L’annonce des gagnants attira l’attention sur Ariel, sa fille et la « délicieuse » Ursula ; un intérêt qui en de telles circonstances, n’était pas salutaire, surtout pas après l’intervention d’Éric. Ainsi l’archer, aux aguets, observait le tristement nommé « Ténébreux. » Allait-il vraiment récupérer la petite Melody et par conséquent mettre à mal le semblant de paix qui subsistait entre ces murs ? Robin n’était sûr de rien, toujours est-il qu’il avait fait une promesse et qu’il avait bien l’intention de s’y tenir malgré les risques que cela pouvait comporter.

Tâchant toutefois de garder un semblant de contrôle, Robin chercha sa femme du regard. Elle était de toute évidence en pleine conversation avec la fameuse « amie » de Richard, à l’origine (bien malgré) d’un embêtant quiproquo sur lequel Robin préférait ne pas s’attarder au vu de la situation. Par chance, la jolie rouquine prit congé libérant aussitôt son interlocutrice qui, le sourire aux lèvres, s’en alla retrouver son mari, qui à l’inverse, n’émettait plus l’ombre d’un sourire tant il semblait soucieux.

— Effectivement c’est bien à cause de Gold que ce pauvre Éric est désemparé. Il craint que Melody lui soit enlevée. Je lui ai promis qu’on ne laisserait pas une telle chose se produire.  Le regard rivé sur « l’adversaire », l’archer se demandait, si d’infortune le pire survenait, comment il pourrait réagir ? Une question qui resta malheureusement en suspens, car de toute évidence, Regina avait autre chose en tête.

— Danser ?  demandait-il oscillant entre l’incertitude et l’incompréhension. — Si tu me garantis de préserver mes pieds, je signe  lança-t-il un brin moqueur avant d’attraper sa main et de l’entrainer sur ce qui faisait office de piste de danse. — On devrait quand même garder un œil sur le Ténébreux non ? 

Les retrouvailles ne se déroulent pas toujours comme on l’espère. Belle en fait les frais, elle qui espérait davantage des siennes avec Rumple. Elle devrait être habituée que les choses ne se déroulent jamais comme elle l'attend, à ses côtés. Mais elle continue d’y croire, sachant pertinemment qu’il y a plus de chance qu’elle y laisse son cœur plutôt qu’une autre partie d’elle-même. Difficile d’aller à l’encontre de la nature profonde du ténébreux, et pourtant, à de nombreuses reprises, il a su lui prouver à quel point il peut être bon et généreux lorsqu’il le désire. C’était de cet homme là dont Belle est tombée amoureuse, mais aussi de cet homme fragile qu’il laisse rarement entrevoir. Rumple n’a pas eu un passé facile, Belle le sait. Elle a appris à connaître son histoire. Mais combattre la Bête n’est pas toujours facile. Alors lorsqu’il lui demande si elle désire maintenant savoir de quoi il en retourne avec la fille d’Eric, elle n’a pas besoin d’hocher la tête pour qu’il comprenne que quoi qu’il dise, la joliesse ne démordait pas tant qu’elle n’aurait pas la réponse à sa question.

Encore une fois, tout n’est que question de contrat. Acte désespéré à mesure désespérée, Belle a compris que certaines personnes sont prêtes à n’importe quoi pour obtenir ce qu’ils désirent le plus. Elle ne sait pas ce qui a pu motiver cette personne à offrir son enfant sur un plateau d’argent le moment venu, mais s’il y a bien une chose que la jeune femme ne ferait jamais c’est d’échanger un enfant. Impossible pour elle de se résigner à l’idée qu’un jour elle puisse en être séparée.

━ Pas de quoi s’attarder, hein ? lance-t-elle presque d’un ton cynique en arquant un fin sourcil châtain.

Décidément, ces retrouvailles n’ont absolument pas la saveur dont Belle s’était attendue. Mais, Rumple a le don de détourner la conversation, rebondissant sur un tout autre sujet : la présence de la joliesse en ces lieux. Elle ne saurait pas définir le mot “ici”. Au château ? Dans leur monde ? Le mot est vague.

━ Et bien… j’étais là, répond-t-elle. Après New York, j’ai atterri ici. Et toi ? Où étais-tu ? Que s’est-il passé pour toi lors de cette malédiction ?

