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Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Tristan Delcambre qui nous a rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par sa fiche de présentation pour luicsouhaiter la bienvenue, ou sur sa fiche de liens.
Le retour de Carrie
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J'espère que ce n'est pas trop grave tout ce qui se passe. Je profite que papa et maman s'éloignent pour prendre une dernière part de gâteau. Après, promis j'arrête, maman a raison sinon je vais être malade. Je crois que c'est la première fois que je fais un rêve comme ça. D'habitude je ne m'en souviens pas où il est joyeux. Je suis avec papa et maman on court sur la plage, on se transforme en loup, on se fait des câlins. Mais pas cette fois c'est bizarre. Moi aussi je veux savoir qui était ce vieux monsieur et cet endroit. C'était très joli et ça ne ressemblait pas du tout à la l'île où on vit. Rien que pour ça je voudrais y aller. Et puis je veux rencontre d'autres gens et peut-être même d'autres enfants Dans mon rêve il n'y avait personne mais je suis sur qu'en vraie il y a plein de monde dans cette ville. En plus maman m'a déjà parlé de plein de gens qui je veux voir. Apparemment j'ai déjà un parrain et plein de tantes, je suis sûr qu'ils sont tous très gentil. Peut-être qu'ils ont des enfants eux aussi.
Je finis ma part de gâteau mais papa et maman ne sont toujours pas revenu. Je me tourne vers Eyris.
-Qu'est ce qu'on pourrait faire après quand ils vont revenir ? Aller dans la forêt, sur la plage? Je m'avance vers la l'ouverture de la maison qui sonne sur la plage. -J'aimerai bien que papa et maman m'emmènent loin, très loin après la mer. Je suis sur qu'il y a beaucoup de choses à voir. Je veux voir d'autres personnes. Mais toi aussi je t'aime Eyris mais je veux voir d'autres choses. Je veux partir à l'aventure comme papa et maman. Etre une vraie pirate. Dis-je en riant !!
Anne voulait rester auprès de Pearl. Soit. C’était ici qu’elle serait le plus en sécurité. Caressant son visage du dos de mes doigts j’approuvais.
« Tu as raison. Vous serez bien ici. »
En sécurité. Je partirai seul et je ferai ce qui doit être fait. Avec un doux sourire, j’éludais.
« Toute magie a un prix. Ne t’inquiète pas. Je sais ce que je fais. »
Je ne mentais pas. S’il fallait que je me sacrifie pour leur survie alors qu’il en soit ainsi. S’il fallait que je lui donne mon âme, je le ferai. Je ne faillirai pas et en échange Pearl serait protégée. A l’extérieur, le rire cristallin de notre fille nous parvint.
« Le Jolly Roger ne sera pas réparé avant quelques jours. D’ici là profitons en tous les trois. »
C’était peut-être la dernière fois que nous étions réunis. Je ne voulais pas gâcher ces moments heureux. Nous devions nous construire de nouveaux merveilleux souvenirs pour pouvoir continuer à avancer malgré les difficultés. Au cas où je ne revienne pas. Avec un baiser sur ses lèvres, je l’encourageais.
« Allons courir dans les bois, chasser, nager. Oublies ce qui s’est passé et fais-moi confiance. »
Oui. Il fallait oublier ce qui s’était passé, les ombres que cela faisait planer sur Pearl, sur nous, ne pas penser non plus au futur.
Avec douceur je l’embrassais de nouveau puis la serrais dans mes bras. Mon visage enfoui dans sa chevelure. Je voulais me souvenir à tout jamais de son odeur, de sa présence. Qui sait où je me trouverai d’ici quelques jours. Je serais esclave, corps et âme de cette sorcière durant une semaine. Y survivrais-je ? Me reculant pour fixer dans mon esprit la beauté de ce visage tant aimé, un fin sourire étira mes lèvres.
Pour elle, pour Pearl, cela en valait largement le prix.
