Après ma conversation avec mon énervante nièce, je suis partie me ressourcer et me reposer dans mon antre dans le Royaume des 7 Mers. J'ai, bien entendu, évité mon père et mon frère. Je n'ai pas envie de devoir me justifier ou leur expliquer quoique ce soit. Je veux juste me retrouver seule chez moi.
Les seules créatures aquatiques dont la présence ne me dérange pas sont mes deux murènes aux yeux vairons. Flotsam et Jetsam, grâce à eux, je peux garder un oeil sur tout ce qu'il se passe sous les flots et sur terre. Malgré moi, je veux voir comment va ma nièce avec ses jambes.

Je suis impressionnée par la facilité avec laquelle elle s'est adaptée au monde des humains. Même si j'y arrive aussi bien qu'elle, je préfère me déplacer dans l'eau avec mes tentacules. Et c'est lors d'une de mes "surveillances" que j'apprends qu'un bal va se dérouler dans le palais de madame Regina.
Bizarrement, je n'ai reçu aucune invitation jusque-là. Se serait-elle perdue en chemin ? Aurait-on déjà oublié mon aide à Leones pour maintenir ouvert le portail aquatique ? Souhaiterait-on ne pas me voir lors de cette soirée ? Qu'à cela ne tienne, j'irai quand même à ce bal des retrouvailles !

Quelques instants avant le début de la fête, je nage en direction des berges de la Forêt Enchantée. C'est pour moi, le moyen le plus rapide de me déplacer sans trop utiliser ma magie. Même si j'ai retrouvé mes pouvoirs dans leur entièreté, utiliser mes tentacules dans l'eau m'avait énormément manqué.
Une fois arrivée à destination, d'un tour de main, je fais apparaitre ma tenue de bal avec l'accessoire indispensable : un couvre-chef. J'ai opté pour une couronne faite à base de corail avec des étoiles et des coquillages scintillants dessus. Je reste la Sorcière des Mers quand même.


Cela faisait longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans le palais sombre. L'atmosphère a bien changé, les gens ont l'air heureux. Beurk ! Où est passé le temps où les serviteurs tremblaient sur notre passage ? La Méchante Reine n'est plus celle qu'elle était à l'époque.
Serait-elle passée dans le camp des gentils ? Serais-je obligée de faire de même pour vivre à Storybrooke ? Rien que de penser à cette éventualité, la nausée me vient. Je déglutis et reprends contenance en traversant la cour du château.

Je me fie au bruit de la musique et des rires pour trouver mon chemin dans la multitude de couloirs que Regina aimait tant quand elle faisait régner la terreur entre ces murs. Je toise avec tout le mépris que je peux les gardes que je croise sur ma route.
Une fois arrivée devant les portes de la Grande Salle, je constate que tout le monde a été invité, sauf moi. La colère monte en moi et le tonnerre lui répond au loin. Je sens que je vais faire une entrée fracassante. Je pousse les portes et fais taire d'un regard le groupe de musique embauché pour l'événement.

"Bonsoir à vous chers habitants de la Forêt Enchantée. Il semblerait que mon invitation se soit perdue en chemin. Il n'y a pas d'autres raisons expliquant que je n'ai rien reçu. Heureusement, je comptais venir rendre visite à ma nièce justement ce soir. Quel heureux hasard, n'est-ce pas ?"

Je balaye l'intégralité de la salle avec mes yeux, le tonnerre gronde à nouveau un peu plus près cette fois. Beaucoup de regards apeurés, tant mieux, qu'ils comprennent ce que ça fait de ne pas être convié. Oui, ce n'est pas agréable.
J'attrape un verre d'hydromel sur le plateau du serveur juste à côté de moi et porte un toast.

"Aux retrouvailles ! Aux bonnes comme aux mauvaises !" Je bois une gorgée dans mon verre avant de poursuivre. "Allez, allez ! Jouez, jouez, c'est soir de fête voyons !" dis-je en direction des musiciens qui reprennent la chanson que j'ai interrompu par mon entrée. Je vide mon verre et en attrape un deuxième avant d'aller me caler dans un coin loin de tout le monde.