Même en fouillant méticuleusement sa mémoire, Belle n’a pas souvenir d’avoir pu le croiser dans la ville de la Grande Pomme. A son retour de souvenirs, elle a pu associer les visages inconnus de Lacey aux visages familiers de Belle, mais celui de Rumple reste totalement introuvable. Elle doute qu’il ait été lui aussi envoyé à New York, mais la ville est bien assez immense pour qu’ils n’aient pas eu à se croiser pendant ces longs mois… Quoi qu’au fond d’elle, la joliesse espérait qu’il aurait entrepris quelque chose pour la retrouver. A moins, bien évidemment qu’il ait été privé lui aussi de ses précédents souvenirs… Rien n’est cependant moins sûr.

Le bonheur et la joie inondaient mon visage et même tout mon être. Je crois que je n’avais encore jamais été aussi heureuse, tout était parfait, j’avais retrouvé Anna et Merida. Il ne restait plus qu’à m’assurer que mon royaume allait bien, et j’avais presque honte de le penser, mais cela ne m’importait guère pour le moment. Tout ce que je voulais, c’était passer du temps avec ma merveilleuse reine rousse et apprendre à mieux la connaître, tout savoir d’elle, du moins ce qu’elle voudrait bien m’apprendre. Et alors que, toute à mon bonheur, serrant ses mains dans les siennes et ne pouvant déjà plus me passer de ses lèvres, je lui proposais de nous éclipser de la soirée pour la finir en tête-à-tête, elle souligna un fait important : ma petite sœur à qui j’avais promis que nous serions toujours ensemble. J’émis un petit rire, cachant ma bouche d’une main.

- Ne plus être séparées ne veut pas dire être collées l’une à l’autre à toute heure. Et puis regarde-la, elle était avec le prince tout à l’heure, elle le cherche sûrement. Viens, je vais la prévenir que nous quittons la soirée et que nous nous retrouverons demain au petit déjeuner.

Ma main dans celle de la reine de mon coeur, je me rendis vers Anna.

- Chère sœur, je te souhaite le bonsoir. Merida et moi allons discuter en privé. Je te retrouve demain matin au petit déjeuner pour un bon chocolat chaud. Je t’aime, ajoutai-je en la serrant dans mes bras.

Je laissai à Merida le choix de dire quelques mots, ainsi qu’à ma sœur bien entendu, puis, avec la reine de DunBroch, nous pûmes nous éclipser, esquivant les personnes présentes. Une fois la porte passée et ayant regagné le calme du couloir surveillé par des gardes, je me tournai vers elle.

- Veux-tu faire quelques pas dehors, ou préfères-tu aller dans mes appartements ? Ou les tiens ? Ou ailleurs ?

J’étais si maladroite, je n’avais pas l’habitude de ce genre de situation, je n’avais jamais été en couple et encore moins amoureuse, mais avec Mery, tout semblait moins compliqué qu’il en avait l’air. J’attendis donc sa réponse, et notre soirée pourrait ainsi continuer dans le lieu de son choix. J’étais heureuse comme jamais et j’avais hâte d’annoncer à Anna mon bonheur. Ou peut-être que je le garderais un peu caché… Quoi que, connaissant ma sœur, elle était si perspicace, elle aurait déjà tout compris.

Merida était heureuse. Elle avait réussi à dire ce qu'elle ressentait pour la, sa, belle blonde. Et en plus, elle avait eu la joie de découvrir que ses sentiments étaient partagés par la reine qui faisait battre son coeur. La seule ombre au tableau pour le moment était la petite soeur d'Elsa. Anna était beaucoup trop possessive au goût de la rouquine.
Mais elle pouvait totalement la comprendre. Elle-même avait eu des réactions parfois excessives dès que cela concernait ses frères. Si elle voulait que sa relation amoureuse débuta sur de bonnes bases, il fallait ne rien cacher à sa... belle-sœur. Cette simple pensée tira une petite grimace à la souveraine de DunBroch.

Elle n'avait jamais été vraiment en couple. Elle avait eu des petits amis pendant sa période New-Yorkaise, mais elle ne se sentait pas à sa place et les sentiments n'étaient jamais réciproques. Un peu comme si elle se forçait à sortir avec un garçon car la société attendait cela d'elle.
Cette fois-ci, tout était différent.. Cette fois-ci, elle se sentait à sa place. Elle allait tout faire pour que son... couple dura le plus longtemps possible. Une nouvelle grimace apparut sur son visage. Cela faisait deux termes que la jeune femme n'avait pas l'habitude d'utiliser pour elle-même. Elle allait devoir s'habituer à les utiliser dorénavant.