Une pièce, une chambre, une maison, une demeure, un village, un royaume, une île… Qu’importe la taille d’une prison, ça restait une prison. Serais-je bien ici ? Je n’en étais pas certaine. J’aimais cet endroit, mais penser que j’étais obligée de rester ici me donnait l’impression de suffoquer. Mais pour la sécurité de Pearl, j’étais prête à renoncer à tout ce pourquoi je m’étais battue. Et ça ne serait sûrement que temporaire. Nous finirions par partir, par naviguer ensemble. Nous serions libres. Je me contentais de sourire à Killian… Mais en le voyant éluder ma question, je me rembrunis quelque peu.
- Tu sais ce que tu fais… Mais n’oublie pas que tu as promis de ne jamais m’abandonner… N’oublie pas que Pearl t’aime, que moi aussi… Et que nous avons besoin de toi à nos côtés.
Il avait promis de faire attention à lui. Il avait dit que je trouverais toujours un refuge auprès de lui… Je n’oubliais pas. Il devait tenir ses promesses. Je m’étais jurée de ne jamais être indépendante de personne. Je m’étais fourvoyée. J’étais à la merci de Killian… Et j’avais cruellement besoin de lui. Je ne supporterais pas de le perdre. Malgré ses noires pensées, je parvins à lui faire un sourire.
- James naviguera avec toi… Il te portera toute l’aide nécessaire. De toute façon, je doute que l’équipage du Revenge accepte de vivre une vie tranquille de boucanier ici… Il t’aidera… Je resterai avec Pearl ici. Mais tu vas devoir te rappeler de notre fille pour aller voir ta sorcière…
Sinon, il quitterait l’île, et ne saurait même pas pourquoi il partait. Pourquoi, pour une fois, je ne partais pas avec lui. Je lui rendis tendrement son baiser et écoutais ses paroles.
- Je te fais confiance, mais j’ai peur pour toi.
Profiter du moment présent ? En serais-je seulement capable ? Faire semblant oui, je saurais faire. Etre sincèrement heureuse alors que je savais que ma famille courait un danger, ça, ce n’était pas possible. Mais je ferais au mieux. Je pris silencieusement la main de Killian et retournais auprès de Pearl. Elle était toujours avec Eyris et était plutôt joyeuse.
- Tu as l’air en pleine forme mon cœur. Je la pris dans mes bras et lui embrassai les joues. Sais-tu à quel point je t’aime ? Papa aimerait aller courir, chasser et nager, qu’en penses-tu ? Demandai-je avec un sourire.
Pearl et Killian étaient mon bonheur. Je savais que j’étais capable de tout pour eux.
Toujours à l'entrée de la maison, j'attends le retour de papa et maman. Ils sont toujours en train de discuter derrière la maison. Ça doit être assez important pour que ça prenne autant de temps. Je continue de regarder la mer qui s'étend devant. On ne voit même pas où elle se termine. Je n'ai plus faim et j'ai envie de jouer mais je veux que papa et maman reviennent. Je retourne à l'intérieur avec Eyris. Je m'allonge par terre dans la position de l'étoile et je commence à compter les rayons du soleil qui traverse le toit. Mais très vite ça m'ennuie encore plus alors je me relève et je commence à faire le tour des pièces, je m'assoie, je me relève, je coiffe mes cheveux avec mes doigts, je tire sur ma robe. Maman a dit que je devais être sage. Je suis sage mais je m'ennuie. Soudain j'entends des bruits de pas qui se rapprochent de la maison. Je cours vers la porte pour accueillir papa et maman, comme si ça faisait des années qu'ils étaient partis.
PAPA MAMAN !! m'exclamais-je heureuse de leur retour. Maman me prend tout de suite dans ses bras et je me colle contre elle pour lui faire un gros câlin! Elle, elle me fait plein de bisous sur les joues, ça me chatouille et je ris. Moi aussi je t'aime maman !
Maman me dit que papa veut aller courir et faire plein de choses marrantes ! Bien sur que moi aussi j'ai envie. Je ne veux pas rester toute la journée dans la maison. J'attends que maman me pose au sol pour courir en dehors.
-Aller papa on y va !!! Je te mets au défi de me rattraper dans la forêt, je suis sûre que je vais plus vite que toi ! Aller vite maman transformes-toi sinon papa va gagner la course !!! je crie presque tellement je suis excitée par cette idée merveilleuse !! Je cours déjà partout avant même d'être en louveteau.
