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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Sous ma forme de louve, je me sentais bien, j’avais l’impression d’être plus en sécurité, et plus forte. Je savais que je pouvais partir à toute allure me cacher dans la forêt. Mes sens étaient plus affutés, plus en alertes ce qui me permettait d’appréhender le danger, et j’avais aussi un meilleur instinct. La présence de l’inconnue était apaisante, rien en elle ne me laissait croire à de la méchanceté, ou un mauvais coup à venir. Elle était gentille, et sincère. Ça se voyait et ça se sentait. Je m’occupais de ma patte blessée tout en réfléchissant à des réponses que je pourrais lui fournir dans le cas où elle me poserait des questions. Elle allait forcément en poser, j’avais été très vague sur mes intention, je n’avais rien dit, si ce n’était que je voulais aller au port. J’avais aussi parlé d’ennuis, ce qui suscitait forcément des interrogations. Mais que pouvais-je lui dire ? Je ne pouvais pas parler de ce qui c’était passé, pas encore. Je ne supporterais pas de le dire à haute voix, ça ferait trop mal… Lorsque la plaie commençait à se refermer, je repris forme humaine. La jeune femme vint s’asseoir à côté de moi. Elle voulait savoir elle s’attirerait des ennuis, et elle voulait en savoir plus. Je ne savais pas si je pouvais lui parler. En réfléchissant, je me rendis compte que je ne craignais rien. Je pouvais m’enfuir, à n’importe quel instant je pouvais prendre la fuite.
- Je cherche des gens… Des gens pas très fréquentable… Je suis partie de chez moi, je suis toute seule et je cherche des pirates pour partir en mer.
Je voulais trouver des pirates, pour aller tuer d’autres pirates pour être plus précise, mais ce genre de chose ne se disait pas. Les envies de vengeance, il faut les garder pour soi, sinon on pouvait être dénoncé, ou on pourrait essayer de nous dissuader. Je ne changerais pas d’avis, je le savais. Je voulais venger la vengeance de William, il le fallait. Peut-être retrouvais-je un peu la paix ainsi… Et puis, j’avais promis à Noa de faire tout mon possible pour retrouver les assassins de mon fils. Je le lui avais promis à elle, et à moi-même. Je n’avais d’autre choix que de faire ce que j’avais dit. J’en avais envie, j’en avais même besoin. Il fallait aussi que je m’assure qu’elle veuille vraiment m’accompagner, qu’elle ne rebrousse pas chemin à la dernière minute. Enfin, même si elle décidait de le faire, je continuerais ma route.
- C’est que… Enfin… On m’a pris quelque chose… Quelque chose auquel je tenais vraiment… Je ne peux pas rester à ne rien faire. Je ne pourrais jamais récupérer ce qu’on m’a enlevé… Mais je dois faire quelque chose quand même.
« Quelque chose », c’était bien vague comme explication… Mais je ne pouvais guère faire mieux. J’entendais déjà ma voix dérailler même si je ne rapportais que des informations floues à mes réponses, je sentais mes yeux me piquer, les larmes commençaient à monter. Je ne devais pas pleurer, pas encore… Sans rien dire, je me relevai et regardais ailleurs. Il fallait que je me calme et que je pense à autre chose…
- Je ne connais même pas votre prénom… Je m’appelle Anne Bonny.
J’avais dit adieu à mon nom de mariage le jour de la mort de mon mari et de William. J’avais retrouvé mon nom de jeune fille. J’avais dit au revoir à la femme que j’étais pour commencer un nouveau départ. Même je pourrais recommencer ma vie seulement le jour où tous les meurtriers seraient morts.
J’avais bien entendu ? Elle cherchait des pirates afin de partir en mer ? Avait-elle perdu la raison ? Est-ce qu’elle avait vraiment conscience de ce qu’elle était en train de faire ? Très sincèrement, j’espérais que oui, car dans le cas contraire, elle devait être un peu suicidaire sur les bords… Non, je ne la jugeais pas, je ne me permettrai pas de juger qui que ce soit, mais des pirates… Ils allaient la dépouiller, l’égorger, et abuseraient sûrement d’elle avant. Il fallait que je me sorte tous ces horribles scénarios de la tête, elle ne pouvait pas être aussi désespérée ? Si ? Mais c’est vrai, elle est une louve et par conséquent, elle sait très bien se défendre. J’avais pu le constater. Elle était onc partie de chez elle et elle était seul, elle devait tr ès certainement avoir une bonne raison d’avoir fait ça. Elle me le dirait ou non, ça m’importait peu pour le moment, ce qui m’inquiétait vraiment, c’était sa sécurité.
