Anne – Ariel – Killian – Regina – Emma – John – CJ – Cora – Neïlina - Billy - Calypso - Noa

Seuls mon égo et mon orgueil avaient été blesses. Une louve attachée… Bien sûr que je me sentais humiliée. Mais qu’importe, le plus important était que nous étions tous libres. Mon cou s’en remettrait bien et j’allais pouvoir retourner à mes activités favorites. Avant de reprendre le large, quelques adieux étaient de rigueur.

Je pris Anne dans mes bras, lui rendant tendrement son étreinte. Il était évident que nous avions un lien particulier. J’étais prête à parier que nous faisions parties de la même famille, de près ou de loin. Son inquiétude était touchante, mais il en fallait plus pour mettre une pirate hors d’état de nuire.

- Oui, oui. Je vais bien. Je suis libre, alors je vais bien. J’espère que tu vas bien aussi. Tu es une très bonne tireuse. Dis-je en souriant.

J’étais plutôt soulagée de la voir. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vue et je me demandais ce qu’elle était devenue. Maintenant, je savais qu’elle avait été emportée par la malédiction de la Méchante Reine. Et en entendant ses propos, je concluais qu’elle y était plutôt bien là-bas. Tellement bien qu’elle voulait que je la suive. Je fis un petit non de la tête, désolée.

- Pardonne-moi, ma sœur, mais je ne peux pas venir. Ma place est ici, sur les Sept Mers. Je dois prévenir un ami du danger qui guette, l’ayant moi-même mis en fâcheuse posture. Et j’ai cette étrange sensation d’avoir perdu quelque chose d’essentielle à ma vie… Je ne sais pas ce que c’est, mais je dois impérativement le retrouvée pour me sentir entière… Toi, rentre chez toi et sois heureuse là bas, c’est tout ce que je souhaite. Ne t’inquiète donc pas pour moi, je suis une pirate, je dois rester sur les océans. Et si je dois mourir sur les mers, j’en serais heureuse parce que je serais chez moi et que je mourais en faisant ce que j'aime. Mais avant que ça arrive, je suis persuadée que nos chemins se recroiseront.

Je la pris une dernière une fois dans mes bras avant de la laisser s’approcher du portail pour qu’elle puisse regagner son monde. J’étais persuadée que ma place était ici et nulle part ailleurs.
Mon regard se posait ensuite sur Jack, plus dur que le regard j’avais eu pour Anne de Winter.

- Toi, tu n’as rien compris… Tu n’as pas cessé d’exister à mes yeux parce que tu as voté pour un vulgaire poisson roux froussard. Mais tu as cessé d’exister quand tu m’as fait croire que tu étais mort. J’ai cru te voir pendu… Je suis allée te chercher quelques jours après m’être enfuie et j’ai appris que Frollo avait avancé la date de ta condamnation… J’ai cru voir ton cadavre suspendu à une corde… J’ai cru que j’avais avancé la date de ta mort, j’ai trainé ma culpabilité pour ton décès pendant près de trente ans, alors que tu avais trouvé une solution pour t’enfuir... Crachai-je. Je pris une grande inspiration. Quoi qu’il en soit, je te souhaite aussi de trouver le bonheur, où que tu ailles.

Sans un autre regard, je me dirigeais vers le requin géant qui était censé me ramener à mon navire, auprès des miens quand je remarquai la présence de Noa. J’avais presque oublié sa présence, alors que c’était en partie grâce à elle que j’allais pouvoir retourner sur le Revenge.

- J’ai rencontré la fée Bleue peu de temps avant la malédiction. Elle m’a dit pourquoi tu n’étais pas venue… Je te pardonne…

D’un simple signe de tête, je la saluai et continuais mon chemin. Avant de quitter tout ce beau monde, je laissais le choix à mon équipage : rester avec moi, ou partir avec ces étrangers. Si certains de mes matelots estimaient qu’ils pouvaient trouver leur bonheur à « Storybrooke » qu’ils y aillent, s’ils pensaient pouvoir prendre un nouveau départ là bas, qu’ils partent. Et si la princesse que j’avais recueillie sur mon navire pensait qu’elle pouvait retrouver son prince dans cet autre monde, qu’elle y tente sa chance. Je souhaitais à tous de trouver leur bonheur, que ça soit ici ou là-bas. Ils savaient qu’ils seraient les bienvenus  à bord s’ils souhaitaient un jour revenir.