Un bal, un chapeau, une tenue de ce genre. Mais qu’est-ce que le Ténébreux faisait là... Se préparer pour ce type de moment, très peu pour lui. Seul dans sa grande demeure, il resta un instant à réfléchir. Était-ce vraiment une bonne idée de s’y rendre ? Voilà un moment qu’il travaillait à rendre sa gloire passée au château des ténèbres et qu’il commençait à retrouver cette ambiance des plus inquiétante. Tout ça lui plaisait, lui rappelait le bon vieux temps. Clairement, le manque de Belle se faisait ressentir, autant dans le cœur de la bête que dans son château. Les vieilles habitudes reviennent à une vitesse folle, encore plus quand on retrouve un univers familier et surtout ses pouvoirs. Le ténébreux ne s’était pas fait prier pour autant lorsqu’il a reçu cette invitation, car c’était pour lui une superbe occasion. Une occasion d’y voir Belle surtout, mais aussi de retrouver tout ce beau monde qui semblait l’avoir trop facilement oublié ces derniers temps. Tous plus ingrats les uns que les autres.

Pas de gardes pour ouvrir les portes, pas d’arrivée remarquée, surtout pas. Il était arrivé des plus discrètement, enfin, autant que possible, dans son nuage de fumée. Appuyé sur une colonne, il observait tous ces invités, cette joie qui déformait leur visage. Il en grimaçait de dégoût. Tous ne sont que les “héros” de l’histoire, depuis le début. Était-il le seul pestiféré de la bande à avoir répondu à l’appel ? Il venait de vivre des mois et des mois de souffrances et voir cette mascarade de bonheur ne pouvait le faire changer d’avis, ce genre d’événements n’étaient vraiment pas fait pour lui... Perdu une seconde dans ces pensées, il en avait presque oublié le motif principal de sa venue, la seule réelle raison de sa présence ce soir. Serait-elle présente ?  

Si dans un premier temps l’idée de la retrouver grâce à ses pouvoirs était des plus alléchante, une petite voie le tenta à faire ça, disons, dans les règles des gens “normaux”. Quelque chose lui disait pourtant que cette conduite ne tiendrait vraiment pas longtemps avant qu’il n’use de ses pouvoirs pour parvenir à ses fins. Après avoir passé quelques instants dans un coin de la salle, le mage noir finit par très vite perdre patience et s’avança vers son ennemie, ou amie, la plus proche de la soirée.  

Regina ! Il s’empressa de faire sa révérence bien connue, des plus solennelle, devant la reine. Se redressant, il jeta un regard à son mari. On m’a toujours dit que tu serais un roi, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ce soit ce type de roi ! Le roi des voleurs, voilà qui lui convenait depuis le début... Un sourire en coin sur le visage, il s’adressa à nouveau à la reine sans tenir compte de la présence des autres personnes autour du couple. Comment vont tes cellules en ce moment ? Je cherche Belle, tu ne l’y aurais pas jetée à nouveau par hasard. Qui sait, rien n’empêche quelqu’un de commettre deux fois la même erreur... Son regard en disait long, il était en colère, qui sait ce qu'il était prêt à faire. Les visions, les pensées, le besoin de retrouver ceux qui lui sont chers bousculaient toutes pensées saines dans son esprit. Si bien qu’il ne discernait plus les bons des mauvais autour de lui. Tous étaient des ennemis potentiels, comme auparavant, les actions passées n’avaient plus de sens pour lui. Seul le futur comptait.

Grace se regardait dans le miroir de l’atelier avec ravissement. Tournoyant sur elle-même pour faire voler les pans de la robe que je lui avais faite pour le bal, elle semblait aux anges. Une fois qu’elle se fut arrêtée de tourner, je sortis d’une boîte à chapeau le couvre-chef que j’avais fait pour elle et elle me sauta dans les bras. J’avais apparemment touché juste avec le design et les couleurs de son ensemble et j’en étais très content.

