La fée Clochette reprit des couleurs sous mon regard inquiet. Elle but à ma gourde autant qu'elle voulut. J'avais promis à la reine Regina de prendre soin de son amie et c'était ce que je tâchais de faire jusque-là.
La blondinette, bien qu'encore faible, insista pour se lever et se rendre jusqu'à sa carriole. Je restai à ses côtés, prête à intervenir et à la soutenir à la moindre faiblesse de sa part. Ses pas furent hésitant mais elle atteignit son but sans mon aide.

Elle reprit les rênes de sa carriole et se dirigea vers le deuxième village. Je ne pouvais pas rester en arrière sachant que j'avais fait une promesse et que je ne revenais jamais sur une parole donnée.
En plus, en l'accompagnant, j'allais pouvoir avoir des informations concernant la reine Merida et surtout, surtout sur où était maintenant ma soeur. Etait-elle toujours en vie ? Etait-elle blessée ? Etait-elle, elle-aussi, prisonnière des ogres ?

Mon inquiétude que j'avais réussi à mettre de côté le temps de prendre soin de la fée Clochette revint au grand galop dans mon esprit et mon coeur. Je voulais voir Elsa, je voulais serrer fort dans mes bras ma grande soeur.
Je grimpai donc sur mon chariot et suivis la carriole de la blondinette qui m'ouvrait le chemin. Nous arrivâmes assez rapidement dans le deuxième lieu ravagé par les monstrueux ogres. Encore une scène de désolation, bien plus impressionnante que la première...

Je regardai de tous les côtés et ne vis pas la chevelure blonde de mon Elsa. En fait, je ne voyais pas grand chose car c'était le chaos complet autour de moi. Je vis un ogre au sol sans sa tête. Cette vision me tira une grimace de dégoût.
Un peu plus loin, un amas de bois était entassé, reste de ce qui devait être une catapulte ou une autre arme de guerre en possession de nos ennemies. Je vis ensuite un corps allongé sur le sol près d'une maison.

"Reine Regina ! Non !"

Je courus dans sa direction mais fus arrêtée par de nombreux jets d'objets dans ma direction. Je reconnus le lanceur. C'était cet affreux ogre qui avait blessé Clochette et qui avait enlevé la reine Merida.
A cause de lui, je ne savais pas où était ma soeur. A cause de lui, Elsa était en danger et  inquiète pour son amie archère. A cause de lui et des siens, beaucoup d'innocents avaient péri ou avaient perdu tout leurs biens.

La colère grandit en moi. Une colère que je n'avais jamais ressenti jusque-là. J'avais envie de tout casser, d'achever chaque bête qui m'éloignait de ma soeur, j'avais envie de mettre fin à cette guerre qui n'avait aucun sens à mes yeux.
Je sortis mon épée de son fourreau et partis en direction de cet ogre qui représentait toute la colère que je pouvais ressentir depuis qu'on était arrivés dans le premier village. Je ne sus comment, mais je réussis à déséquilibrer mon adversaire qui tomba lourdement au sol. Je l'achevai en plantant ma lame dans sa poitrine, en plein dans le coeur.

"Ca, c'est pour ce que tu as fait à ces villageois. C'est pour ce que tu as fait à Clochette et à la reine Merida. C'est pour ma soeur !"

Une fois ce geste accompli, je retirai mon épée. A la vue du sang, je me mis à pleurer. Un flot de larmes ininterrompu sortit de mes yeux. Ma vue se brouilla et je préférai me cacher dans un recoin du village afin de lâcher toute cette tension qui était en moi.

Robin ne ménageait pas sa peine pour rattraper Elsa et ainsi lui apporter assistance. C’est donc légèrement essoufflé qu’il retrouva la reine des neiges.  « — Ne me remerciez pas, c’est normal. Il était impensable que je vous laisse y aller seule. » La réplique achevée, leur attention fut accaparée par l’écho d’une voix ô combien familière. Et en levant les yeux au ciel, l’archer constata que sa camarade était enfermée dans une cage d’infortune. À en juger par ses dires, sa place (bien que peu enviable) lui permettait de glaner de précieuses informations ; assez pour ne pas vouloir être libérée pour le moment.

« — Tu prends surtout beaucoup de risques Merida », lâcha-t-il à la suite de la reine d’Arendelle. Mais il connaissait assez bien la rouquine, pour savoir que sa décision était prise et qu’il n’avait d’autre solution que de s’y plier pour l’instant.

