Les choses étaient ainsi. Rien ne changerait et ça m’allait parfaitement. Je préférais crever d’une overdose ou d’une balle entre les deux yeux, je n’en avais rien à foutre. Je n’étais qu’une coque vide au fond. Un homme qui ne savait pas ressentir autre chose que la colère, la frustration et la désolation. J’étais un alcoolique doublé d’un drogué. Mes employés proches de moi le savaient pour la plupart. Si la porte de mon bureau était fermée, il valait mieux ne pas entrer ou me déranger. Mon frère avait tout eu dans la vie. Je détestais profondément ce dernier. Il avait été le préféré. Mon père lui avait tout donné alors que moi je m’étais battu pour devenir l’homme que j’étais. Je n’avais cependant pas emprunté le chemin classique et encore moins le plus droit. J’étais au club et il devait être 22h00. Je regardais les filles danser en fumant un cigare assit dans la section VIP. J’avais donné un petit boulot à mon copain John. Il allait observer la charmante Roni pour moi. Je le payais grassement, mais ce petit con avait le don de toujours réussir son travail. Je n’avais pas encore commander l’exécution de la belle, mais chaque chose en son temps.

Je savais que je devais rentrer chez moi. Je n’étais plus sobre depuis un petit moment déjà. J’avais envie de planer encore un moment. J’avais envie de profiter de la chair d’une femme et il y en avait une en particulier dont j’appréciais … non, tolérais sa présence. Kelly West. Elle avait quelque chose qui me poussait à la garder avec moi le matin après une nuit torride. Je ne la jetais pas dehors comme les autres. Le seul truc qui m’énervait c’était qu’elle avait une tendance à focusser sur la nourriture saine et les bonne habitudes de vie. Je m’entraînais trois heures par jour. C’était assez selon moi. Je décidais donc d’envoyer un message à la rousse en me fichant complètement de l’heure.

«Salut belle rouquine. J’ai bien envie de m’amuser. Je passe te prendre dans 20 minutes.»

Je ne lui laissais pas le choix en fait. C’était moi le maître de la situation. J’allais dans mon bureau en fermant la porte. Je me prenais une ligne de coke sur le bureau avant de tousser une peu. J’allais ensuite dans le coffre-fort et je prenais mon étui en cuir noir usé. C’était là que je gardais mon héroïne pour usage personnel. Je comptais bien me faire un shoot une fois que la rousse serait endormie après notre baise torride. Je mettais le tout dans la poche interne de mon veston avant de partir pour prendre le volant de ma Ferrari rouge feu comme les enfers. J’étais déjà damné de toute façon. Je roulais rapidement vers l’adresse de la belle et je souriais en coin en la voyant déjà prête. Gentille fille. Je la laissais monter avant de partir en trombe sans même lui dire bonjour dans l’immédiat.

- Toujours aussi sexy … Comment tu vas?

Je roulais rapidement en changeant de vitesse. Je ne la regardais même pas, mais je pouvais sentir son parfum. Je l’appréçiais grandement. En route pour mon penthouse aussi lugubre que mon âme.

J’avais passé une journée épuisante. Une de mes collègues était malade et mon patron m’avait demandé si je voulais gérer son cours en plus du mien. Qui n’a pas besoin d’argent de nos jours ? J’avais donc accepté et j’étais ensuite rentrée chez moi. Je n’avais vraiment pas le courage de me faire à manger et il était hors de questions de commander de la mal bouffe. Je m’étais donc commandé des sushi avec un bon verre de vin. Une fois ma commande passée, j’allais me prendre une bonne douche chaude et me mettre dans une tenue confortable pour regarder un film.