Bien sûr que je sais ce que je fais. Bien sûr j’ai promis de ne pas l’abandonner, de ne pas les abandonner et je les aime tout autant qu’elles m’aiment mais justement, je ne peux faire autrement. Si le prix à payer est élevé, je ne vois pas d'autre solution.
Avec une grimace, je lui fais un clin d’œil.
« Un chaperon ? Soit. »
Il ne sera pas un problème pour moi. Il restera sur le navire. Aux fers si nécessaire. J’irai seul voir la sorcière. C’est sa demande. C’est le marché. Il sera respecté pour avoir le talisman.
« Tu sais tu n’as rien à craindre, elle est loin d’avoir ton charme. »
Je préfère ne plus penser à elle momentanément. « Pour me rappeler de Pearl, je vais te demander de m’écrire une lettre. S’agissant de ton écriture je ne douterai pas de tes mots et ainsi je pourrai faire ce qui doit être fait et je reviendrai aussi vite que possible. Ce n’est qu’une question de trois semaines. »
Avec un baiser j’essayais de faire taire ses peurs puis nous rejoignîmes notre fille. Celle-ci était impatiente de jouer, moi aussi.
« Je vais chercher ce qu’il faut. »
Je ne pouvais me transformer sans biscuit. Mais dans la petite maison, j’en avais une réserve. Rapidement je les laissais toutes les deux et revins sous forme de loup, prêt à les poursuivre.
Dire que la fin de la journée ne fut que du bonheur serait mentir. L’ombre de l’inquiétude ne nous quitta pas, ni Anne, ni moi. Néanmoins, pour le bien être de Pearl nous sauvegardions les apparences et je pris même un peu de plaisir. J’espérai qu’il en était de même pour elle. Comment ne pas craquer devant le rire et la joie de vivre de notre enfant ? Trois gâteaux plus tard, le soleil se couchait et allongés sous le ciel étoilé, nous évoquions les bons souvenirs et faisions des projets sur un avenir que nous souhaitions merveilleux.
Qu’importait la situation, Killian essayait toujours de me faire sourire, de faire en sorte que j’oublie mes craintes et mes peurs. Ce n’était pas un chaperon que je lui proposais, mais bien une aide. Je savais que James ferait du mieux qu’il pourrait pour le soutenir dans son entreprise. Il était quelqu’un de bien, un bon marin qui s’était montré d’une fidélité exemplaire depuis que j’avais pris la tête du Revenge. Quant aux charmes de la sorcière, je ne me faisais nullement du souci… De toute façon, le pirate au crochet était libre de faire ce que bon lui semblait. Nous n’étions pas ensemble. Enfin pas vraiment. Du moins, c’était plus compliqué que cela. Alors s’il se laissait charmer par une demoiselle, libre à lui… Il était aussi libre qu’un oiseau, tant qu’il tenait ses promesses.
- D’accord… Je t’écrirais la lettre avant ton départ. Si au bout de trois semaines, tu n’es pas revenu, je viendrais te chercher. Si je dois aller te chercher en enfers, j’irai...
Il était prévenu. Je ferais tout pour qu’il revienne auprès de sa fille. Auprès de moi. Dans l’immédiat, il était présent à nos côté, alors il avait raison : nous devions en profiter. Nous retournâmes auprès de Pearl qui était ravie à l’idée de pouvoir s’amuser sous forme de louve. Changeant d’apparence avec elle, nous attendîmes le retour de Killian. Le cœur de la louve était plus léger. Elle profitait davantage du moment présent, et ça me fit du bien.
Nous passâmes trois heures à nous amuser, et le soir nous avions décidé d’aller regarder les étoiles en discutant du passé, du présent et du futur… Allongée contre moi, je serrais Pearl dans mes bras, embrassant régulièrement son front.
