Mery… enfin Merida, était sublime, et la jeune reine d’Arendelle ne s’était pas privée pour le lui dire. Pour une fois, elle ne rougissait pas. Sans doute était-ce les quelques gorgées d’hydromel qui l’avaient mise un peu plus en confiance. Tout sourire, son regard bleuté plongé dans celui de sa flamboyante rousse, Elsa était heureuse.

- Je te remercie. Oh c’est de l’hydromel.

Elle se tourna et fit signe à un serveur qui s’approcha pour ainsi proposer son plateau à la reine de DunBroch. Elsa attendit que sa comparse prenne une coupe, et elle trinqua avec elle.

- Aux retrouvailles alors.

Elle but une nouvelle gorgée.

- Es-tu accoutumée aux bals ? Je dois dire que je n’en ai connu que peu, et euh… je dois bien admettre que les seules danses que je connaisse, je les ai apprises lors de ma fausse vie dans la contrée de New York. Et toi ?

Cela faisait bizarre d’évoquer cette période s proche et qui paraissait pourtant si lointaine. En repensant au métier qu’elle avait exercé Elsa se sentit rougir. Comment une reine de son acabit avait pu se retrouver dans une position professionnelle aussi vulgaire ? A croire que la malédiction dont ils avaient été victime avait voulu la faire paraître aux antipodes de ce qu’elle était. Heureusement, il lui était resté la glace, dans une certaine mesure.
Soudain, elle entendit une voix familière. Elle tourna le regard dans la direction d’où elle provenait.

- Ah, Anna est là.

La discrétion n’avait jamais été le fort de la princesse d’Arendelle, mais c’était aussi ce qui faisait son charme. Elle les rejoignit rapidement.

- Que tu es belle, ma sœur.

Soudain, l’entrée d’une femme sembla mettre en pause la musique, et Elsa ne put faire autrement que de regarder ce qui se passait. Ursula, c’était son nom, s’adressait aux souverains de la Forêt Enchantée.

- Quel manque de savoir-vivre, souffla-t-elle à l’attention de Merida et Anna.

Mais heureusement, la soirée reprit son cours jusqu’au moment où la fée verte annonça un petit concours. Un sourire espiègle naquit sur les lèvres de la reine d’Arendelle tandis qu’elle regardait tour à tour sa sœur et sa… son… amie.

- Et si nous participions ?

Sans attendre leurs réponses, elle les prit chacune par un bras et s’approcha de la table de Clochette pour les inscrire toutes les trois.

- Je vais préparer un chocolat chaud à la façon d’Arendelle, annonça-t-elle joyeusement. Cela me changera des préparations glacées, ajouta-t-elle avec un clin d’oeil à sa sœur.

Elles purent se rendre dans les cuisines indiquées pour vaquer à leurs préparations. Elle termina plus vites que les deux autres en profita pour regarder avec admiration ce qu’elles faisaient.
Puis, il fut temps d’aller déposer les créations sur la table. Il y avait tant de belles choses qu’il était difficile de faire un choix. Mais les votes étant ouverts à plusieurs, Elsa vota pour sa sœur et sa… son… amie.
Après encore quelques gorgées d’hydromel et autres boissons, elle prit la main de la reine de DunBroch.

- Mery, je voudrais te parler de quelque chose. Je… J’ai l’impression d’avoir tant à te dire et pourtant ne jamais réussir à aller jusqu’au fond de ma pensée.

Elle réalisa qu’Anna était toujours là et sourit à sa sœur.

- Anna, je crois que le prince Richard te cherchait tout à l’heure, non ?

C’était vrai, elle avait cru déceler son prénom sortir de la bouche du prince alors qu’elle passait près de lui pour rejoindre Merida.

Je n’avais pu m‘empêcher de rire avec joie en entendant Eric me dire qu’il réservait des danses aussi à Melody. L’Amour qui unissait mon mari et notre fille était si beau. Notre famille était merveilleuse, j’étais si heureuse !

- Melody sera toujours la seule femme dont je ne serai pas jalouse si tu passes plus de temps avec elle qu’avec moi.