« — Si tu dis vrai, l’instigateur de tout ça, ne doit pas être loin. » Mais voilà qu’au loin, le vacarme se fit plus assourdissant ; preuve que l’ennemi attaquait encore. Robin songea à sa femme, plutôt malmenée. Mais elle était forte, il n’en doutait pas. Il reporta donc toute son attention sur Elsa qui à sa grande surprise, commençait à s’éloigner pour attaquer l’ogre (5) le plus valide.

« — Majesté ! » commença-t-il en posant ensuite son regard sur Merida. « — Aussi têtue l’une que l’autre. Il n’y a pas à dire, vous vous êtes bien trouvé. » L’attaque de la reine des neiges (qui se cachait à présent) avait affaibli l’adversaire, mais pas encore assez pour s’en débarrasser. Et alors que l’archer de Sherwood cherchait une solution pour achever l’adversaire, son cœur se contracta dans sa poitrine, lui faisant ployer le genou au sol. La douleur était si soudaine, qu’il comprit presque aussitôt de quoi il s’agissait. Regina était en grand danger. Dopé par l’adrénaline et fou d’inquiétude, Robin remarqua la présence de plusieurs tonneaux. Il ne mit pas longtemps à comprendre ce qui s’y trouvait à l’intérieur.

L’ogre (5) qui avait repris ses esprits s’approcha aussitôt, ce qui obligea Robin à s’activer pour pousser l’imposant tonneau et le faire rouler dans la direction de leur adversaire d’un jour. Par chance, il restait une flèche à Robin, la dernière. Il n’avait donc plus le droit à l’heure. Aussitôt, il banda son arc, prit une grande inspiration et visa le tonneau plein de poudre à canon. Ce dernier explosa aussitôt, provoquant un épais nuage de fumée et débarrassant le groupe d’un adversaire.

« — Je tacherai de les tenir éloignez de vous ! » lâcha-t-il aux deux femmes avant de s’en aller pour retrouver le groupe et plus encore, sa femme.



Ogre 1 : 10/10
Ogre 2 : 7/10
Ogre 3 : 10/10
Ogre 4 : 7/10
Ogre 5 : 10/10
Catapulte : 10/10

La bataille est acharnée et si le groupe venu aider les villageois parvient à tirer son épingle du jeu, puisqu'il ne reste que deux ogres en lice très amochés, il essuie quand même de lourdes blessures. Alors que les deux ogres commencent à devenir plus fous que jamais suite aux blessures qui leurs sont infligées et la perte de leurs camarades, quelque chose semble les stopper net. Ceux qui sont au plus proche de leur ligne où la reine Merida est prisonnière peuvent entendre une voix.

- Repliez-vous!

Les deux ogres partent en sens inverse sans demander leur reste, abandonnant derrière eux tout leur barda, les armes en mauvais état et la cage avec la reine de DunBroch a l'intérieur.
Ceux du groupe qui s'approchent peuvent alors découvrir parmi tout ce bric à brac une couverture de sous laquelle s'échappe la voix. Il s'agit d'un grand miroir de laquelle sort une voix masculine mystérieuse.

- Savourez votre victoire... Car vous n'avez gagné qu'une bataille !

Il ponctua alors sa phrase d'un rire machiavélique avant que le miroir ne se fissure, le rendant inutilisable.


Consigne :

- Il s'agit du dernier tour. Vous devez rapatrier les blessés au château, faire le point, parler de vos impressions... Etc.
- le sujet restera ouvert 10 jours pour vous permettre de conclure. Bien sûr, vous pourrez ouvrir d'autres rp entre vous découlant directement de ce sujet intrigue.
- il n'y a pas d'ordre de passage et vous pouvez poster plusieurs fois si vous le souhaitez.
- Merci d'avoir participé jusqu'au bout.

Tous se démenaient pour que la bataille ne tourne pas en leur défaveur. Mais il fallait bien reconnaître qu’affronter de tels ennemis, n’était pas chose facile, même pour celles et ceux qui pouvaient se prétendre aguerris au combat. Robin avait certes connu les affres de la guerre. Mais il était question d’un affrontement entre les hommes et des forces bien plus équilibrées, bien que la défaite soit à déplorer dans le camp de l'archer. Dès lors, le voleur de Sherwood s’était promis de ne plus jamais s'engager dans un conflit. Mais ça, c'était avant d'épouser une reine et les obligations qui vont avec.

Le champ de bataille était à nouveau d’actualité et les ennemis redoutables. Par chance (car elle subsiste) avec l’aide d’Elsa, l’archer était parvenu à retrouver Merida. Il se félicitait qu’elle aille bien et semblait moins convaincu par l’idée de la laisser ici pour qu’elle glane des informations. Malheureusement pour lui, la rouquine avait déjà pris sa décision. Elsa aussi avait pris la sienne en attaquant l’un des ogres à disposition, obligeant Robin à l’achever pour permettre aux deux jeunes femmes de demeurer hors de vue. Mais la douleur éprouvée dans sa poitrine obligea l’époux de Regina à revenir sur ses pas. Quelque chose était arrivé et il craignait le pire.

