Clairement, j’étais mal, tout ce que je voulais, c’était fuir cette situation, étant donné que je ne pouvais la défoncer à coup de batte dans les rotules… puisqu’une situation n’était pas palpable et n’avait donc pas de rotules. La simple présence de Elle m’aida légèrement à me calmer, j’aurais bien voulu tout lui raconter immédiatement, depuis que je la connaissais, ma chère mixologue était sans doute la personne la plus confiante et positive que je connaissais, outre mon amie Mary que d’ailleurs je n’avais pas encore aperçue.

- Elle… je suis dans la merde là… Je… j’ai fait une connerie. Le père de Lyna’, il est…

Je n’eus pas le temps de continuer. Outre la voix de Bobby qui résonnait dans ma tête, j’entendais les vociférations de ma fille qui s’approchait de nous. J’étais tellement abasourdie que je n’entendais quasiment rien, sans doute me traitait-elle de tous les noms d’oiseau. Je décidai de la laisser en compagnie d’Elle qui avait toujours bien mieux su lui parler que moi, et je me rapprochai de Bobby, l’air penaud.

- Ecoute Bobby, je suis désolée… C’est… C’est pas simple comme situation, je comprends que tu m’en veuilles, mais tout ce que j’ai voulu faire, c’est protéger ma fille.

J’ignorais quel était son état d’esprit, mais si d’un côté je n’aurais pas dû omettre la vérité, de l’autre, lui n’avait jamais été là, je venais seulement de lui accorder ma confiance, je ne pouvais pas, de but en blanc, lui balancer comme ça que cette merveilleuse demoiselle était sa fille.

- Est-ce qu’on peut parler ?

Je ne me rendais même pas compte de tout ce qui se passait autour, des discours des uns et des autres, de ceux qui franchissaient la ligne rouge et qui disparaissaient.

« - Rien à foutre, je vais aller voir ce qui se passe là-bas ! e sera toujours mieux que de traîner avec ma menteuse de mère ! »

Voilà la dernière phrase que j’entendis de Lynaya avant qu’elle ne passe la fameuse ligne et devienne totalement invisible, comme dissimulée derrière un voile de brume.

- Eh ! Où est-ce qu’elle est passée ?

Mon regard inquiet se tourna vers Emma puis les deux jeunes qui, eux, avaient l’air de mieux savoir de quoi il retournait. La directrice de l’aquarium avait déjà disparu.

- Où est passée ma fille ? Dites-le moi !

VOITURE 1

Je ne savais pas qui était cette blonde qui se trouvait en face de nous et qui parlait en ayant vraiment l’air convaincue des propos qu’elle avançait. J’écoutais ce qu’elle disait en haussant un sourcil. De la magie ? Des Contes de fées ? Elle avait fumé un joint qu’elle avait trouvé par terre ? Mais en revanche, j’étais certaine d’une chose, nous avions tous perdu la mémoire. Comment ? A cause de qui ? Pourquoi ? J’étais vraiment déterminée à avoir la réponse à ses questions. Donc quelque part, cette Emma Swan ne devait pas être si folle que ça.

Il y avait deux solutions, soit on traversait cette fichue ligne et tout redevenait comme avant, soit on restait-là, à vivre dans le doute avec nos questions. Je serrais un peu plus fort la main d’Harry dans la mienne. Je ne voulais pas faire les choses sans lui. Je tournais mon visage pour le regarder. Je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête mais j’espérais qu’il allait me suivre. « Je ne sais pas toi, mais en ce qui me concerne, je suis curieuse de savoir jusqu’où cette histoire va nous emmener. Et si on passait de l’autre côté de cette ligne ? »

Je me mordais la lèvre et je lui lâchais la main en espérant que ce dernier prenne la bonne décision. Après tout, ce n’était qu’une ligne, je ne voyais vraiment pas ce qui pourrait se passer de dramatique quand j’y pensais. Je me mettais donc à marcher en regardant droit devant moi et je la franchissais en fermant les yeux. Oui je sais, je n’avais aucune raison de les fermer, mais ça avait été un reflex sans que je ne sache vraiment pourquoi. Je priais vraiment pour qu’Harry soit avec moi quand je les ouvrirais à nouveau.

