Clochette, après avoir quitté le bureau de Regina, décida de se balader dans les rues de la ville pour s’imprégner de son atmosphère et essayer de quantifier la quantité de travail qui restait à faire pour la remettre en état.

Cette promenade lui permit aussi de faire le point sur son entrevue avec l’ancienne méchante reine. La constatation la plus importante était qu’elles avaient bien changé, l’une comme l’autre, en bien. Cela l’apaisa grandement. La blondinette commença pour la première fois à envisager de rester à Storybrooke. « Pourquoi pas, pensa-t-elle, elle m’a l’air pas si mal que ça cette cité, j'y trouverais peut-être ma place. »

Elle finit par s’installer sur un banc dans Main Street afin d'admirer et d'observer la ville en pleine activité. Clochette y trouva un journal laissé là par un passant, le Daily Mirror en date du jour. Elle se mit à le lire pour être au courant des nouvelles de son peut-être futur cocon. Un petit article attira son attention : Les Alcooliques Anonymes : Réunions chaque lundi soir à 19h00. Café et biscuits inclus. Notez que ces groupes sont gratuits et sont mis en place pour vous aider dans le cheminement de vos vies. C’est l’occasion de faire des rencontres et de ventiler en toute discrétion. Ils ont tous lieu à la bibliothèque dans le local B-16.

Par chance, la réunion avait lieu le soir même. Un point positif de plus, elle pouvait continuer à suivre le programme ici. Il lui faudrait trouver un nouveau parrain ou une marraine, accepter de raconter à nouveau son histoire à des personnes touchées de près ou de loin par ses choix de vie, enfin surtout par ses erreurs.
Cela allait être dur, très dur pour elle, des obstacles vraiment très grands à franchir. Cependant, Clochette sentait que c’était ce qu’il fallait faire pour s’intégrer à la population locale et retrouver une vie normale. Pourquoi pas avoir sa fin heureuse elle aussi ?

Un petit peu avant 19h, la fée verte se dirigea vers la bibliothèque. Devant la porte, elle hésita quelques secondes, respira un grand coup puis finit par y entrer. Elle trouva sans difficultés le local B-16 et s’installa au fond de la salle. Elle préféra observer pendant cette première séance les habitants présents, voir si elle se sentait suffisamment à l'aise pour raconter son histoire, décider une bonne fois pour toute si elle restait ou non à Storybrooke.

En observant les différents participants à la réunion, elle remarqua un homme dans un autre coin de la pièce. Ce qui l’interpella, outre ses cheveux d’un bleu électrique, c’était surtout l’aura et le magnétisme qui émanaient de lui. « Etrange cet homme, vraiment très étrange, pensa-t-elle, il a l’air plutôt jeune dans son apparence et pourtant il s’échappe de lui quelque chose d’ancien, de très ancien même. »

A ce moment-là, il tourna la tête et leurs regards se croisèrent, il lui sourit et vint s’installer à côté d’elle. Il tendit une main amicale et se présenta. Ainsi, le dieu des Enfers était lui aussi dans ce monde et avait besoin de suivre ces réunions.

« Je m’appelle Clochette, lui répondis-je, je viens de revenir en ville. Je n'aime pas trop raconter mon parcours au premier venu mais ces réunions sont faites pour justement avoir un espace de partage et d'entraide. Donc, pour faire court, je suis partie d’ici peu de temps après le coup d’état du Juge Frollo. J’ai sombré dans l’alcool à cause de cet événement… »

Un nuage sombre passa dans le regard de la jeune fée, rempli de culpabilité et de tristesse. Y repenser restait encore très douloureux, un verre serait le bienvenu, juste un verre pour oublier ces moments difficiles… Clochette se ressaisit, sourit à son tour et reprit sa discussion avec Hadès.

