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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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J’étais réellement désolée de lui avoir fait peur. J’aurais su que le bruit qui nous avait surpris était une enfant, je n’aurais pas réagi ainsi. Ce n’était pas dans mon genre de menacer les enfants pour rien… D’ailleurs, je ne menaçais jamais les enfants, et surtout pas sous forme de louve. Je pouvais comprendre que William soit fâché contre le hibou de la demoiselle, mais ce n’était qu’un quiproquo, il était inutile de se fâcher pour rien. Et je pensais que ça serait bien pour William de rencontrer d’autres enfants, même si Aurore était plus grande que lui, elle semblait être une jeune demoiselle gentille et polie. Dans sa présentation, nous pouvions voir toute son éducation. Elle avait été bien élevée. Tout était délicat et soigné.
Soudain, l’oiseau se mit à s’agiter et montra le bras blessée de la jeune demoiselle. Ça n’avait pas l’air trop grave, mais le sang coulait quand même. Elle s’approcha du cours d’eau afin de nettoyer sa plaie, mais je lui proposai de l’aider à ma façon. Sans doute n’était-ce pas rassurant de se retrouver face à l’animal qui avait manqué de l’attaquer, mais ça lui éviterait bien des soucis. Un coup de langue, et sa blessure ne serait plus. Elle n’aurait pas à nettoyer la plaie, la bander et attendre qu’elle cicatrise. William était plutôt enthousiasme face à l’idée. Il savait que mes « bisous magiques » fonctionnaient vraiment.
- Oui, je suis sûre que c’est une bonne idée. - Maman n’a que des bonnes idées.
J’embrassai tendrement mon fils sur la joue avant de me tourner vers Aurore. Elle n’avait vraiment pas l’air rassurée, mais je ne savais pas comment faire pour la rassurer. Il n’y avait rien de rassurant face à une louve énorme, surtout quand ses petits n’étaient pas loin. Mais ça me faisait de la peine de la voir blessée ainsi. Ses parents ne seraient pas contents de la voir dans cet état là en plus.
- Je t’assure que tu ne crains rien… Je ne te ferai aucun mal.
Je n’étais pas sûre qu’elle me croit, mais autant essayer. Vraiment, je ne lui voulais aucun mal, je voulais simplement l’aider. Il fallait aussi convaincre monsieur Hibou, mais étant un oiseau, il ne ferait jamais confiance à une louve, c’était évident.
- Ecoute, je vais me changer en louve et je te laisserai t’approcher de moi. Promis, je ne bougerai pas tant que tu ne m’en donnes pas l’autorisation, d’accord ?
A ces mots, je changeais de forme et m’allongeais tranquillement sur le sol, attendant qu’elle fasse le premier pas. William décida de se changer en loup aussi, il vint s’allonger contre mes flancs et se mit à regarder Aurore. Je lui fis un petit bisou avant de ma coucher complètement, la tête entre mes pattes avant, attendant que la demoiselle veuille bien me faire confiance.
Anne a l'air vraiment désolé de m'avoir fait peur, je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Cela peut arriver. Et moi aussi je ne devais pas avoir peur de tout, je devais devenir plus forte sinon mes tantes ne m'autoriseront plus à sortir et je ne me sentirai jamais bien. En plus je ne suis jamais seule, Monsieur Hiboux est toujours là pour moi. C'est pour cette raison que je décide de me présenter comme l'ont apprise mes tantes, ça montre que je ne suis pas en colère et que je lui pardonne.