Notre fille était aux anges de pouvoir assister à son premier bal. D’ailleurs, elle aussi portait un petit chapeau qui lui allait à ravir. Nous profitions des festivités quand ma tante fit son entrée… Je sentis que sa présence ne faisait pas plaisir du tout à mon mari. J’avais eu beau discuter avec elle et entendre ses souhaits de changements de point de vue à son égard, force était de constater que ce soir, elle ne faisait pas beaucoup d’effort. Je soupirai en silence. La présence de la sorcière des mers n’était pas inquiétante pour moi… En revanche, quand le Ténébreux fit à son tour son entrée, là, je sentis mon coeur manquer un battement. Aussitôt, j’attrapai le bras de ma fille qui me lança un regard plein d’incompréhension. Fort heureusement, pour nous du moins, Rumplestiltskin sembla s’intéresser davantage à Regina. Que lui disait-il ? Je n’en avais pas la moindre idée. Le coeur serré, j’entendis mon mari me faire comprendre qu’il allait lui parler. Je voulus protester mais j’étais figée, aucun son ne sortit de ma bouche, comme lorsque j’avais perdu ma voix. Je vis donc Eric y aller. Melody, la pauvre chérie, ne comprenait pas et dans toute son innocence, elle me demanda si elle pouvait aller jouer avec la petite Grace. En effet, la fille de Jefferson était un peu plus loin.

- Oui ma crevette, on y va…

Je l’accompagnai auprès de la fillette, gardant en ligne de mire mon mari et le Ténébreux. Je priais intérieurement que tout se passe bien, que Regina soit en mesure de protéger Eric…
Soudain, la fée verte proposa une sorte de concours culinaire. A la bonne heure ! Voilà qui me permettrait de la sortir de la salle de bal au moins quelques temps ! Et par chance, aussitôt qu’elle entendit cela, ma princesse eut envie de participer.

- Bien sûr mon étoile de mer, allons-y.

Nous nous faufilâmes en toute discrétion jusqu’à Clochette pour nous inscrire avant de filer aux cuisines. Ma fille voulut faire des chocolats en forme de poissons pour rappeler nos origines. Je trouvais l’idée intéressante et nous partîmes sur cela. Je devais reconnaître que ma fille s’en sortait beaucoup mieux que moi. Je songeai avec nostalgie à mon premier atelier cuisine avec Blanche-Neige, ou plutôt Mary-Margaret, qui avait été si patiente avec moi malgré que j’ai transformé sa cuisine en tas de farine géant.
Ursula était présente elle aussi, et pendant que Melody terminait la décoration de ses poissons, je m’approchai de ma tante.

- Vous savez faire une entrée remarquée… Dites… J’ai une question. Quel rapport avez-vous avec le Ténébreux ?

j’ignorai si je pouvais compter sur l’aide et le soutien de ma tante, mais elle désirait que je révise mon jugement sur elle. Je le voulais de tout coeur mais il nous fallait trouver un terrain d’entente.

- Mon mari est allé lui parler… A propos d’un contrat que j’ai passé voilà bien longtemps.

Ce disant, mon regard se posa sur ma fille quelques tables plus loin.

Nos créations furent terminées un peu trop vite à mon goût… Et enfin tout le monde put exposer la sienne. Il y avait des choses vraiment incroyables, et je vis le résultat de la création d’Ursula, c’était magnifique. Je décidai de voter pour elle tandis que Melody me demanda si elle pouvait voter pour elle-même, je lui dis que oui.

Je souris à ma femme quand elle me dit qu'elle ne sera jamais jalouse de notre fille. Et puis l'ambiance change d'un seul coup... Moi qui pensait passer une bonne soirée... Ursula arrive bientôt suivi par mon pire ennemi, l'homme qui veut me prendre ma fille. La panique me prend et je demande à Ariel de la mettre en sécurité. Il ne faut pas qu'il la voit... Il ne me la prendra pas sans passer sur mon corps... Il est aux côtés de Regina et mon ami. Je n'entends pas ce qui se dit mais je m'en fiche, je m'approche d'un pas décidé dans leur direction. Le visage n'exprimant rien. Je regrette de ne pas avoir mon épée avec moi... Je remarque que Regina se place entre le vieux crocodile et son fils ainsi que de son époux, Robin. Elle ne semble pas ravie...

Je n'écoute pas ce qui se passe autour de moi. Je suis concentré sur mon objectif. J'avance d'un pas qui se veut rassuré, je marche lentement mais j'ai envie de lui courir dessus pour lui faire ravaler sa magie. Lui faire bouffer ce pacte qu'il a un jour passé avec une jeune fille innocente, douce et naïve. Finalement j'arrive devant lui. Je regarde Regina en lui souriant puis Robin.

