Suite à ma petite rencontre avec Roni, j’avais réfléchi longuement. Dave ne se rappelait pas cette fameuse soirée au Poisoned apple. Pourtant, plus je regardais les photos de mon fils et plus je devais reconnaître qu’il ressemblait comme une goutte d’eau à Dave. Roni avait touché un bon point en disant que mes deux hommes se ressemblaient sans que je le veuille. Comme je ne me souvenais pas du nom du père de Neal, j’avais indiqué que le père était inconnu. Je continuais d’espérer secrètement que Dave serait son père biologique faute de quoi il ferait sans aucun doute un père adoptif formidable. Encore fallait-il qu’il accepte de passer un test de paternité. Il pourrait également m’engueuler et fuir … Je stressais à mort, mais je gardais espoir qu’il saurait que Neal était son fils au fond.

J’avais donc décidé de prendre le taureau par les cornes et j’avais demandé à Dave de venir passer la journée avec moi. Nous étions tous les deux en congé et il venait très souvent passer la nuit. C’était plus facile comme mon fils avait à peine dix-huit mois de le garder dans ses petites choses. J’avais enfilé une petite robe avec un cardigan très simple. Je me regardais dans le miroir en prenant de grandes respirations. Je ne voulais qu’il pense que je voulais terminer notre histoire. Ce n’était pas du tout le cas! Je voulais la continuer éternellement tant j’étais profondément amoureuse de lui et que nos coeurs battaient à l’unisson chaque fois que nous … Enfin bref, vous avez compris.

J’avais fait le ménage de fond en comble dans mon petit appartement de quatre pièces. J’avais ensuite fait des muffins aux bananes et aux brisures de chocolat avant de faire du chocolat chaud. Lorsque j’étais nerveuse, j’avais tendance à consommer plus de sucre même si je savais que c’était mauvais pour ma ligne. Heureusement, j’avais un métabolisme plutôt rapide en soi. J’entendais finalement Dave déverrouiller la porte et j’allais le rejoindre avec mon grand sourire. Celui qui masquait à peine ma nervosité qui me tiraillait le ventre. Faites qu’il ne pense pas que j’étais enceinte ! Oh, seigneur, voilà que j’imaginais les pires scénarios ! Est-ce que j’avais eu mes règles ? Bien sûr que oui !

- Dave ! Oh, je suis contente de te voir mon amour. Viens t’asseoir ! Tu veux un muffin ? Chocolat chaud ? J’ai déjà fait les chocolats chauds et les muffins ! Mais je peux te servir de la soupe! Tu veux de la soupe ? Des croustilles peut-être ? Il fait beau aujourd’hui non ?

J’avais pris sa main pour l’entraîner dans le salon. Je m’emportais comme jamais dans mes propres pensées qui se bousculaient et je devenais un véritable moulin à paroles beaucoup trop nerveux.  

Seigneur que j’étais nerveuse. Je tentais de prendre sur moi au maximum, mais j’étais incapable de mentir à Dave. J’étais un véritable moulin à paroles sur place tellement la nervosité prenait toute la place. Je me rongeais les sangs comme une dingue depuis un petit moment déjà et j’avais envie de craquer et de pleurer comme une madeleine en me disant que j’avais fait une belle erreur en lui demandant de venir aujourd’hui. J’étais peut-être dans l’erreur après tout non ?

Il tentait de me dire qu’il serait présent pour moi, mais j’étais de plus en plus nerveuse. Je sentais les larmes me monter aux yeux, mais je devais garder espoir. C’était important que je garde espoir. Il n’allait pas me rejeter. Je me tournais donc pour lui faire face. Mes yeux étaient déjà remplis de larmes alors que je regardais nerveusement partout. Je ne savais pas comment aborder ce délicat sujet et je me retrouvais donc debout dans mon salon à chercher comment lui dire.

- Je ne sais pas comment te dire ça Dave. Je ne sais pas comment dire ça. Je …

Je me mettais à pleurer en baissant la tête. Je ne voulais pas rompre loin de là, mais ça y ressemblait tellement dans un certain sens. Je prenais finalement une grande inspiration en regardant le plafond avant de finalement lui dire d’une traite sans arrêter.

- Je pense que tu es le père de Neal. Non … Je suis pratiquement certaine que tu l’es en fait. Je sais que tu étais à cette soirée et moi aussi. Je garde un souvenir très flou et je crois que ton appartement était celui d’où je me suis sauvée au petit matin. Je ne savais pas comment te dire ça. Je ne savais pas comment aborder le sujet. Je m’en suis compte que dernièrement. Seigneur Dave … Dis quelque chose s’il te plaît ! Je ne te demande rien, mais je … Je ne peux pas continuer à vivre dans le doute… Il te ressemble tellement et votre complicité a quelque chose de magique.

Je poussais un soupir et je continuais de soutenir son regard. Faites qu’il ne sauve pas s’il vous plaît. Je ne pourrais jamais vivre sans lui. Je serais incapable. Ce serait comme me couper de mon air. J'étais certaine qu'il était le bon.

La peur qu’il décide de ne pas rester avec nous. La peur de le voir se mettre en colère et me dire que je me faisais des scénarios et que j’étais complètement folle. Je sentais mon coeur battre dans ma poitrine alors que les nerfs me prenaient au plus profond de mon âme. Je gardais tout de même un espoir. Un espoir de nous voir comme une famille. Je savais, au plus profond de mon âme, qu’il était le père de mon fils. C’était une réalité tout simplement et je n’en avais pas honte. C’était arrivé tout simplement.

Nervosité immense alors que je crevais cet abcès qu’il y avait entre nous. Je tremblais de toutes les manières possibles. J’avais des trémolos dans la voix et je craquais un peu. Il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises façons de dire les choses dans un sens. Ce n’était pas une mauvaise nouvelle non ? Son silence me rendait encore plus nerveuse. Je le regardais prendre ma main avant qu’il ne me parle. Je portais toute mon attention sur ce dernier et ses paroles. C’était tellement important. Je me mettais à sourire et les larmes me montaient immédiatement aux yeux. J’allais dans ses bras en le serrant très fort. Pas la moindre gêne. Je me sentais soulagée de lui avoir parlé et sa réaction me rassurait au maximum. Je n’aurais pas pu rêver à quelque chose de mieux dans un certain sens.

J’étais incapable de parler tellement les sanglots de soulagement me prenaient au plus profond de mon être. Il me décollait de lui et me regardait dans les yeux. Mon visage entre ses mains si rassurantes et douces. Je soutenais son regard sans arrêt et je posais mes mains sur les siennes avec une immense douceur. Je restais calme au maximum. Seigneur que je l’aimais cet en face de moi. Je rigolais nerveusement alors qu’il me disait que nous étions sa famille. Je répondais à son baiser avec tendresse également. Blottissant mon corps contre le sien. Je me détachais et je le regardais dans les yeux.

- Si tu veux, nous pourrons faire un test de paternité Dave… Je ne veux pas qu’il y ait de secret entre nous … J’ai besoin que les choses soient claires même si je suis profondément persuadée qu’il est ton fils. Il te ressemble beaucoup trop pour ne pas l’être.

L’espoir de former une famille unie et de voir l’amour entre nous était plus que présent. C’était une bonne chose. Je me sentais bien en cet instant.

- Tu veux boire quelque chose maintenant.

Ma main ne quittait pas la sienne une seule seconde. Je me sentais à l’aise ainsi. Je ne désirais pas briser le contact.