Toutefois Monsieur Hiboux semble inquiet pour moi, il me montre mon bras et je remarque que je me suis blessée. Dans la confusion je me suis surement frottée trop fort à l'arbre. Je n'ai rien senti mais maintenant que je vois mon bobo ça commence à piquer. Je sais ce que je dois faire, je dois mettre de l'eau pour pas que ça s'infecte. Je m'approche doucement de l'eau pour m'en mettre un peu sur ma plaie, ça pique encore mais l'eau froide fait un peu baisser la douleur. Je vois Anne s'approcher de moi et elle me propose un bisou magique ! Mais un bisou magique quand elle est en louve ! Je ne sais pas si c'est une bonne idée. William m'assure que c'est sans danger, qu'elle lui a déjà fait plein de fois mais lui est son fils. Peut-être qu'il y a moins de danger entre une mère et son fils mais moi je suis une étrangère alors …. Pourtant elle semble très sûre de ce qu'elle me dit. Je regarde Monsieur Hiboux pour savoir ce qu'il en pense. Il n'a pas l'air très confiant mais ne me fait pas comprendre un non catégorique. Je comprends qu'il ne lui fait pas confiance mais il doit savoir quelque chose sur les capacités de ces bisous. Anne me laisse le choix, elle me dit qu'elle se transforme et que si il je voulais bien il suffisait que je m'approche pour donner mon accord. J'accepte son marché en hochant la tête. Je m'approche de Monsieur Hiboux lorsqu'elle se transforme en loup, je sais que c'est elle mais c'est quand même très impressionnant. Je la vois se changer pour redevenir un loup plein de poils, elle embrasse son petit garçon avant de s'allonger et attendre ma décision. J'hésite encore un peu, je lance un dernier regard à Monsieur Hiboux qui s'est posé sur mon épaule, puis je m'avance doucement vers elle. Je m'assieds devant elle et tend mon bras.
Il était rare que je m’emporte aussi facilement, mais dès qu’il s’agissait de mon fils, je pouvais avoir des réactions extrêmes et me montrer agressive sans aucune raison. La pauvre Rose avait dû avoir bien peur de se retrouver face un énorme loup. Heureusement, la confusion s’effaça bien vite et je lui expliquai que je ne lui ferais aucun mal. Même William pardonnait à l’oiseau de m’avoir attaquée. Ce n’était qu’un fâcheux malentendu qui était déjà oublié.
Dans la panique, dans la peur, la jeune enfant s’était blessée. Elle voulut nettoyer sa plaie à l’eau claire de la rivière. J’avais une toute autre solution pour faire en sorte que cette blessure ne soit plus qu’un mauvais souvenir. La salive de loup avait le pouvoir de soigner toutes les blessures ouvertes. Mais je comprendrais qu’elle refuse de me laisser approcher. Après tout, laisser un prédateur venir aussi près, c’était prendre le risque de finir en casse croûte. Elle ne me connaissait pas et pouvait me prendre pour le grand méchant loup des histoires que nous racontions aux enfants pour leur faire peur. Je vous promets que je n’ai jamais mangé d’enfant de ma vie, et ce n’était pas près d’arriver. William encouragea sa nouvelle amie à me faire confiance. Petit garçon maladroit et encore un peu pataud dans ses gestes, il lui arrivait souvent de s’écorcher les genoux en tombant, en jouant un peu brusquement sous forme de loup. Alors il était très fréquent que j’aie à le soigner pour qu’il puisse retourner à ses activités favorites. Je laissais tout de même le choix à Rose, je ne l’obligeais aucunement à me laisser faire. Si elle jugeait qu’il était plus prudent de rester à distance, je respecterais son choix. Les personnes avec qui elle vivait, sauraient la soigner comme il le fallait. Je vis tout de même son regard se poser sur l’Hibou. Elle voulait son avis, et lui ne savait pas trop quoi répondre, mais je voyais la méfiance dans ses yeux.
Sous forme de louve, je me couchai et attendais sagement sa réponse. William s’assis à côté de moi, attendant également la décision de notre petite demoiselle qui finit par me tendre son bras. Sans faire le moindre geste brusque, je me redressais pour soigner sa blessure qui se referma bien rapidement. Sa peau était toute douce, comme si rien ne s’était passé, comme si elle n’avait jamais été blessée à cet endroit. Je reculais un peu, et repris forme humaine. Assise par terre, je la regardais en souriant.
- Comment te sens-tu ? - ça ne fait plus mal hein ?? Questionna William.