J’avais travaillé d’arrache-pied pour honorer toutes les commandes faites par les invités du bal et si le travail avait été plaisant, j’étais content que le jour J soit enfin là. Cette pile de commande m’avait rappelé mes années d’apprentissage chez mon maître et le rush d’avant les grands bals et grandes fêtes où tout le monde avait besoin d’un chapeau et où mon maître me confiait une grande partie de la confection. Il y avait eu peu de nuit durant la préparation des réjouissances où je n’étais pas allé me coucher complètement épuisé, mais content de moi.

Une fois ma fille prête, j’allai moi-même mettre ma tenue. J’avais remis la main sur mon vieux manteau de cuir noir que je portais durant mes grandes années de voyageur – de voleur -  interplanaire et je l’avais remis au goût du jour. Je portais une chemise noire légèrement bouffante avec un gilet bordeaux brodé de fil doré et un pantalon et des bottes noires. Contrairement à la robe colorée et lumineuse de ma fille, j’avais opté pour une tenue élégante mais sombre comme je les aimais. Le chapeau que je m’étais confectionné était une réplique de mon chapeau magique, mais avec un très long ruban rouge sombre qui tombait entre mes omoplates et des broderies représentant des volutes et des motifs végétaux.

Quand je fus habillé, ce fut le défilé de clients qui vinrent chercher leur commande et je les accueillis tous avec un sourire affable. Tout le monde sembla très satisfait de mon travail et me le fit savoir. Je ne pouvais m’empêcher d’éprouver une certaine fierté à coiffer des gens si importants et influents et mes pensées s’envolèrent vers mon père, un instant. Il avait toujours voulu que le nom des Stewart soit synonyme de qualité et de style dans le monde du chapeau, mais je doutais qu’il aurait un jour pensé que son garnement de fils se retrouverait dans la position illustre de chapelier royal… surtout quand ledit garnement de fils avait saisi la première occasion venue pour prendre la poudre d’escampette et ne jamais revenir. Quelques fois je regrettais d’être parti sans un mot, je me demandais ce qu’étaient devenus mes parents et ma sœur, ce qu’ils penseraient de ma vie et de la manière dont j’élevais à présent ma propre fille.

Ce fut d’ailleurs elle qui me sortit de ma rêverie en me disant qu’on allait être en retard au bal. Elle n’était encore jamais allée à une telle célébration, en tous cas pas dans la Forêt Enchantée, et elle contenait difficilement son impatience. Je lui souris et, faisant une révérence théâtrale qui la fit rire, lui prit la main pour l’emmener dans la salle de bal.

Il y avait déjà beaucoup de monde et j’eus un moment d’hésitation. Cela faisait bien des années que je n’avais plus assisté à un tel rassemblement et j’avais encore des restes de mes angoisses causées par mon passage au Pays des merveilles. Heureusement, ma fille serra tendrement ma main et me dit que tout irait bien. Que ferais-je sans ce petit ange dans ma vie, je me le demandais bien.

Après un moment, Grace me demanda si elle pouvait se mêler à la foule, je lui dis oui en lui rappelant de faire très attention. Elle me fit un bisou sur la joue et s’en alla retrouver d’autres enfants. Pour ma part, je décidai de rester un peu à l’écart le temps que mon angoisse passe un peu.

Cela fait un mois que nous vivons dans le château de Regina. Un mois que nous sommes réunis enfin en famille. Je suis un homme comblé. J'aime voir Ariel avec Melody mais une ombre plane sur notre bonheur... Le crocodile... Nous ne l'avons pas encore vu mais tôt ou tard il reviendra prendre son dû... Il viendra nous prendre notre fille et il est hors de question que je laisse cela se produire. Cela fait quelques jours déjà que ma décision est prise. Si nous venons à le croiser je pactiserai avec lui. Hors de question de mêler Ariel à cela. Hors de question de mettre notre fille encore une fois en danger. Je ne veux plus qu'elle soit séparée de sa mère. Ma sirène ne l'a pas vu grandir... Pour le coup, nous ne la quittons jamais du regard. Il y a toujours quelqu'un pour veiller sur Melody. Nous avons tellement peur qu'elle disparaisse d'un seul coup...