Elsa ria timidement en mettant sa main devant sa bouche quand Merida évoqua la promesse passée entre les deux soeurs. La jolie blonde expliqua qu'il n'était pas obligatoire qu'elles firent collées l'une à l'autre à chaque heure du jour et de la nuit. Elle ajouta des paroles qui rassurèrent l'archère. Elle allait la prévenir de leur départ de la fête.
La reine de DunBroch se laissa guider par la reine d'Arendelle, lui tenant toujours la main aussi fort que possible. Une fois sa sœur rejointe, la blondinette lui expliqua que les deux souveraines allaient s'entretenir en privé et qu'elles se reverraient le lendemain pour un joyeux petit-déjeuner. Merida se sentit obligée de dire deux mots à la cadette de sa... chérie.

"Princesse Anna, sachez que je ne veux en aucun cas me mettre entre vous deux et être cause de disputes ou de cachotteries. Je ne veux également pas prendre votre place auprès de votre soeur..."

Merida n'était pas très à l'aise et balbutiait ce semblant de justification auprès de la deuxième rouquine. Elle se dirigea vers la sortie de la salle de bal en tenant toujours la main d'Elsa. Elle était sincère dans ses propos et aurait voulu tout raconter à Anna. Mais si sa sœur était restée évasive sur l'évolution de leur relation, elle se devait de faire pareil.
La jolie blonde profita du calme retrouvé dans le couloir pour savoir où elles allaient poursuivre leur soirée et la découverte l'une de l'autre. Merida sentit toutes les couleurs quitter son visage quand Elsa évoqua un de leurs appartements. Cela allait un peu trop vite à son goût. Même si elle aimait Elsa plus que tout au monde, apprendre à se connaître semblait déjà un bon début.

"Je t'avoue que je ne dirai pas non à une petite balade dans le jardin du château. Autant profiter de la douceur de cette soirée. "

Si elle n'avait rien du lapin blanc, Roserouge était pourtant en retard. Elle avait eu tant à faire qu'elle avait presque oublié qu'elle aussi avait reçu une invitation. La seule chose qu'elle était allée chercher à temps, c'était son chapeau. Pour le reste, elle avait tout remis à plus tard. Si bien que sa mère avait presque dû la traîner de force dans leurs quartiers pour terminer sa robe.
Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas les bals. Seulement...Elle en avait si peu l'habitude qu'elle appréhendait ce moment. A Storybrooke et à New York, tout était différent...Il n'y avait pas de rois, pas de reines, pas de princes, pas de princesses et pas de simple peuple. Alors qu'en revenant dans leur monde, ils avaient retrouvé tout cela.
Elle qui était la fille d'une couturière et d'un défunt soldat avait-elle vraiment sa place au milieu de tous ces gens? Si elle avait côtoyé la famille royale, c'était parce que ses proches travaillaient au château et vivaient ici. Puis elle avait longtemps disparu avant de pouvoir de nouveau retrouver cette vie, pour peu de temps cette fois avant que la machine ne s'emballe.
A Storybrooke, elle avait cotoyé des personnes absolument géniales, et a New York aussi. Même si ce qui les liait a la base n'étaient que des mensonges conséquences des sortilèges. Elle s'était fait de bons amis. Et les liens avec certains s'étaient encore renforcés lors de la reprise de Storybrooke et du retour du Pays des Merveilles, en faisant des amis précieux. Mais maintenant qu'ils étaient tous de retour chez eux, que tout était redevenu normal...Que se passerait-il?
Johanna et Liliana ne se posaient pas la question. Pas pour ce soir, du moins. Prêtes bien avant elle, elles étaient parties pour la salle de bal il y avait déja un moment, tandis que Rose enfilait sa robe en se demandant si tout allait bien se passer.
Quoi qu'il en soit, tout ne durerait peut être pas. L'avenir aurait peut-être de nouveaux rebondissements pour eux tous...Alors autant profiter de ce temps qui leur serait accordé, à tous. Un instant de bonheur bien mérité.
Ayant arrangé ses cheveux et mis son chapeau, elle passa un large ruban autour de son cou avant d'enfiler ses souliers et de quitter l'endroit pour la salle de bal.