Il était toujours aussi enthousiaste face à ce « petit tour de magie ». Il avait de hâte de pouvoir faire la même chose. Je pouvais comprendre, c’était un don vraiment utile. Je pris doucement mon fils dans mes bras, contre moi. J’étais ici avec lui, il était en sécurité. Mais Rose était seule, et je trouvais ça plutôt inquiétant.
- Que fais-tu ici toute seule ? Quelqu’un sait que tu es ici ? Ce n’est pas prudent de rester ici, toute seule…
Je sens que je gagne en confiance. Depuis que je suis tombée sur cette maman et son fils il ne s'est rien passé et ils sont l'air très gentil. Je ne dois pas m'inquiéter, tout va bien se passer. Au pire je connais la forêt par cœur, si je dois fuir je sais où me cacher et où elle ne pourra jamais le trouver. Mais nous n'en sommes pas là pour le moment. Je dois soigner ma blessure sinon ça peut empirer et faire en plus mal. Ce sont mes tantes qui me l'ont dit. Normalement je dois mettre de l'eau et si ça ne passe pas elles préparent une pommade à base de plante qui soigne toutes les plaies. Cette fois-ci je veux me débrouiller toute seule. aux vues de mon bobo je n'ai pas l'impression que ce soit trop grave, ni trop profond même si ça me lance dans le bras. De l'eau sera très bien !
Je m'avance près du court d'eau, l'eau fraiche va atténuer un peu la douleur pour commencer. Cependant Anne me stoppe, elle me propose son propre remède, la bave de loup. Je sais que la nature a de grande ressource pour faire des pommades contre les blessures mais là c'est pas vraiment pareil. Pourtant je veux faire confiance à Anne et je vais suivre son conseil. Elle s'éloigne un peu de moi, il lui faut de la place pour sa transformation. Une fois qu'elle est redevenu une louve sous mes yeux elle s'allonge près de son petit garçon et attend que je prenne ma décision. Je décide d'accepter et je m'approche d'elle pour qu'elle puisse me laper le bras, au niveau de mon bobo. Et comme Anne l'avais promis, ma plaie rétrécit sous mes yeux pour complétement disparaitre ! C'est incroyable ! Je m'empresse de montrer ça à monsieur Hiboux pour qu'il voit ça ! Il avait l'air soulagé de voir la plaie n'était plus là, et moi aussi d'ailleurs. Je me retourne vers Anne pour la remercier chaleureusement.
-Oh merci merci ! Il n'y a plus rien du tout comme vous l'aviez dit! C'est incroyable !! Vous devez sauver plein de gens comme ça ! Je me sens très ! C'est vrai qu'au début j'ai eu un peu peur mais je vous fais confiance et maintenant j'ai plus peur ! Je regarde William -No je n'ai plus mal du tout et t'as vu y'a plus rien même pas une petite cicatrice. C'est une chance comme ça j'aurai pas à trouvé un mensonge pour mes tantes. Ni vu ni connu! Dis-je riant.
Anne finit par ramener son fils près d'elle et elle me demande ce que je fais ici. Je n'ai à lui mentir, elle a été gentille avec moi je peux bien lui raconter. Mais mes tantes m'ont fait promettre de ne jamais rien dire sur nous et là où on habite. Je suis un peu gênée quand même je suis sur qu'elle ne me veut aucun mal...
-Je suis désolée je ne peux pas vous le dire, j'ai fait une promesse… mais je ne suis pas seule ... J'évite son regard, honteuse de ne pouvoir rien lui dire de plus ...
La petite Rose avait quelque chose de touchant. Elle ressemblait à un portrait idéalisé d'enfant. Pourtant, elle était bel et bien réelle. Je me demandais d'ailleurs comment ses parents pouvaient laisser leur belle enfant seule dans la forêt. Elle aurait pu rencontrer quelqu'un de bien plus dangereux que moi. Habituellement, je ne fais pas de mal à personne. Je suis inoffensive à partir du moment où on ne fait pas de mal à ma famille et à moi-même. C'était le mauvais coup du hasard qui avait fait que je m'étais quelque peu emportée. Heureusement, nous nous étions toutes les deux expliquées, et nous voila en bon terme. Même William semblait avoir pardonné au Hibou. Ce dernier avait simplement eu envie de défendre son amie. Ce que je pouvais comprendre.
