses joues. Il se voyait perdu.
« Ce petit jeu peut durer indéfiniment tout comme ta douleur… A toi de choisir quand tu voudras parler. Nous avons tout notre temps… »
Avec un geste de dégoût, je le relâchais et reculais, laissant la place à ma sœur de cœur. D’un signe de tête et d’un léger sourire, je l’encourageais à continuer.
Le jeu avait commencé… J’avais expliqué la façon dont je voulais jouer. Il ressentirait un peu ce que je ressentais depuis maintenant treize ans. Chaque jour, j’avais mal. Certains devaient payer pour m’avoir infligé la pire douleur qui soit.
L’humaine allait pouvoir s’amuser autant que la louve. Cette dernière avait aussi perdu son louveteau, il lui arrivait d’hurler de douleur certains jours. Elle aussi méritait sa vengeance. Elle s’amusait alors à mordre sans pour autant le briser, elle savait comment faire mal. Nous pouvions blesser et soigner pour que ça dure indéfiniment, jusqu’à ce que ça ne mène plus rien, qu’on se lasse, qu’on dise stop. Mais ça ne faisait que commencer.
Killian s’invita dans notre jeu, retirant le bâillon du pirate pour qu’il puisse parler. A travers ses sanglots, il expliquait qu’il n’était aucunement responsable de mon malheur. Mon frère s’occupa alors de lui faire comprendre qu’il n’avait aucun intérêt à me mentir. Le second essaya de nous supplier. Mais aucun de nous deux ne cèderait.
Je repris la place que le capitaine me Crochet me cédait en lui rendant son sourire. Si je ressentais un certain plaisir en torturant l’un des fautifs de mon malheur, être face à son passé n’était pas évident. Mais je faisais face, et pensais au but de cette entrevue.
- Je suppose que tu ne veux pas d’enfant ? La vie de famille ce n’est pas pour les pirates…
Il me regarda alors avec des grands yeux alors que j’affichais mon mauvais sourire. Je repris mon poignard.
- Je sais comment castrer cochon… ça doit être pareil pour les humains… Mais revenons à nos moutons… Qui a engagé Flint pour aborder mon navire ?
Ses yeux me supplièrent de ne rien faire. Il nous suppliait encore de vive voix. Pourquoi ce servir d’un couteau, quand on avait une gueule de loup ? Avec autant de rapidité que je m’en étais prise son mollet, j’attaquais sa cuisse, tout près de ses bourses. De même, je le soignais avant de reprendre forme humaine.
- La prochaine fois je viserai bien. Un doux sourire angélique se peignait sur mon visage. - Tout ce que je sais, c’était qu’il était un sorcier ! Ou un magicien ! Brailla-t-il en pleurant.
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Dernière édition par Anne Bonny le Ven 29 Déc - 11:10, édité 1 fois
J’imaginais ce que je ressentirais si j’avais le crocodile en face de moi, à ma merci. Dénué de pouvoirs. Un jour je savais que cela serait le cas et là, alors je ne me priverai pas pour lui faire payer ce qu’il m’avait fait. Mon regard coula jusqu’à mon poignet où était gravé à l’encre dans ma chair le prénom de celle que j’avais aimé. Ma vengeance était pour elle. Ma vengeance était tout ce qui me restait d’elle. Pour ne pas la nier, pour ne pas l’oublier. Je me devais de l’assouvir quel qu’en soit le prix. Tout comme Anne avait besoin de venger la mort de son fils et son manque à ses côtés. Liés dans une même douleur, nous nous comprenions tous deux. Nous étions unis à jamais.
L’allusion à la castration du prisonnier me tira une grimace. Je ne pouvais m’empêcher en tant qu’homme d’imaginer la douleur que cela devait produire, tant moralement que physiquement. Ne plus pouvoir avoir de descendance était insoutenable. C’était ne plus être un homme. Ne plus être qu’une moitié d’homme.
La preuve fut faite, le prisonnier partageait mon opinion, et immédiatement après la première morsure près de ses bourses il passa à table. Un sorcier ? Je ne pus m’empêcher d’intervenir, la blessure dans mon cœur se ravivant soudainement. S’il y avait plusieurs sorcières connues, les sorciers l’étaient moins.