- Rumplestiltskin, je suis le Prince Eric. L'époux d'Ariel, la nièce d'Ursula. Vous avez passé un pacte il y a fort longtemps avec elle. Je veux qu'il soit annulé, détruit, supprimé. Vous n'aurez jamais ma fille. Et je ferais tout ce qu'il faut pour cela. Je suis prêt à tout pour protéger mon sang, ma vie.

J'ai envie de l'étriper, de le détruire. Il a abusé de ma femme, de sa pureté. Oui il est connu pour ce genre de pacte mais putain ! Ce type est juste un monstre sans cœur. Un être répugnant qui fait souffrir toute personne qui croise son chemin. Mais ce soir, il va enfin laisser ma femme et notre fille. C'est fini, nous n'aurons plus à la cacher. Ariel ne sera plus jamais séparée d'elle. J'en fais le serment. Et je ferais tout pour. Au besoin je passerai moi même un pacte avec lui même si je sais que je me ferai avoir. Je veux juste que les femmes de ma vie soient saines et sauves. Je ne le quitte pas des yeux, pour bien lui faire comprendre que je n'ai pas peur de lui. Même si dans le fond il me terrorise. Il a la vie de ma fille entre ses mains. Mais dans cette pièce je ne suis pas seul, il y a tous nos amis qui seront prêt à nous aider je n'en doute pas. En cet instant je serais même prêt à m'allier à Ursula, c'est pour dire.

Je me retiens de regarder derrière moi. Je ne veux pas lui faire comprendre que je suis venu avec ma famille. Je préfère qu'il pense que je suis venu seul. Pourvu qu'Ariel m'ait écouté et qu'elle soit allée se cacher avec notre princesse. Et surtout qu'elle n'assistera pas à ce qui va se passer... Car je n'ai aucune idée de l'issue de cette conversation.

Un serveur passa près des deux souveraines au moment où la blonde expliquait à la rousse la composition de son breuvage. Une fois les deux femmes avec un verre d’hydromel à la main, elles purent trinquer aux retrouvailles. A leurs retrouvailles.
Merida prit une gorgée de sa boisson et eut du mal à déglutir quand Elsa lui posa des questions sur les habitudes à la cour de DunBroch concernant les bals et autres festivités dansées. La jeune femme réfléchit quelques instants avant de répondre.

« Avec un père et trois frères ainsi que des seigneurs plus prompts à se battre qu’à danser, nous n’avons jamais organisé ce type de soirée dans le château de DunBroch. Nous étions et nous sommes plus adeptes de tournois avec des épreuves alliant agilité et force. Je ne suis pas du tout douée en danse, je n’y connais rien. » Elle passa sa main dans les cheveux complètement gênée par ce petit souci.

Etait-ce vraiment ce manque de compétence ou le fait qu’Elsa venait de mentionner leur fausse vie à New York qui la mettait mal à l’aise ? Allaient-elles enfin parler ensemble de ce qu’il s’était passé entre elles dans la mégalopole ?
Merida ouvrit la bouche pour essayer de poser la question qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs jours quand elle fut interrompue dans son élan par une autre rousse qui hélait sa sœur de l’autre bout de la salle. Anna. Elle arrivait toujours au mauvais moment.

Elsa salua sa sœur comme il fallait, l’archère se contenta de lui faire un signe de la tête pour lui dire bonjour. Elle se concentra à nouveau sur son verre. Ce fut à ce moment-là qu’une convive eut la bonne ou mauvaise idée de faire une entrée des plus remarquées à défaut d’être remarquable.
La Sorcière des Mers savait attirer les yeux et la lumière sur elle. Quelle façon peu courtoise de faire son arrivée encore plus si comme elle le disait, elle n’avait pas reçu d’invitation. Que faisait-elle là dans ce cas-là ?

L’intermède sonore d’Ursula enfin terminé, la soirée put reprendre et revenir à une bonne ambiance. L’organisatrice de la soirée, la Fée Clochette prit à son tour la parole pour annoncer la tenue d’un concours de cuisine avec pour ingrédient principal le chocolat.
Elsa regarda la jeune femme avec un sourire malicieux, l’attrapa par la main ainsi que sa sœur et les inscrivit toutes les trois audit concours. Merida, pas très à l’aise en cuisine, ne voulut pas décevoir son amie et accepta de tenter de faire un gâteau au chocolat en forme d’ourson. Vieux souvenir d’un sortilège.