Je regarde maman prête à ma me transformer avec elle ! Je ne n'arrive pas encore à me changer toute seule alors il faut que maman le fasse vite si on veut y arriver avant papa. Lui aussi a besoin de gâteau pour se transformer. Il n'y a que maman qui y arrive toute seule. Pendant que papa est allé chercher ses gâteaux je me change en petit louveteau. Trop heureuse d'être de nouveau en petit loup que je cours et saute partout tout autour de maman et je me roule par terre pour me gratte le dos. C'est à ce moment que papa apparaît de nouveau. Je me souviens du défi que je viens de lui lancer et j'ai bien l'intention de gagner. Je m'assure qu'ils me regardent tous les deux et je pars comme une flèche dans la forêt. Je cours à travers les arbres, je saute par-dessus les troncs au sol, j'évite les haies et les grosses flaques. Je suis tellement contente de pouvoir courir avec papa et maman. On le fait pas aussi souvent que je voudrai. Mais ce jour-là, nous avons quand même couru pendant ce qui me semble des heures et je suis sûre d'avoir battu papa à la course, j'en suis toute contente!
Après notre grande course, nous nous sommes arrêté sur la plage pour pouvoir regarder les étoiles. Tous les trois nous sommes redevenus humains et je me suis placée entre papa et maman. Je suis entrelacée dans leurs bras. Les étoiles sont très jolies cette nuit, le ciel est sans nuages alors on peut toutes les voir ! C'est là que maman me serre dans ses bras et vient me faire un bisou sur le front et elle me pose une question. Qu'est-ce que j'aimerai faire ? Je réfléchie un petit instant.
-Je veux … Je veux quitter l'île pour voyager, oui voila je veux voyager !!
Elle aurait voulu voyager, et lui aurait voulu rester…
Trois semaines s’étaient écoulées depuis cette nuit étoilée. Le Jolly Roger pointait, en cette fin de journée, son nez à l’horizon du Refuge. Un faucon dressé avait été envoyé à la rencontre d’Anne pour la prévenir. Le message était écrit de la main de James. Quelques mots graves et inquiétants : « Il est sauf mais il vaut mieux que vous veniez seule. » S’il avait indiqué cette dernière précision cela mettait en évidence qu’il avait dû lire la lettre qu’Anne avait écrite à Killian. S’il avait pu lire cette lettre c’est que la situation l’avait exigée. Sur le lit de sa cabine, le Capitaine Crochet gisait, amaigri, méconnaissable, inconscient et attaché. Sur la table un mot griffonné d’une écriture tremblante et mal assurée près d'un pendentif doté d'une pierre d'un bleu irréel. « Anne. Je suis désolé. Je n’ai pas été assez fort. Je vous demande pardon. »
Délirant, Killian Jones, des gouttes de sueurs sur le front, tirait sur ses liens sans le réaliser. Coudes et chevilles entravée aux pieds du lit, malgré son inconscience, il se tordait sur les draps froissés. La fièvre ne l’avait pas quitté depuis une semaine. Ses plaies se refermaient mal et certaines étaient infectées. Pourtant son équipage avait pris soin de lui. Ils avaient hissé le corps inanimé après que la sorcière l’ait renvoyé. Selon les consignes données avant son départ, ils avaient libéré James de ses fers et reprit le chemin du refuge en priant pour que leur capitaine reprenne conscience, mais pas une seconde durant les deux premiers jours il n’avait rouvert les yeux, torturé par un sommeil agité qui les avaient contraints à l’immobiliser pour ne pas qu’il se blesse. Le seul moment où il avait semblé redevenir lui-même fut l’instant où il avait griffonné sur un papier un mot destiné à Anne avant de ressombrer dans les limbes de son cauchemar.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Killian Jones le Lun 17 Déc - 11:29, édité 1 fois
Il avait dit trois semaines, je lui en donnais quatre en cas d’imprévus. On ne pouvait pas savoir s’il ne rencontrerait pas une tempête ou autre chose. Alors, je lui laissais quatre semaines. Si au bout d’un mois, il ne revenait pas, j’irais le chercher et je le ramènerais auprès de Pearl.
En attendant, je m’efforçais de prendre soin de notre fille, de lui cacher toute mon inquiétude. J’avais également entrepris de longues négociations avec Eyris pour ne plus oublier mon louveteau, pouvoir partir et revenir en me rappelant de ma petite princesse. En l'absence de Killian, je ne savais pas qui de moi ou de Pearl prenait le plus soin de l'autre. Pearl me faisait sourire, me faisait oublier mes peines et mes chagrins. Sa joie de vivre était contagieuse et l’avoir avec moi me rassurait. Il ne lui arriverait jamais rien, je me battrais corps et âme pour elle. Je ferais tout pour son bonheur, et pour qu’elle soit pleinement heureuse. Pour l'être, elle avait besoin de son père et d’être libre. Elle avait énormément grandi, et je supposais qu’elle pourrait très bientôt nous suivre en mer. De toute façon, je n’avais plus le cœur à la laisser ici.