La petite s'était d'ailleurs blessée, seule, sa blessure aurait pu devenir bien plus grave... C'était vraiment inconscient de la laisser se promener ainsi sans surveillance. Et si elle était tombée dans la rivière ? Savait-elle au moins nager ? Plus j'y pensais, et plus j'avais envie d'aller voir les adultes responsables d'elle pour leur dire deux mots. Pour éviter que sa plaie ne s'aggrave et pour l'empêcher de s'approcher du cours d'eau, je lui propose de la soigner à ma façon. Un petit tour de magie de loup pour faire disparaitre les vilaines blessures. Un véritable bisou magique. Mon fils était toujours enthousiasme face à ce petit tour de face. Il avait souvent eu le droit à mes soins express. Bien évidemment, je n'obligeais pas Rose à me faire confiance. Ce n'était qu'une simple proposition de ma part, mais elle finit par accepter.
Une fois la coupure fermée, je repris forme humaine en gardant mon fils à mes côtés. La petite fille me remercia grassement en se rendant compte que je n'avais pas menti. Effectivement, il n'y avait plus rien. Plus aucune trace de sa mésaventure.
- Je t'en prie, c'est normal. ça me faisait de la peine de te voir blessée. Répondis-je avec un petit sourire. Je ne peux pas utiliser ce "pouvoir" à chaque fois malheureusement. Le faire, ça serait dire à tout le monde que je suis une louve et certaines personnes nous chassent... ça serait me mettre en danger, moi et mon fils. Mais je savais que je pouvais te faire confiance. - "Mentir" ? Pourquoi tu devrais mentir ? Maman dit que c'est mal de mentir... Fit remarquer William. - Elle a surement de bonne raison de faire... Mais tu as raison, on ne devrait pas mentir... Tout se passe bien chez toi, Rose ? Demandai-je un peu inquiète.
Tout ceci me semblait étrange : elle était seule dans la forêt et elle devait mentir pour cacher le fait qu'elle s'était blessé... Et je compris qu'elle ne devait plus être avec ses parents, puisqu'elle parlait de ses tantes. Etaient-elles des femmes tyranniques ? Je voulus en savoir un peu plus, mais Rose me fit comprendre qu'elle ne pouvait rien dire. Je fronçais légèrement les sourcils.
- Es-tu en sécurité au moins ? S'il t'arrivait quelque chose, quelqu'un est assez près de toi pour venir t'aider ? Autre que monsieur Hibou, j'entends...
J'étais réellement inquiète pour cette enfant.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Ven 27 Juil - 13:02, édité 1 fois
Je ne savais pas que la magie existait, je trouve ça incroyable. Ça pourrai résoudre beaucoup de problèmes dans le monde, mais je comprend qu'Anne ne veuille pas l'utiliser à tout va. Mes tantes m'ont raconté que certaines personnes pouvaient être très méchante juste pour le plaisir et je trouve ça horrible. Qui peux faire cela. Je suis sûre qu'Anne parle de ces personnes là aussi.
-Je sais que ce n'ai pas bien de mentir, mais si je le fais pas mes tantes ne me laisseront plus sortir dans la forêt. Et de ça j'en serai très triste. Mais je sais qu'elles font ça pour me protéger. Normalement je n'ai pas le droit de m'éloigner de la maison mais je préfère cette partie des bois. La clairière est si belle avec son petit cours d'eau et tous mes amis sont là. dis-je en montrant Mr Hiboux et les autres animaux qui se sont approchés pour s'assurer que tout va bien. Je leur fait signe qu'il ne craigne rien. Un petit lapin vient se poser sur mes genoux pour je la caresse.