Une fois ma commande arrivée, je me faisais un joli plateau et je tamisais la lumière. Je commençais mon film tout en me régalant. Une fois ce dernier terminé, j’allais jeter le tout et ranger mon plateau. Je m’apprêtais à aller me coucher lorsque mon cellulaire vibra. J’haussais un sourcil, qui ça pouvait-être à cette heure ? C’était Harry. De ce qu’il m’envoyait il avait envie de s’amuser. Franchement, je rêvais de partir me coucher, mais Harry n’était pas vraiment le genre d’homme à qui on disait non. Au lieu de lui répondre, j’allais rapidement me préparer de manière sexy.

Une fois prête, je descendais en ayant prit soin de mettre des préservatifs dans mon sac à main. Je préférais jouer la double prudence. Je reconnaissais le bruit de sa voiture. Une fois a voiture à l’arrêt, je montais avec lui. « Merci beaucoup, j’aime prendre soin de mon corps. Je vais bien, et toi ? » Je me doutais qu’il me dirait que lui aussi. Après tout, on avait pas vraiment d’amour l’un envers l’autre, on couchait juste ensemble pour s’amuser et bon sang, ce mec était vraiment super doué.

Une fois arrivé devant chez lui, je descendais de la voiture et je plongeais mon regard dans le sien. Bordel, c ‘est fou comme ce mec pouvait-être sexy. J’avais hâte de baiser avec lui sauvagement. De tous les coups d’un soir que j’avais eu, il était le meilleur et il était exclusif. J’avais mis des dessous sexy auxquels je ne tenais pas trop car je savais qu’Harry adorait me les arracher. Je ne savais pas si j’irai travailler le lendemain car il serait vraiment très probable que je sois complètement crevée et pour récupérer, j’allais avoir besoin de dormir au moins une journée entière, je savais que mon patron ne m’en voudrait pas.

Je roulais comme un malade sans faire attention à la femme qui était à côté de moi. Elle me supportait tout comme je la supportais. Elle ne m’avait jamais vu consommer, même si elle devait se douter qu’être à jeun ce n’était pas vraiment mon truc. Je n’aimais pas ressentir mes émotions. J’avais envie de plâner et de laisser mon esprit ailleurs que dans la réalité. J’étais totalement accro et je le savais. Je m’en fichais. J’avais le fric pour consommer. Comme le dit si bien la chanson : Plus de sexe, plus de sang, plus de douleur, plus vite, plus de porno, plus de pute, plus de cocaïne, sortie de minuit sur la route avec plaque d’immatriculation inscrite 666.

- Comme d’habitude.

Qu’est-ce qu’elle pouvait en avoir à foutre de comment j’allais. Je me garais devant chez moi un peu brutalement avant de lancer les clefs au voiturier. Je plongeais rapidement mon regard dans celui de la rousse avec un petit sourire en coin avant de la prendre par la taille pour l’entraîner dans mon penthouse. L’ascenseur nous amenait à je-ne-sais quel étage. Ouais, j’étais tellement profond que je ne me rappelais même pas à quel étage je vivais mais c’était le dernier donc c’était facile. L’ascenseur s’ouvrait sur ma porte et je déverrouillais. Je laissais la belle entrer et je fermais derrière. L’endroit était propre et immaculé. Le ménage avait été bien fait et c’était parfait comme ça. Je me rendais directement au bar et je prenais une bouteille de Jack Daniel’s que j’ouvrais. Je me mettais à boire directement et sans la moindre retenue. Je gardais la bouteille dans mes mains en retirant mon étui de cuir de mon veston. Je balançais ce dernier sur la table basse du salon. J’allumais le faux foyer avant d’appuyer sur un bouton pour faire descendre les stores intégrés dans les fenêtres. Je m’affalais dans le canapé avec ma bouteille et je sortais un sachet de poudre que je balançais sur la table aussi. Bordel, j’en avais vraiment partout en fait.

- Alors raconte-moi ta journée un peu. La mienne a été vachement merdique et j’ai bien envie de penser à autre chose.