« A quoi ressemblait-il ? L’as-tu vu ? Dis-nous tout ce que tu sais si tu ne veux pas souffrir plus encore. »
Et s’il s’agissait du Crocodile ? S’il était le commanditaire de la souffrance d’Anne. C’était bien son style de passer des marchés avec tout un chacun pour obtenir ce qu’il désirait. Mais pourquoi tuer un enfant ? Anne lui avait-elle fait quelque chose sans le savoir ? Ou était-ce par jeu ou par pure cruauté ? Déjà mon cerveau bouillonnait. Je faisais milles suppositions qui n’auguraient rien de bon.
Un sorcier ou un magicien ? S’il y avait des individus que je cherchais à éviter, c’était bien tous ceux qui pratiquaient la magie. Les sorcières et les sorciers n’avaient pas très bonne réputation, et attiraient plus d’ennuis qu’autre chose. Malgré tout, je connaissais des choses en matière de sortilèges et potions grâce aux lectures que j’avais pu faire durant mes voyages. La magie noire demandait parfois d’étranges ingrédients comme le cœur d’un être cher, ou encore la vie d’un enfant. Mon cœur se serra cette pensée…
Killian prit la relève, demandant à quoi ressemblait ledit coupable, s’il l’avait vu, le menaçant de tout révéler pour ne pas souffrir davantage. Mais la suite ne se passa pas comme prévu… Le prisonnier fut pris d’un spasme, s’agitant un instant dans tous les sens. Puis, il ne bougea plus pendant quelques secondes avant de relever le visage vers Killian d’abord, vers moi ensuite. Il ne pleurait plus, et ne semblait pas le moins du monde paniqué… Il n’était plus le même homme. Il souriait.
- Je ne dirai rien… Je n’ai plus rien à dire à propos du sorcier… Par contre, je peux affirmer avoir pris un certain plaisir lors de cet abordage, à avoir pris cet enfant… A avoir fait votre malheur…
A ces mots, mon sang ne fit qu’un tour…
La louve prit largement le dessus et sauta à la gorge du prisonnier pour le tuer d’un seul coup de crocs. Il était là le refuge d’Anne Bonny. Lorsque la douleur était insupportable, elle laissait sa part sauvage prendre les commandes. Elle se cachait derrière ce regard jaune et animal. Cependant, si l’humaine n’était plus là, seule la bête décidait. Cette dernière ne connaissait ni amour, ni amitié. Elle n’était qu’une louve parmi tant d’autre, une prédatrice, une chasseuse qui se tournait vers sa seconde proie : le Capitaine Crochet. Anne l’avait pourtant prévenu. Charles Vane lui avait également dit qu’il avait invité dans ses appartements un monstre. Sa sœur lui avait aussi demandé de faire ce qu’il y avait à faire lorsqu’elle perdrait le contrôle…
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Dim 31 Déc - 11:21, édité 1 fois
Je ne comprenais pas. Comment la situation avait-elle ainsi pu dégénérée. Lui qui ne semblait plus avoir peur ? Avait-il simulé ? Ses allégations étaient-elles fausses ? Non. La vérité se fit soudain jour à moi. Désespéré, il avait provoqué la louve pour que dans un accès de rage elle mette fin à ses tourments et c’était ce qui s’était produit. Il était désormais trop tard pour réparer les dégâts. Son regard vitreux prouvait que son âme, aussi noire soit-elle, avait quitté son corps. Et maintenant la louve se tournait contre moi. Submergée par sa douleur. « ANNE ! »
Mon crochet tendu vers elle pour la maintenir à distance, je me déplaçais lentement sur le côté pour me mettre entre elle et l’escalier de bois qui montait vers le pont.
Je devais à tout prix l’empêcher d’y grimper. Mes hommes ne chercheraient pas comme moi à la calmer.
« Anne ! Reprends-toi ! C’est moi Killian… ».
Mon équipage tenterait par tous les moyens de la neutraliser. Même si cela devait impliquer sa mort.