Tout paraissait irréel. L'endroit, les personnes présentes, la façon de venir. Elle ne comprenait vraiment pas ce qui se déroulait sous ses yeux. Tout ce qu'elle voulait, c'était se retrouver avec les personnes qu'elle aimait et dans le confort de son appartement.
Une fois Roni à sa hauteur, Elle remarqua que son amie n'avait pas l'air de se sentir bien. La brunette avait même le visage blafard. Roni commença ce qui ressemblait au début d'une explication mais elles furent interrompues par des cris poussés par Lynaya.

La jeune fille avait l'air très en colère. Elle regarda la mère puis la fille et à nouveau la mère pour essayer de comprendre ce drame familial qui se rajoutait à tous les événements étranges qui s'étaient déroulés depuis la réception des mystérieuses invitations.

"Roni, qu'est-ce qu'il se passe avec Lyna ? Pourquoi elle te traite de menteuse ? Qu'est-ce qu'il s'est passé dans la voiture ?"

La propriétaire du Poisoned Apple détourna le regard et partit en direction du monsieur "je ne bois pas d'alcool mais plutôt du chocolat chaud". La barmaid prit le parti de rejoindre la jeune fille pour enfin avoir le fin mot de l'histoire.
Ce qu'Elle apprit la sidéra. Lynaya venait de découvrir par hasard que son père n'était autre que le flic qui faisait la cour à sa mère depuis des mois. La jeune fille voulut savoir si l'employée de sa mère était au courant. La jolie blonde lui assura que ce n'était pas le cas.

Lynaya avait du mal à y croire. Elle était ce qui s'approchait le plus d'une amie voire d'une confidente pour sa mère. Que la jeune femme ne fut pas au courant n'était pas une option pour la jeune fille. Cette dernière, toujours remontée, ne voulut pas discuter avec Roni quand celle-ci tenta de s'expliquer.
Lyna partit en courant et disparut hors de vue de sa mère et de son amie. Roni entra dans une rage folle et voulut savoir où était partie sa fille. La jeune femme blonde qui était dans la voiture avec Elle s'approcha et essaya de calmer la brune incendiaire.

Rien de ce qu'elle lui disait ne la calma, bien au contraire. Elle, complètement hagard, regarda à nouveau son amie et la ligne rouge tracée au sol derrière laquelle Lynaya avait disparu. La barmaid se concentra sur ce qu'il se passait autour d'elle, elle essaya de capter des bribes de conversations afin de mettre un peu d'ordre dans ses idées et d'essayer de comprendre ce qu'il se passait vraiment.

"On serait à la limite d'une ville du nom de Storybrooke, on serait tous des personnages issus de contes et légendes. Ce serait une malédiction qui nous ferait oublier qui nous sommes vraiment. LA MAGIE EXISTERAIT REELLEMENT."

La blondinette pouvait concevoir beaucoup de choses, elle avait toujours eu une imagination débordante mais là, la dénommée Emma Swan la surpassait dans ce domaine. Comme si la magie existait réellement, Elle avait déjà assisté à des spectacles de soi-disant magicien, mais elle découvrait les ruses et astuces qu'ils utilisaient très vite et pour tous les tours qu'ils faisaient.
Elle regarda une nouvelle fois son amie puis la ligne rouge tracée au sol. Sa décision était prise. Elle voulait rejoindre Lyna pour la ramener auprès de sa mère et servir de médiateur entre les deux femmes pour qu'elles puissent se parler à nouveau.

La jolie blonde tourna le dos à la foule et se concentra sur la distane qui lui restait à parcourir avant de franchir la limite de la ville. Elle fut entourée d'une brume épaisse et disparut de la vue des gens agglutinés de l'autre côté de la limite.

 VOITURE 2

J’étais perdu autant que peut l’être un type qui vient d’apprendre qu’il est père d’une adolescente. Je me sentais aussi floué, trahit et j’en passe et des meilleures. La présence de mon équipier représentait donc une alternative que j’étais prêt à prendre sans me soucier du reste ; au risque de passer pour le gros connard que je pensais ne plus être. Et puis je m’inquiétais aussi pour Dean, je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose. Je rejoignais donc mon équipier, sans faire d’esclandre, du moins pour l’instant. J’étais à mille lieux de me douter que le speech qu’on allait nous servir aller très rapidement me faire perdre le peu de patience qui demeurait encore en moi.