Penser à autre chose comme tous les soirs … Comme chaque soir, chaque jour et chaque minute où je respirais. J’appuyais sur la télécommande pour mettre de la musique. Ah Shout at the Devil de Mötley Crüe. Je la connaissais bien celle-là.

- Shout! Shout! Shout! Shout at the Devil!

Je chantais un peu en m’allumant une clope. Autant commencer doucement pour la rouquine.

La coke sur la table et de l’héroïne dans la pochette. J’étais une putain de loque humaine en mode autodestruction. Je n’avais plus aucune limite et moins je me sentais à jeun, mieux je me portais en fait. J’avais horreur de redescendre de mon petit monde. J’aimais la montée et le plaisir que me procurait les drogues. J’aimais me sentir tout puissant et je n’allais pas en finir. Peut-être qu’un jour, on trouverait mon cadavre avec une seringue dans le bras dans mon bureau ou encore dans la salle de bain. Une overdose massive qui m’amènerait tout droit en enfer. De toute façon, il n’y avait pas d’autres endroits pour les gens de mon espèce. J’assumais pleinement. J’étais le gros méchant en ville. Le type qu’il ne fallait pas se mettre à dos et ce soir, je comptais bien m’amuser avec la belle Kelly.

J’étais donc bien avachie dans le canapé alors qu’elle s’approchait de moi. Son corps était absolument parfait et elle roulait des hanches délicieusement. J’étais incapable de résister aux charmes de belles femmes, mais elle … Elle, elle m’hypnotisait comme jamais. Je chantais un peu en fumant et la regardait défaire la ceinture de mon pantalon. Elle me proposait une fellation et je souriais en coin déjà à l’idée d’avoir sa bouche contre mon sexe.

- Non pas de danse…

Elle savait très bien ce que ça voulait dire. Des danses, je pouvais en avoir des milliers sans débourser le moindre sous. Je la laissais donc se mettre à genoux devant moi pour me sucer. Je fermais les yeux en sentant ses lèvres commencer des mouvements. Je soupirais avant de gémir un peu tout en continuant de fumer. Je planais encore un peu et je sentais que l’alcool faisait cependant moins effet. J’allais avoir besoin d’une petite ligne pour garder le focus et m’empêcher de penser.

Combien de temps elle m’a sucé jusqu’à ce que j’atteigne mon plaisir? Aucune putain d’idée. Je la laissais se lever et je retirais ma chemise en restant complètement nu. La musique rock avait envahi mon appartement et je me levais pour aller prendre une carte de crédit dans mon portefeuille. Elle avait une limite de 1000$ celle-là. C’était celle que je prenais pour faire mes lignes. J’ouvrais le sachet et je commençais à faire trois belles lignes blanches sur la table basse. Je sniffais la première avant de tousser un peu. Bordel que ça faisait du bien. Je levais le regard vers la rousse.

- Tu devrais essayer mon petit trésor. C’est de la première qualité colombienne et je te parle pas du joli petit cul qui me l’a amené dans une belle boîte en bois.

Hygiène de vie ? Connais pas ... Mais je fais de la musculation chaque jour ça compte non ?  

Déchéance profonde de ma personne dans un puit sans fond. Mon propre enfer sur Terre dans lequel j'évoluais sans la moindre limite. J'ignorais toutes les choses qui composaient mon passé car je n'aurais jamais plongé d'être première à nouveau dans la spirale infernale qui me consommait peu à peu. Un cancer qui me rongeait de l'intérieur avec un mal de vivre que seul la drogue semblait à mesure d'apaiser. Une amante fidèle qui ne me laissait jamais tomber et qui restait présente à tout moment de la journée. J'oubliais alors ma douleur psychologique et mes envies de meurtre envers mon frère. C'était le seul moyen que je sois un minimum vivable pour les gens autour de moi. Je savais que j'avais un problème, mais je préférais jouer la carte de l'innocence. Je ne pouvais envisager la sobriété et la douleur qu'elle apporterait. Se serait alors de clouer les clous de ma propre tombe si j'allais en cure de désintoxication. Heureusement, Kelly ne me jugeait jamais, bien qu'elle ne m'avait jamais vu consommer ouvertement devant elle. En bonne coach sportive, elle refusait de prendre de la drogue.