« Qui vient régulièrement pendant ces réunions ? Comment se déroulent-elles habituellement ? »

La fameuse réunion des Alcooliques Anonymes du lundi soir à 19h00 au local B-16 de la bibliothèque municipale. J’avais l’habitude de m’y rendre. Au début, ça n’avait pas été facile. J’étais venu alors que j’étais en plein sevrage et dans un état plus que lamentable. Mon problème n’était pas que l’alcool, j’avais aussi une forte dépendance aux drogues fortes. Je m’habillais donc avec une chemise et un pantalon propre avant de me rendre à ce fameux rendez-vous pour les déchus. Je m’occupais du café et j’arrivais donc en avance. Je me mêlais cependant peu aux autres. Je parlais peu, mais c’était toujours intense lorsque je le faisais. J’apprenais à vivre ma dépendance et à accepter que j’avais perdu le contrôle de mon existence. J’étais donc tranquille et dans ma petite bulle. Sans me rendre compte, mes cheveux étaient devenus bleus et légèrement enflammés. Je me sentais un peu sur les nerfs car je devais faire des efforts de sociabilisation.

C’était donc à ce moment que je croisais le regard de cette petite blonde avec un sourire espiègle. Elle était clairement nouvelle ici. Je ne l’avais jamais vu et pourtant je venais depuis plus de six mois. Personne n’osait faire les premiers pas vers moi. J’étais tout de même Hades, le puissant et diabolique Dieu des Enfers. J’étais réputé pour être dangereux et un peu susceptible. J’avais donc ma tasse de café dans les mains lorsque je me disais que je devais me botter le cul pour aller serrer la main de cette jeune fille. Je prenais donc tout mon courage et je marchais vers elle. Je lui tendais la main avant de la serrer.

- Je m’appelle Hades. Vous êtes nouvelle non? Comment vous appelez-vous?

Je l’écoutais me répondre avec une oreille attentive avant de me rendre compte que quelque chose avait troublé le regard de la jeune femme. La mention du Juge Frollo. Qu’avait-il fait pour la mettre dans cet état? Je montrais les chaises installées en rond avec ma tasse de café très corsée avant de prendre la parole pour répondre à ses questions.

- Le délégué anime généralement. Nous avons un début plutôt administratif où nous répétons les douze étapes des Alcooliques Anonymes et ensuite il y a des partages spontanés. Nous avons tous un sablier de quatre minutes pour nous exprimer. On ne répond pas à ce que les autres disent. Nous écoutons tout simplement selon les principes des groupes anonymes. Est-ce qu’il s’agit de votre première réunion? Je ne vous ai jamais vu ici Clochette.

Clochette … Ce nom me disait quelque chose. Était-elle la fameuse Clochette de Peter pan? Je n’osais pas lui demander car cela serait fortement impoli de ma part.

Le Dieu des Enfers eût  la délicatesse de répondre aux diverses interrogations de Clochette. Le fonctionnement des séances ici ressemblait énormément à ce qu’elle avait connu en cure à New York. Cela la rassurait beaucoup. Elle envisageait encore plus de rester à Storybrooke. Cette ville était faite pour elle finalement.  

"Oui et non. " répondit- elle à Hadès quand il lui demanda si c’était sa première réunion. Devant le regard interrogateur de son interlocuteur, elle poursuivit. " Oui c’est ma première réunion ici, mais j’en suis depuis presque dix-huit mois maintenant d’où le non. " Elle sourit en voyant sa réaction après ce complément de réponse.  

Elle sortit de sa pochette son jeton des 12 mois et le montra à la divinité. Il émit un sifflement admiratif.  Elle repensa à toutes les épreuves qu’elle avait dû traverser pour arriver à ce chiffre symbolique. Douze mois complets de sobriété, douze mois à lutter tous les jours contre son envie de prendre un verre, juste un...

La réunion débuta avec un enchainement de témoignages qui se ressemblaient tous ce qui mit un terme à leur dialogue. Rien de très nouveau pour Clochette, c’était des copies conformes à ce qu’elle entendait à New York.  “Ma vie est nulle, je me suis réfugiée dans l’alcool pour rêver”. “Ma femme me tapait tellement sur le système que la seule façon que j’ai trouvé de ne plus l’entendre, c’était d’être saoul toute la journée.”