Mais lorsque nous avons reçu l'invitation pour le bal nous n'avons pas pu lui dire non. Nous avons accepté qu'elle nous accompagne pour qu'elle profite de cette soirée. Et mon épouse et moi en avons besoin également... Nous avons besoin de voir du monde, de vivre normalement le temps d'une soirée, sans penser à demain. Pour le coup nous avons commandé nos chapeaux au chapelier. Ceux de mes femmes sont magnifiques, et le mien assez sobre mais parfait. Je lui ai demandé de glisser une fourchette dans la décoration du chapeau, un petit clin d'oeil à ma belle. J'ai enfilé ma tenue traditionnelle, mon costume de roi. C'est tellement étrange de m'habiller à nouveau comme cela.

Nous arrivons et ma vie d'avant me revient de plein fouet. Il fut un temps où j'organisais ce genre de bal. Comme celui où j'ai fait danser ma tendre épouse... C'était merveilleux et d'ailleurs elle m'en reparle au moment où j'y pense. Je lui souris tendrement.

- Je t'inviterais encore et encore à danser mais je devrais réserver quelques danses à Melody. Je veux faire danser notre fille.

Nous saluons quelques personnes et prenons un verre. Je trinque avec Ariel et soudain le silence se fait. Tout du moins les musiciens se stoppent. Ursula vient d'arriver... Elle n'a pas été invitée et fait donc une entrée massacrante. Hors de question qu'elle vienne nous déranger, qu'elle s'approche de nous. La soirée doit être détendue et parfaite... Elle ne ferait que la gâcher... Et j'ai promis à Ariel de me tenir face à cette horrible créature.

Et tout change d'un seul coup. Je deviens pâle et je serre ma femme et ma fille tout contre moi, en prenant soin de placer Melody entre nous. À côté de Regina se tient mon pire ennemi, celui qui veut récupérer ma fille, celui qui a un jour pactisé avec ma douce en profitant de sa naïveté.

- Ariel... Tu dois me jurer de rester calme et d'emmener Melody faire un petit tour... Ne va pas voir Regina mais emmène là à ses enfants par exemple, qu'elle puisse s'amuser. Un petit cache cache pour éviter le crocodile...

J'essaie de parler en souriant, de rester calme pour ne pas inquiéter notre princesse mais mon cœur bat la chamade. Le jour est venu... Je vais devoir modifier le pacte... C'est le seul moyen de sauver notre fille. Je sais que je ne fais pas le poids face à cet homme.

- Mon amour, je dois aller voir un vieil ami à toi, je dois gérer un petit problème... Modifier un vieux contrat. Laisse moi régler cela et je vous retrouve plus tard. Je vous aime.

Je me baisse un peu pour enlacer ma fille et déposer un baiser sur son front puis je me redresse, serre fort Ariel contre moi et je l'embrasse tendrement. Je peux le faire, je vais y arriver... Et Regina est juste à côté...

Regina eut un regard surpris à la remarque de Robin. Il fallait dire qu'elle était si habituée à son palais tel qu'il avait été durant des années, que pour elle, il était tout simplement normal?

- Sinistre tu dis ? Je ne trouve pas...

Mais bien vite, leur dernier fils, mais aussi le plus grand, les rejoignit. Le sourire de la reine ne désemplissait pas, surtout quand son grand bébé l'embrassa sur la joue.

- Que tu es beau mon Richard. Non, je ne l'ai pas encore vue.

Il fit grand plaisir à son coeur de maman d'entendre que son fils fréquentait une jeune femme, ainsi avait-il peut-être oublié sa peine de coeur qui avait tant semblé le faire souffrir... mais soudain, quelque chose frappa Regina.

- Tu parles bien d'Anna d'Arendelle ? La soeur de la reine Elsa ? Richard, sais-tu qu'elle est mariée ?

Elle ne voulait pas que son bébé souffre encore, en s'entichant d'une jeune femme dont le coeur était déjà pris cette fois. Tout en discutant, la reine regardait les invités, tout semblait bien se passer jusqu'à ce que...