- Tant pis pour toi ma jolie…

Je me prenais une ligne et puis une seconde. J'étais ailleurs alors que je retournais m'affaler sur le canapé. Ma plus belle drogue était sur la table dans l'étui. L'héroïne avait gagné là où tout le reste avait échoué. Je regardais la belle rousse avant de passer mon bras autour de ses épaules pour la garder contre moi.

- Pourquoi c'est aussi simple avec toi Kelly hein ?

Je posais un baiser sur le dessus de sa tête en fermant les yeux. Une preuve d'affection minime de ma part mais bien ressenti. Je n'étais pas comme ça habituellement et je sentais que la drogue commençait à faire effet. Je n'étais pas amoureux de la rousse. Enfin, je ne pensais pas même si au fond de moi, je brûlais de la voir sourire et de l'avoir à mes côtés pour prendre des photos lors des événements mondains qui avaient le don de me faire solidement chier. J'aimais les belles femmes, mais Kelly était différente. Elle avait un putain de cerveau avec des neurones qui connectaient et pas juste une main sur ma queue pour avoir un peu de fric.   

La drogue faisait lentement effet sur mon organisme. Je fixais le vide alors que la rousse venait se blottir contre moi. Ma propre déchéance des plus profonde et pourtant si intense et délicieuse. Je caressais le bras de la rousse en sentant les effets de la cocaïne m’envahir lentement. Deux rails devant elle sans la moindre gêne. J’avais même osé poser un baiser sur le dessus de sa tête alors que je ne démontrais pas la moindre marque d’affection à personne. J’étais ailleurs comme jamais et dans ma spirale infernale. Est-ce que je voulais m’en sortir? Pas du tout. Je détestais ce monde par-dessous tout et malgré toute la merde et la consommation que j’avais fait, j’étais encore en vie bordel de merde.

- Personne ne peut s’attacher à moi. Je suis les enfers en personne Kelly.

Oh oui, j’étais plus que difficile à vivre. Pourtant, la neutralité de ma phrase était déroutante. Je fermais les yeux. Brisait-elle mon armure en fer que j’avais mis autour de moi? Non … Impossible. Il faut dire que je parlais peu de ce genre de chose. Je fermais les yeux en sentant la pièce tanguer un peu. Ouais, j’étais bien torché comme d’habitude. Je décidais de me prendre une clope. J’étirais mon bras et je fumais en me fichant de ma nudité dans ce salon qui était le mien. Je fixais le plafond comme jamais alors que de sombres pensées envahissaient mon esprit. Je n’écoutais plus les paroles de la belle rousse. j’ignorais totalement ce que je voulais avec elle.

Combien de temps ont passé dans cette position? Aucune idée, mais de longues minutes car je sentais la cendre me brûler les doigts. Je ne gueulais pas et j’éteignais ma clope dans le cendrier. Je continuais de fixer le plafond avant de finalement baisser le regard et soulever le menton pour plonger mon regard dans celui de la rousse. Elle avait des yeux verts extraordinaire.

- Je ne peux pas continuer Kelly …

Pourquoi est-ce que je venais de lui dire ça merde? J’étais complètement torché. Je caressais sa joue. Oui, je démontrais de l’affection pour elle. Est-ce que je m’en souviendrais demain matin? Non, probablement pas. En fait, c’était une certitude des plus complète. Je ne me souviendrais pas de cette conversation que j’allais avoir avec la belle. J’allais gueuler dès le réveil après mon assistante qui me réveillerait trop tôt à mon goût. Ma vie était un gouffre sans fond de lamentations et de souffrance intérieure.