Je continue mon parcours autour des bassins, m’arrêtant parfois devant des pancartes qui montrent la cruauté humaine, à petites doses pour ne pas trop les choquer. On y voit également des chiffres, le nombre d’animaux marins disparus à tout jamais au cours de cette année. J’essaie de montrer combien il est dure pour ces créatures de vivre dans leur état naturel, combien il est important qu’on leur vienne en aide. Sans oublier de montrer à quel point ces créatures sont magnifiques. Nous passons de bassins en bassins jusqu’à arriver finalement devant le plus grand. Celui où vivent les coraux et leurs créatures. Il y a plein de sortes de poissons, des murènes, des crabes et tout un tas d’autres animaux. Bizarrement ce n’est pas un aquarium dont je suis fan. Je n’ai jamais trop aimé les murènes mais je n’en dirais jamais rien à qui que ce soit.

- J’espère que cette petite visite et ces petites informations vous ont donné envie d’aider nos amis les créatures marines. Elles ont besoins de vous… Elles sont si importantes.

En parlant j’évite de regarder Aria. Je sais qu’elle et moi n’avons pas le même point de vue sur la façon d’aider ces créatures… Et je ne comprends toujours pas pourquoi elle est venue ici… J’ai l’impression qu’elle compte faire un scandale mais pour l’instant elle reste normale. Essayant même de se faire assez discrète, sans doute par peur que je me rende compte qu’elle est là. Mais comment ne pas la voir ? Elle est la plus belle femme de l’assemblée. J’aimerais finir rapidement le parcours pour pouvoir aller lui parler, mais je dois rester professionnel. Je sais que ma patronne doit me surveiller et que je n’ai pas le droit au faux pas… Pas d’erreur possible… Tout doit être parfait pour récolter beaucoup d’argents…

Mine de rien je fais un petit signe de tête à Aria pour lui faire comprendre que je l’ai vu et je lui fais un petit sourire compatissant.

Les visiteurs commençaient à affluer vers notre stand alors que la visite allait commencer. Ma belle mixologue et moi étions en train de nous affairer quand j’entendis une voix familière. Je levai la tête en souriant à Liam, j’étais étonnée de le voir à de telles festivités mais contente qu’il en profite, il m’avait toujours eu l’air d’un gars bien.

- Bonsoir Liam !

Nous nous étions croisés quelques fois lors de foires ou autres événements extérieurs comme dernièrement à Halloween. Il me faisait rire en voulant me dire la bonne aventure, mais ce n’était pas mon genre. Alors qu’il demandait avec humour un cocktail sans alcool, pour ne pas mourir de soif dans un lieu « plein de flotte », je perdis mon sourire, ou plutôt il se figea, quand une réponse vint d’un client que je commençais à connaître un peu trop bien : Bobby le flic et accessoirement père biologique (secret) de ma fille.

- Ah, vous êtes là aussi Bobby, commentai-je en essayant de ne pas avoir l’air trop impolie.

Bien sûr que nous avions des cocktails sans alcool, et délicieux de surcroît, et je m’affairais à en préparer un à Liam tandis que Elle s’occupait de clientes. Je me sentis mal à l’aise avec la remarque de Bobby sur les enchères et décidai d’ignorer sa réponse en tendant son verre à Liam.

- Aucune idée, il faudrait demander à Mme Seablack. A la vérité, je n’ai pas eu le temps de regarder le programme de la soirée. Mais je suis sure que vous trouverez de quoi investir ce soir, ajoutai-je en souriant.

La visite avec Sebastien venait de commencer et machinalement je venais de préparer un second cocktail sans alcool que je donnai à Bobby.

- Je ne vous savais pas un ami de la condition animale.

C’est alors qu’une blondinette bouscula le policier, renversant l’intégralité du verre sur lui et parterre. J’étais partagée entre une furieuse envie de rire et la déception de devoir déjà procéder à un nettoyage.

- Ce n’est rien mademoiselle.

Je lançai un regard entendu à Elle pour qu’elle s’occupe de la cliente pendant que moi, armée d’une serpillière, je faisais le tour du bar pour éponger le sol. J’envoyais au passage des serviettes à Bobby.

- Evitez de frotter, ça va imbiber la tâche. Épongez et ensuite allez laver ça à l’eau froide. La framboise, ça pardonne pas sinon. Je vais voir si je vous trouve du sel.