Une fois leur création prête et déposée sur la table du concours, Merida alla placer son vote dans l’urne prévue à cet effet. Elle attrapa un autre verre d’hydromel et le siffla d’une traite. Elle voulait se donner du courage, il fallait croire qu’Elsa avait la même idée derrière la tête.
En effet, cette dernière prit les mains de la belle rousse et voulut lui parler. Elle avait du mal à mettre ses idées en ordre afin d’être claire dans ce qu’elle avait à lui dire. La reine de DunBroch, quant à elle, sentit une chaleur lui monter aux joues et son cœur battre la chamade.

Elsa tenait vraiment à lui parler et en tête-à-tête de surcroit car la reine d’Arendelle envoya gentiment sa sœur à un autre bout de la salle de bal. Merida regarda son amie, droit dans les yeux, sa main toujours dans la sienne.

« Oula, je ne t’ai jamais vu aussi sérieuse. Ça doit être important et grave ce que tu veux me dire. Que se passe-t-il ? » Merida prit une profonde inspiration avant d’ajouter. « Moi aussi, je voulais te parler de quelque chose, à toi en premier, je t’écoute. »

J’étais nerveux. On pouvait même croire que c’était la présence des gens qui me rendaient comme ça. C’était peut-être un peu vrai en fait. Je tentais de bien faire les choses pour ne pas faire honte à mes parents. Je voulais les rendre fièrs et je commençais à croire que j’avais plus l’âme d’un chevalier que d’un pirate. J’avais lu des histoires dernièrement. Des croisades et ce genre de choses. J’étais tellement absorbé dans mes lectures que je ne pensais plus vraiment à ma douleur. Je voulais augmenter mes pouvoirs et je devais reconnaître que de travailler avec l’énergie positive n’était pas facile. Puiser dans la douleur était tellement une chose facile à mon sens. Je devais réapprendre à agir en fait. Ma rencontre avec ma tante m’avait perturbé et je n’en avais parlé avec personne. Je comptais partir après le bal pour tenter de retrouver Raiponce. Penser à elle me donnait des frissons. Je ne me rendais cependant pas compte que mon empressement à vouloir voir Anna pouvait amener à une pensée différente.

- Sans l’ombre d’un doute papa. Anna est plutôt expressive.

Je la connaissais ma meilleure amie. Elle déplaçait des montagnes avec sa joie de vivre et sa bonne humeur. Notre escapade culinaire avait failli causer la mort des cuisinières d’ailleurs. J’avais fichu un beau bordel à ce niveau. Je faisais les gros yeux à ma mère alors qu’elle me disait que Anna était mariée. Mon père en rajoutait une nouvelle couche et je riais nerveusement.

- Quoi ?! Non ! Mais je … Pas du tout ! Je sais qu’elle est mariée !

J’allais ajouter qu’elle était simplement ma meilleure amie, mais Ursula se pointait tout comme un homme que l’on surnommait le Ténébreux. J’étais intrigué par ce dernier. Il faisait de la magie et j’avais un peu eu vent qu’il pouvait nous aider, mais que cela avait un prix. Je secouais la tête avant de m’éclipser. Clochette présentait ensuite le concours. J’avais osé participer suite à mes cours privés. Je réussissais d’ailleurs une seule recette : les brownies. J’étais nul avec les cookies. Je n’écoutais pas réellement ce que la fée disait car je me concentrais sur Anna. Je la voyais finalement et je me mettais à sourire. Ma sauveuse était présente ! J’arrivais donc derrière elle et je couvrais ses yeux avec mes grandes mains en rigolant.

- Qui est là ?!

Je me penchais et je posais un baiser sur sa tempe avant de lui parler dans l’oreille pour que personne d’autre qu’elle ne puisse entendre. J’avais une belle complicité avec cette dernière et j’espérais que les choses resteraient ainsi. Si je tombais sur son mari, je ferais en sorte qu’ils se retrouvent. Je n’étais peut-être pas si méchant que ça au final ? Ce n’était pas le moment de penser à ma remise en question personnelle de toute façon.

- J’ai vraiment besoin que tu me donnes un coup de main en urgence !

Comme d’habitude, je ne savais pas faire dans la discrétion. Comme d’habitude, je faisais toujours tout de façon impulsive. Mais ce soir, c’était ma sœur qui me surprit de ce côté-là. Elle voulut que nous participâmes à un concours culinaire. Mais revenons en arrière quelques instants.

