"Et si c'était vrai ?" C'était la réponse que j'avais donné à mes collègues de voyage. Et je commençais à me demander si mes certitudes sur mon passé et mon identité étaient si solides que cela. J'essayai de mon côté à remonter le cours de mes souvenirs. Voir jusqu'à quel âge je pouvais me souvenir. J'étais incapable de parler de mon enfance, j'avais des sensations qui revenaient de cette période mais pas vraiment de souvenirs notamment avec mes parents. Je me souvenais surtout que j'aimais la neige et jouer dedans.
Il y avait énormément de bruit autour de moi. Beaucoup de personnes en voulaient à la directrice de l'Aquarium et trouvaient complètement absurdes les propos de celle qui s'était présentée comme s'appelant Emma Swan. De mon côté, une de mes questions trouva une réponse puisque Madame SEABLACK montra une feuille avec la liste de nos "véritables" identités d'après les instigatrices de ce voyage bizarre. Je décidai d'aller la consulter afin de laisser une chance à ces femmes.
Ce que j'y lus fut un choc. Elles pensaient que j'étais la Princesse Anna d'Arendelle, comme dans le dessin animé La Reine des Neiges, celle qu'on voyait depuis presque 3 ans à tout bout de champ notamment au moment de Noël en compagnie de sa soeur et d'un bonhomme de neige. La chanson me tapait sur le système et je changeais de chaîne dès que j'entendais les premières notes. Comment pouvais-je être un de ces personnages gnangnan ? Et pourtant, quelque chose en moi me disait que c'était la vérité.
Une seule façon de le savoir : franchir la ligne rouge et découvrir le fin mot de l'histoire. Je pris mon courage à deux mains et fixa la trace au sol. Je parcourus même les derniers mètres presque en courant. Je me retrouvai au milieu d'une brume épaisse qui me bloquait tout mon champ de vision. Même les bruits des discussions étaient étouffés et apparaissaient lointain, très lointain...
Dernière édition par Anna Svendsen le Sam 23 Oct - 20:04, édité 1 fois
Bobby ne resta pas en compagnie des filles. Il avait l'air préoccupé et préféra se diriger vers son collègue de boulot que Mery avait repéré dans la foule sortant des limousines. La rouquine comptait bien avoir une discussion entre quatre yeux avec son cousin quand la situation serait plus calme. Celle qui apparemment vendait des chocolats quant à elle leur avait posé une question très philosophique au goût de Mery. En quoi toutes ces inepsies pouvaient être vraies ? Une affreuse possibilité frappa la jeune femme. Elle se tourna rapidement vers Elisa et la regarda avec un air horrifié.
"Mais si c'est la vérité, si tout ce qu'on vient de nous raconter est vrai, mes sentiments pour toi sont faux ? Ça ne peut pas être le cas, je sais ce que je ressens ! Pour toi, pour Bobby, pour mes chevaux à Central Park. C'est réel pour moi, ça ne peut pas être dû à une soi-disante malédiction ! Non ? " La rouquine regarda la patineuse presque en la suppliant de la réveiller de ce mauvais rêve.
Mery ne pouvait pas se résoudre à cette éventualité. C'était beaucoup trop douloureux pour elle. Elle avait l'impression de revenir des années en arrière quand elle avait quitté la maison de ses parents et abandonné ses frères et soeurs. Mais étaient-ils vraiment des membres de sa famille ? Et Bobby alors ? Etait-il vraiment son cousin ? La cochère, déjà peu sûre d'elle et de ses certitudes, doutait de minute en minute. Comment être certain de ce qui était la vérité ? Croire les propos de deux inconnues ou repartir en arrière ?
Mery chercha du regard son cousin afin de se rassurer. Elle ne le vit pas ce qui la stressa encore plus. La rouquine avait beau regardé dans toutes les directions, elle ne voyait Bobby nulle part. Une seule possibilité, il avait franchi la frontière. La jeune femme se lança à son tour et traversa la ligne rouge en laissant derrière elle Elisa mais en pensant d'abord à trouver des réponses à toutes ses questions et à retrouver son cousin. Dans sa tête, la séparation ne serait que de quelques minutes. Elle reviendrait vite retrouver son Elisa.
Lancer 1 : Merida de DunBroch Lancer 2 : Emma Swan
La douce voix de ma petite fille s'adresse à moi. Je voudrais lui répondre que je suis non seulement le père d'Ursula, mais également son grand père. Je me souviens hélas avec tristesse qu'elle ne se souvient absolument pas de moi et je préfère ne rien dire à ce sujet.
"Oui, cette charmante dame est bien ma file adorée."
Puis la douceur laisse place à la voix colérique de ma fille qui demande à ce que l'on appel Marcus ! Pourquoi ne me laisse t'elle pas avoir un peu de mystère ?
La route est encore longue. Les heures passent et finalement nous semblons arriver à destination. La voiture s'arrête et ma fille bondit à l'extérieur. Je fais de même et je sors à mon tour. Là, je remarque d'autres limousines sont également là. Une femme que je ne connais pas prend alors la parole et explique que c'est elle qui nous a tous convié ici. Je souris en coin sentant arriver les problèmes à grand pas ! Enfin un peu d'action !
