La fête battait son plein, et ce malgré les personnes susceptibles de mettre à mal l’ambiance festive. Cela faisait si longtemps que le palais sombre de Regina n’avait pas autant respiré la vie et la joie. La dernière fois, il s'agissait du mariage royal unissant l'ancienne méchante reine et le roi des voleurs de Sherwood.
Tout un chacun profitait donc des festivités à sa façon, dansant, discutant, buvant ou mangeant, il y en avait pour tous les goûts pour tous les invités. Ils étaient loin de se douter que tout cela n’était qu’une accalmie et qu’en de telles circonstances, elle n’était pas appelée à perdurer.

Et voilà qu’au loin, ruisselant de sueur et à bout de souffle, un messager accourut jusqu’aux souverains occupés à danser, les arrêtant dès lors. Il leur délivra un message, funeste à en juger par l’expression qui prenait vie sur le visage de Regina, qui échangea un regard avec son mari.
Pour les plus proches en distance de Robin et Regina, ils ont pu entendre le message.

"- Les ogres, vos Majestés... les ogres ont attaqué un village... Et apparemment c'est déjà la deuxième fois... ça recommence..."

Chacun avait gardé en mémoire la guerre des ogres qui avait martelé longtemps le pays, des siècles durant, avant que la paix ne revienne enfin, comme par miracle. Cet événement historique était enseigné aux enfants des divers royaumes comme ayant mis à mal énormément de terres dans le royaume de la Forêt Enchantée. Il ne fallait pas que cela recommence...


CONSIGNES

– Le sujet restera ouvert une petite semaine, le temps pour vous de nous concocter une dernière réponse.

Bien que Regina n'ait appris à danser que pour son mariage avec Robin, puis qu'avant cela, il ne lui avait jamais été donné l'occasion de le faire, pas même pour son mariage avec le roi Leopold, à présent, elle appréciait cet instant de complicité avec son bel archer de mari devenu roi de la Forêt Enchantée par cette union qui avait eu lieu dans ce même château, dans cette même pièce voilà presque trois année. On aurait dit que ce fut dans une autre vie.
L'ancienne méchante reine n'eut pas le temps de répondre à la dernière question de Robin, puisiqin homme visiblement à bout de souffle arriva vers eux, en nage et prêt à leur délivrer un message la belle brune l'ecojra avec attention avant d'écarquiller légèrement les yeux face à cette nouvelle.

- ça recommence... murmura-t-elle. Monsieur, prenez le temps de vous reposer, de reprendre vos esprits. Restaurez-vous. Nous nous en chargeons.

Elle lui demanda quelques informations complémentaires comme l'emplacement du village attaqué, celui du premier également et le nombre approximatif d'ogres, puis se tourna vers Robin.

- Réunis tes compagnons. Il va falloir également réunir le conseil de guerre et agir.

Puis elle s'éclipsa pour faire parvenir à tout un chacun capable de se battre un message. Les ogres faisaient de nouveau des siennes après des décennies de tranquillité. Il ne fallait pas prendre la menace qu'ils représentaient à la légère et Regina était bien décidée à protéger son royaume. Le temps pour chacun de s'armer et ils partiraient.
En effet, il semblait qu'il leur était impossible d'organiser une réception sans qu'un drame ne survienne.

Il était clair que Richard n'avait même pas vu que j'étais à côté de lui sur ce balcon. Je ne m'en formalisai pas connaissant très bien mon ami. Il devait vraiment être perdu dans ses pensées et très loin de ce Palais Sombre pour ne pas m'avoir entendu.
Je m'imaginais à sa place à me poser des questions concernant Kristoff et je ne pus lui en vouloir davantage. Il avait sûrement besoin d'être seul avec ses souvenirs. Il était donc préférable pour moi de respecter sa volonté et retourner dans la salle de bal.

Je vis sur la table du concours que les créations étaient toujours exposées. Je ne pus résister à l'envie de goûter un de ces jolis petits poissons réalisés par Ariel et sa fille. Ils étaient délicieux. Je compris pourquoi ils avaient emporté tant de votes.
J'en repris deux ou trois et poursuivis ma dégustation en me promenant autour de la salle de bal. Tout le monde avait l'air de bien s'amuser. J'avais tellement hâte d'organiser des fêtes comme celle-là dans notre château à Arendelle... Les portes étaient restées fermées bien trop longtemps à mon goût.