« Vous voulez vraiment vous confrontez toute seul à des pirates ? Vous savez que c’est vraiment très dangereux de faire cela ? En ce qui me concerne, je préfère vous aider à payer un aller sur un bateau avec des marins qui ne sentent pas mauvais et qui savent très bien se tenir, plutôt que l’inverse… »
Très franchement, je ne savais pas du tout pourquoi elle voulait faire ça, mais s’il s’agissait d’une raison financière, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas l’aider. Je préférai la savoir en sécurité plutôt que l’inverse… Je m’en voudrai probablement jusqu’à la fin de ma vie s’il devait lui arriver quelque chose… Mais je restais positive. En revanche, si elle voulait vraiment naviguer sur un bateau pirate, j’espérai qu’elle allait m’en dire un peu plus. Elle m’expliqua qu’on lui avait enlevé é quelque chose et que c’était irremplaçable. Je ne savais pas de quoi il pouvait s’agir, mais j’étais vraiment désolée pour elle.
« Et pourquoi pensez-vous que seul les pirates peuvent vous aider ? Ne pourrait-on pas trouver une solution moins risquée ? »[/b]
Je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais je commençais à comprendre une chose, si ça se trouvait, la chose en question lui avait été retirée par des pirates, et ça devait être pour ça qu’elle voulait passer par eux. Quand j’y pensais, c’était logique. Je décidais de ne pas la harceler d’avantage. Mais bien sûr, elle ne connaissait pas mon prénom, avec toute cette histoire, j ‘avais complètement oublié de me présenter.
[b]« Oh, je suis vraiment désolée, je m’appelle Belle French. Je suis enchantée de vous connaître Anne. »
Anne, j’aimais vraiment beaucoup ce prénom et ce que je trouvais de drôle, c’était qu’il revenait assez souvent dans les histoires que je lisais. Je m’étais toujours amusée à me dire que le jour où j’aurai une fille, je l’appellerai Anne.
Une folie, un projet suicidaire, ma voie vers ma propre perte. Peut-être. C’était peut-être dans quoi je m’étais lancée, mais ça ne me faisait pas peur, j’avais besoin de mener mon chemin, et d’atteindre le but que je m’étais fixé : venger la vie de William, et je ferais n’importe quoi pour y arriver. De toute façon, je n’avais plus rien à perdre, j’avais déjà tout perdu. J’avais voulu attenter à mes jours quelques jours auparavant par désespoir. Les choses n’étaient pas différentes aujourd’hui, j’étais seule. J’avais tout quitté pour me lancer à la poursuite des assassins de mon petit garçon. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle comprenne ma volonté, et je pouvais comprendre son inquiétude, mais je m’en fichais, je voulais faire ça. J’en avais besoin. Non, ça ne ramènerait pas William, mais je me sentirais peut-être mieux. Je me porterais mieux en sachant que ceux qui lui avaient ôté la vi n’étaient plus. On me dirait que mon fils ne voudrait pas que je devienne une meurtrière, mais je l’étais avant de venir mère. J’étais une tueuse, et ça depuis toujours… J’étais une louve, et j’étais étrangement colérique, agressive et violente. Je tuais, c’était comme ça, on ne me changerait pas.
- Je n’ai pas peur des pirates, et je n’ai rien à perdre, alors ce n’est pas grave si c’est dangereux. Non, je vous remercie, mais je veux trouver des pirates.
Je ne changerais pas d’avis, je savais ce que je voulais et ce dont j’avais besoin. Il fallait que je m’allie à des hommes aussi cruels et sans honneur que ceux qui m’avaient tout pris. La marine ne m’aiderait pas, elle ferait les choses de façon honorable. Les bonnes personnes ne gagnent jamais, parce qu’elles respectent les règles. Les mauvais peuvent l’emporter, parce qu’ils trichent. C’était logique. Je devais m’associer à des pirates et personnes d’autres pour être sûre d’atteindre mon but. Je ne pouvais pas faire autrement. Pour réussir mon entreprise, je devais être moins gentille et devenir plus mauvaise. Mais en y réfléchissant, je n’étais jamais été la bonne bourgeoise qu’on aurait aimé que je sois. J’étais différente, j’avais l’esprit de rébellion. J’étais Anne Bonny, l’enfant bâtarde de monsieur Bonny, l’enfant qui n’en faisait qu’à sa tête…. Je n’étais pas faite pour la vie ranger de ma famille, j’avais besoin d’autre chose. Surtout maintenant.