Trois semaines s’étaient déjà écoulées. Je comptais les jours... A partir du lendemain, il ne resterait plus que six jours à Killian pour pointer le bout de son nez avant que je n’aille le chercher. Le soleil commençait à se coucher et je dînais avec ma tendre enfant.
- Comment trouves-tu ton gâteau au chocolat, mon cœur ? Demandai-je en souriant.
J’avais repris le rythme d’une vie plutôt normale… Je n’avais pas repris la mer, je m’occupais de ma demeure et de Pearl, invitant de temps à autres Eyris. Le son d’un bruissement d’aile attira mon attention. Je tournais la tête et vis un faucon à la fenêtre.
- Ne bouge pas ma chérie, finis ton dessert.
Je vins à la rencontre de l’oiseau en prenant un morceau de viande de mon assiette. En échange de son petit mot, je lui offrais une petite friandise. Dépliant le papier, ma gorge se noua en reconnaissant l’écriture de James. J’aurais préféré voir la plume de Killian et les mots écrits n’avaient rien de rassurant. Froissant la feuille, je la fourrais au fond de ma poche et retournais à table.
- Il faudra aller se coucher tôt ce soir, d’accord ? Nous avons beaucoup couru aujourd’hui, et nous avons besoin de nous reposer. Dis-je avec un petit sourire.
Le repas terminé, je l’envoyais se changer. Pendant sa courte absence, je préparais un sac avec quelques herbes médicinales et des fioles de salive de loup. Au retour de Pearl, nous allâmes au lit et je lui racontai quelques histoires jusqu’à ce qu’elle sombre dans le sommeil. Une fois assurée qu’elle fut profondément endormie, je sortis de la chambre pour appeler Eyris afin qu’elle puisse veiller sur elle. J’avais fait le choix de cacher le retour de son père pour ne pas l’inquiéter, peut-être était-ce une erreur, mais je ne voulais pas lui faire peur. Elle reverrait Killian quand ça serait possible, en attendant, il était préférable qu’elle reste dans l’ignorance. Je laissais alors mon trésor avec l’esprit de la forêt pour la nuit.
Me changeant en louve, je pris le sac dans ma gueule. Arrivée sur la plage, je repris forme humaine pour prendre la barque et m’approcher du Jolly Roger. A bord, il y avait une drôle d’ambiance. Si James m’accueillit plutôt chaleureusement, le véritable équipage de Killian me regardait d’un air accusateur. S’il avait entrepris cette aventure, c’était à cause de moi, pour notre enfant. Malgré tout, les matelots me montrèrent toujours autant de respect qu’à l’accoutumé.
- Mariette, voulez-vous bien venir avec moi ? S’il vous plait. James, pouvons nous mettre le navire ailleurs ? Pour que Pearl ne le voit pas ? Je ne veux pas qu’elle s’inquiète… Merci…
J’entrais doucement dans la cabine de Killian. Le voir dans un tel état me fendit le cœur… Qu’avait-il donc fait ? Je m’approchais doucement de sa couche pour mieux le voir. Mes doigts glissèrent doucement sur sa joue creusée. Sa peau était chaude. Trop chaude. Il sentait la sueur et certaines plaies sur son corps dégageaient une affreuse odeur. Je me tournais vers la cuisinière et médecin de bord.
- Aidez moi à nettoyer de nouveau ses plaies. S’il vous plait.
Ils avaient sûrement fait le nécessaire précédemment, mais je voulais recommencer. Le plus délicatement possible, je m’attaquais à ses blessures les plus profondes et les plus infectées. Lorsque les plaies furent le plus propres possible. Je fis sortir Mariette pour soigner le capitaine du navire. Sortant les fioles de salive de mon sac, j’en appliquais doucement sur la peau de mon amant tout en lui parlant.