Apparemment, si toutes les personnes présent ici passent a ligne rouge, ils retrouveront leur souvenirs. Mon cœur ratent quelques battements à l'idée que ma petite fille va enfin se souvenir de moi ! Mon regard se pose alors sur elle et je tombe alors sur son visage fou de rage ! Elle invective ma fille et je tente alors de calmer les esprits :
"Je sais bien qu'on ne se connait pas, mais peut-être bien que vous devriez tous tenter de traverser cette ligne et de voir ce qu'il se passe non ? Si ce que cette femme dit est vrai, en ne le faisant pas vous passeriez à coté de qui vous êtes réellement. C'est un regret avec lequel moi je ne serais pas prêt à vivre."
Je voudrais bien traverser la ligne, pour leur montrer, mais moi j'ai encore tous mes souvenirs ! Ca ne servirait pas à grand chose...
Dernière édition par Marcus Poseidonis le Lun 25 Oct - 10:08, édité 3 fois
Terrifiée dans cette voiture et blotti contre Dave. Je n’avais pas dit un seul mot. J’avais peur et il faut dire que j’avais mon petit Neal dans les bras. Il s’était endormi. Je n’avais pas pu laisser mon fils derrière moi avec sa Nanny. J’avais ce besoin de le préserver et de le garder contre moi. Je ravalais ma salive en tentant de garder mon calme au maximum. Difficile lorsque mon petit bout d’homme se réveillait pour bouger. Je lui donnais une collation dans mon sac. Des biscuits secs en tentant de faire de mon mieux pour ne pas déranger la moindre personne présente. Qu’est-ce que je pouvais faire de plus ? J’avais espoir que nous nous sortirions de cette histoire et que les choses iraient bien.
Nous arrivions finalement et je ravalais ma salive une fois à cet endroit inconnu. Une femme prenait la parole et je lançais un regard à la belle Roni. Mon amie était aussi présente. J’écoutais les propos de cette Emma et mon coeur se serrait étrangement à la vue de cette femme. Elle dégageait quelque chose qui me donnait envie de la croire. Je fronçais les sourcils en tenant mon fils dans mes bras et je posais un baiser sur sa tempe. Avoir foi en cette femme et croire ce qu’elle disait. Avoir foi en l’avenir et traverser cette limite. Dans le pire, cela n’aura été qu’une blague profonde, mais quelque chose me disait que ce n’était pas le cas.
Je prenais la main de Dave dans la mienne et je le regardais dans les yeux. Pas un seul mot entre nous deux. Un regard soutenant qui voulait en dire long. J’avais espoir que les choses seraient parfaites. Il ne pouvait rien nous arriver non ? Je prenais donc une profonde inspiration et je marchais en tenant la main de mon homme dans la mienne. Nous devions franchir cette barrière. Neal faisant des sourires à tout un chacun comme si de rien n’était. Je fermais les yeux en passant la ligne rouge. L’espoir d’avoir enfin la vérité sur ce vide intérieur. L’espoir d’avoir une famille unie. C’était ce don je rêvais. C’était ce que je désirais. Je voulais combler cette sorte de vide que je ne comprenais pas. Nous allions peut-être comprendre des centaines de choses. Nous allions peut-être comprendre qui nous étions réellement. La princesse des urgences était peut-être autre chose qu'une simple femme travaillant dans un hôpital. Le pompier combattant le feu avec courage et charme était peut-être une autre personne finalement. Tant de question sur qui nous étions ainsi que le reste. Je ne pouvais plus reculer et Dave non plus. Il fallait garder ... Espoir.
Nous arrivions sur place après une durée interminable. J'enfilais les verres comme si c'était de l'eau pour garder ma brûlure interne active. Ce que je pouvais me foutre de ce qui se disait autour. C'était sans aucun doute la drogue que j'avais consommé avant qui m'amenait dans cet état. J'avais bien envie de me faire un rail, mais je crois que Kelly me tuerait. Nous sortions finalement de la limousine et je regardais autour. Mon verre toujours à moitié plein dans mes mains. J'étais ivre un peu et je m'en foutais. Un sourire machiavélique sur le visage alors que mon regard se posait sur ma concurrente et le flic de service. Il y avait même mini-Bobby sur place ! Eh bah la belle connerie.
- C'est quoi ? Une intervention du FBI ?! Tu collabores avec quelqu'un mon petit Bobby ? T'en es rendu là ?
Ma bouche était molle et je levais les yeux au ciel alors que la ... C'était quoi son nom ? Emma ? Elle en ajoutait une couche en fait. Je poussais un profond soupir avant que ma tendre Kelly me dise que nous n'avions rien à perdre à franchissant la ligne. Elle osait même lâcher ma main et aller vers cette putain de ligne. Je serrais la mâchoire avant de boire mon verre cul sec.
- Vous êtes vraiment des débiles.
Je lançais le verre derrière moi et il se brisait sur le bitume. Je replaçais mon veston hors de prix et je me raclais la gorge avant de regarder Marcus.
- La dame a décidé.
Je marchais en bousculant mini-Bobby et je rigolais. Je posais un pied sur cette ligne et je fermais les yeux en oubliant le reste. C'était des conneries non ? Les hélicoptères et le SWAT allaient débarquer dans quelques secondes et je n'aurai plus qu'à me tirer une balle dans la tête pour regagner Satan. C'était là qu'était ma place non ? Ce feu que je n'arrivais jamais à gérer. Ce manque tellement profond que j'avais en moi et cette chaleur qui n'était jamais suffisante. C'était peut-être ça l'explication. Et si j'étais un personnage de conte ? Clairement, je ne devais pas être un gentil. Je n'avais rien d'un gentil et on sait tous que les fins heureuses n'existent pas. Seul le destin pourra me dire si j'étais trop torché pour la suite.