- Des bons marins, des honnêtes hommes ne m’aideront pas… Ils ne me laisseraient pas faire ce que je souhaite. Des hommes corrects me ramèneraient chez moi, auprès de ma famille, pour ma « sécurité »… Mais je dois obtenir justice pour… Je dois obtenir justice.
Qui laisserait une jeune fille à bord d’un navire ? Surtout si cette innocente demoiselle demandait à ce qu’on prenne en chasse un navire pirate pour qu’elle puisse les manger tout crus ? Personne saint d’esprit ne la laisserait faire. Je n’étais même pas sûre que des pirates me laissent faire, alors des honnêtes marins, je pouvais toujours rêver… Non, je n’avais pas d’autre solution que de m’engager dans la piraterie.
- Je suis enchantée également. Répondis-je avec un petit sourire.
Le port n’était pas très loin. Nous n’avions pas marché très longtemps avant de l’atteindre… Peut-être que c’était ici que ma nouvelle allait commencer, ou peut-être que ça serait un échec cuisant, et que j’allais rentrer à la maison la queue entre les pattes. A moins que je ne meure sous l’épée d’un pirate qui me prendrait pour une folle. Ça ne serait pas plus mal dans un sens, j’aurais moins mal… Tout serait fini. Non ! Je ne devais pas penser comme ça, je devais venger William.
- Je suis vraiment ravie de vous avoir rencontrée… je vous remercie pour l’aide que vous m’avez apportée et pour votre gentillesse… Mais je crois que nos chemins doivent se séparer maintenant…
(c) sweet.lips
Dernière édition par Anne Bonny le Dim 15 Oct - 17:19, édité 1 fois
Elle me disait qu’elle n’avait pas peur des pirates, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir peur pour elle. Ces hommes sont des meurtriers qui naviguent entre eux et qui n’ont pas forcément le loisir de vivre des histoires d’amour. Si elle y allait, il y avait de grandes chances pour qu’elle se fasse tuer. Est-ce que je devais vraiment rester sans rien faire ? J’avais peur de la laisser mais je ne pouvais pas m’y opposer. Anne ne faisait pas partie de ma famille et je n’avais aucune autorité sur elle. Mais je ne pouvais m’empêcher de me demander au plus profond de moi, ce qui pouvait la motiver à vouloir se jeter tout droit dans la gueule de pirates. Cela dit, ça non plus ça ne me regardait pas. Ce n’est pas grave si c’est dangereux ??? Mais c’était vraiment la phrase d’une personne suicidaire… Je n’aimais pas me sentir impuissante comme à ce moment précis, la seule chose que je pouvais faire, c’était prié pour qu’elle ne se fasse pas tuer.
« Faîtes quand même attention à vous Anne… Les pirates s’en fichent de couper des gorges et d’abuser des femmes. Je sais que nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, mais je ne veux pas qu’il vous arrive malheur. Cela dit, vous avez quand même l’air d’être relativement sûr de vous. »
Je savais que je ne pourrai pas la faire changer d’avis malgré tout ce que je pouvais dire. Elle était déterminée. Je ne voulais pas en mettre ma main à couper, mais j’en arrivais à me demander si elle ne cherchait pas à venger une personne. Son histoire ne me regardait pas, mais cela dit, ça pouvait quand même expliquer pourquoi elle était aussi tête brûlée. Si je devais venger la mort d’une personne qui mettait proche, je réagirai probablement de la même façon qu’elle. Je lui avais fait assez perdre bien assez de temps et il fallait que je rentre moi aussi. J’allais être en retard et je savais que le Ténébreux n’allait vraiment pas l’apprécier. Je trouvais déjà gentil de sa part qu’il me laisse un peu libre de mes mouvements. A en juger parce ce qu’elle était en train de me dire, j’avais vu juste, elle cherchait bien à venger une personne. Je lui mis ma main sur son épaule.