Finalement, les personnages de contes avaient les mêmes problèmes que des gens ordinaires. C’était un peu décevant aux yeux de la blondinette. Elle pensait qu’ils avaient tous vécus les mêmes aventures qu’elle ou que les autres personnages qu’elle avait croisés lors de son premier séjour et depuis son retour en ville. Il fallait croire que tous les contes n’avaient pas le même intérêt.

A la fin du dernier et ennuyeux témoignage, elle se retourna vers Hadès toujours assis à côté d’elle et reprit la conversation là où ils l’avaient suspendue.

“Je vous ai fait un résumé de mon histoire, quelle est la vôtre ? Vous ne m’avez encore rien dit de vous.” lui demanda-t-elle de but en blanc. Il l’intriguait cet homme, il devait avoir un passé très trouble et très compliqué. La curiosité de la jeune fée prenait le dessus, elle voulait creuser cette personnalité étrange.

“Comment t’es-tu retrouvé dans ce monde ? Oui, pardon je vous ai tutoyé, est-ce un souci ? Quel métier exercez-vous en ville ? Je me demande bien quel genre de profession un être tel que vous pourrait faire dans une bourgade comme Storybrooke...”

Clochette s’aperçut d’un coup que ses questions commençaient à sérieusement ennuyer son interlocuteur. Elle s’excusa une nouvelle fois et promis de faire attention par la suite.

Je me mettais à rigoler lorsqu’elle me demandait de lui dire mon histoire. Je commençais à quoi? La querelle avec mon frère? Mon bannissement aux Enfers et ma malédiction? J’allais lui répondre mais la petite coquine enchaînait les questions plus rapidement que son ombre. Elle était brillante et elle me faisait sourire malgré le fait que je trouvais ce genre de bombardement hyper chiant.

- Tu es tombée dans la caféine lorsque tu étais petite ma parole. Tu peux me tutoyer sans le moindre problème.

Je jetais mon gobelet de café vide et j’enfilais mon veston de cuir.

- Je veux bien te raconter mon histoire, mais pour cela, je te propose d’aller au Granny’s. Je meurs de faim et on sera plus à l’aise pour discuter calmement. Qu’est-ce que tu en penses?

Je savais qu’elle dirait oui et le restaurant était pratiquement en face de la bibliothèque. Je sortais avec elle pour me rendre au café. Je commandais une boisson gazeuse et une part de tarte aux pommes avec de la glace à la vanille. Heureusement que je prenais grand soin de mon corps de Dieu comme une machine. Un Dieu bedonnant c’était si laid.

- Bon alors … Je commence par quoi … Je voulais régner sur l’Olympe, mais mon frère n’était pas d’accord. Il était le favori et je me retrouvais donc aux Enfers car j’avais tenter de le … destituer. J’étais banni de l’Olympe et surtout maudit. Je ne pouvais ressentir le bonheur et les émotions positives. C’est encore le cas aujourd’hui si tu te poses la question. Je me contrôle simplement beaucoup mieux.

Je m’allumais une cigarette avec nonchalance et je me mettais à fumer en la regardant dans les yeux.

- C’était quoi déjà le reste des questions?

Je n’avais pas une excellente mémoire dans l’immédiat et elle m’avait vachement bombardé.

Oui, effectivement, Clochette avait bien saoûlé Hadès avec toutes ses questions. Il en rigolait pourtant, ce qui était plutôt bon signe car la réputation volcanique du Dieu des Enfers n'était plus à faire. Il fit même une blague à propos d'elle et du fait d'être tombée dans la caféine dans sa jeunesse.
La Fée Verte ne comprit pas l'allusion et offrit un sourire un peu gêné à son interlocuteur.

"Désolée," lui dit-elle "j'ai toujours été très curieuse. Ca m'a valu de nombreuses remontrances dans le passé, notamment pendant ma formation de fée..."