Lorsqu'elle en passa les portes, elle vit que bien du monde était déjà là. Et elle doutait que d'autres arrivent après elle. Des groupes s'étaient formés ici et là. D'ailleurs, elle repéra Rumplestiltskin et Belle plus loin. Elle ne put s'empêcher de sourire en voyant ainsi son ancien maître avec celle qu'il aimait. Le Ténébreux était qui il était, et tout le monde pouvait avoir ses idées le concernant. C'était légitime. Leurs propres rapports avaient été difficiles au départ. Mais il avait de bons côtés. Durant les dix ans qu'elle avait espionné pour lui, elle avait appris à l'apprécier et à le respecter, et a présent, elle ne lui souhaitait que le meilleur.

Ne s'éloignant pas trop des murs, elle répondait par des sourires aux personnes qu'elle connaissait et qui l'avaient repérée. Elle pensait aller retrouver sa mère et sa grand-mère mais fut stoppée dans son élan par la vue de la maîtresse de cérémonie non loin.

Elle changea alors ses plans.

-Clochette! S'exclama-t-elle en rejoignant la fée. Je suis impardonnable..Je suis si en retard...

Jetant un coup d'oeil alentour sur la salle, elle repéra ici et là les roses qu'elle avait fournies.

-Les fleurs rendent bien. Commenta-t-elle, un peu embarassée. Et la salle est superbement décorée. Tu t'es vraiment surpassée.

Son retard était certainement passé inapperçu auprès de la plupart des gens, mais moins facilement auprès de ceux qu'elle connaissait bien. Diantre, qu'elle était embarassée!

Il était hors de question que la fête soit gâchée, par quiconque. Bien au-delà de l’orgueil, il en allait du bien-être des invités. Cette réception avait été pensée pour réunir ceux qui voulaient l’être après deux années à être plongés dans une nouvelle vie artificielle, ne pouvant vivre réellement la leur. Tout un chacun avait ce besoin de retrouver ses proches et se détendre pour amoindrir la charge mentale due à tout ceci. Alors, Regina espérait garder un œil sur chacun, plus encore en ayant vu l’arrivée d’Ursula furieuse puis celle de Rumplestiltskin. Heureusement, Belle était là, mais la reine pouvait sentir l’angoisse d’Eric qui avait pris Robin à part quelques instants.
Esquissant un sourire en coin à la réponse de son mari quand elle lui demanda de danser, elle posa délicatement une main sur son épaule.

- Et pourquoi crois-tu que je veuille danser ? Pour pouvoir garder un œil sur tout le monde.

Elle lui vola un baiser avant de se laisser entraîner par le bel archer sur la piste de danse où d’autres couples profitaient déjà de la musique.

- Ainsi en mouvement, nous aurons le loisir d’avoir la vue sur toute la salle pendant quelques minutes.

Alors qu’ils commençaient, elle put voir Clochette en pleine discussion avec une jeune femme qu’elle reconnut, pour l’avoir employée à Storybrooke pendant la première malédiction. Puis elle vit la reine de DunBroch et celle d’Arendelle quitter la salle de bal. Elle chercha du regard ses enfants. Elle vit Eric, Ariel et Melody en pleine discussion également. Elle espérait que leur angoisse se calmerait. Elle ne comprenait trop bien ce que c’était que d’avoir peur pour la sécurité de son enfant, mais au château, il ne pouvait rien arriver de tel. Après l’enlèvement des jumeaux, Regina avait créé un sort de protection autour du château pour protéger de toute tentative d’enlèvement magique. Et elle savait que physiquement, il n’était pas né celui qui retirerait Melody des bras du prince Eric..

- Crois-tu qu’un jour nous pourrons organiser une réception sans drame ? murmura-t-elle en croisant brièvement le regard azur de son mari.

Heureusement, la plupart des invités semblait se réjouir et profiter de l’instant. Pourvu que Belle parvienne à calmer les ressentiments du Ténébreux, c’était tout ce que Regina espérait. Quant à Ursula, la reine se demandait si elle garderait sa rancoeur encore longtemps. Elle avait été à sa place bien longtemps et se demandait comment l’aider.

La fête battait son plein. Comment en aurait-il pu être autrement avec une telle organisation, une telle décoration et bon nombre d’animation pour amuser tout à chacun ? Malgré tout, la présence de certains venait mettre à mal la douce quiétude ayant pris possession du palais. La rancune étant tenace et le danger certain, il était difficile pour Robin de passer outre les agissements du Ténébreux. Et même si chacun pouvait prétendre à la rédemption, l’archer demeurait sur la réserve concernant cette personne. Par chance, le voleur au grand cœur pouvait compter sur son épouse, qui, comme personne, savait l’apaiser. Ainsi, il consentit à la suivre pour aller danser ; une proposition loin d’être anodine pour l’ancienne méchante reine.