Les portes s'ouvrirent et un homme en sueur s'approcha du couple royal. Il les interrompit pendant leur danse. Je vis le sourire s'effacer au fur et mesure de la conversation du visage de la Reine Regina. Il fallait croire que le messager n'était pas porteur de très bonnes nouvelles.
Je m'approchai doucement afin de savoir ce qui pouvait mettre la maîtresse des lieux dans cet état de stress. J'entendis peu de mots mais ceux que je captai me firent frissonner.

« Des ogres ? Des ogres ont attaqué des villages dans la Forêt Enchantée ! Mais pourquoi ? Où sont-ils maintenant ? Elsa ? ELSA !»

La Reine Regina sortit de la grande salle et je la suivis afin de partir à la recherche de ma soeur et la prévenir de cette nouvelle très inquiétante. Mais je ne la voyais nulle part. Où étaient-elles passées encore ?
Je n'aimais pas ça du tout. Ma grande soeur me cachait quelque chose et ce n'était vraiment pas le moment de ne pas se faire confiance.

Ariel n'a pas l'air de vouloir s'épandre sur le sujet de son pacte avec le Ténébreux. Peut-être n'a-t-elle pas encore assez confiance en moi pour le faire, ou pas assez désespérée pour tout me raconter. Je ne peux pas lui en vouloir.  
Elle a encore une telle mauvaise image de moi qu’avouer une aussi grande bêtise ne semble pas à l’ordre du jour. Je la laisse avec sa fille et retourne dans la salle de bal afin d’aller prendre un verre qu’importe la boisson pourvu que ça soit fort.

Je m’approche d’une des tables encore bien garnie de nourriture et attrape un verre afin de me servir en hydromel. Cette soirée est pleine de surprises. Mon père qui est là et qui ne fait rien pour se faire pardonner comme si être en froid avec sa fille ne lui faisait ni chaud ni froid.
J'ai gagné ex-aequo un concours de pâtisserie où je n’ai pas forcé mon talent car cela n’était pas nécessaire. Ma nièce voulait me parler d’une affaire personnelle malgré toute la crainte et le dégoût qu’elle a pour moi.

Je vide mon verre car je commence à m’ennuyer. Je m’en sers un deuxième, puis un troisième. A partir de quelle heure peut-on s’éclipser sans paraitre mal élevée ? Car l’envie de retourner dans mon antre devient de plus en plus grande que la soirée avance.
Je regarde autour de moi et tout ce que je vois me donne la nausée. Autant de mièvrerie dans une même pièce, beurk ! Je me demande encore pourquoi je veux aller vivre avec ces gens-là le jour où ils retourneront à Storybrooke.  

J'allais me lancer dans un houleux débat interne quand je vois entrer un homme en sueur. Enfin un peu d’animation dans cette soirée ! Il va voir le couple royal. Madame repentie et monsieur le roi des voleurs n’ont pas l’air d’apprécier ce que leur dit le messager.
Je les vois partir chacun de leur côté et le pauvre bougre ruisselant de transpiration se laisse tomber sur la chaise la plus proche de lui. Ma curiosité beaucoup plus que mon empathie me pousse à amener un verre d’eau au nouveau venu.

“Pauvre âme en détresse que voilà." lui dis-je "Quelle mouche a pu te piquer pour que tu arrives dans cet état-là ?”

Sa réponse me fait perdre mon sourire. Il m’annonce que des ogres ont attaqué plusieurs villages dans la Forêt. Comment ces créatures plus connues pour leur force physique et peu pour leur intelligence ont décidé d’attaquer de pauvres paysans ?
Je regarde dans la salle si quelqu’un pourrait être derrière tout cela. Mes yeux s’arrêtent sur le seul être vivant qui serait assez tordu pour manigancer tout cela : Rumplestiltskin. Mais avant d’accuser ouvertement n’importe lequel des invités présents ce soir, je dois mener mon enquête.

Je commence donc à me rendre dans la bibliothèque du château pour rafraîchir mes connaissances sur la première guerre contre les ogres. J'ai vécu un peu trop longtemps à New-York et certains événements sont devenus un peu flou dans ma mémoire.