Il avait accepté sans difficulté de se faire tutoyer par la blondinette ce qui la rassura après cette cascade de questions un peu déplacées peut-être.
A la suite de cette petite mise au point, Hadès lui proposa d'aller manger un morceau juste en face de la bibliothèque, chez Granny's.
Clochette accepta bien volontiers. Elle avait connu ce petit restaurant lors de son dernier séjour mais dans des circonstances beaucoup moins apaisées et agréables.

Arrivés sur place et installés à une table sur la terrasse, il commanda avec assurance auprès de la serveuse une boisson et une petite douceur. La Fée Verte fut plus hésitante et après une rapide lecture du menu présent sur la table demanda un thé blanc à la fraise. Elle avait découvert ces fruits durant son séjour New Yorkais et ne pouvait pas y résister depuis.

Le Dieu des Enfers débuta son récit et lui expliqua comment il avait hérité de son frère la couronne du monde des morts. Clochette ressentit de la tristesse pour lui. Oui, il avait eut un comportement inacceptable, oui il avait mérité d'être puni mais être toujours autant maudit après autant de temps, ça faisait long.

"Je ne sais pas comment je ferai si je ne pouvais plus ressentir ni la joie ni le bonheur et encore moins l'amour depuis autant de temps que toi. Je t'admire d'arriver à te contrôler aussi bien que tu le fais en ce moment. Je peux comprendre aussi en quoi l'alcool a pu être une échappatoire à tout ça."

Elle se souvint de la sensation qu'elle ressentait après avoir bien bu. Cette sensation de vide dans la tête, cette sensation d'être dans un nuage et flotter loin des soucis. Le plus compliqué, c'était le réveil. Douloureux, très douloureux.

En rigolant, elle reposa les questions auxquelles Hadès n'avait pas répondu. Des soucis de mémoire apparemment.

"Je t'ai demandé aussi comment t'es-tu retrouvé dans ce monde et quel métier tu exerçais depuis ton arrivée. Je me pose tellement de questions depuis que je suis de retour en ville. Regina, pardon, madame le maire a déjà eu la gentillesse de répondre à certaines. Heureusement ! Ce sont toujours des questions en moins à te poser !"

S'en suivit un fou-rire entre les deux qui eût du mal à céder. Quand ils eurent repris leur sérieux, Clochette regarda encore le Dieu des Enfers. Il avait réussit à changer et à s'intégrer aux habitants de cette ville. Peut-être qu'avec son aide et celui de Regina, elle y arriverait elle aussi...

Finalement, Clochette était une gentille fille. Je l’aimais bien malgré toutes ces charmantes questions. Elle me faisait un peu perdre le Nord a parlé aussi rapidement, mais je ne pouvais que la comprendre. Un nouveau groupe pourrait être hautement déstabilisant. Je souriant à la jeune femme en mangeant un morceau de tarte. Je comptais bien lui payer ce qu’elle prendrait par politesse. Elle méritait au moins cela.

- Je crois que je me suis habitué à ne plus les ressentir. Ça fait plusieurs millénaire que c’est ainsi. C’est difficile de changer après autant de temps. Je dois avouer que l’alcool et les drogues étaient un excellent échappatoire à ma souffrance interne. Malheureusement, ils ne réglaient pas le problème de fond. Ils ne faisaient que les camoufler au maximum sous un mutisme de plus en plus important. J’ai le soutient de ma petite-amie heureusement. Le soutient de ceux que l’on aime et qui nous aime est d’autant plus important dans notre démarche de sobriété tu ne crois pas?

Je lui faisais un petit sourire en coin avant de fumer avant de donner un coup sur ma cigarette histoire de faire disparaître la cendre. J’avais de la chance de ne pas être mort dans cette vie. Je serais cependant déjà de retour chez moi. Pas de chance dans un certain sens. J’écoutais encore la question que me reposait la fée. Je souriais toujours en continuant de manger.