— Ah je vois. Madame garde le contrôle en toute situation. Il la suivit jusqu’au centre de la piste improvisée et commença à regarder autour de lui. — Je dois bien admettre que le fait d’être statique ne nous aide pas à rester discrets. Lui-même observait les environs et demeurait focalisé sur la petite famille d’Eric ainsi que sur celui que l’on nommait encore Mr Gold il y a peu. — J’ose espérer que tant qu’il est avec Belle, il ne représente aucune menace. Était-il convaincu ? Telle est la question. Puis il observa les autres invités avant de chercher ses propres enfants du regard. — Ils vont bien ne put-il s’empêcher de faire entendre pour rassurer Regina qui, elle aussi, jouait les spectatrices indélicates auprès de ses marmots.

— Quant à la réception sans drame, j’ose espérer que ce jour arrivera. Le cas échéant, je vais finir par croire que nous portons la poisse. Il esquissa un tendre sourire avant de poser à nouveau son regard sur Clochette qui semblait en pleine discussion. — Dis-moi, qui est-ce ? demanda l’archer en désignant l’interlocutrice de Clochette.

Clochette remit le trophée à la fillette qui avait l’air radieuse d’avoir gagné. Les deux femmes de sa famille, quant à elles, avaient l’air préoccupé. La Fée Verte ne soupçonnait absolument pas les tracas et les angoisses qu’elle venait de provoquer par l’annonce des résultats du concours.
Après avoir félicité chaleureusement la famille aquatique, l’organisatrice de la soirée repartit aussi vite en direction de la cuisine afin de donner ses ordres pour la suite de la soirée. Les serveurs étaient des plus efficaces. Se reposer sur eux avait permis à la jeune femme d’être moins tendue et de faire correctement son travail.

La blondinette continuait ses allers-retours afin de garnir encore et toujours les tables de nourriture et de boissons. L’heure des douceurs était arrivée et ce fut les bras chargés de biscuits qu’elle fut interpellée par une jeune femme qu’elle n’avait pas vue depuis plusieurs jours.

« Rose ! » Clochette se dépêcha de poser son plateau sur la table la plus proche. Elle prit la jeune femme dans ses bras. « Il n’y avait pas d’heure limite d’arrivée, tu sais. Chacun est libre d’aller et venir à sa guise. » Elle lui fit un grand sourire.

La nouvelle arrivée complimenta la Fée Verte sur la décoration de la salle et sur les roses qu’elle lui avait fournies pour l’occasion. Clochette était contente d’entendre que ça plaisait à la jeune femme. Dès qu’elles retourneraient à Storybrooke, s’ils y retournaient un jour, il fallait qu’elle proposât à Rose de travailler ensemble.
Les roses qu’elle avait cultivées en prévision du bal étaient vraiment magnifique. Les nuances de couleurs de ses fleurs avaient grandement inspiré la blondinette pour ses diverses compositions nécessaires pour la soirée.

« Tes roses m’ont grandement aidé à réaliser cette décoration de salle. Je te remercie encore de me les avoir fournies. Ca me ferait vraiment plaisir de continuer à travailler avec toi. Entre ton don pour le jardinage et le mien pour les compositions florales, on ferait un malheur dans ce monde et dans les autres. Qu’en dis-tu ? »

Cette soirée était définitivement pleine de surprises. Après notre inscription au concours culinaire sur un coup de tête de ma sœur, Richard et ses difficultés avec la danse, la reine Regina qui se fourvoyait quant à la nature de ma relation avec son fils, je m'attendais à tout nouvel événement. Bon comme mauvais.
Pour le moment, je ne percevais aucune angoisse, aucun stress autour de moi. Sauf pour cette pauvre Fée Clochette qui se démenait pour toujours remplir assiettes et carafes. Je pris le temps d'admirer la décoration de la salle que je n'avais fait qu’entrapercevoir jusque-là.

Les compositions florales étaient délicates et mêlées les couleurs de façon très harmonieuse. Si un jour, nous retournions à Storybrooke, je lui demanderai sûrement de venir dans mon glacier afin de le réaménager et d'en refaire la décoration. Reverrais-je un jour mon petit commerce et mon petit appartement ? Reverrais-je un jour mon mari ?
J'étais plongée dans mes pensées, accolée à une des colonnes de la salle. Où était Kristoff ? Était-il en sécurité ? Où était Elsa ? Quelle est sa relation avec la reine Merida ? Elles semblaient être très proches l'une de l'autre. Qu'avaient-elles vécu à New York pour ne plus être uniquement des partenaires commerciales ?