- Ursula... souffla-t-elle.

La sorcière des mers fit son entrée, rabrouant sans détour Regina pour une soi-disant invitation perdue. Ne perdant pas contenance, l'ancienne méchante reine avança d'un pas vers une Ursula visiblement mécontente.

- Bonsoir très chère, tu es en beauté. Pour ta gouverne, j'ai invité toutes les personnes qui résident pour l'heure dans mon royaume, la Forêt Enchantée. Et il me semble que de ton côté, tu es retournée sous l'eau, dans le royaume des Sept Mers, n'est-ce pas ? Si tu étais restée, évidemment, tu aurais reçu une invitation. Mais il nous fait grand plaisir à tous de t'accueillir, et j'espère que tu passeras une bonne soirée.

Regina espérait que cela suffirait à calmer la sorcière, d'autant que ce qu'elle disait était la vérité. La musique avait repris, tout un chacun reprenait aussi le fil de ses discussions, et Regina eut à peine le temps de se tourner vers son mari que le Ténébreux fit son apparition, l'affublant d'une révérence exagérée dont lui seul avait le secret.

- Bonsoir à toi aussi, très cher.

Elle l'observa tandis qu'il se permettait un commentaire sur son mari, ce qui la fit grincer des dents, tout autant que sa remarque sur les geôles du château. Il était vrai que, voilà bien longtemps, Regina avait utilisé Belle pour faire souffrir Rumple.

- De l'eau a coulé sous les ponts, Gold. Je te prierais de te calmer et de patienter. Belle a été invitée elle aussi, tu la verras sans doute ce soir, si elle le souhaite...

Tout en parlant, la reine s'était placée un peu plus devant son mari et son fils, des fois qu'il vienne l'idée à Rumple de tenter quelque chose. Et soudain, elle vit Eric s'approcher.

Tournant et retournant le message entre mes doigts, je me demande si je dois ou pas me rendre à ce grand évènement. Les fêtes, je connais bien cela, mais chez nous les dieux tout est plus extravaguant et gigantesque ! J'ai bien peur qu'une fête mortelle ne soit pour moi d'un ennui mortel... Je soupire en m'enfonçant dans mon trône d'avantage. Bon, soyons fou ! Je décide donc de me mêler aux gens de la forêt enchanté le temps d'une soirée. En plus j'y ai certaines connaissances et cela me permettra de voir ou revoir certaines personnes dans de bonnes conditions cette fois. J'espère sincèrement pouvoir m'amuser un peu. Me détendre me fera également du bien je dois l'admettre. Ces mois hors de mon royaume et privé de magie m'ont plus chamboulé que je n'oserais le dire... Et je ne parle même du fait de voir mes proches diminués et incapable de se souvenir de qui ils étaient réellement ! Ces souvenirs m'agacent et je les chassent en me levant pour partir à la surface. Je dois trouver une tenue digne de ce nom ! Et un chapeau... Je n'ai jamais porter de chapeau de ma vie ! J'espère ne pas être ridicule avec... Le château possède son propre chapelier. Je vais surement passé le voir pour en acheter un et bénéficier de ses conseils avisé en la matière.

J'ai donc opté pour un costume bleu marine bien taillé, ainsi qu'une longue veste qui tombe sur mes chevilles également d'un bleu marin foncé et sur conseils de Jefferson j'ai acheté un chapeau de la même teinte qui ne me va pas trop mal à e croire ses dires. Je monte à présent les marches menant au palais. Tout le monde semble déjà là et cela ne me dérange pas le moins du monde. On m'a invité, il n'est pas préciser d'heures dessus alors j'arrive quand bon me semble !