Les combats perduraient, mais le regard de Robin cherchait désespérément celui de Regina. — Regina !  répétait-il avant de finalement l’apercevoir et se précipiter sur elle. La jeune femme demeurait inconsciente et pourvue d’une entaille à la tête. — Mon amour ! Je suis là.  Il la serra contre lui, désemparé de la voir ainsi.  — J’ai besoin d’aide s’il vous plaît !  Et alors qu’il suppliait quiconque pourrait aider, Robin se rendit compte que l’ennemi se repliait. — Qu’est-ce qui se passe ?  Il regarda autour de lui, les ogres se repliaient, délaissant le champ de bataille pour regagner une destination inconnue tandis qu'au loin un rire machiavélique résonnait. Était-ce la fin ou le début d’un calvaire ?

Notre équipée prenait le dessus car les ogres tombaient les uns après les autres. De là où j'étais, j'observais tout en essayant discrètement d'apporter ma pierre à l'édifice, le cœur battant la chamade d'inquiétude pour mes deux rouquines. Mais soudain, étant au plus proche de leur quartier général, j'entendis une voix s'adresser aux ogres. Mérida avait bien entendu, il y avait bien quelqu'un qui leur donnait des ordres. Et les deux ogres restants,en piteux état au demeurant, se replièrent sur ordre de la voix. Je me tournai vers Robin qui soudain avait pris la fuite en arrière vers le groupe. Je compris au vu de son visage avant que je en le perde de vie qu'il était question de son épouse la reine Regina. Il était tout aussi inquiet que moi pour ma reine. La voix retentit de nouveau, se faisant plus forte pour s'adresser à notre groupe. J'en eus froid dans le dos, et c'était étonnant pour une personne comme moi qui ne craignais pas le froid. Il semblait que la guerre ne faisait que commencer et je m'inquiétais pour mon peuple.
Mais présentement, le plus important était Mery. Elle tait blessée et toujours enfermée dans cette cage dont j'avais discrètement gelé la porte pour lui permettre de sortir quand le moment serait venu. Le sogres avaient détalé sans demander leur reste, et moi, je m'étais précipitée vers la reine de mon cœur pour lui ouvrir et la serrer fort dans mes bras.

- Mery, mon amour, comment tu te sens ?

Je pris son magnifique visage dans mes mains pour la regarder dans les yeux avant de caressé ses cheveux. J'avais eu si peur mais à présent qu'elle était dans mes bras, j'étais rassurée. Les ennemis étaient loin et personne ne risquait de lui faire du mal à nouveau. Je tournai la tête vers le groupe pour m'assurer qu'Anna allait bien aussi. Je la vis bien portant au loin sur ses deux jambes. Des larmes de soulagement dévalèrent alors mes joues.

- Viens, rentrons.

Je fis apparaître un traîneau de glace sur lequel je déposai ma cape pour que Merida puisse s'asseoir dessus sans avoir froid, et l'aidai à s'installer. Puis, je traçai un chemin de glace sur le sol pour que el traîneau y glisse afin de rejoindre le groupe.

L'arrivée dans le deuxième village se fit sans encombre mais avec quelques vertiges pour la fée Clochette. Mais, elle voulait être courageuse comme l'avaient été tous les autres membres de la troupe. Elle ne voulait pas être un poids et voulait encore être utile.
En arrivant sur le lieu de la bataille, elle constat beaucoup plus de dégâts que dans le précédent village. Des ogres étaient déjà en train de gésir au sol. Les combats avaient dû être très violents. Rien que l'idée et l'odeur de l'atmosphère donnèrent le tournis à la jeune femme.

Un cri la sortit de sa torpeur. La princesse Anna venait de hurler le nom de Regina. Pourquoi ? Que se passait-il ? Où était son amie ? Etait-elle en danger elle-aussi ? La fée Verte regarda tout autour d'elle.
Elle vit la rouquine qui avait pris soin d'elle se ruer sur un des monstres, épée à la main. Ce dernier ne fit d'ailleurs pas long feu et se trouva à son tour étendu au sol, sans vie. Clochette souffla quelques instants, elle s'aperçut qu'elle avait regardé le combat pratiquement complètement en apnée.