Une fois le sol sec pour éviter des glissades, je repartis derrière le bar improvisé à la recherche de gros sel.

J’avais entendu parler de cette soirée caritative. En fait, je n’en avais jamais manqué une seule depuis que ces dernières avaient commencé. En tant que directeur de musée, j’étais une des personnalités qui avaient de l’influence et qui donnait toujours dans les œuvres caritatives. Certaine personnes riches le faisaient uniquement dans le but de bien se faire voir. Mais moi, je le faisait simplement car je trouvais ces causes importantes. Il fallait être réaliste, les humains menaçaient notre planète sans s’en rendre compte. Enfin, quand je vois une canette flotter dans la mer, je sais très bien que cette dernière n’ait pas arrivée là par hasard.

La plupart de ces soirées sont d’un ennui mortel et je ne suis pas le genre à y rester très longtemps en règle général. Mais les soirées de cette chère Uma Seablack, sont toujours incroyablement réussies. On y mange toujours très bien et les personnes qui s’y rendent on un minimum de conversation. C’est donc vêtu de mon indémodable costume que je m’y rend avec une de mes voitures. Je n’ai pas l’intention de me mettre une murge et je n’ai pas envie de toujours y aller avec mon chauffeur. Je suis un grand garçon.

Une fois arrivé devant l’établissement, je descend de ma voiture et je donne les clefs au voiturier. Je constate qu’il y a déjà pas mal de monde et il y a de tout. Des têtes que je connais juste de vue et des personnes que je ne connais pas du tout. Je vais donc prendre une coupe de champagne que l’on me propose sur un plateau avant d’aller me mêler un peu à la foule. J’écoute le discours de cette chère Uma avec un petit sourire en coin. Cette femme a toujours eu un incroyable charisme et je l’écoute tout en buvant une gorgée de mon verre.

Lorsque cette dernière termine son discours, je me dirige vers elle pour aller la saluer. Je lui fais un très joli sourire et un baise main comme tout homme qui se respecte. « Bonsoir Uma, je suis content de te voir. Ton discours a été parfait comme tous les ans. Comment vas-tu ? » Il faut dire qu’en dehors de ce genre de soirée, on ne se voit pas beaucoup. Je suis un homme assez occupé et elle aussi. Je ne peux pas lui en vouloir. Nous nous écrivons parfois.

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La fin d'année était arrivée et avec elle son lot de soirées mondaines et d'autres beaucoup moins recommandables. Mery avait décidé de se rendre à la soirée caritative organisée par l'Aquarium de New York. Elle espérait y retrouver des connaissances voire une amie peut-être ?

Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas vu ni eu de nouvelles d'Elisa... Les championnats de l'Etat arrivaient à grands pas et connaissant son amie, celle-ci devait être à fond dans ses entraînements et ses exercices d'étirement. Mery ne pouvait pas lui en vouloir sachant à quel point cette compétition comptait pour la jolie blonde.

Le 31 décembre, la jolie rousse osa se déguiser en fille comme elle aimait le dire. Une robe noire bustier, un chemisier noir et blanc et des chaussures noires à talon haut devraient faire l'affaire. Elle laissa ses cheveux détachés et mit un peu de maquillage (mascara et gloss).

En arrivant à l'aquarium, la directrice était en train de finir son discours. "Chouette, j'aime pas ce déballage de banalités" pensa la jeune femme. Elle se dirigea vers le bar, quitte à devoir supporter quelques mecs un peu lourd, autant boire un peu d'alcool (voir un peu plus).

Plus elle approchait de la zone, plus elle avait l'air de reconnaitre deux personnes qu'elle était contente de retrouver. Malheureusement, la jolie femme blonde eut la mauvaise idée de taper contre le bras de son cousin. Ce dernier vit son cocktail se renversait sur sa chemise blanche.
Mery le vit aussitôt s'énerver contre son amie. Elle se précipita vers les deux protagonistes, elle vit en même temps que la gérante du Poisoned Apple donnait des serviettes et des conseils pour limiter les dégâts à Bobby.