Danser était tout sauf une activité que l’archer affectionnait. Cependant, il était prêt à quelques efforts, ne serait-ce que pour faire plaisir à son épouse. Il est vrai que Regina était resplendissante, l’évènement se passait bien, malgré quelques accrocs. Tout le monde semblait enclin à s’octroyer un peu de légèreté sans tenir compte des récents incidents. Robin, qui avait laissé son regard se perdre sur les quelques invités en présence, observa de loin, l’interlocutrice de Clochette. Jamais encore, il n’avait vu cette demoiselle. Curieux, il chercha à en savoir un peu plus auprès de Regina. Malheureusement pour le couple royal, d’autre priorité les attendait. En effet, les portes du château venaient de s’ouvrir en trombe, laissant paraître un messager à bout de souffle. L’homme mobilisa ses dernières ressources et remonta le long de l’allée pour enfin rejoindre Regina et Robin et leur délivrer le funeste message. L’archer serra aussitôt la mâchoire tâchant de ne point se montrer désagréable à l’encontre du messager. Ainsi, il invita à son tour l’homme à se reposer. Puis il reporta son attention sur sa reine qui, elle aussi, semblait préoccupée par cette nouvelle.

 — Une guerre, une de plus.  L’archer était consterné. Certes, il n’avait pas vécu le conflit contre les ogres, mais il pouvait se targuer d’avoir survécu à une guerre et ne connaissait que trop bien les conséquences qui en résultaient aussi bien du côté des vaincus que de celui des vainqueurs.

— Je vais m’appuyer sur Charming et tous ceux qui sont prêts à combattre.  Il laissa son regard trainer sur celui que l’on appelait encore monsieur Gold. La reine s’éclipsa aussitôt. Le temps leur faisant défaut, il n’y avait pas une seconde à perdre. D’autres, comme Anna, se mirent à suivre Regina. Cependant, Robin tenait à prendre la parole, car déjà la rumeur enflait dans la foule.

 — S’il vous plaît !  Il se racla la gorge, ce n’était pas le genre de nouvelle qu’il était prêt à faire entendre, mais avait-il le choix ? — Oui, comme vous l’avez entendu, l’on déplore plusieurs attaques d’ogres. Plusieurs villages ont été détruits. Nous ne devons pas perdre une seconde. C’est pourquoi je vous demande aux hommes en âge de se battre, de bien vouloir me suivre sans attendre !  Et ce sont sur ses mots que Robin ouvrit la marche, précédé par David Nolan et celles et ceux qui se sentaient prêts à combattre.

Ce bal aurait sans doute été parfait. Les choses auraient dû bien se passer. J'avais appris quelques pas de danse et mes parents m'avaient mis mal à l'aise comme tous les parents savent le faire. Amoureux d'Anna ... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. J'ai donc agi comme je savais le mieux le faire. Je me plaçais dans un coin et j'observais autour ce qui se disait et ce qui se passait. Silencieux avec mes états d'âme bien à moi. Concentré sur chaque parcelle de visage heureux en me disant qu'un jour j'accèderai peut-être à ce bonheur auquel les gens aspiraient tellement ici. Mélancolique comme je l'étais, un prince cherchant sa voie dans l'univers. Soudain, du mouvement et une voix forte qui s'élevait. De l'agitation importante alors que je m'avançais pour venir derrière mes parents en écoutant ce qui se disait. Un village attaqué ? C'était quoi encore cette histoire ? Nous ne pouvions jamais être tranquille.

Ma mère demandant à mon père de prendre les rennes. Je regardais légèrement le vide avant de m'approcher de ce dernier. Je n'allais le laisser aller se battre seul c'était hors de question. Une main que je posais sur l'épaule de mon paternel dans le plus grand des calmes, mais mon coeur débattait dans mon torse. Rien de pire que de penser d'avoir un répit pour finalement se retrouver en un claquement de doigt à prendre les armes. Je devais protéger ma famille même si je devais disparaître pour ça.

- Je t'accompagne papa ... Je ne te laisse pas aller te battre seul.

Charmant qui suivait directement mon père alors que je quittais avec eux après un baiser succinct sur la joue de ma mère. Oh mère poule comme elle l'était, j'allais l'entendre me faire des remarques à ce propos, mais pour l'instant l'heure n'était pas à rire. Nous devions protéger nos terres et les nôtres. Nos terres ... Je me sentais peut-être encore plus chez moi que je ne le pensais. Une appartenance qui se dessinait dans mon coeur et mon âme alors que nous allions prendre les armes pour aller voir ce qui se passait. Combien de personnes étaient mortes dans cette attaque ? Aucune idée, mais des choses sombres semblaient se dessiner au loin. Nous étions loin du pirate que j'étais. Ma quête identitaire allait encore attendre un peu.