-Parfois je mens pour ne pas les affoler mes tantes sans raisons. C'est pour ça que je suis si contente que votre pouvoir n'ai laissé aucune trace.
J'étais sincèrement heureuse de cette guérison. En continuant ma conversation avec Anne, je remarque qu'elle me pose beaucoup de question sur moi et mes tantes. Elle aussi s'inquiète pour moi. Ça me fais plaisir car on ne se connait pas et pourtant elle veut m'aider.
Au départ je préfère ne pas trop lui parler de moi, mes marraines me l'ont interdit, mais ça ne rassure pas Anne qui me pose encore plus de questions. J'hésite d'abord à lui répondre mais je me dit qu'Anne ne doit pas être une mauvaise personne. Elle a un petit garçon quand même et vu qu'elle doit cacher sa vrai nature, elle doit être gentille pour pas qu'on la remarque. Et elle m'a soigné quand même.
-Mes marraines m'ont interdit de parler à des inconnus dans la forêt. Elle m'ont dit que ça me mettrait en danger. Pour elles tous les gens de l'extérieur sont des personnes dangereuses et qui veulent me faire du mal.
Soudain je me rappelle que j'avais encore une blessure il y a peu et je m'empresse d'ajouter.Mais vous ce n'est pas pareil, vous êtes gentille, vous m'avez soigné, alors ça compte pas. Je vis avec mes tantes dans la forêt parce que mes parents ne peuvent pas s'occuper de moi pour le moment. Malheureusement je n'ai jamais pu les voir et je ne sais pas si je les verraient un jour. Mais ce n'est pas grave je sais qu'ils m'aiment et ils attendent le bon moment pour me faire revenir. Du coup je reste avec mes tantes. Elles sont très gentilles et elles me laissent souvent me balader dans les bois et là c'est Monsieur hiboux qui me surveille. Mais je n'habite pas si loin que ça d'ici.
Je sais que l'interdiction de parler de tout ça à des inconnus mais je sens que je peux faire confiance à Anne. D'ailleurs je lui en est déjà dit plus que je ne devrai.
Cette rencontre était inattendue. Avec William, nous nous baladions souvent en forêt, et il était bien rare de croiser quelqu’un dans ce bois obscur. Jamais je n’aurais pensé voir une enfant seule ici… Ses tantes étaient inconscientes. Sans les avoir rencontrées, je pouvais affirmer que je ne les appréciais pas beaucoup… Tout en gardant mon fils contre moi pendant que Rose me racontait pourquoi il lui arrivait de mentir. Je remarquais qu’il m’arrivait de froncer les sourcils, de grommeler intérieurement face à ses dires. C’était n’importe quoi !
- L’une d’elles devraient t’accompagner… Et tu ne devrais pas restée enfermée quelque part… Elles te protègent trop, tu vis dans une jolie cage dorée… Tous tes amis sont là ? Tu ne vois jamais d’autres enfants ? Des enfants de ton âge ?
C’était inimaginable. Priver une enfant de contact avec les autres… Elle avait besoin d’amis humains pour s’épanouir, pour apprendre et jouer. Comment faisait-elle pour supporter un tel enfermement ? Jamais il ne me serait venu à l’esprit d’imposer ce genre de vie à William. Oui, je voulais le protéger, mais pas au prix de sa liberté, de ses besoin et de ses envies… Les tantes de la petite fille étaient soient stupides, soient complètement inconscientes. Ou peut-être les deux même… J’avais vraiment de la peine pour Rose, je ne comprenais vraiment pas comment on pouvait lui imposer ce genre de vie.
- Tu veux bien devenir mon amie, à moi aussi ? Demanda-William, tout sourire.
Cet enfant était vraiment un amour. Il était adorable et cherchait à faire plaisir à tout le monde. Il était sociable et était ami avec tous ceux qu’il rencontrait. Tout en cachant sa nature de loup, il savait accorder sa confiance tout en restant méfiant. Sans l’avoir enfermé chez nous, il était devenu un petit garçon aimable et intelligent. La situation de Rose me révoltait vraiment. Je n’avais pas de mot pour qualifier la conduite de ses tutrices.