- Par tous les dieux … Comment je me suis retrouvé ici? Tu vas mourir de rire. Zeus m’a relancé un sort. Ne me demande pas pourquoi, je ne m’en souviens plus du tout. Il m’a changé en chat et envoyé dans le monde la Forêt Enchantée. Ouais, j’étais un gros matou bien chiant qui vivait comme un roi chez la belle-mère de Cendrillon. J’étais donc là-bas alors Regina a lancé sa malédiction et c’est pourquoi je me suis retrouvé dans ce charmant monde. Pour ce qui est de mon métier, je suis le médecin légiste de la ville. Il faut dire que ça colle plutôt bien. J’ai l’habitude des morts. Qu’ils soient en format cadavre ou âme cela ne fait aucune différence pour moi.

Je continuais de rire avec la demoiselle. Elle me faisait du bien dans le bon sens. Je savais qu’elle ne jugerait pas mes actes passés.

- Ensuite, j’ai un peu fait de la merde. J’ai manipulé et j’ai pris de contrôle de la ville après que Frolo soit partie. Une idée à la fois brillante et pas du tout. J’ai perdu contre Regina et cette défaite, je ne la dois qu’à mes problèmes de consommation. Depuis c’est autre chose… Tu as un parrain ou une marraine?

J’étais prêt à m’investir auprès d’elle. Je sentais que nous pourrions faire une super équipe de sobriété.

Tout en sirotant son délicieux thé, Clochette écouta attentivement les réponses du Dieu des Enfers. Il était en train de parler de l'importance d'être bien entouré pour réussir sa sobriété, que lui avait de la chance car il était soutenu par sa petite amie. Il était chanceux, la jeune femme l'enviait à ce niveau là car de son côté elle n'avait personne sur qui compter jusqu'à maintenant.

"Je suis bien d'accord avec toi, l'entourage est vraiment important que ça soit pour nous enfoncer encore plus ou pour nous aider à nous en sortir. Tu as de la chance d'avoir ta petite amie qui te soutient comme ça. J'aimerais dire que moi aussi je suis bien entourée mais malheureusement, ce n'est pas le cas." acheva-t-elle avec une mine triste.

Hadès poursuivit son récit, il y avait une histoire de mauvais sort lancé à nouveau par le Dieu de frère. Il avait été transformé en chat et envoyé dans la Forêt Enchantée pendant que la blondinette était en exil au Pays Imaginaire. Par conséquent, lorsque Regina avait lancé son terrible Sort Noir, il avait été transporté dans ce monde et été redevenu humain.

"C'est digne d'un film d'aventure toute cette histoire !! Je devais déjà être en exil au Pays Imaginaire quand tu as atterris dans la Forêt Enchantée. C'est pour ça que j'ai été protégée de la malédiction lancée par Regina et que je suis arrivée à Storybrooke bien plus tard."

Clochette prit à nouveau une gorgée de son thé à la fraise et prêta attention à la suite des réponses données par son interlocuteur. Il avait réussi pendant un temps à prendre le contrôle de la ville après le départ de Frollo. Il avait ensuite perdu son poste en faveur de Regina et avait fait amende honorable auprès de certains habitants. Ceci lui avait permis de s'intégrer dans la ville et était même devenu le médecin légiste officiel de Storybrooke.

" Wouha... Je suis vraiment impressionnée par ton parcours. Désolée d'avoir un peu sursauté à l'évocation de Frollo. Comme je te l'ai déjà dit, je suis partie de la ville après le coup d'état du juge. Ce que j'ai omit de préciser, c'est que je l'ai aidé à prendre le pouvoir contre Regina. C'est après son départ dans le monde des Contes que j'ai commencé à boire beaucoup trop...

Tu es la deuxième personne à qui j'en parle en dehors des réunions des AA à New York. Tu m'a demandé si j'avais un parrain ou une marraine ici, comme je viens de revenir, et que ce soir c'était ma première réunion, je te dirai que non, je n'ai ni l'un ni l'autre. Pourquoi ? Tu te proposes pour le poste ?"