- Si tu ne te réveilles pas… Je t’assure que je tiendrais parole, j’irais te chercher en enfer par la peau des fesses… Pearl t’attend… je t’attends. Elle rêve de voyager avec nous et je t’avoue que je rêve également de naviguer avec vous deux… Pour ce faire, je me plierai à toutes tes exigences, tu sais ? Si tu nous veux sur le Jolly Roger, je resterais sur ton navire et laisserais les commandes à James. Il ferait un bon capitaine. Si tu veux que le Revenge et le Jolly[/i] voguent ensemble, je le ferais…
Chaque blessure avait été soignée. Mariette m’avait laissé tout le nécessaire pour soigner son capitaine. Je plongeai un linge dans une bol d’eau froide, embrassai le front de Killian et murmurai à son oreille :
- Réveille-toi… S’il te plait…
En me redressant, je déposais mon tissu trempé sur son front, espérant que ça le soulagerait au moins un peu. Le voir attaché me faisait mal au cœur, alors j’entrepris de le détaché, espérant qu’il ne se ferait pas de mal.
- Tu sais… Pearl a beaucoup grandi en trois semaines… J’ai l’impression qu’elle a l’apparence d’une enfant de sept ou huit ans… Elle a beaucoup de choses à te raconter… Et moi aussi, j’ai plein de choses à te raconter… Alors, reviens-nous…
J'essayais de prendre sur moi. De garder mon sang froid alors que je n'avais qu'une envie : m'effondrer et me mettre à hurler que je le détestais pour me faire souffrir ainsi... Le voir dans un tel état me brisait le coeur.
(c) sweet.lips
[HJ : désolée, c'est un peu beaucoup long ><]
Dernière édition par Anne Bonny le Lun 17 Déc - 10:12, édité 1 fois
Dévoré par des cauchemars atroces, Killian se débattait dans les limbes de son esprit. Revivant encore et encore la semaine d’esclavage qu’il avait sciemment acceptée pour obtenir l’amulette qui devait protéger Pearl.
Mariette avait fait tout ce qu’elle avait pu. Avec gratitude elle avait passé la main à Anne. Avant de s’éclipser sur la demande de la pirate, elle s’était sentie obligée de lui dire.
« N’en veuillez pas à l’équipage. Nous sommes tous inquiets pour le Capitaine, mais s’il y a bien quelqu’un qui peut le sauver c’est vous. »
Elle mettait tous ses espoirs en elle. Les yeux brillant, la cuisinière-guérisseuse du Jolly Roger quitta la pièce.
Sous les soins d’Anne, Killian remuait dans son inconscience, gémissant par moments, le visage crispé par la souffrance, ses muscles tressautaient, se contractait sans qu’il n’agisse. Par moment son corps entier s’arquait, retenu juste par les liens qui l’entravaient aux pieds de son lit.
Si ses plaies se fermèrent en partie sous la salive magique de la louve, son état était tel que la guérison physique n’était pas totale. De plus, il semblait totalement hermétique aux paroles, aux caresses, aux baisers de la Capitaine.
Jamais il n’aurait voulu la faire souffrir. Il aurait préféré mourir que de voir la douleur dans les yeux de celle qui était plus qu’une sœur pour lui, l’être qui comptait le plus en son coeur, plus que son âme, plus que sa vie, et la mère de leur fille Pearl. C’était la raison pour laquelle il avait écrit ces quelques mots glissés sous l’amulette. Un adieu qu’il avait voulu propre. Dans le seul moment de conscience qu’il avait pu obtenir.
Se débattant, ses poignets et ses chevilles portaient les marques sanglantes de sa lutte incessante. Les liens soudain défaits, une onde de choc soudain sembla le parcourir et il se redressa tel un diable de sa boîte, les yeux emplis d’une fureur sans nom, enfermé dans son propre monde il se jeta sur celle qui dans son esprit le torturait et se mit à serrer de toutes ses forces ses doigts autour du cou fin et fragile pour faire cesser ce rire moqueur qu’il ne supportait plus.
« UN PACTE EST UN PACTE ! J’AI HONORE MA PART DONNES MOI L’AMULETTE !!! »
(c) sweet.lips
Dernière édition par Killian Jones le Lun 17 Déc - 11:30, édité 1 fois
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Mer 3 Oct - 22:58