Regina, son cerveau un peu meurtri la rappela à l'ordre. La blondinette se remit à la recherche de la reine. Elle avança prudemment car sa dernière cascade lui avait laissé plus de traces qu'elle ne l'aurait reconnu.
Ce fut à ce moment-là qu'elle aperçut Robin courant en direction d'une forme inerte sur le sol à quelques dizaines de mètres de sa position. Il s'agissait du corps de Regina qui avait l'air inconsciente. Son mari appela à l'aide ce qui donna un grand coup de fouet à la jeune femme qui courra vers le couple royal.

" Je suis là Regina. Je vais t'aider comme tu m'as aidé tout à l'heure. Reste avec nous, je t'en supplie."

Elle avait eu la présence d'esprit de prendre sa besace en descendant de sa carriole. Elle en sortit plusieurs baumes, onguents et infusions de sa composition. Elle appliqua de ci, de là ses mixtures afin de soigner les blessures qu'elle pouvait et qu'elle voyait.
Elle entendit Robin faire une réflexion sur les ogres qui avaient un comportement loin d'être normal en temps de guerre. Clochette se permit de jeter un oeil en direction de leurs adversaires et les vit s'en fuir par l'entrée du village la plus éloignée d'eux.

Regina se mit à gémir ce qui ramena l'attention de la jeune femme sur son amie étendue devant elle. Elle lui installa une petite couverture sous la tête afin de mieux l'installer. Ce fut alors qu'un rire mauvais et porteur de mauvaises nouvelles se fit entendre dans tous les environs.

"Qu'est-ce encore cette mauvaise blague ? Robin, dites-moi que c'est une mauvaise blague, que tout ceci n'est pas réel. Robin ?"

Une fois mon adversaire rendu borgne, je me cache à l'abri des regards afin de faire véritablement le point sur toutes mes blessures. Est-cela d'être dans le camp des "gentils" ? Se ramollir et se faire blesser à tort et à travers par n'importe qui ?
Je suis la Sorcière des Mers et avant mon petit tour dans le monde sans magie de New-York, rien que la rumeur de mon arrivée faisait trembler chaque créature quelque soit son intention.

Je veux qu'on me rende mon aura et ma vie d'avant ! Attendez que je mette la main sur les Charmant pour les faire enfin payer toutes mes souffrances ! Mais avant de me venger de ces soi-disant monsieur et madame parfaits, occupons nous de mon bras.
Il me faut de l'eau. Son contact est la source la plus rapide de guérison pour moi. Comme toute créature marine, elle me permet de me régénérer sans difficulté, elle me permet aussi de m'enlever toute douleur, physique comme morale.

La chance est enfin de mon côté car j'entends un cours d'eau ruisseler tout près de moi. Je descends en sa direction et y entre avec délectation. Je sens le bien-être que m'apporte le contact avec cet élément primaire.
Mes écorchures se ferment et la cicatrice disparaît. Les fractures dans mon bras se ressoudent sans aide aucune. La fatigue accumulée depuis le début de la bataille s'écoule hors de chacun de mes pores et la force la remplacer.

Je retourne sur le champ de bataille prête à venir à bout de ces ogres puants. Je regarde les deux camps. Deux ogres encore debout d'un côté, la blonde de fée enfin remise de son saut au-dessus de ce qui ressemble à Regina, quelques blessés par-ci, par-là.
Pas de Reine des Neiges ni de Reine rousse dans mon champ de vision, tant mieux. Elles me donnent de l'urticaire ces deux-là.Un bruit attira mon attention. Enfin, une voix... Une voix ordonnant aux ogres de se retirer du village, se terminant par un rire diabolique que Maléfique, Cruella ou moi pourrions envier.

"C'est bien ce que je pensais. Les ogres sont vraiment trop bêtes pour s'attaquer ainsi à des villages. Ils recevaient les ordres de quelqu'un de bien plus dangereux... Mais de qui ?"

Elsa gela la porte de sa prison suspendue. Merida ne voulut pas la casser dans la peur de réveiller les soupçons de ses geôliers et perdre l'avantage de sa situation d'espionne aussi précaire fut elle.
Plusieurs minutes passèrent avant qu'il ne se passât quelque chose autour d'elle. Des bruits, des paroles, du silence, des cris un peu lointain, encore le silence et de nouveau des paroles. Des ordres venant du dessous d'une bâche, encore des bruits.

La rouquine vit débarquer dans le camp les ogres rescapés de la bataille. Ils n'étaient plus que deux et en très mauvais état. Ils avaient l'air de fuir le lieu du combat, de fuir leur camp comme si les fouets de leur maître étaient à leurs trousses.
Ils avaient surtout dû recevoir la consigne de partir de là et de tout laisser sur place. Mauvaise idée, il leur suffirait de fouiller le camp pour avoir un maximum d'information sur le cerveau derrière ces attaques et cette guerre qu'ils étaient en train de livrer.