Je continue d’écouter ma petite interlocutrice. Plus ça allait et plus j’avais l’impression d’halluciner. Oui, parler à des inconnus peut nous mettre en danger mais tout le monde n’était pas un fou furieux. Rapidement, pour ne pas me vexer, elle rajoute quand même que j’étais une gentille personne. Elle expliqua qu’elle vivait avec ses tantes. Elle leur avait été confiée à la demande ses parents qui ne pouvaient pas s’occuper d’elle. Pour faire un enfant, si on ne peut pas prendre soin de lui ? Elle insiste tout de même sur le fait que sa mère et son père l’aimaient. J’avais comme un doute… Elle rajouta ensuite qu’elle ne vivait pas loin.
- Je pense quand même que les enfants ne devraient pas être séparés de leurs parents… Les enfants ont besoin d’eux… Tu es heureuse, Rose ?
Elle s’exclama soudain qu’elle pourrait éventuellement me présenter ses marraines. Oh ! Bah ça me ferait bien plaisir de leur dire deux mots à celles là ! Une discussion s’imposait !
- Je veux bien les rencontrer… ça me ferait plaisir de les voir… Et comme ça, je serai sûre que tu es en sécurité avec elle. Répondis-je avec un petit sourire.
J’essaierais d’être le plus aimable possible… Mais je doutais que je tienne très longtemps. Ces dames m’exaspéraient déjà et me révoltaient.
Je ne pensais pas trouver des gens aussi gentils. C'est la première personne que je voient et elles sont gentilles. Pas du tout ce que mes tantes m'ont dit. Alors soit, j'ai eu de la chance, soit mes marraines ne m'ont pas dit toute la vérité. Mais quand même ce sont des femmes sages, je pense qu'il y avait du vrai dans ce qu'elles ont exagérés pour me faire peur et me protéger. En tout cas je voulais leur montrer qu'elles n'avaient pas à s'inquiéter, que j'avai trouvé des gens de confiance.
William m'a même proposé de devenir mon ami. -Oh oui ! Avec grand plaisir et je crois que ça soulagera Mr Hiboux qui ne peux pas me suivre partout, ni faire tout comme moi.
Je suis sincèrement heureuse d'avoir un ami, humain j'entends. Mr Hiboux restera toujours mon premier ami. J'imagine déjà tous les jeux qu'on pourra faire ensemble.
Anne semble très inquiète à mon sujet et je veux la rassurer, car je suis très heureuse et en sécurité avec mes tantes. Et pour le lui prouver je veux l'emmener chez moi pour qu'elle les voit. Elles pourraient parler ensemble. Je suis sûr qu'elles s'entendraient.
-On habite de l'autre côté de la vallée, dans l'ancienne maison du bucheron. Je vous y emmène. Toujours avec Monsieur Hiboux à mes côtés, je me dirige vers la maison de mes tantes, tout en vérifiant qu'Anne et William me suivent toujours.
-J'ai trois tantes Flora, Paquerette et Pimprenelle. Elles s'occupent de moi depuis ma naissance. Elles ne sont pas toujours très douées en cuisine sauf pour les tartes à la mûre dis-je en riant.
Tout en marchant vers ma maison, les animaux de la forêt nous rattrapent. Je prends un petit lapin à mes pieds que je tends à William.
-Tu veux le prendre ?Dis-je en souriant.
Ils sont si mignons, je pense que tous les enfants aiment les lapins. En tout cas, moi je les aie toujours adorés. On s'approche doucement de la petite maisonnette.
-C'est là ! Je vais les prévenir de votre arrivée!
Je cours vers la chaumière, toute contente d'amener des nouveaux amis. J'espere que mes marraines vont leur faire un bon accueil, on pourra passer une bonne après midi tous ensemble. Monsieur Hiboux quitte mon épaule pour venir se poster sur une branche d'arbre côté de l'entrée. C'est sa place habituelle.