Mes yeux se posèrent ensuite sur Killian. Lui aussi avait le choix, et je ne chercherais jamais à l’influencer. Certes, je préférerais qu’il reste ici, avec moi. Mais s’il estimait pouvoir tourner la page là bas, il pouvait y aller. Je lui adressais un sourire et m’installais sur le requin, attendant sa décision.

Je fus heureuse de le voir me rejoindre.

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Tout était fini.
Temporairement.
La Reine des Neiges était partie mais elle n’était pas anéantie. Elle avait juste battue en retraite.
J’observais l’échange d’Anne et de l’autre Anne. Puis ses paroles à Rackham.

Sans hésitation, je rejoignis ma sœur de cœur.
Ma place était ici. Aux commandes du Jolly Roger. Tout comme ma sœur de cœur, je ne forcerai pas mon équipage à me suivre. Malgré cela, quitter le navire qui était leur maison et les sept mers pour un endroit dont ils n’avaient jamais entendu parlé avec des êtres qu’ils n’avaient pratiquement pas fréquentés, hormis Ariel qui avait passé quelques jours parmi nous, et devenir des étrangers en un lieu inconnu, pour un futur plus encore incertain que celui qu’ils vivaient ici était terrifiant.

Je lançais un regard à Ariel et portait mon crochet à ma tempe pour lui faire un salut.

« Prends soin de toi jolie sirène. Et si tu as besoin, tu sais où me trouver. »

Mon regard glissa sans s’arrêter sur Regina, je n’avais pour elle que colère et mépris. Elle s’était jouée de moi pour que j’aille tuer sa mère.
Elle m’avait manipulé et promis monts et merveilles en échange de Milah. Comme la Reine des Neiges.

M’approchant de l’oreille d’Anne, je murmurai.

« Si Flint a réussi à passer, si la frontière entre la vie et la mort est désormais ébréchée, peut-être qu’il sera possible de communiquer avec William. Avec Milah. »

Et peut-être même sera-t-il possible de les ramener ?
Je n’osais formuler à voix haute cet espoir.

Le Requin eut un soubresaut et je m’accrochais à Anne. Mes yeux se posèrent sur Emma.
Je l’avais croisée pour la première fois dans un rêve. Nous avions combattu l’un contre l’autre dans le palais de Reine des Neiges et nous avions échangés quelques mots dans la forêt qui bordait Storybrooke. Si elle n’avait pas été là peut être aurais-je eu le temps de tuer le crocodile. Là, il était trop tard.
Je n’avais plus rien à lui dire. Je n’avais plus rien à faire avec elle. Elle n’avait à cœur que son rôle de shérif destiné à m’empêcher à obtenir justice. Hors de question.

Me penchant vers Anne, la main enlacées à sa taille, j’avançais.

« Il faut prévenir Long John Silver. »

Nous avions contre notre gré désigné le capitaine du Tristan comme cible principale à abattre.
Il fallait faire quelque chose.
Nous ne pouvions fermer les yeux et attendre que sa colère s’abatte sur lui alors qu’il n’avait rien demandé.

« Ensuite nous irons au refuge. »

Je sentais comme un appel pressant qui m’incitait à y retourner le plus tôt possible.
Une blessure dans mon coeur. Un manque qu'il me fallait assouvir.

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Je riais face à sa remarque ne frissonnant légèrement tout en hochant la tête pour lui signifier que j’allais bien.  