La voix se fit plus forte et s'adressa à tous les combattants qu'ils étaient. Le message était des plus clairs. Ce n'était que le début d'une guerre dont ils ne connaissaient ni les tenants ni les aboutissants. Le rire machiavélique qui l'acheva rendit folle de rage la rouquine dans sa cage.
Toutes les pensées des plus cohérentes au plus improbables s'enchaînèrent dans la tête de la Reine de DunBroch. DunBroch ! Son royaume, ses clans, son palais, ses frères, sa mère ! Il fallait à tout prix les prévenir de ce qu'il se tramait et qu'ils se tinrent prêts à toute éventualité.

Merida attrapa les barreaux de sa prison et les secoua comme si elle voulait se défaire de cette culpabilité qui était en train de prendre possession de son esprit. Comment avait-elle pu être aussi insouciante et ne pas penser plus souvent à la sécurité des siens ?
Ce fut à ce moment-là de sa réflexion que la femme de sa vie se montra et l'aida à se libérer au moins de sa cage physique. Elle s'enfonça malgré tout dans une cage moins visible par les autres.

"Oui, oui, ça va. Juste ma cheville qui me fait encore mal mais ça va aller." répondit-elle à la reine d'Arendelle qui s'enquérait de sa santé.

Elle était passablement irritée mais ne voulait surtout pas le faire payer à Elsa. Cette dernière n'y était pour rien et ne méritait surtout pas qu'elle passât sa colère sur elle. Elle regarda son visage avec tout l'amour dont elle était capable et lui rendit son étreinte.
Merida ne quitta pas la main de sa reine et se permit d'effacer délicatement les larmes qui coulaient sur les joues de sa bien-aimée. Elles avaient eu de quoi avoir très peur. Pour le moment, il fallait profiter du petit répit permis par la retraite désordonnée des ogres.

Elsa fit apparaître un traîneau fait en glace afin de leur permettre de rejoindre plus rapidement le reste de la troupe. Il était temps de faire le point sur la situation, de vérifier l'état des troupes et de s'organiser pour la suite.

"Oui, rentrons. Je n'aime pas ces lieux, ils me rappellent trop de mauvais souvenirs. J'ai hâte de retrouver mon palais et ma famille."

Je pleurai, je pleurai toutes les larmes de mon corps. Comme je savais que j'étais seule dans ce coin du village, je me laissai aller complètement à mon chagrin, à ma colère. Comment allions-nous pouvoir effacer les traces de ce mauvais moment ?
Mais pour le moment, il fallait en finir avec ces maudits ogres. Ils avaient fait assez de dégâts comme ça que ce fut aux pauvres villageois ou à ma soeur et mes amis. Ce fut alors que j'entendis des bruits venant de la place principale du village.

Je retournai voir sur place pour comprendre l'origine de tout ce boucan. Et ce que je vis me laissa particulièrement perplexe. Les ogres étaient en train de quitter en courant les lieux. Avaient-ils reçu l'ordre de battre en retraite ?
L'incompréhension qui avait commencé à grandir en moi s'accentua en entendant une voix grave et menaçante venir de je ne pouvais dire précisément d'où. Elle nous informa que cette bataille n'était que le début d'une guerre et qu'il n'était pas le temps pour nous de nous réjouir.

"ELSA ? Où es-tu ?" commençai-je à crier en regardant tout autour de moi.

Je ne voyais toujours aucune chevelure blonde dans mon champ de vision. Je commençai à me poser des tas de questions et à imaginer tous les scenari possibles. Où était-elle passée ? Etait-elle en vie et blessée dans un fossé ? Ou dans un état bien pire ?
L'inquiétude pris la place de l'incompréhension que je ressentais quelques minutes plus tôt. Pourquoi n'étais-je pas restée avec elle ? Pourquoi avait-elle décidé de partir sans moi ? Plusieurs minutes passèrent dans cet état. Et enfin, le soulagement.

"Elsa ! Te voilà ! Ca va ? Tu n'as rien ? Tu n'es pas blessée ?"

Je la voyais au loin sur un traîneau de glace - sûrement une de ses créations - se rapprochant du village, de moi. Des larmes se remirent à couler sur mes joues. Nous étions toutes les deux en vie et apparemment en un seul morceau.
Ces maudits ogres ne nous avaient pas eu. En tout cas pour cette fois, mais je ne pouvais effacer complètement de ma tête la voix sinistre et le rire encore plus sinistre que j'avais entendu tout à l'heure. Qu'allions-nous faire maintenant ?