Dés mon entrée, j'entends le son de la voix de ma fille. Tiens, on dirait qu'elle n'a pas reçue d'invitation. Pourtant moi j'ai reçu la mienne... Enfin, les courants marins sont parfois capricieux, peut-être c'est elle perdue ? Je soupire en entrant admirant la salle d'un long regard. C'est bien plus grand et plus beau que je ne l'aurait imaginé. La nourriture sent bon et les boissons de toutes sortes semblent couler à flot ! Voilà qui m'enchante. Je prends un verre et je me mêle ensuite aux invités. Voyant ma fille, je l'esquive ne voulant pas créer de discorde ce soir. Ce bal est censé être un moment d'apaisement et de détente, alors autant éviter ce qui peut fâcher Nous aurons le temps de discuter dans un prochain avenir.

Les invités arrivaient au compte-goutte, le sourire aux lèvres. Cela faisait plaisir à voir et amoindrissait un peu le souvenir amer de leurs récentes mésaventures. Même si Robin n’était pas friand de ce genre de festivités, voir les gens aussi heureux, autant que pouvait l’être sa femme, lui mettait du baume au cœur. — Sinistre n’était peut-être pas le mot adéquat. Disons que la décoration a pas mal changé. Par chance, l’apparition de Richard mit un terme à ce débat qui n’en était pas un.

— Je dois bien reconnaître que tu es très élégant fiston. Une façon pour lui de dire que ça le changeait de l’aspect un peu négligé de son cadet ; une apparence qui n’était pas pour lui déplaire, lui l’adepte des choses simples. Mais de toute évidence, Richard avait autre chose en tête et semblait accaparé par l’absence d’une certaine Anna. Était-ce l’heureuse élue ? Celle pour qui le jeune homme se posait bon nombre de questions ? Robin esquissa un tendre sourire avant de voir paraître sur le visage de Regina, un semblant d’inquiétude quant au fait que cette demoiselle puisse être l’intérêt amoureux de son fils. Bonjour le quiproquo ! Mais ça, ils l’ignoraient puisque l’omniscience leur faisait préalablement défaut.

— Attends deux petites secondes avant d’en arriver à ce genre de conclusion. Il s’adressa ensuite à Richard. — C’est de cette fille que tu me parlais lorsque tu me posais des questions sur le grand amour l’autre fois ?  Malgré le doute, Robin avait quand même besoin d’éclaircissements et semblait prêt à prier n’importe quelle forme divine, pour que son fils ne soit pas amoureux d’une femme possiblement heureuse en mariage. Mais alors que les parents étaient dans l’attente de réponse, l’ambiance changea du tout au tout lorsqu’Ursula en personne fit une entrée ô combien théâtrale.

— Tu n’avais pas prévu une invitation aquatique ?  demanda l’archer qui tentait malgré tout de détendre l’atmosphère, tout en frôlant, du bout des doigts, son fourreau. Regina quant à elle ne se dégonfla point et avança vers la sorcière des mers en faisant montre d’un semblant de diplomatie. Robin restait néanmoins suspicieux et observait la scène avec attention. Par chance, il ne se passa rien de dommageable et la musique reprit l’air de rien. Le prince des voleurs échangea alors un regard avec son épouse et lui sourit, pour lui faire savoir sans avoir besoin de mots, que tout allait bien se passer. Malheureusement pour eux, le temps de l’accalmie était déjà révolu et cette fois l’archer posa sa main sur le fourreau de son épée; et pour cause, le Ténébreux en personne venait d’apparaître. Mâchoires crispées, l’ancien voleur s’avança pour être à la hauteur de sa reine.

Révulsant était un euphémisme. Robin ne portait pas Rumplestiltskin dans son cœur pour des raisons plus qu’évidentes. — Te répondre serait te donner une importance que tu n’as pas Tracasin.  Puis celui que bon nombre d’hommes continuaient à craindre s’adressa à Regina qui faisait montre d’une retenue qui l’honorait ce soir. — Tu ne devrais même pas être ici…  lâcha l’archer incapable d’être aussi diplomate que sa femme.