La louve exsudait la rage, la souffrance, la fureur. Je ne savais comment la calmer si ce n’était en faisant appel à la femme qui devait être tapie en elle. J’avais voulu lui offrir des réponses et j’avais réveillé une douleur incommensurable. Je m’en voulais.
M’étant placé dos à l’escalier, le bras toujours tendu, sans même songer à tenter de saisir mon épée qui était à mes côtés, j’essayais encore de la raisonner.
« Anne. Je t’en prie. Pardonnes-moi. »
Je n’avais pas voulu ça. Au-dessus de nos têtes résonnait toujours les chants, les notes de musiques endiablées et le claquement des bottes sur le pont. Curieuse danse macabre accompagnant un affrontement dont l’issue n’était pour le moment en rien certaine.
Là où j’étais je me sentais relativement bien. Je ne ressentais plus la douleur de ma perte, ni même le réconfort de la présence de Killian. En soi, je n’étais plus.
Quant à la louve, elle était bien là. Elle était dans cette calle humide, où la mort avait sonné. Le second de Flint était mort. Un seul coup de croc dans sa frêle gorge avait suffi pour lui voler sa vie, comme il avait volé la paisible existence d’Anne MacGregor. Cette dernière était morte aux yeux du monde, vivant seulement dans le souvenir de certains et dans le passé d’Anne Bonny.
Au loin, j’entendis quelqu’un m’appeler, mais c’était trop loin et je savais que si j’y répondais, j’aurais mal et j’en avais assez de souffrir ainsi.
Du regard, la louve suivait le pirate qui se déplaçait lentement vers l’escalier, lui barrant ainsi le passage vers les proies qui dansaient sur le pont. Elle grogna, menaçante. L’animal voulait passer… Le gibier dansait juste au dessus d’elle, et ce n’était pas un simple humain qui allait l’en empêcher.
Mon prénom retentit une deuxième fois, attirant d’avantage mon attention. Une voix familière qui m’inspirait de la confiance me demandait de revenir… Non, je ne voulais pas… Je préférais ne rien ressentir plutôt que d’avoir encore mal… Encore et encore.
Le prédateur fixait sa proie… Au bout du bras que le capitaine tendait pour garder une distance de sécurité, il y avait une arme. Un crochet que la louve devait éviter. Comment l’atteindre sans se faire attaquer en retour ?
Une troisième fois, on m’appela… Cette fois, ce fut plus distinct, plus clair. C’était la voix de Killian, mon frère, qui me demandait mon pardon. Mais pourquoi ? Il n’avait rien fait. Il voulait simplement m’aider. Plus consciente qu’auparavant, j’ouvris les yeux sur la situation. La louve était face à lui, grognant, menaçante… Je n’eus pas le temps d’intervenir, de revenir à temps.
Comme si elle avait senti que l’humaine allait revenir avant qu’elle ne puisse agir, la louve fendit sur Crochet pour le mordre à la jambe droite, essayant d’attaquer assez bas pour être hors de porté de son arme qui lui servait de main.
Trop tard, elle avait attaqué. Je sentais déjà le goût du sang de Killian dans ma gueule. Dès que je repris le dessus, je le lâchai. Reculant rapidement pour reprendre forme humaine. Assise dans l’ombre d’une poutre, les larmes coulant abondamment sur mes joues, je murmurais :
- Pardonne-moi… Ce n’était pas moi… Je ne voulais pas faire ça…
[HJ : Pardon, j’ai encore dépassé les 300 mots, et de loin T-T]
J’imaginais sa souffrance. Se réfugier sous son apparence animale devait l’empêcher de penser, de souffrir. Il s’agissait sûrement de son seul moyen d’oublier la douleur qui avait rejaillit de sa mémoire. Quoi que je doutais qu’elle ne la quitte vraiment. Comme la blessure dans mon cœur causée par l’absence de Milah et ce besoin irrépressible de la venger, l’absence de son fils devait être atroce et continuelle.
La louve m’observait, levait la gueule vers le pont, ses narines frémissantes comme sous l’appel du besoin d’un carnage. Je ne pouvais la laisser faire. Lorsqu’elle bondit, je ne m’écartais pas, criant juste son nom.