« Ça serait un comble pour une tueuse en série de ne pas savoir viser non ? »

Mon identité n’allait plus rester secrète très longtemps. Les membres de ce groupe et du précédent avaient vu la méduse en moi, ils ne tarderaient pas à découvrir ma seconde face et la précieuse histoire que je m’étais forgée ne sera plus rien. Je le savais. Ma vie allait changer, mais Regina ne me lâcherait pas et avec un peu de chance Romain non plus. Je voulais qu’Anne vienne avec moi. Je voulais qu’elle me suive et qu’enfin nous puissions découvrir pourquoi nos vies étaient liées. Pourquoi est-ce que j’avais l’impression que si elle était en danger, je ferais tout jusqu’à donner ma vie pour la sauver ? Je ressentais ça que pour Regina avant elle, et Regina avait été un mentor et un pilier pendant mon enfance et adolescence, Anne je ne l’avais vu qu’une fois. Et il avait suffi que j’entende parler de son arrestation pour ressentir le besoin de la sortir de là. Quand il s’agissait d’elle, je devenais irrationnelle. Aussi, quand elle refusa mon invitation je baissais les yeux. L’espace d’un instant je me tâtais à reste avec elle avant que la raison me revienne.

« Ne meurs pas sur les mers s’il te plait. »

Elle me prit une nouvelle fois dans ses bras et je sentais mon cœur de serrer, des larmes me brulant la rétine. Je n’allais pas pleurer ! Alors là non, déposant un baiser sur sa joue, je lui murmurais avant de la lâcher :

« Sois heureuse, je te retrouverais »

C’était plus que de simple parole, j’allais découvrir pourquoi cette femme me bouleverser autant et je la retrouverais. Nous nous lâchâmes et après un léger sourire je me dirigeais vers le portail avec la Méduse qui adorait ce petit moment de faiblesse qu’elle trouvait je cite : déplorable et humiliant à souhait. Avant de passer le portail je voyais crochet décider qu’il resterait avec elle et une part de moi fut rassurée. Il l’aimait ça en crevait les yeux. Après une grande inspiration je passais le portail.

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Je ne l’avais pas sentie venir la baignade froide. Au contact de l’eau, j’avais retrouvé ma queue de sirène mais le froid était tellement intense que je m’étais raidie sur place et j’avais commencée à couler, n’étant pas capable de nager, il faisait beaucoup trop froid. J’avais le trident de mon père dans les mains mais il ne me servait à rien. Par chance, le requin qu’avait invoqué Noa et Jack était passé à mes côtés et je m’étais accroché à son aileron pour pouvoir remonter à la surface. Une fois sur le sol froid, je m’étais hissée sur le sol et j’avais frappé ma nageoire sur la glace avant de retrouver mes deux jambes.

Encore refroidie, j’eu du mal à me relever et grâce à Regina, je pu facilement me réchauffer. Cette dernière me demanda si je pouvais rouvrir un portail pour pouvoir les ramener à Storybrooke. Je lui fis un signe positif de la tête et m’accroupie au bord de l’eau avant de poser ma main sur les flots et qu’un portail ne s’ouvre. Alors que certains traversaient le portail pour rentrer à Storybrooke, je vins à m’approcher de Killian après que ce dernier m’ait dit que si j’avais besoin, je savais où le trouver. Avant qu’il ne parte, je vins à sa rencontre, toujours munie du trident de mon père.

« Je ne compte pas rentrer à Storybrooke. En tout cas, pas maintenant. Je vais avoir besoin de toi. Crois tu que tu peux naviguer jusqu’à mon royaume ? Je suis encore refroidie par ma baignade dans les eaux d’Ingrid, je ne vais pas être capable de nager jusqu’à Atlantica. Et puis, je dois impérativement retourner dans mon royaume, j’ai peur qu’Ingrid puisse s’en prendre au peuple des sirènes. »

Le portail se referma sur les derniers qui était rentré à Storybrooke tandis que je restais aux côtés de Killian, je savais qu’il ne refuserait pas de m’aider. Comme au bon vieux temps.

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