La soirée bat son plein, les invités boivent, mangent, dansent, rient, discutent, mais Ursula plus connue sous le nom de sorcière des mers, décide de venir mettre son grain de sel. Les souverains de la Forêt Enchantée ne se laissent pas démonter, et un autre élément perturbateur décide alors de se mêler à la partie. Et pas des moindres, le Ténébreux en personne. Il semble chercher sa bien-aimée.
Néanmoins, la discussion se passe calmement, ce qui permet aux serviteur de dresser en toute discrétion une table sur laquelle sont exposées diverses créations culinaires à base de chocolat. En effet, l'organisatrice de la soirée, la charmante fée verte connue sous le nom de Clochette, avait proposé en amont aux invités un petit concours de créations culinaire autour du chocolat. Quelques uns ont donc décidé de se prêter au jeu, et voici leurs préparations:

Liste des participants et leurs créations:

Vous êtes invités à voter (vous avez 10 jours à compter d'aujourd'hui) en mettant votre billet avec le nom de votre création préférée, dans l'urne sur le côté de la table.
Le résultat sera annoncé un peu plus tard dans la soirée.

CONSIGNES

– Il n’y a pas d’ordre de passage et chaque tour dure une semaine.
– Vous devez poster au moins une fois par tour, et ce autant que vous le voulez, du moment que vous laissez au moins un personnage poster avant vous.
– Amusez-vous et faites preuve de fantaisie.

La fête battait son plein. Tous les invités avaient joué le jeu en arrivant chapeautés. Clochette, en organisatrice de soirée consciencieuse, faisait de nombreux allers-retours entre les cuisines et les tables servant pour le buffet.
Elle tenait à s’assurer que la nourriture ne manqua pas et que les convives n’eurent pas à attendre trop de temps pour se restaurer et s’abreuver. Elle fit également le tour de la salle, les oreilles grandes ouvertes pour entendre les remarques positives comme négatives dites par les personnes présentes.

Pour le moment, elle n’entendait que de bons retours. La décoration plaisait énormément, la nourriture était excellente, l’ambiance des plus agréables. Clochette se laissa enfin à se détendre un peu et à sourire.
Elle attrapa un verre sur le plateau qui passa devant elle. Elle venait de prendre un verre d’hydromel, regarda le liquide ambré et le reposa aussi sec sur la table la plus proche. Elle était abstinente et comptait bien le rester. Dommage qu’Hadès ne fut pas là ce soir, il aurait été d’une grande aide pour rester sobre.

Pas le temps de penser plus avant à son défi de ne pas toucher une goutte d’alcool durant les festivités, Ursula venait de faire une entrée des plus remarquées dans la salle de bal. Comment pouvait-elle tenir de tels propos ?
Regina n’aurait en aucun cas oublié d’inviter un habitant de son royaume ni des royaumes environnants si elle l’avait jugé nécessaire. La Fée Verte en était persuadée, elle avait toute confiance en son amie.

L’ambiance, refroidie après l’entrée peu délicate de la Sorcière des Mers, avait du mal à repartir. Les musiciens reprirent leur prestation et l’organisatrice du soir alla donner de nouvelles consignes en cuisine.
Elle revint après quelques minutes, suivie de plusieurs serviteurs du palais. Ces derniers installèrent dans un coin de la salle plusieurs tables et installèrent dessus différents ingrédients. Elle avait préparé une petite activité, un concours culinaire qu’elle espérait bon enfant.

« Bonsoir tout le monde, je vous remercie d’être venus aussi nombreux ce soir. Merci également à nos hôtes du soir. Regina, Robin, merci de m’avoir désignée pour gérer l’organisation de cette soirée. J’espère que tout vous convient. » La jeune femme reprit son souffle avant de poursuivre. « Pour pimenter un peu la soirée, nous allons proposer à ceux qui le souhaitent un petit concours de cuisine. Je vais me mettre à côté de la table pour les inscriptions.
L’ingrédient principal du plat ou de la boisson qu’il faudra réaliser sera le chocolat. Les cuisines vous seront accessible notamment pour tout besoin de cuisson. Les réalisations seront ensuite soumises au vote de tous les invités de la soirée. Le gagnant remportera ce trophée. »

D’un geste de la main, la blondinette fit apparaitre une coupe en forme de tablette de chocolat. Elle s’installa à proximité des tables réservées pour le concours et attendit les inscriptions. Elle reçut ainsi la visite d’Ariel et de sa fille Melody, du prince Richard, des reines Elsa et Merida, de la princesse Anna et d’Ursula. Elle inscrivit également son nom sur la liste.
Les divers participants prirent place derrière la table et commencèrent leurs créations. Une fois le temps écoulé, les œuvres furent exposées sur les tables et les votes purent commencer.