J’applaudissais encore comme un idiot, empli d’amertume et d’une ironie à peine voilée. Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Ce délire en était-il un et collectif qui plus est ? Certains semblaient incrédules et comment ne pas l’être en de telles circonstances ; tandis que d’autres pesaient le pour et le contre. Par réflexe et parce que son avis prime sur le reste, mon regard se posa sur Mery avant de revenir sur Roni qui de toute évidence voulait me parler. Je devais dès lors abandonner Dean à son sort sans avoir eu le temps d’échanger avec lui. Mais je savais que ce n’était que partie remise. Toujours est-il que je devais dès alors « affronter » Roni et ça, je n’étais pas prêt, au même titre que d’accepter de croire à toutes ces conneries.

« — Tu veux parler de quoi ? » lançais-je froidement en croisant les bras. Le regard insistant, j’attendais des réponses qui de toute évidence ne viendrait pas, car son nos yeux, Lynaya après une dernière invective, disparut comme par magie. — C’était quoi ça ? Roni m’avait déjà devancé en s’adressant directement à la blondinette, ainsi qu’à Seablack. — Où est la gamine ? demandais-je avec une colère que je peinais à contrôler, sans trop savoir pourquoi. — Hey, c’est quoi ce délire ? Les explications venaient au compte-goutte et semblaient si confuses. — Bon puisque personne ne peut se résoudre à se sortir les doigts pour répondre… laissant ma phrase en suspens, je pris la direction de la ligne rouge tracée presque avec maladresse sur le sol et sans réfléchir je la franchis…

VOITURE 1

Je bois mon whisky et reste la suite du voyage collée à ma douce, lui caressant les cheveux pendant qu'elle somnole. Pour ma part il est hors de question que je ferme les yeux. Ma patronne est présente et je tiens à l'avoir à l'oeil depuis ce qu'Aria a fait la dernière fois. Finalement nous arrivons au bout d'un long moment. Il y a d'autres véhicules... Je reconnais une ou deux personnes. Par contre je ne sais pas du tout où nous sommes. Je trouve que la plaisanterie a assez duré... Et soudain une femme prend la parole. Je serre fortement la main de ma sirène. Je sens la colère monter en moi.

- Mais quelle vipère ! Vous avez osé dire ne rien savoir ! Je démissionne ! J'en peux plus de vous et de vos mensonges. Vous êtes une putain de manipulatrice !

Je pousse un soupir de rage. Ça fait du bien de cracher mon venin même si je suis resté poli dans un sens. J'aurais bien dire bien plus. Et d'un seul coup la colère retombe et je manque d'exploser de rire. Mais bien sur on est des êtres magiques. Je suis la bête et Aria est Belle. Tsssss Ou mieux encore on est Pongo et Perdita. Putain ils ont fumé quoi ?

- Secte, drogue ? Je ne sais pas ma chérie... Mais il faut qu'on se barre d'ici...

Certaines personnes ont l'air de croire ce que la femme a dit. Personnellement je n'y crois pas. Je n'ai rien de magique. Et cette soit disant révélation ne m'a rien fait du tout. Je dévisage tout le monde essayant de mieux comprendre. Je souris à ma douce quand elle parle de caca de baleine.

- Ne t'en fais pas Aria, je te protègerais. Personne ne te touchera et nous arriverons à partir d'ici. On ne peut pas croire ces conneries.

J'enlace ma douce pour essayer de la calmer même si tout comme elle je suis révolté face à la présence des enfants. Et puis quelque chose me revient mais je n'ose pas en parler à la femme que j'aime... Nous avons ressenti quelque chose de très fort elle et moi dès le début. Nous avons été attiré l'un à l'autre et avons eu l'impression de nous connaître depuis toujours... Comme si... non... je secoue la tête pour me sortir cette idée. Il ne faut pas que je me laisse avoir.