Confortablement installée sur l’un des fauteuils du salon, je discutais avec Absolem Benedicte. Ce qui ne plaisait guère à mon autre moitié qui ne voulait qu’une chose : rentrer à la maison. Sauf que ce corps m’appartenait encore pour quelques heures, et je comptais bien profiter. Si cet homme le voulait bien, bien évidemment. Je ne forçais jamais personne. Moi, tu me forces à subir toutes tes horreurs… Tu exagères, tu prends autant ton pied que moi  chaque fois, même si tu ne veux pas l’avouer. Si j’avais mal, elle avait mal. Si quelque chose me faisait du bien, ça lui faisait du bien à elle aussi. Elle ne pouvait pas le nier.

- Peut-être est-elle la plus sage, mais elle est la plus ennuyeuse des deux. Je doute que vous l’appréciez… Ou peut-être apprécierez-vous simplement jouer avec elle, la tourmenter.

Je doutais qu’il soit le genre de personne fréquentable. Je l’imaginais plutôt se jouer des plus fragiles, des plus sensibles… Simple intuition de ma part.

- La curiosité est un vilain défaut. Sauf que je pense cumuler presque tous les défauts possibles et imaginables… Alors ça me passe par-dessus la tête d’être ce qu’il ne faut pas être… Je suis curieuse et j’aime découvrir de nouvelles choses.

Je sais parfaitement à quoi tu penses… Arrête… Non.

- Ma “soeur” me reproche tout cela à la fois, et bien plus encore… Elle me reproche des pensées que vous ne pouvez pas entendre, mais que vous pouvez aisément deviner… Ce n’est pas pour rien que je travaille dans un club de strip tease après tout… J’aime plaire, me faire plaisir et qu’on me fasse plaisir… Sauriez-vous me faire plaisir pour que je vous rende l’appareil, monsieur Benedicte ?

Arrête donc ce petit jeu ! Je trouve ça honteux ! Rentrons à la maison ! J’ai dit non… Tu pourras en parler avec ton psy si tu veux… Mais en attendant, laisse-moi tranquille !