« Je vous souhaite bonne chance dans ce cas Anne, j’espère que nous pourrons nous revoir très vite. »
Oui, je sais, je faisais un peu pitié, mais je n’avais pas d’amie, je vivais seul juste avec le Ténébreux et je devais bien avouer qu’une présence féminine dans ma vie me ferait du bien. J’espérai qu’elle allait réussir à faire ce qu’elle voulait et qu’elle en sortirait vainqueur. Je la serrai dans mes bras.
J’écoutais avec attention les avertissements qu’elle me prodiguait. Je savais tout ça… J’étais très bien placée pour savoir de quoi elle parlait. Les pirates tuaient et prenaient sans scrupule, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Mais je me promettais de me montrer encore plus cruelle qu’eux si c’était nécessaire. Je sortirais les crocs, je mordrais, dévorerais et tuerais avec autant de sang froid qu’eux. Je m’engageais dans un mon dur et très masculin, mais je saurais m’en sortir ! Je ferais tout pour me faire une place dans la piraterie et mener à bien mon projet. Je vengerais William, et je ne me laisserais plus jamais faire par personne. Personne ne briserait de nouveau ma vie, je surmonterais tout ça, et je recommencerais une autre existence. Anne MacGregor était bien morte, mais Anne Bonny était là, prête à reprendre sa vie en main, à faire le nécessaire pour arriver à ses fins !
- Merci pour vos conseils et vos avertissements… J’ai approché des pirates par le passé… Je sais de quoi ils sont capables. Je ferai attention, c’est promis.
Je ferais autant attention que possible… Je n’étais pas du genre à être prudente, je fonçais dans le tas, et je réfléchissais après ! Il fallait espérer que la chance me sourit, et que je parvienne à avoir ce que je veux sans trop de dommages… Mais j’y croyais. J’y arriverais. Peut-être étais-je motivée par une mauvaise chose, mais au moins, je ne pensais plus à attenter à ma vie. Du moins, pas directement… Je voulais rester envie pour venger William, c’était déjà un grand progrès par rapport à ce que je voulais il y avait à peine quelques jours. Rapidement, nous arrivâmes au port. Ce n’était pas très loin de l’endroit où j’avais rencontré Belle. J’avais envie de lui parler encore un peu, mais l’heure était venue de nous dire au revoir. Elle avait vraiment l’air gentille, j’aurais aimé la connaître d’avantage. Mais nos chemins allaient peut-être se croiser de nouveau, qui sait ? La vie est parfois pleines de surprises, des bonnes comme des mauvaises. Il fallait espérer que nos vies respectives allaient nous sourire et donner la satisfaction d’arriver jusqu’à nos buts et de réaliser tous les projets. Je ne doutais pas un instant qu’un cœur aussi bon que le sien connaisse le bonheur un jour. Ce genre de personne était fait pour être heureuse.
- Merci… J’espère que tout se passera bien de votre côté également. Répondis-je avec un petit sourire.
Sans doute aurions nous pu parler plus longuement si nous étions rencontrées avant que toute cette histoire arrive. Si j’étais encore celle que j’avais été, nous aurions passé un long moment à parler, peut-être à échanger quelques anecdotes sur nos vies et nous serions devenues de grandes amies. Mais les choses faisaient que notre rencontre devait s’arrêter ici… Mine de rien, elle allait me manquer. Soudain, Belle me prit dans ses bras. Je souris, et lui rendis son câlin. Ces choses allaient me manquer. Un peu de tendresse , un peu d’affection… Ce n’était pas sur un bateau pirate qu’on allait se montrer gentil avec moi. Heureusement que j’avais rencontre cette jeune femme avant d’embarquer. Elle serait le dernier visage bienveillant que je verrais sur la terre ferme.
- Je le serai. Faites attention à vous aussi. A bientôt peut-être.
Je lui fis un dernier sourire et me détachai d’elle pour partir à l’aventure. Une nouvelle vie s’offrait à moi. Une vie loin de ce que je connaissais, loin de mes habitudes, loin de ma famille… Mais c’était mon choix et c’était que je souhaitais. C’était un nouveau départ, et je ferais tout pour que tout commence et finisse bien. Je trouverais un capitaine pirate, je m’engagerais dans son équipage et je vengerais William. Mais avant tout ça, il fallait que je réussisse à me faire passer pour un mousse !
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