Clochette, au plus profond d'elle, espérait vraiment qu'Hadès accepterait de devenir son parrain ici à Storybrooke. Il pouvait réellement être une aide précieuse pour rester sobre et tout aussi importante pour s'intégrer dans la ville.

Clochette avait souffert comme nous avions tous souffert durant les dernières années. J’étais rempli d’empathie face à elle. C’était nouveau pour moi et sans aucun doute dut à la sobriété. Je savais que je devais m’impliquer d’avantage dans le mouvement des AA pour me permettre de garder la sobriété dans le droit chemin. Je faisais un petit sourire en coin alors qu’elle me demandait si je désirais le poste.

- Si je t’en parle c’est que j’en ai envie.

Je lui faisais un petit clin d’oeil avant de manger un autre morceau de tarte. J’adorais les tartes et le café. Par chance, je déversais ma colère dans les activités physiques comme la musculation et la course à pied. J’étais dans une forme olympique … Olympique … Olympe … Hades … Bon ok, c’était mauvais. Je terminais ma bouchée avant de continuer à parler. C’était impoli de parler la bouche pleine.

- Alors voilà, si tu acceptes, je serai ton parrain. Tu pourras me joindre facilement en cas de besoin, je ne dors pratiquement jamais. Dans le jour, si tu me cherche, je serai à la morgue de l’hôpital. Ne t’inquiète pas pour mes imbéciles de stagiaires, certains ne sont même pas capable de voir un cadavre sans vomir ou alors tourner de l’oeil. Au final, je suis souvent seul pour faire les autopsie. Je pense que l’on peut être une bonne équipe ensemble, même si je sais que je suis un vilain et toi une gentille petite fée.

Je lui souriais gentiment avant de payer la facture après avoir commander un autre café. C’était la base la caféine dans ma vie en ce moment.

- Et puis, comme je reviens de vacances c’est plus facile. J’ai été absent durant … Deux ou trois semaines je sais plus. Je suis retourné chez moi pour mettre de l’ordre et profiter de la chaleur de mon royaume, mais ma vie est ici et je tiens à aider Regina si elle a besoin de moi. C’est la famille. Supposément que l’on doit être gentil avec les membres de cette dernière même s’il nous font chier par moment. Elle et Robin m’ont accordé leur pardon. C’est une chose que j’apprécie grandement. Tu veux un autre thé?

Je parlais beaucoup plus depuis que j’étais sobre. Supposément que je ne devais pas taire ce que je pensais. Je devais le dire avec des mots et vivre mes émotions comme elles venaient. C’était compliqué parfois, mais je devenais de plus en plus habile avec cette aptitude.

Clochette était heureuse, elle sourit bêtement. Hadès venait d'accepter volontiers d'être son parrain chez les alcooliques anonymes ici à Storybrooke.
Même s'ils venaient au départ de deux mondes et de deux camps différents, la Fée Verte sentit qu'elle pouvait avoir confiance en lui pour avancer sur le chemin de la sobriété.

Il lui demanda si elle voulait reprendre un thé car lui avait encore besoin de boire un café. Elle accepta volontiers la proposition car elle ne voulait pas le laisser boire tout seul !
Mais surtout, elle ne voulait pas l'offenser en refusant alors que lui venait de lui dire oui à sa demande.

Et puis, d'avoir les mains occupées par une tasse de thé l'empêchait de penser à avoir autre chose dans les mains, un verre de rhum par exemple...

"La prochaine fois, c'est moi qui te paye le café ! Et la part de tarte qui va avec, bien entendu !" lui lança-t-elle en rigolant.

Le Dieu des Enfers se mit à parler de sa relation avec Regina en disant qu'elle faisait partie de sa famille et que Robin et elle lui avaient pardonné ses écarts de conduite du passé.

"Je ne connais pas encore Robin, mais comme tu le sais, ma relation avec Regina date de l'époque où elle venait d'épouser le Roi Leopold. C'était hier ou avant-hier !" rigola-t-elle. "D'ailleurs, je viens de passer un petit moment dans son bureau à la mairie pour lui présenter mes excuses et lui raconter ce qu'il m'était arrivé depuis la dernière fois qu'on s'était vues, c'était dans la cour de son palais dans le Royaume Enchanté..."