« ANNE ! »
Avant que les mâchoires aux crocs acérés ne se referment sur ma jambe. Je gémis, serrant les dents pour ne pas hurler. Je ne pouvais alerter mon équipage. Il fallait que je la raisonne, que je la ramène à la raison. La morsure fut comme un éclair qui me transperça le mollet. Je m’écroulais au sol me tenant la cuisse. Le sang coulait abondamment et je réunissais pourtant toutes mes forces vers l’intention de tenter encore de contrôler la situation. A terre, ne voulant pas la blesser, je ne pourrai pas me défendre si elle décidait de me sauter de nouveau dessus. Heureusement, la femme reprit le dessus, mettant un terme au danger. Grimaçant, je cherchais à cacher la souffrance qui vrillait chacun de mes nerfs. L’épais fluide écarlate avait déjà imbibé mon pantalon, ma botte et commençait à se répendre sur sol.
« Anne… »
J’appuyais de toute la force de main au-dessus de la blessure pour limiter l’écoulement de sang.
« Ca va aller. Mais j’ai besoin de ton aide. »
Ma respiration était courte car je serai les dents pour essayer de garder contenance et ne pas la culpabiliser. Là-haut, la musique battait toujours son plein et tant mieux. Il ne fallait pas que mon équipage me voit ainsi.
Quatrième fois que mon prénom résonnait… J’étais revenue avant, mais la louve avait aussi agi avant que je ne puisse intervenir. Sans doute avait-elle compris que j’allais reprendre ma place, et elle avait voulu attaquer avant que cesse son instant de contrôle. Je connaissais le goût de son sang, je l’avais déjà goûté la dernière fois en soignant sa blessure à l’épaule. La familiarité du goût me faisait d’avantage culpabiliser. Je l’avais soigné, il avait pris soin de moi, m’aidait à mener ma vengeance et je l’avais remercié en me laissant aller, en laissant la cruelle louve prendre le dessus. Les phrases de Vane refirent surface dans mon esprit : « As-tu vu ce qu’elle était vraiment, Crochet ?! Un monstre dans ta couche ! ». Il avait prévenu Killian, je lui avais dit et il n’avait pas voulu le comprendre… Je lui avais expliqué que je pouvais parfois me perdre dans ma nature de louve. Il n’avait pas écouté. Il avait voulu me faire confiance. Il avait eu tord.
J’avais repris forme humaine. Assise au fond de la calle, cachée dans l’obscurité, je m’excusais comme je le pouvais. Expliquant que ce n’était pas moi. Pas vraiment en tout cas… L’odeur du sang et de la mort était insoutenable… Parce que ce n’était pas ce que je voulais. Je n’avais pas désiré la mort du second de Flint, pas tout de suite. Je n’avais pas voulu blesser Killian non plus. En aucun cas je n’avais voulu lui faire du mal. Il m’appela encore une fois. Je relevais doucement le regard vers lui. Il assura que ça irait, il avait cependant besoin de mon aide.
Ravalant mes larmes, je ne dis pas un mot en avançant vers lui. Aucune parole ne pouvait sortir de ma bouche. Mes pensées se bousculaient dans ma tête. Je m’en voulais terriblement, je l’aiderais au mieux… Doucement, sans rien demander je le poussais à s’asseoir sur les marches de l’escalier qui menait vers le point. Avec délicatesse j’enlevai sa botte et relevai la jambe de son pantalon. La blessure était vilaine, mais pas très profonde… Elle devrait rapidement cicatriser. J’hésitais un instant à me changer, de peur que la louve reprenne le dessus. Mais ça ne serait pas le cas. Plus rien ne réveillerait ma colère aujourd’hui. Changeant de nouveau de forme, je vins soigner la blessure de Killian… Ma langue passa sur la plaie et je vis avec soulagement que la morsure commençait à guérir.
Je repris forme humaine et me retrouvais assise encore une fois. Tout prêt de mon frère mais toujours silencieuse. Le poids de la culpabilité m’empêchant de parler.