« Oh ! Elsa ! Je ne t'ai pas vu arrivé. Tu passes une bonne soirée ? En tout cas, je suis triste, nous n'avons pas gagné le concours. Pourtant, ton chocolat chaud est le meilleur de tous les mondes réunis. »

Ma grande sœur chérie était toujours avec la reine de DunBroch. Elle me prit dans ses bras pour me faire un gros câlin. Elle en profita pour m'informer que les deux reines devaient s'entretenir en privé et qu'elle me retrouverait le lendemain matin pour notre rituel du petit-déjeuner.
Je n'eus pas le temps de répondre quoi que ce fut. Elsa me lâcha et laissa la seconde reine me parler. Cette dernière n'avait pas l'air très à son aise et bafouilla quelques mots. Tout ce que je compris, c'était qu'elle ne souhaitait pas s'immiscer entre ma sœur et moi. Depuis quelques jours, j'en avais pourtant l'impression.

« Euh, d'accord. Bonne fin de soirée à vous deux. A demain pour notre chocolat chaud quotidien. »

J'étais complètement perdue. Il fallait que je retrouvasse Richard. Je devais lui raconter tout ce qu'il se passait dans ma tête. Il allait m'aider à remettre de l'ordre dans mes idées. Oui, il était le seul qui pouvait m'aider dans ce château, ce soir.
Je fis un tour de la salle de bal et ne vis mon ami princier nulle part. Un peu de stress commença à m’envahir. Ce fut à ce moment-là que je l'aperçus seul, sur un des balcons attachés à la salle de bal. Il avait l'air dans ses pensées. Serait-il en train de rêver d'une belle blonde ?

« Ma sœur est vraiment bizarre ce soir. Bon, elle est bizarre en temps normal, en tout cas, c'est ce que peuvent penser ceux qui ne la connaissent pas. Mais là, elle est encore plus bizarre, même pour moi.
Elle passe déjà beaucoup de temps avec la reine Merida et là, elle vient de m'annoncer qu'elles devaient encore parler ensemble. Je ne la suis plus. Tu n'as pas une idée ? A quoi tu penses ? Eh ! Richard ! Tu m'écoutes ? »

Sitôt qu'elle la vit, Clochette vint la prendre dans ses bras. Elles ne se connaissaient pas depuis si longtemps que cela, étant donné le temps qui avait séparé  la première malédiction du présent, mais la fée et la jeune femme avaient tout de même eu le temps de développer une véritable amitié. A New-York, elles avaient travaillé ensemble. Clochette avait été l'une des rares personnes à ne pas avoir eu à souffrir de sa personnalité alors...Compliquée. Pour le moins orgueilleuse et particulièrement exigeante. Au moins, ici, elles pouvaient se voir telles qu'elles étaient véritablement. Ainsi, décorer la salle pour le bal avait été un véritable plaisir.
La fée verte ne lui en voulait pas pour son retard. Roserouge lui offrit alors un sourire pour ses mots rassurants. Leur monde était différent de New-York et Storybrooke. Certaines choses dans la forêt enchantée tenaient du passé de l'autre monde, notamment la royauté et tout ce qui allait avec, et elle avait été habituée à plus de proximité entre les gens. Elle croyait alors presque sacrilège le fait d'être en retard à un bal royal.
Heureusement, discuter avec la fée l'aida à penser à autre chose. Elle s'enthousiasmait de leur excellente collaboration et suggérait qu'il y ait plus dans le futur. Quelle bonne idée!

-Clochette, lui repondit-elle, ce serait avec joie. Travailler avec toi a toujours été un véritable plaisir.

En espérant qu'une nouvelle malédiction ne vienne pas tout gâcher, encore une fois.
Jetant un discret regard autour, elle observa les autres invités un instant.

-Qu'est-ce que j'ai manqué?

Et "rien" ne serait pas une réponse satisfaisante. Il y avait tellement de gens ici, des gens qu'elle connaissait, d'autres pour lesquels ce n'était pas le cas...Pour les premiers, il y en avait qu'elle n'avait pas vu depuis la malédiction new-yorkaise et le retour avait éte pour un certain nombre d'entre eux chose périlleuse. Forcément, ce soir, des choses avaient dû pouvoir être observées.