-Mes tantes ! Mes tantes Nous avons des invités ! Je pose mon foulard sur une chaise.
Bizarrement, je n'ai aucune réaction, mes tantes s'approchent de moi, elles allaient dire quelque chose mais elles sont coupées par l'arrivée de mes nouveaux amis.
Au départ, William s’était montré hostile envers Rose. Il pensait qu’elle et son hibou me voulaient du mal. Mais notre rencontre s’était simplement basée sur un malentendu. Trop sur la défensive, nous avions trouvé des ennemis là où n’y en avait pas. J’étais vraiment désolée de lui avoir fait peur pour rien mais maintenant, tout était réglé et mon fils proposait même son amitié à la toute jeune demoiselle. J’étais heureuse de voir qu’il s’était fait une nouvelle amie. En vivant assez loin de la ville, il n’avait pas beaucoup d’occasion de rencontrer d’autres enfants, et je devais avouer que je le surprotégeais. Les loups étaient rarement bien vus par les villageois, et j’avais peur qu’un jour, l’un d’eux découvrent notre secret et nous chassent…
- Trop bien !! On sera de très bons copains et on jouera à plein de jeux dans la forêt !! Monsieur Hibou pourra jouer avec nous s’il le veut aussi. Déclara joyeusement William.
Cet enfant était une véritable source de bonheur. Toujours enjoué, il parvenait à faire sourire n’importe qui, et rendre aimable les plus aigris d’entre nous. Je l’aimais tant. Par contre, j’avais l’impression que Rose était délaissée. Seule dans la forêt, il pouvait lui arrivant tant de choses ! Mais elle semblait s’en accommoder. Tout de même, ça me révoltait de savoir qu’on ne prenait pas soin d’elle. Pourtant, elle affirmait qu’elle était heureuse. Pour me le prouver, elle m’invite à rencontrer ses tantes. Toutes les quatre habitaient ensemble dans l’ancienne demeure du bucheron. Ce n’était pas loin en effet. Mais j’avais été une mauvaise personne, j’aurais très bien pu l’enlever, et ses trois tantes n’en auraient rien su ! Prenant la main de mon petit garçon, je suivais la petite fille qui était toujours accompagné de son oiseau. Elle me présenta alors brièvement ses parentes chez qui elle vivait.
- Mais, tu manges à ta faim au moins ?
Plus la conversation avançait, et plus j’étais inquiète pour elle… elle n’était pas maigre, mais elle n’était pas ronde non plus… Rose semble si douce et si gentille, que j’avais l’impression qu’elle ne méritait pas de vivre ici, loin de ses parents et avec ses trois tantes qui semblaient être de véritables cruches. La voyant avec mon fils, je n’avais qu’une envie : la prendre avec moi.
- Je ne préfère pas… Les animaux savent ce que je suis et ils ont peur de moi… Dit tristement William.
Nous nous entendions bien seulement avec les chiens et les loups, les autres animaux avaient tendance à nous craindre. Il nous fallait beaucoup de temps pour apprivoiser un cheval et pour parvenir à monter sur son dos… C’était toujours une déception pour mon fils de voir les animaux fuir sur son passage. Je serrais doucement sa main dans mes doigts pour le réconforter et continuai de suivre Rose jusqu’à la petite chaumière. Joyeusement, elle alla chercher ses tantes. J’allai jusqu’au seuil de la porte et je remarquai bien vite que ces trois vieilles biques n’étaient pas ravies de nous voir, William et moi.
- Mes dames… Après avoir rencontré Rose seule dans la forêt, je voulais rencontrer celles qui la laissaient sans surveillance afin de vérifier qu’elle était en sécurité ici… Dis-je avec sarcasme.
La petite en bleue semblait avoir un sacré caractère. Son visage s’empourpra et je devinais qu’elle n’appréciait guère mes paroles.
- Je ne vous veux aucun mal, je veux simplement être certaine que Rose a tout ce dont elle a besoin.