Je venais de la rejoindre dans la salle de bal dans ma belle tenue préparée pour l’occasion. Elsa, quant à elle, était toujours sublime et avait un goût sûr en matière de robe. Une vraie reine. Bien sûr, elle m’avait fait un compliment sur ma tenue. La classe à l’état pur.
J’allais lui répondre quand le tonnerre se mit à gronder à l’extérieur et la musique se tut à l’intérieur du château. Je regardai l’origine de ces perturbations et je vis une femme avec une aura de magie se dégageant d’elle faire une entrée des plus déplacées et tenant des propos peu courtois.

Heureusement, la reine Regina ferma le clapet de cette malotrue mal éduquée et la soirée put reprendre. Une jolie jeune femme blonde prit la parole pour annoncer la suite des festivités. Et ce fut là que ma sœur me surprit par sa spontanéité.
Elle nous entraina mon guide de quelques heures et moi en direction de la table du concours pour marquer nos noms sur la liste. Bon l’ingrédient principal étant le chocolat, il était certain que nous allions gagner haut la main avec Elsa parce qu’on adorait le chocolat.

Ma grande sœur adorée comptait préparer un chocolat chaud comme nous avions l’habitude de le déguster dans notre château à Arendelle. De mon côté, je voulais rendre hommage à la famille d’adoption de mon tendre époux, je ferai donc des rochers au chocolat.
Il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour terminer nos créations, les mettre sur la table prévue à cet effet et voter pour le cuisinier de notre choix. Je fus très agréablement surprise de voir un brownie fait par mon cher ami Richard. Il avait donc mis en pratique les cours de cuisine que nous avions fait ensemble.

Il était où celui-là d’ailleurs ? Je ne l’avais pas encore vu depuis mon arrivée, serait-il en train de m’éviter ? Il fallait aussi que je me rendisse auprès des hôtes de la soirée afin de les remercier de l’invitation et de l’accueil très chaleureux qu’ils nous avaient réservé depuis notre retour dans la Forêt Enchantée.
Ce fut à ce moment-là qu’Elsa s’adressa de nouveau à moi en me disant que justement mon meilleur ami me cherchait. Je la regardai, puis la reine Merida et vis qu’elles voulaient vraiment être seules et que ma présence semblait les déranger.

« J’ai compris, je suis de trop par ici, je m’en vais donc retrouver le prince Richard puisqu’apparemment il me cherche. Il ne faudrait pas que je le fasse attendre, il est prince et ses parents sont les souverains de cette demeure. Ce serait mal poli de ma part. »

Je me dirigeai vers un autre endroit de la salle, ruminant la façon dont ma sœur venait de se débarrasser de moi. Oui, je commençais à être jalouse de Merida. A cause d’elle, je n’avais pas beaucoup vu ma grande sœur depuis nos retrouvailles. A cause d’elle, Elsa se remettait à me faire des cachotteries. Je n’aimais pas ça.
Je sentis d’un coup quelqu’un poser ses mains sur mes yeux, rigoler et me demander qui c’était. Je le reconnus à sa voix et le rire qui la ponctuait. J’aimais entendre ce rire, j’étais contente que mon ami eut enfin retrouver le sourire.

« Un vilain crapaud lanceur de farine ? » Je me mis à rire également.

Il me fit un baiser sur la tempe et me glissa quelques mots à l’oreille. Il avait besoin de moi et le ton de sa voix était redevenu grave. De quoi pouvait-il s’agir. Je le suivis dans un coin reculé de la salle, à l’abri des oreilles indiscrètes et le questionnai.

« Que se passe-t-il ? Tu as l’air sérieux d’un coup. C’est à cause de moi ? Tes parents t’embêtent parce qu’on est proche ? Raiponce est présente ce soir ? Dis-moi ce qu’il se passe ! Et si c’est quelque chose que j’ai fait, je veux réparer mon erreur. »

Tout ce qu'il y a à notre disposition ici semble un véritable délice ! Je ne connais aucun des mets proposé. Je goute donc un peu de tout. Pourquoi tout semble meilleur que jamais ce soir ? Même sur l'olympe je n'avais jamais autant apprécier un repas ! Je suis heureux de pouvoir bien manger. J'aime manger presque autant que boire du bon alcool ! Alors que je déguste mes plats en déambulant parmi la foule toujours soigneusement à l'opposé de ma fille, une personne m'écrase les pieds. Je voudrais pester contre elle et lui dire de faire attention où elle met ses pieds de ton sévère, mais la pauvre s'excuse avec tant de sympathie que je décide de passer l'éponge. "Ce n'est pas bien grave. J'ai connu bien pire sur mes pieds. Je me souviens encore du jour ou Héphaïstos a écraser mes deux pieds ! Je peux vous assurez qu'à coté de lui vos pieds sont de véritable plumes." Puis je ris. La jeune femme semble vouloir en dire d'avantage, mais c'est cet instant que choisi la fée verte pour prendre la parole et nous annoncer qu'un concours culinaire va avoir lieu ! Oh je vois que ma fille, ma petite fille et mon arrière petite fille vont participer au concours, puisque je les vois s'inscrire. Oh, j'ai tellement hâte de gouter à tout cela !