"Ca va, Bobby, elle n'a pas fait exprès ! Ca ne serait pas un peu de ta faute aussi ? Tu peux vite être maladroit selon les circonstances..." lui dit-elle en lançant un regard appuyé en direction de Roni. "Salut Elisa, je suis contente de te voir. Tu n'as rien ? Je te présente en même temps mon cousin Bobby. Je suis sûre qu'avec son sale caractère il ne s'est même pas présenté ! Bobby, voilà Elisa, c'est mon amie, donc sois sympa avec elle, s'il te plait." Mery entraina Elisa un peu à l'écart de son flic de cousin. "Je prends un verre et on part visiter cette prison pour animaux ?"

Mery se tourna vers Elle et lui commanda un cocktail avec alcool. Une fois son verre à la main, elle partit avec Elisa à la suite de la visite guidée de l'aquarium.

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Une fois mon discours terminé, je regarde un peu l'assistance afin de jauger du nombre d'invités présents. Je suis plutôt satisfaite, beaucoup de New Yorkais ont répondu présents à son invitation.

Je n'ai pas encore eu le temps de voir si certaines personnalités et autres gros porte-feuilles sont là ou si certains attendent un peu afin de faire une entrée magistrale.
Je sais que certaines personnes raffolent de cela et adorent avoir toute l'attention tournée vers eux à leur arrivée.

En descendant de l'estrade, je vais voir rapidement mon assistante afin de lui donner mes derniers conseils et mes derniers ordres. J'ai un tel mauvais souvenir de celle qui occupait son poste juste avant, que je préfère être sûre qu'elle ne fera pas de bourdes pendant la soirée.

"Andrina, surtout faites bien attention que les chèques, s'il y en a, soient correctement remplis notamment concernant l'ordre, la date et la signature du donateur. Pensez aussi à leur remettre leur reçu avec le montant bien indiqué dessus, c'est pour déduire leur don des impôts, beaucoup risquent de vous le demander, donc ne l'oubliez pas.

Pour mes statistiques personnelles, marquez moi dans un coin le nombre de personnes qui sont venues vous voir pour des informations sans rien donner, celles qui ont fait un don, pour finir celles qui ont demandé des renseignements et qui ont fait un don à la suite.
En cas de soucis, je ne suis pas loin, n'hésitez pas à m'appeler, mais pas trop souvent quand même surtout si je suis avec un invité important." lui dis-je.

Je pars en direction de la foule afin de vérifier que tout se passe pour le mieux. Un bel homme très élégant m'adresse la parole. Je le reconnais rapidement, il s'agit de ce cher M. GREY, directeur d'un des plus gros musées de la ville.
C'est un bon point de le voir ici, il a toujours été généreux concernant nos fondations. D'après la rumeur populaire, il est souvent vu en compagnie de la très riche Wenda Darwin. Pourvu qu'elle soit là ou qu'elle vienne, je vois déjà ce que je ferai de l'argent que je vais gagner ce soir.

"Bonsoir Dylan, je suis également contente de te voir ce soir. Merci pour le compliment, le programme est à ton goût ? Comme tu peux le constater, je vais bien même si tu sais que ce genre de soirée amène beaucoup de stress aux personnes qui l'organisent. Tu es tout seul ce soir ? Mme DARWIN ne t'accompagne pas cette fois-ci ?" lui réponds-je. "Tu m'excuseras, je ne peux rester en ta compagnie plus longtemps, je dois vérifier si tout se passe bien notamment concernant le buffet et le bar."

J'essaye de ne pas lui montrer ma déception de le voir tout seul pour l'instant. Mais je ne m'attarde pas auprès de lui, je me faufile entre les invités telle une anguille en direction du bar provisoire. J'ai besoin d'un verre et vite.

"Bonsoir Roni, je voudrais un verre de Chardonnay s'il vous plait. Tout se passe coorectement de votre côté ? Pas de soucis à déplorer ?" lui demande-je.

Je laisse les gens se disperser en leur rappelant qu'ils peuvent faire un don pour ces merveilleuses créatures et je les invite également à aller lire certaines pancartes s'ils souhaitent un peu plus d'informations. Il y en a un peu partout pour rappeler que l'homme est à l'origine de l'extinction de ces bêtes et que sans elle notre vie est en danger. Je me dirige ensuite vers le bar pour prendre un jus d'orange. J'aurais bien voulu prendre une coupe de champagne mais je suis en service et je dois rester sobre pour si jamais on vient me poser des questions.