Je regrettais de devoir lui demander ça, mais je n’avais pas le choix. Il fallait absolument qu’elle soigne ma plaie si je ne voulais pas qu'elle empire. Grimaçant, je la laissais faire. Les muscles crispés sous la douleur. Retenant un gémissement à chaque mouvement qu’elle opérait sur moi. M’assoir, enlever ma botte, relever mon pantalon était une torture. Bientôt ce serait fini.
Je la vis un instant hésiter et d’un sourire, je l’encourageais à poursuivre.
« Tout se passera bien. »
La blessure fut vite cicatrisée, puis elle retrouva sa forme humaine. Je pouvais de nouveau bouger ma jambe sans plus souffrir.
Voyant sa détresse, je l’enlaçais et l’attirais à moi.
« Merci. »
J’embrassais ses cheveux et serrais son épaule contre mon torse.
« C’était une mauvaise idée. Je voulais te faire une surprise, mais je n’ai pas mesuré les conséquences. J’en suis désolé. »
Je me considérai comme coupable. J’aurai du prévoir que cela pouvait mal tourner.
De mon pouce, je nettoyais les larmes sur son visage avant de poser un tendre baiser sur son front. Je l’aimais profondément, pas comme une âme sœur mais comme une petite sœur et même si nos relations charnelles auraient pu paraître à d’autres incestueuses, nous n’étions que deux humains pleinement conscients de leurs actes qui profitaient pleinement de tout ce que la vie pouvait leur offrir et qui se faisaient mutuellement du bien.
De mon pouce et de mon index je relevais son visage vers le mien. Plongeant mon regard dans le sien, cherchant à lui communiquer ma force, ma joie de vivre.
« Tu n’es pas responsable de ce qui s’est passé ok ? Alors on va remonter dans ma cabine, je vais me changer et nous allons ensembles partager un bon repas car je meurs de faim. »
J’avais cherché à être la plus délicate, la plus douce possible pour le soigner. Même si ça n’avait pas durée qu’un instant, la louve avait fait des dégâts. J’avais fait des dégâts. Je m’appliquais à faire au mieux pour qu’il ne souffre pas plus. Avec ses encouragements, je laissais la louve revenir pour faire en sorte que ça ne soit plus qu’un mauvais souvenir, pour effacer la morsure. Je repris forme humaine à côté de lui en restant silencieuse. Mes pensées se bousculaient dans ma tête, cherchant à comprendre comment ça avait pu déraper ainsi. Pourquoi j’avais laissé la louve prendre le dessus. Pour ne plus avoir mal.
Killian m’attira doucement contre lui pour m’enlacer. Il me remercia. Il n’aurait pas à me remercier si j’avais gardé le contrôle. Il embrassa mes cheveux en me serrant contre lui. Je fermais les yeux sous son baiser et l’écoutais. Il se sentait responsable de ce qui était arrivé.
- J’aurais dû savoir… Je sais de quoi je suis capable… Surtout que j’ai fait quelques rencontres déconcertantes ces derniers temps… Et c’était son anniversaire il n’y a pas longtemps…
Il essuya délicatement mes larmes, déposant ensuite un baiser sur mon front. Je restais contre lui, enfouissant mon visage contre son torse. Sa présence m’apaisait… Je me sentais coupable de tout ce qui était arrivé, alors que pour lui, c’était lui le responsable. Il releva doucement mon visage en me regardant dans les yeux. Il expliqua que je n’étais pas responsable, avant de rajouter qu’il avait faim. J’hochais simplement la tête.
- D’accord.
Je l’aidai à remettre sa botte et me levai pour remonter sur le pont. Je me tournais une dernière fois vers le second de Flint. Il ne donnerait plus aucune réponse maintenant… Prenant la main de Killian, je préférais continuer notre chemin vers sa cabine. A l’intérieur, j’avais l’impression que tout avait changé, je n’étais plus aussi ravie d’y être, je n’avais plus l’impression d’y avoir ma place…
- Va t’asseoir, je te ramène un autre pantalon.
Je l’embrassais sur la joue avant de lui ramener son vêtement pour qu’il puisse se changer. Je le laissais s’habiller avant de nous servir un verre de vin chacun, je lui tendis le sien.
- J’ai personnellement besoin d’un verre, et toi ?
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Mer 27 Déc - 21:14