Apparemment la belle brune à coté de moi et son époux semblent avoir un faible pour le chocolat ! Comme je les comprends. Je n'avais jamais rien mangé d'aussi bon de toute ma vie ! "Oh comme je vous comprends. J'adore le chocolat. A vrai dire avant ce soir j'en avais jamais mangé de ma vie. Je connais bien des mets délicieux, mais le chocolat chaud à la cannelle m'est parfaitement inconnu. Vous auriez dû en faire en effet." Ben oui, j'aurais bien aimé y gouter moi ! D'ailleurs j'en ai très envie en cet instant. Le chocolat je connais. La cannelle non. Un plateau passe et je me console en prenant un des gâteaux à ma porté. Un vrai délice.

Ma chère amie Regina me réplique que tous les habitants de la Forêt Enchantée sont invités ce soir. Je n’ai rien reçu car je me trouvais jusqu’à présent dans le Royaume des 7 Mers. Donc, madame la bouffeuse de pommes considère que mon aide à Leones ne méritait pas une invitation pour ce bal.
Ça vous donne envie d’aider les gens ce genre de comportement. Et pourtant, j’envisage encore de partir vivre au milieu d’eux s’ils comptent repartir à Storybrooke un jour ou l’autre. Pourquoi ? Je crois que j’aime souffrir…

Je continue de ruminer dans mon coin. De toute façon, l’arrivée auprès du couple royal d’ennuis encore plus grands que mon invitation impromptue détourne l’attention de ma personne. Notre ami, le seul et unique Rumpel, est présent à cette soirée.
Je pense que plus d’une personne présente dans la salle doit trembler dans leur tenue d’apparat. Je suis sûre que beaucoup de genoux jouent des castagnettes à la vision du terrible crocodile. Rien que de penser à cette éventualité calme la colère toujours présente au fond de mon cœur.

Les festivités se poursuivent comme si on essayait de reprendre une vie normale. Une petite blondinette avec une voix énervante annonce à qui veut bien l’entendre qu’un concours de cuisine va avoir lieu et qu’il suffit de venir la voir pour s’y inscrire.
L’âme de compétitrice qui sommeille en moi ne peut pas résister à l’envie de montrer de quoi je suis capable. Je prends place et attaque la confection de coquillages fourrés au chocolat. Une petite spécialité que je faisais régulièrement quand je vivais à New-York et que mon antre et mon ancienne vie me manquaient.

Une fois mon plat mis en présentation, je place également mon vote dans l’urne prévue à cet effet. Cela me rappelle les votes que j’avais mis en place lors de la soirée caritative du Nouvel An à l’Aquarium. Le plus drôle restant la tête de Regina quand son nom en est sorti. Jouissif.
Je reprends un verre d’hydromel et prends le temps de scruter chaque personne présente lors de cette soirée. Un rictus d’énervement se dessine sur mon visage. Mon père, mon géniteur est là et pourtant il n’est pas venu me voir jusque-là. M’éviterait-il ?

Une seule façon de le savoir, lui demander. Une autre question me turlupine en allant le rejoindre. Comment se fait-il qu’il a été invité ce soir alors qu’il ne vit pas dans la Forêt Enchantée ? C’était pourtant bien la raison brandie par l’ex Méchante Reine à mon encontre !
J’ai de nouveau du mal à contrôler ma colère, le tonnerre se fait entendre à nouveau à l’extérieur du château. J’irai voir cette petite pimbêche de Regina plus tard afin d’avoir une véritable explication entre elle et moi. Pour le moment, mon père.

« Bonsoir, père. Serais-tu en train de m’éviter ? Tu sais que ce n’est pas comme cela que je vais te pardonner et que tu vas remonter dans mon estime. Sauf si cela ne te fait plus rien si ta fille reste en colère contre toi. »