William est vraiment très gentil, il veut bien devenir mon ami alors qu'il ne me connait que depuis aujourd'hui, et il accepte même que Monsieur Hiboux joue avec nous. D'habitude je ne joue qu'avec les animaux de la forêt. Je joue à retrouver les oiseaux dans les arbres, à rattraper les faons, et les lapins m'aident à trouver des fruits pour le goûter. Mais là avoir un autre être humain pour jouer, ce sera différent. On s'amusera bien tous ensemble, j'en suis sur. Du coup je propose à William de lui mettre dans les mains un petit lapin mais il me dit que les animaux n'apprécient pas trop les êtres comme lui. Pourtant les animaux sont toujours mignons avec moi. Si on est gentil avec eux ils sont gentils avec nous. Je m'avance vers lui avec le lapin dans les bras.
-Les animaux ont peur que si ils pensent qu'ils sont menacés. Si on leur montre que tout vas bien, ils n'ont pas peur.Lui dis-je calmement en souriant. J'embrasse doucement le lapin et je le caresse calmement. -Regarde comme il est gentil le garçon. Tout en parlant je pose le petit animal dans les mains de mon nouvel ami, je continue de parler et de l caresser pour rassurer tout le monde. Au début le lapin semble un peu effrayé mais quand il voit que William ne lui fait rien il se détend et vient sentir ses mains. -Tu vois il est gentil.Cette phrase s'adresse à William et au lapin. Je suis contente de voir que malgré ses aprioris, il est toujours possible de les dépasser.
Contente, je continue ma route vers la maison de mes tantes, je suis encore plus pressée de leur présenter les nouveaux amis, qui sont des gens gentils. Elles, qui n'arrêtent pas de dire que tout le monde est méchant et qu'il ne faut pas s'en approcher. Je vais pouvoir leur prouver le contraire.
- Mes tantes !! Nous avons de la visite ! Dis-je heureuse.
Je suis surprise par la réaction de mes tantes, d'habitude joyeuse et bonne. Là je peux voir la peur et la colère sur leurs visages. Tante Flora en reste bouche bée, Tante Pâquerette prend son visage entre ses mains et Tante Pimprenelle est déjà rouge de colère. C'est à peu prêt les réactions qu'elles ont quand je fais une bêtise mais je ne vois pas où est le mal. Sauf que là je ne les aie jamais vue comme ça. Je sais que j'ai désobéi mais il faut qu'elle m'écoute pour comprendre pourquoi j'ai fait ça. Je veux leur montrer que des gens gentils existent et qu'ils y en dans la forêt.
-Tout va bien mes tantes, ce sont mes nouveaux amis, je les aie rencontré dans la forêt. Voici Anne et son fils William.
Je tente de baisser un peu la tension en faisant les présentations mais ça n'a pas beaucoup d'effet. Je vois déjà que Tante Pimprenelle est la plus opposée à la présence d'Anne.
Mon ami explique tout simplement sa présence, qu'elle veut s'assurer que je vais bien. À la réflexion je ne suis pas sûre qu'elles prennent bien cette remise en question de leur éducation. Mais elle ne pense pas à mal.
-Elle était inquiète alors je l'ai amené ici pour lui prouver que tout allait bien. Je les aie rencontrés par hasard dans les bois alors que je jouais avec monsieur Hiboux.
Tante Flora finit par prendre la parole, je vois bien qu'elle tente de rester la plus calme possible.
-Nous vous sommes très reconnaissantes d'avoir ramené notre petite Rose, nous sommes désolées pour le dérangement que l'ont vous à causé. Maintenant je suis désolée mais nous ne pouvons pas vous accueillir plus longtemps.
Tante Flora et Tante Pimprenelle s'avancent vers Anne et William pour les faire sortir. Tante Pâquerette m'attrape par le bras et me tire vers elle pour aller au fond de la maison. Je comprends pas trop ce qui se passe. Tante Pâquerette me demande inquiète si je vais bien, si je ne suis pas blessée.
-Non, non tout vas bien, Anne a été gentille avec moi.
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Sam 3 Mar - 21:31