Etonnant est de constater que les anciennes habitudes ne disparaissent jamais vraiment. Habituée à de nouveaux rythmes de vie depuis Storybrooke et New-York, Belle est stupéfaite de constater que malgré tout, le rythme de vie berçant le Royaume Enchanté ne lui semble pas étrange au quotidien. Entourée de nouvelles personnes, et d’autres déjà connues depuis plusieurs années maintenant, la joliesse ne sait jamais de quoi demain sera fait. Parfois, cette sensation lui rappelle les mois qu’elle a passé en compagnie de Robin et de sa bande. L’inconnue du lendemain est grisante et attire, comme la lumière attire un papillon dans la nuit. Cependant, force d’expérience, c’est la stabilité qui complaît davantage à Belle. Même si elle conserve en elle une âme d’aventurière, elle s’est toujours sentie plus utile en effectuant des recherches qu’en étant sur le terrain à vaincre un quelconque dragon. D’ailleurs, elle n’arriverait jamais à vaincre un dragon. Son courage a ses limites. Et rien de honteux à vouloir sauver sa peau que de finir rôti à point.

Nul dragon à vaincre, pas le moindre trésor à trouver, cette fois. Simplement une jolie robe à enfiler, et un chapeau à porter. Face au miroir, la joliesse s’observe. Voilà bien longtemps qu’elle n’a pas porté une telle tenue princière. Elle pourrait se réhabituer, même si malgré le vermeille qui coule dans ses veines, Belle s’est toujours montrée humble. Jamais elle n’a fait mention de sa noblesse. Jamais elle n’a clamé haut et fort qu’elle était la fille du Seigneur Maurice. Seuls ceux qui ont appris à la connaître savent ses origines. Elle songe parfois qu’elle aurait été tout aussi heureuse si elle était née de basses extractions et si elle avait pu devenir une simple bibliothécaire. La vie en a voulu autrement, mais elle a pu savourer le métier de bibliothécaire et de libraire pendant ses deux vies alternatives.

Heure filante, le bal ayant probablement déjà commencé, Belle se décide enfin à se montrer. Malgré son âge adulte, ses cérulées ne peuvent s’empêcher de se mettre à briller tels ceux d’une petite fille qui découvrent mille jolies robes, et personnes bien apprêtées. Il n’y a qu’ici qu’elle peut savourer un tel spectacle. Retrouvant ainsi quelques visages familiers et connus, la joliesse se laisse tout simplement porter par le fil de la soirée, échangeant parfois quelques banalités, par-ci, par-là. Il y a du monde, et elle ne sait pas où donner de la tête. Heureusement que Clochette intervient pour lancer ainsi son concours de cuisine. Belle aurait pu être tentée à cette idée de participer, mais malheureusement, elle ne se sent pas suffisamment douée pour pouvoir proposer une création digne d’un quelconque concours culinaire. Elle ferait probablement quelque chose de mangeable, mais présentable ? C’est une autre paire de manches !

Grisée par l’attrait que crée ce concours, et désireuse de savoir ce que les participants ont bien pu mitonner, Belle se rapproche, mais elle est soudainement coupée dans son élan lorsque ses ciels se posent sur un visage auquel elle ne s’attendait pas à trouver là. Ses différents traits, elle les connaît. Aussi bien ceux maudits que ceux qui appartiennent au vrai lui. Il ne faut que quelques secondes pour que son palpitant se mette à battre à une vitesse hors du commun et qu’elle puisse ravaler une boule d’émotions qui s’est logée dans le fond de sa gorge.

— Rumple ? s’hasarde-t-elle ; comme si elle ne pouvait pas croire qu’il se tienne là, juste devant elle, dans une salle de bal bondée.