Un voile de tristesse tomba à nouveau sur les yeux de la jeune fée. C'était toujours aussi douloureux de repenser à cette période. Clochette espéra qu'avec le temps et sa nouvelle vie à Storybrooke, ces mauvais souvenirs ne lui feront plus aussi mal qu'en ce moment.

"Regina est au courant de mon passé d'alcoolique et sait ma volonté de suivre les réunions des AA ici à Storybrooke. Elle me soutient et je ne veux plus avoir de secrets pour elle. Si ça peut te rassurer, elle ne m'a parlé ni de toi, ni du lien de famille que vous avez ni ta présence chez les AA." précisa-t-elle.

Hadès lui expliqua ensuite qu'elle pouvait le joindre pratiquement H24 si elle en avait besoin car il dormait peu. Il l'invitait à ne pas hésiter à venir le voir à la morgue sans se préoccuper des stagiaires un peu trop tendres aux yeux du maître des lieux.

"Je note, je note. Tu parles beaucoup toi aussi finalement, c'est agréable de ne pas être la seule." taquina-t-elle. "En parlant de ta chère et tendre, qui est-ce cette femme qui arrive à faire (re)battre ton coeur ? Je présume qu'il s'agit de la soeur de Regina puisque tu m'as dit qu'elle était de ta famille." demanda-t-elle.

J’avais donc une filleule désormais chez les Alcooliques Anonymes. C’était une bonne chose dans mon rétablissement bien que j’avais une sainte envie d’arrêter de jouer les petits caniches de service. Je savais que cela avait du bon au fond. Je souriais à la fée en terminant ma part de tarte aux fruits. Elle était bonne et j’adorais en profiter après certaines réunions.

- Aucun soucis à ce niveau. Je te fais confiance.

Je l’écoutais ensuite parler. Elle ne connaissait pas Robin. Je n’étais pas surpris. J’avais surtout eu affaire a lui pour des conneries que j’avais fait en dehors qu’il soit un membre de la famille. Je remarquais tout le remord qui émanait de la fée et je lui souriais pour la rassuré.

- Eh, tu as fait l’étape où tu présentes tes excuses. Tu n’as plus à t’en faire avec cela. Si tu savais le nombre de conneries que j’ai pu faire … Crois-moi tu aurais les yeux qui sortiraient de leur orbite.

J’écoutais ensuite me parler du soutient de Regina et je me sentais heureux pour la fée. Elle avait aussi du soutient en dehors du groupe et c’était une excellente chose. J’étais soulagée que ma belle-sœur n’ait pas parlé de moi à Clochette. Mes problèmes d’addictions me regardaient en fait et personne d’autre. La fée me notait finalement que je parlais beaucoup moi aussi. Je prenais une gorgée de café alors qu’elle me posait des questions sur Zelena. Je posais ma tasse vide sur la table pour lui répondre.

- Je parle car j’ai appris à le faire. Je suis plutôt un homme d’actions généralement et mes poings ont tendance à aller plus vite que ma parole. Mais tu as misé dans le mile concernant ma tendre fiancée. Il s’agit bel et bien de la sœur de Regina. Elle se nomme Zelena et elle est la méchante sorcière de l’Ouest dans le pays d’Oz. Elle est absolument merveilleuse, mais je te conseille fortement d’éviter de la contrarié sans quoi tu risquerais de te faire changer en singes.

Je rigolais et je regardais finalement l’heure.

- Par l’Olympe, déjà 23h00. Je vais devoir rentrer chez moi. Je te raccompagne par sécurité. On ne sait jamais sur qui on peut tomber dans cette ville et les gens ne sont pas tous bienveillants. Quoique ça doit faire étrange de voir une fée en compagnie du Dieu des Enfers en personne.

Je sortais finalement du restaurant pour marcher avec Clochette.

- Qu’est-ce qui te manque le plus de chez toi?