Après avoir fait signe à Aria je la vois approcher de moi. Je souris mais je suis légèrement tendu. Je sais qu'elle aura sûrement des choses à redire sur les informations que j'ai donné et sur les créatures prisonnières ici. Et elle aurait raison de me dire toutes ces choses.  

- Merci pour le compliment. Comment allez-vous ?

J'allais lui demander pourquoi elle est là lorsqu'elle me l'indique. Elle serait ici pour le champagne gratuit. Je me souviens qu'effectivement elle avait bien aimé le champagne la fois où j'avais demandé un show privé. Mais cela me surprenne qu'elle vienne jusqu'ici pour avoir du champagne gratuit. Être au milieu de ces animaux qu'elle aime tant ne doit pas être évident.

- En vous voyant j'ai pensé que vous veniez en mission sauvetage ou expliquer aux gens que cet endroit est ignoble. Ce que je pourrais comprendre. Mais je vous remercie de n'en avoir rien fait.

Je souris en lui disant cela pour lui faire comprendre que c'est une boutade. J'aimerais pouvoir lui dire que j'aurais compris si elle avait cela, que je l'aurais laissé faire mais je ne peux pas. En tout cas pas sur mon lieu de travail. Avoir parlé avec elle la dernière fois m'a fait changer un peu ma vision des choses. Elle a raison sur leur condition ici même si je fais tout pour qu'ils soient bien... Mais je suis un lâche, j'ai peur de perdre mon travail. Et je sais que même si je me retournais contre l'aquarium il resterait ouvert et quelqu'un d'autre se retrouverait à faire mon travail, sans doute pas aussi bien que moi... Et je n'en ai pas envie...

Soudain Aria tourne la tête pour regarder quelqu'un ; je regarde donc dans la même direction et vois ma patronne. Un frisson me parcourt. Décidément j'ai beaucoup de mal avec cette femme. C'est physique elle m'insupporte. Et j'ai peur de la voir après la soirée caritative. J'espère qu'elle n'aura rien à dire contre ce que j'ai fait. Et surtout j'espère qu'elle sera ravie de la somme que nous avons réuni.

Je n’avais jamais vu Bobby énervé de la sorte. Bon, je ne pouvais pas non plus prétendre très bien le connaître, mais moi qui l’avais détesté pendant vingt ans, je commençais juste à réviser mon opinion sur lui, et voilà qu’il se mettait à aboyer sur une pauvre jeune femme un peu maladroite qui semblait confuse de sa boulette.

- ça va, pas de quoi fouetter un chat ! ajoutai-je avant qu’une demoiselle rousse, visiblement sa cousine, ne vienne le calmer et enlever la blondinette.

J’avais tout juste fini mon nettoyage et le flic s’était éclipsé aux toilettes que la directrice vint demander un verre de Chardonnay.

- Oh, madame Seablack, oui tout va bien.

Immédiatement, je lui servis le verre de blanc qu’elle réclamait.

- Et vous, vous êtes satisfaite de l’avancement de la soirée ?

Pour tout dire, elle me mettait un peu mal à l’aise, elle me faisait l’impression d’une pieuvre avec un tentacule sur tout, tant elle semblait avoir la main mise sur tout ce qui l’entourait.

- Tenez, je vous présente Liam O’Neal, un medium de talent. Il avait une question à vous poser concernant le programme de la soirée.

J’offris un sourire amusé à mon voisin de stand de l’Halloween. Je me demandais s’il oserait lui poser la question quant aux enchères pour une soirée en tête à tête avec quelqu’un. Je lançai ensuite un regard à Elle qui semblait débordée.

- Veuillez m’excuser, dis-je avant de rejoindre ma mixologue.

Je lui sortis des verres propres pour qu’elle puisse réaliser les cocktails qui étaient demandés en grand nombre, plus encore que le champagne, et ça c’était tout béned pour nous !

- Quel succès ma chère, je te félicite.

J’avais aussi trouvé un paquet de sel et je me demandais si je devais l’apporter au ronchon de Bobby à la chemise tâchée ou si je devais le laisser se débrouiller pour avoir été aussi désagréable avec l’amie de sa cousine.
Le charmant conférencier vint demander un verre de jus d’orange et je le lui servis en lui souriant chaleureusement. Le pauvre, ce ne devait pas être facile d’ainsi faire une visite guidée quand de base ce n’est pas forcément votre métier. Il avait du mérite, ce jeune homme.